Afin de faire basculer les derniers députés français réticents à rejoindre le combat des démocrates israéliens contre les civils de Gaza, un document de 43 minutes des tueries du Hamas du 7 octobre 2023 a été projeté à l’Assemblée nationale, qui pour l’occasion a été transformée en cinéma.

Naturellement, les députés ont eu droit à la version montée israélienne à partir des GoPro des combattants du Hamas qui ont été faits prisonniers ou tués. Filmer des scènes de combat ou de tuerie permet de montrer sa force de frappe, de tétaniser l’adversaire (en l’occurrence le peuple israélien) mais aussi de fournir des preuves de crimes de guerre à l’ennemi. C’est donc à double tranchant, si l’on considère, bien sûr, que toutes les images ont bien été tournées par de vrais combattants du Hamas...

Car la vérité sur la journée du 7 Octobre demeure encore très floue : on sait que des hélicos et des chars israéliens ont tiré indistinctement sur des civils israéliens pris dans des tirs croisés entre forces de sécurité israéliennes et combattants du Hamas, quand des maisons entières n’ont pas été traversées de balles de mitrailleuses ou d’obus de chars avec civils pris en otages et preneurs d’otages à l’intérieur. Mais de ça, il ne reste évidemment aucun extrait.

Courageusement, le député LFI Aymeric Caron, qui n’est pas tendre avec l’entité sioniste, a été voir ce document, et il en est sorti bouleversé. Par la violence des images de colons abattus, mais aussi par la violence de la propagande :

De l’autre côté de l’hémicycle, le député des Français de l’étranger Meyer Habib, qui représente les intérêts du Likoud en France, a fondu en larmes :

L’opération GoPro-Hamas avait donc pour but d’attacher les députés français à la cause israélienne, au moment où le régime militaro-religieux de Tel-Aviv écrase Gaza sous les bombes. Une victimisation calculée pendant un vrai massacre, qui n’épargne ni les hôpitaux ni les ambulances.

Certes, la télé française sous influence nous explique que le Hamas a creusé des galeries sous les centres de soin, mais on ne va pas non plus demander aux résistants de se rendre sans combattre, ou d’affronter à mains nues des chars.

Qu’en auraient pensé les 500 résistants juifs du ghetto de Varsovie en 1943, qui ont eux aussi creusé des tunnels et qui se sont cachés parmi 50 000 coreligionnaires non combattants ?

Le film des exactions de l’armée israélienne ne sera probablement jamais projeté dans ce multiplex qu’on appelait Assemblée nationale, cette Chambre noire qui a perdu toute indépendance, et ce, pour deux raisons.

La première, c’est que les antisionistes ne disposent pas d’un lobby politico-médiatique puissant en France, c’est même quasiment interdit par la dominance. La seconde ? Imaginez un seul instant le tollé si un document sur les massacres de Tsahal en Palestine depuis des décennies est montré de force aux députés français...

Dans la guerre des images, les Israéliens sont à la fois beaucoup plus violents et plus efficaces que les Palestiniens. Mais quand on garde la tête froide, on peut dégrossir la propagande de chaque côté. Si le journaliste-Système Jacques Cardoze – fils de son communiste de père (Michel) qui était lui un vrai journaliste – ne croit pas aux 11 000 morts palestiniens, il n’y a aucune raison de croire aux 1 400 morts israéliens.

Viol parlementaire

En laissant pénétrer la communication de l’armée israélienne dans l’hémicycle, le pouvoir français a perdu toute notion d’indépendance et a acté l’importation en gros du conflit israélo-palestinien chez nous. Mais avec les carpettes Braun-Pivet et Colonna, qui ont choisi le camp de la mort plutôt que celui de la paix, il n’y avait aucune illusion à se faire.

Pendant ce temps, Darmanin rappelle qu’il ne faut pas importer ce conflit chez nous. Cherchez l’erreur...