Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

Lille, 19 mai 2012

Partie 1 Alain Soral : Présentation - Les livres de A.Soral - Diviser pour régner - Droite nationaliste et monde musulman

Partie 2 Albert Ali : Le Nord/Pas de Calais - La citoyenneté - L’Islam dans l’histoire de France - "nos pères" qui sont arrivés - L’anticolonialisme - Hiérarchiser les menaces

Partie 3 Alain Soral : Colonisé par Sarkozy - Assumer les catégories - Les Français et la colonisation - Névroses des immigrés - Rééquilibrage communautaire - "L’autre"

Partie 4 : Questions/réponses : Double Nationalité - Femme et politique (10:32) - Conflit Yougoslave (11:54) - Musulman français, accident de l’histoire ? (17:00) - Enseigner l’histoire/géo (26:40) - La laïcité ne suffit pas ? (36:20) - L’abandon de l’assimilation (46:58) - Tariq Ramadan (51:10) - Front National et sionisme (1:03:53) - Hiérarchiser les ennemis (1:14:46) - Musulman et être social (1:23:04)

Transcription de la conférence

  • Première partie
  • Deuxième partie
  • Troisième partie
  • Quatrième partie

Première partie


Alain Soral – D’abord bonjour. Merci à vous une fois de plus d’être venus très nombreux. J’espère d’ailleurs que nos camarades auront la bonne idée de filmer la salle pour qu’on voit à la fin, sur Internet, qu’en fait, y’a du monde parce que c’est aussi très important de voir que y’a un langage qui est tenu mais qui effectivement intéresse des gens. Parce que c’est toute la différence entre une vidéo faite dans sa cuisine – y’en a beaucoup sur Internet – et une vidéo faite devant 500 personnes. Donc, n’hésitez pas à filmer le contrechamp.

Bon, je pense que les gens qui sont là me connaissent, connaissent aussi d’ailleurs souvent Albert Ali puisque nous avons déjà collaboré depuis plusieurs années. Je vais donc, par principe rituel, me présenter et présenter un peu ma démarche et ensuite, assez vite, passer la parole à Albert puisque le sujet de cette conférence, comme vous le savez, est « France, islam, citoyenneté ». C’est-à-dire que ça s’adresse quand même à des musulmans qui se posent la question de la citoyenneté, à des citoyens qui se posent la question de l’islam.

Or, nous avons là un citoyen français musulman qui est donc, on va dire, plus légitime que moi pour parler de ce sujet puisque moi, comme vous le savez, je ne suis pas musulman.

Je vais donc introduire le débat. Je vais laisser le gros morceau de présentation à Albert et après je pense que les gens sont là en général pour intervenir, pour poser des questions. Donc je pense que dans un troisième temps, on fera un dialogue questions-réponses avec les gens qui sont ici. Donc comme on est nombreux, il faudra être à peu près organisés, pour que les gens lèvent la main, que quelqu’un passe un micro mobile – je crois, je pense, que ça doit être prévu – et on consacrera assez longtemps aux questions-réponses puisqu’en fait, beaucoup de gens se posent des questions. Et on n’est pas uniquement là pour monologuer.

Donc je commence. Je suis Alain Soral comme vous le savez, président d’une association qui s’appelle Égalité et Réconciliation. Donc dans Égalité et Réconciliation, il y a l’idée d’égalité et de réconciliation et de réconciliation dans l’égalité. Alors évidemment, c’est assez générique. Ça ne veut pas dire grand-chose parce que c’est très vaste. Mais dessous, il y a un autre intitulé qui est plus précis qui est « Gauche du Travail et Droite des valeurs ». Et ça, c’est un peu notre idée transcourant qui est la réconciliation de ce que j’appelle « la gauche du travail », c’est-à-dire la gauche authentique, c’est-à-dire les gens qui produisent et qui travaillent et qui sont souvent le petit peuple de France et aussi les gens d’origine immigrée – parce que en général, on les a fait venir ici pour travailler –, et la réconciliation avec la droite des valeurs qui est l’idée en fait que la droite que nous respectons, nous, n’est pas la droite d’argent, la droite bling-bling, la droite de la Finance qui est une droite à l’inverse des valeurs, mais la droite des valeurs qui sont le respect, le sens de la hiérarchie, le sens de la parole donné, et qui est quelque chose à mon avis de fondamental. Et c’est pour ça que ma vision, qui est une vision assez finalement néo-traditionaliste, est une vision de convergence entre la notion de travail et la notion de valeur et de respect.

Et je pense que ça a tout à voir à la fois avec un certain nationalisme français et ça a tout à voir aussi, avec l’islam et d’ailleurs d’une façon générale avec les religions et les systèmes de valeurs transcendants que ce soit l’islam, le catholicisme et sans doute d’autres systèmes de valeurs. Mais là comme nous sommes en France effectivement, on est plutôt, si on se réfère aux deux systèmes, l’islam et le catholicisme qui sont finalement les deux premières religions de France. Voilà pour la présentation.

Alors après, quant à savoir qui je suis, il y a les gens qui me connaissent parce qu’ils me suivent depuis un moment. Je pense que le meilleur moyen de savoir ce que je suis et ce que je dis, c’est de lire mes livres parce qu’il y a quand même quelque chose sur lequel on ne peut pas tricher, c’est des publications. Je publie des livres depuis 1984. J’ai publié un certain nombre de livres, notamment comme Vers la féminisation ?, entre 1996 et 1999, sur la question du féminisme. J’ai publié un Abécédaire de la bêtise ambiante qui était une critique générale de la société qu’on peut appeler libérale-libertaire. J’ai publié un livre qui s’appelle Socrate à Saint-Tropez où je parlais déjà de la non-confusion entre les délinquants et les musulmans, qu’il ne fallait pas faire cette confusion. Il y avait déjà des textes qui appelaient pour une classe moyenne musulmane de France.

Donc dès 2002, j’étais déjà positionné sur ce genre de sujets, pour ceux qui pensent que j’arrive de n’importe où, ou que j’ai changé d’avis, etc. En fait, il y a une continuité.

J’ai sorti en 2004 un livre qui s’appelle Misère du désir dans lequel il y a un chapitre sur les banlieues très important où je montre le mensonge des banlieues, la souffrance des banlieues, la démagogie, la manipulation. Où là je pointe du doigt beaucoup la manipulation de SOS Racisme, Julien Dray, etc., ce qui est le début de ma diabolisation. Car il faut savoir que plus je disais de vérités qui fâchent, plus j’étais diabolisé au point d’être exclu totalement des médias. Puisqu’à une époque, je passais effectivement dans les grandes émissions comme provocateur de service, on va dire, avec du contenu. Et j’ai été progressivement marginalisé. Le sommet de ma marginalisation a été, vous le savez sans doute – ou pas – mon soutien à Dieudonné au moment où Dieudonné a été injustement diabolisé après son sketch chez Fogiel où il montrait du doigt le sionisme dans toute sa violence coloniale, raciale et théologique. Donc tout ça ce sont des marqueurs précis. C’est pour ceux qui se disent : « Qui est Soral ? Qu’est-ce qu’il dit ? Qu’est-ce qu’il fait ? » Mes livres, mon parcours. C’est un parcours d’engagement politique précis déjà, qu’on peut tracer depuis 2002. Ça fait quand même dix ans. Je ne suis pas arrivé hier.

J’ai été donc à partir, on va dire, de 2002-2004, très diabolisé. J’ai produit des textes assez précis qui m’ont valu d’être très mal vu par la communauté sioniste ou la puissance sioniste, notamment un texte très important qui s’appelait « Ce que cache le foulard » où j’avais démontré qu’à partir de la loi sur le foulard, les gens qui en France protégeaient les immigrés qui étaient musulmans par l’immigration – parce que c’est une histoire du Maghreb et de l’Afrique – avaient retourné leurs alliances à partir de la deuxième Intifada. Et que au lieu que ces structures qui sont les associations antiracistes et de façon plus large, les loges maçonniques – faut savoir que la France, ça fonctionne comme ça – qui protégeaient l’immigré contre le français de souche, avec cette idée de « chances pour la France », avait fait d’un seul coup de l’immigré « chance pour la France », le dangereux musulman. Et que ce basculement s’est fait à partir de cette loi sur le foulard que j’ai dénoncée déjà à l’époque avec un texte qui s’appelait « Ce que cache le foulard » et qui a commencé à me valoir des agressions de plus en plus précises et violentes, d’une certaine entité sioniste assez remarquée et remarquable.

Donc j’ai continué mon parcours où j’ai bien montré qu’à partir d’une contexte français et international, il y avait une volonté de diabolisation des musulmans qui était une réponse de type « manipulation ethnicoreligieuse » d’une crise économique. Que cette crise économique venait des États-Unis et plus précisément de Wall Street. Que ça obéissait à une logique de capitalisme purement spéculatif qu’on peut appeler logique mammonique, et que finalement, les musulmans avaient été désignés comme boucs émissaires pour dévier une crise économique en conflit ethnico-confessionnel.

Et c’est en gros la situation globale de la France et du monde. Ce qu’on appelle le conflit de civilisations, ce qu’on appelle la logique et la politique néoconservatrice. Et c’est en fonction de cette vision globale que se déterminent tous mes positionnements, il faut bien le comprendre. J’essaye de résister à cette volonté de l’Empire d’importer en France le conflit de civilisations pour dévier une crise économique et ses solidarités naturelles, qui devraient être des solidarités de classes entre peuple de France de souche, du travail et peuple d’origine immigré qui est également au bas de l’échelle sociale. La tentative de l’Empire est de détourner cette solidarité en affrontement ethnico-confessionnel par tous les moyens.

Ce qui veut bien dire en fait, si je le dis autrement, qu’il y a aujourd’hui deux peuples en France qui subissent une logique de bouc émissaire par rapport au système impérial mondialiste. C’est le monde du petit peuple de souche en colère et victime de la mondialisation, qui sont globalement les électeurs du Front national, et par ailleurs, les musulmans. Ce qui veut dire qu’il y a deux catégories de gens en France qui sont diabolisées par le système ; c’est finalement les électeurs de Le Pen et les musulmans.

Ce qui est assez étrange parce que le système veut absolument les pousser les uns contre les autres.

Et en fait, ma démarche de réconciliation nationale « gauche du travail, droite des valeurs » a toujours cette logique. Je suis quelqu’un d’assez logique. C’est que le système mondialiste qui a crée la crise et qui ne veut pas assumer les responsabilités face à une situation qui va s’aggraver terriblement – puisque demain la France sera la Grèce, sans doute –, leur stratégie pour ne pas être désignés comme responsables et pour ne pas être châtiés, c’est le diviser pour régner. Et c’est de pousser finalement les petits blancs et les petits français d’origine immigrée à se battre entre eux par tous les moyens parce que de leur solidarité pourrait naître une colère légitime et un saut qualitatif politique qui leur permettrait peut-être de renverser le rapport de force.

C’est ma position. C’est à la fois une position morale et un pari politique. C’est évidemment très risqué, puisque cette réconciliation est sans doute la chose qui fait le plus peur au pouvoir. C’est pas pour rien qu’un Mélenchon est sorti de sa boîte récemment. Je crois que cette réconciliation est la chose la plus subversive en réalité qui existe, et la plus difficile. Mais je ne choisis pas la facilité. C’est certain.

Donc c’est pour lever des ambigüités.

Alors après, je suis donc un français nationaliste, on va dire helléno-chrétien de culture, qui étrangement – étrangement dans le contexte actuel – tend la main aux musulmans. Alors pareil, est-ce une manipulation, etc. ?

Je comprends que les musulmans – qui sont en général des immigrés – ne conçoivent que la manipulation. Ils n’ont connu que ça. Et finalement, toute leur relation politique, c’est la manipulation. C’est par qui je me fais manipuler, etc., etc.

Moi, ma logique, elle est quand même plus « droite des valeurs ». C’est que de tout temps – c’est démontrable historiquement – les nationalistes français ont été pro-musulmans. Il faut que vous le sachiez. Si vous n’avez pas cette culture, il faut le savoir. C’est Guénon, c’est Massignon, c’est Corbin, c’est même de manière plus difficile à avouer [Maurice] Bardèche après-guerre. J’ai même mis récemment aussi de façon assez subversive certaines vidéos sur le site où on voit un certain mufti de Jérusalem et certains musulmans bosniaques pour ceux qui n’ont pas la culture et qui n’ont appris que par le FLN et SOS Racisme. Y’ des tas de choses qu’ils ne savent pas sur la relation entre le nationalisme européen et l’islam.

Donc ma position n’est pas contre-nature même si je ne viens pas moi de ce qu’on appelle exprès pour diaboliser, « l’extrême droite ».

Y’a deux termes diabolisant en France que nous devons refuser : c’est « extrême droite » et « islamiste ». Mois je suis un nationaliste français. Je ne sais pas ce que c’est l’extrême droite. Et ici, il n’y a pas d’islamistes. Il y a des musulmans. Y’a pas que des musulmans, mais y’a des musulmans.

Donc, j’insiste là-dessus. Les nationalistes français ont toujours été plutôt des gens qui avaient de la sympathie pour l’islam comme système de valeurs et comme culture. Ça s’est vérifié même par rapport, c’est pour dire le contraire. La manière dont Lyautey a vu sa relation au Maroc n’est pas du tout celle que Jules Ferry a vue avec l’Algérie. Ce qui va me permettre de rebondir. C’est que de tout temps, les pires ennemis de l’islam ont été la gauche, il faut le savoir, gauche franc-maçonne et laïcarde, que la majorité des musulmans aujourd’hui viennent de mettre au pouvoir via le Parti socialiste, qui prouve quand même que, sous prétexte par exemple que Marine Le Pen serait sioniste. [59 % des musulmans ont voté pour Hollande au premier tour et 93 % au second tout. Sondage : OpinonWay] Voyez c’est sûr que là, on a pas un gouvernement sioniste, comme vous avez pu le remarquer.

C’est pour vous dire quand même – là je vais être un peu agressif – que le niveau d’inculture politique, et de bêtise, et de soumission de ce qu’on appelle la communauté musulmane de France, peut parfois tirer les larmes et doit en faire ricaner certains.

Parce que si les nationalistes cultivés, les nationalistes historiques, ont toujours été des sympathisants de l’Islam, vous le vérifierez par tous les écrits jusqu’à Evola, parce que c’est des gens qui sont dans la pensée traditionaliste et la pensée néo-traditionnelle, de tout temps la gauche maçonnico-laïcarde a toujours été dans la haine du religieux, la haine de la transcendance. D’abord la haine du catholicisme. On peut déterminer aujourd’hui que le gouvernement Hollande se différencie du gouvernement Sarközy. Il est mondialiste et financier mais il a une composante haine rabique de la chrétienté dedans. Ce sont des antichrétiens rabiques. Et quand on dit antichrétien, en France, ça veut dire anticatholique. Nous sommes dans une terre catholique, il faut le rappeler. Il n’y a que 100 000 protestants en France. La France est la fille aînée de l’Église. Nous sommes des catholiques.

Et là je le rappelle. Ces liens sont naturels, car dans les religions monothéistes, il y a pour moi par rapport à ce qui nous intéresse, la modernité capitaliste et marchande, le marqueur décisif qui sont les religions hostiles à l’usure, et les religions qui fonctionnent avec et sur l’usure. Dans les religions hostiles à l’usure, il n’y en a pas trente-six, il y en a deux : il y a l’islam et le catholicisme. Les religions usuraires, il y en a deux également : le judaïsme et le protestantisme. Ça vous donne pour moi la clé de lecture la plus fondamentale des lignes de force réelles de la lutte impériale mondiale.

Il y a d’une côté l’alliance des judéo-protestants américano-sionistes et thalassocratiques, c’est-à-dire l’Empire, et de l’autre côté ceux qui peuvent et devraient résister ensemble, mais qui sont parfois bien incapables de le faire, qui sont les gens habités encore par une pensée transcendante anti-mammonique, c’est-à-dire qui pensent que l’usure mène au satanisme par toute une série de médiations sociales, comme on peut le constater aujourd’hui.

Donc une raison de plus, moi, en tant que français d’origine catholique et nationaliste, à me sentir, sur le plan des idées, assez en harmonie naturelle avec un corpus idéologique qui est un système de valeurs – si on n’est pas religieux – qui s’appelle l’islam, que je vérifie en lisant le Coran. Je vois que ce sont des valeurs qui sont compatibles et à peu près les mêmes.

Donc tout ça, c’est pour présenter ma vision du monde et donc la main que je tends ou pas, pour que vous compreniez – ceux qui ne comprennent pas – que ce n’est pas de la manipulation, du billard à trois bandes, « la tentative de ». Mon intérêt naturel, si je parlais en termes de confort personnel, ça serait de rallier les extrêmes droites européennes sionistes. C’est exactement la voie du confort actuelle. C’est ce qui se passe en ce moment en Italie du Nord. C’est ce qui se passe en Belgique. C’est ce qui se passe en Hollande. C’est ce qui se passe en Angleterre. C’est ce qui se passe en Norvège. C’est ce qui se passe en Autriche. Ça, ça n’a jamais été ma voie. C’est parce qu’il y avait une ambigüité à ce niveau-là d’ailleurs – parce qu’à un moment donné je m’étais rapproché du Front national – et je m’en suis éloigné, parce que je ne voulais pas prendre le risque d’être pris là-dedans. Donc, pour finir sur cette présentation : refus du conflit de civilisations, lutte contre les alliances mammoniques par des alliances anti-mammoniques.

Et si je vais plus loin, après les valeurs, on peut parler d’eschatologie, c’est-à-dire ce qui traite de la fin des temps dans les religions. Moi en tant que catholique, je me réfère à l’Apocalypse de Jean. Vous, peut-être aux hadîths prophétiques sur la fin des temps. Et là aussi, je rejoins le travail d’un grand théologien musulman qui est cheikh Imran Hosein, sans me poser d’ailleurs la question de savoir s’il est sunnite, chiite, ou soufi, c’est pas la question. C’est que lui qui fait de la géopolitique grâce au corpus islamique – et de la géopolitique de très bon niveau – est à peu près d’accord avec moi, qu’à la fin des temps – bon là on est dans la mystique pure – effectivement l’antéchrist revient, qui est pour certains le Messie, et qu’il gagnera dans un premier temps – ce qu’on est train de vérifier – notamment par des trahisons et des soumissions très importantes, que les gens qui sont versés dans la théologie musulmanes connaissent mieux que moi. Et que ce Dajjâl ne pourra être vaincu que par l’alliance des armées du Madhi et de Issa. Donc il y a aussi au niveau mystique quelque chose qui correspond.

C’est-à-dire que je fasse une analyse matérialiste par l’économie, la géopolitique et l’histoire, où que je crois à quelque chose qui est plus de l’ordre de la révélation, par une voie mystique, ma position se trouve cohérente et articulée, car dans tous les cas, je sais qui sont mes compagnons de combat, et pour reprendre les catégories de Carl Schmitt, qui sont mes ennemis principaux, qui sont mes alliés possibles, qui sont mes ennemis secondaires, et quelle est la voie juste.

Et je finirai donc sur cette présentation générale de ce que je suis, ce que je fais, quelle est ma démarche, ce que je vois. Et si vous voulez après préciser tout ça, ça sera dans le jeu de questions-réponses.

Pour l’instant je passe la parole à mon camarade Albert Ali. Merci à vous.


Deuxième partie


Albert Ali – Donc tout d’abord, comme le veut l’usage, j’aimerais remercier nos camarades d’Égalité et Réconciliation Nord-Pas-de-Calais pour leur implication. Donc je suis aujourd’hui parmi vous pour aborder ce sujet : opposer l’islam à la France, l’islam et la citoyenneté. Alors donc je suis toujours content de revenir dans le Nord puisque je suis un fils du pays, un ch’ti comme vous, comme la plupart d’entre vous ici. J’ai vu qu’il y avait quelque parigots qui avaient débarqués, tout à l’heure. Donc c’est toujours un plaisir de revenir ici.

Donc j’interviens aujourd’hui effectivement avec Alain Soral que je connais depuis maintenant plusieurs années. Je l’ai découvert comme de nombreuses ménagères françaises quand il passait en 1998-99 chez C’est mon choix, où il faisait des cours de calvitie pour les jeunes débutants qui l’interpel aient en politique. Et j’ai effectivement suivi son parcours, son œuvre. J’ai donc effectivement une vison assez globale du personnage tant d’un point de vue personnel que pour son œuvre. Et effectivement, j’invite tout le temps – puisque ces questionnements vis-à-vis de sa posture et de son mouvement sont assez répétitifs au sein de la communauté musulmane –, donc j’invite chacun effectivement à juger un homme à travers son œuvre globale et sa posture sur le long terme bien sûr et non pas sur une vidéo ou sur un commentaire ou un article. Ce qui en général n’est pas pertinent.

Pour ma part donc effectivement, je suis originaire du Nord-Pas-de-Calais. J’ai passé les vingt-cinq premières années de ma vie ici. Je me souviens particulièrement ici à Roubaix, y’a exactement maintenant vingt ans, oui c’est ça, une vingtaine d’années, où on avait organisé à l’époque, jeunes musulmans militants qu’on était et motivés, dans une grande salle proche de la mairie, une réunion sur la thématique justement de l’engagement citoyen. Y’avait quasiment 2000 personnes. Je vois quelques visages qui sourient, un sourire nostalgique. Et donc, je vois que vingt ans après, cette question n’est pas achevée. Et on est toujours sur le sujet.

Donc j’aimerais dans un premier temps, avant de vous proposer mon intervention en quatre axes, rappeler d’abord que nous sommes effectivement chez les Ch’tis et que le parcours qu’on a eu ici dans le Nord-Pas-de-Calais, région très militante, nous a amené effectivement à connaître du monde, à nous engager à travers un travail associatif assez large, une production culturelle, etc. Et pendant très longtemps, notre réflexion s’est limitée à la question de l’engagement citoyen. Et on a peu abordé la question de la France tout court. C’est-à-dire finalement, qu’est-ce qu’on fait ici ? Quel est notre devenir ? Quelle est notre relation avec ce pays qui est le nôtre, de toute façon ?

Et j’aimerais à ce sujet tout simplement rappeler que le discours que je peux développer maintenant, depuis 2006-2007, sur cette question de l’appartenance nationale, sur la question de l’enracinement, voire même ce que j’appelle « l’assimilation choisie », en fait n’est pas nouvelle. Il y a des précurseurs. Et ici, chez les Ch’tis, on a quelqu’un que beaucoup d’entre vous connaissent, qui est notre frère Hassan Iquioussen qui déjà en 1990-91-92, dans les mosquées du Nord-Pas-de-Calais, qui n’étaient pas encore des grandes mosquées construites en briques rouges, etc., mais parfois des salles plus simples, il disait déjà à l’époque – ça nous faisait beaucoup rire, on considérait que c’était excessif –, il disait : « Nous sommes français. » Et si aujourd’hui je suis là avec Alain, c’est que initialement, Hassan devait intervenir il y’a quelques semaines de cela. C’était à Rennes je crois ?


Alain Soral – Oui, oui.


Albert Ali – Avant que nos « fans » et les groupies de Monsieur Soral, gauchistes invétérés, ne soient venus perturber la conférence prévue. Et donc elle a été annulée. Je vous renvoie donc aussi sur sa dernière intervention qu’il a faite à l’IESH [l’Institut Européen des Sciences Humaines] de Paris, « La France tu l’aimes où tu l’améliores ». Donc en vérité, finalement, c’est ce nouveau discours qu’on commence à entendre chez les militants musulmans, depuis quelques années, sur l’idée d’assumer totalement son identité française, l’idée d’enracinement, l’idée même d’assimilation qu’on pourra définir après, et qui n’est pas quelque chose de nouveau parce que finalement, d’autres ont initié cette réflexion déjà, il y a vingt ans, vingt-cinq ans. Et finalement, on est dans cette continuité.

Ce point étant précisé, mon intervention va tourner autour du thème que nous avons défini. Et je vais essayer d’apporter une approche un peu nouvelle en vous proposant quatre clefs de lecture, quatre points d’analyse. Et essayer de vous donner en même temps par rapport aux problématiques que je vais soulever, on va dire des espèces d’outils pour pouvoir éventuellement réfléchir, approfondir la question et essayer de trouver des solutions. Ce serait une espèce de boîte à outils, la « boîte à Albert », pour essayer d’approfondir à chaque fois la problématique. Éventuellement, si la piste-solution que je propose est pertinente, ça pourrait être une voie donc pour continuer.


La citoyenneté

Donc ceci était dit, j’aimerais dans un premier temps – mes camarades d’E&R me pardonneront – triturer un peu le sujet. Et je vais volontairement – mais on pourra revenir dessus si vous voulez après pendant les questions – éliminer la question, la thématique, la troisième partie sur la question de la citoyenneté. Volontairement. C’est une approche pédagogique originale que je propose. Pourquoi ?

Pour une raison pratique. C’est que d’abord si notre sujet – et c’est toute ma réflexion depuis 2006-2007 – si notre sujet c’est la France – la France, notre relation avec elle, notre place, notre identité –, la citoyenneté est une notion qui même si elle remonte aux Grecs et aux Romains, reste en France quand même une notion rattachée à la Révolution française, et donc finalement, une notion assez récente.

Avant que les Français ne soient des citoyens, ils étaient sujets du roi. Donc si on veut avoir une vision, dans une perspective historique, plus large, on pourrait effectivement dans un premier temps, s’en passer.

Je veux aussi éliminer de l’équation le sujet de la citoyenneté – dans un premier temps – parce que j’ai remarqué avec le temps, que c’est une notion piège, particulièrement pour nous les musulmans. C’est une notion piège parce que le militantisme issu de la communauté on va dire immigrée, on va dire depuis une quarantaine d’années globalement, et même si on remonte avant, pendant la période coloniale avec l’engagement des militants nationalistes algériens par exemple, qui a amené l’avènement de l’indépendance africaine, ça a commencé avec le Parti communiste.

Plus tard après la décolonisation à la fin des années soixante-dix par exemple, quand on voit les premiers mouvements d’immigration engagés dans les banlieues, etc., même si c’était très peu à connotation religieuse, c’était des mouvements plutôt laïques qui ont trouvé la porte d’entrée dans le politique à travers la citoyenneté. Et pareil à partir des années quatre-vingt-dix avec toute la rhétorique musulmane des mouvements d’inspiration plus religieuse mais toujours issus de l’immigration. Puisqu’il y a toujours à peu près ces deux temps. Un temps laïque, neutre, militant, des quartiers populaires sur une thématique sociale, etc., inspirée et influencée essentiellement par la gauche et l’extrême gauche. Et dans un second temps, même les militants, on va dire, d’inspiration musulmane pure, entrent en action sociale à travers la thématique de la citoyenneté. Et jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs. Voyez que les grandes institutions musulmanes qui veulent rentrer dans le débat public, etc., abordent par exemple la question de l’engagement politique par le biais de la citoyenneté, de l’engagement citoyen.

En fait, c’est un cache-sexe pour dire comment constituer un lobby politique efficace.

Donc pour toutes ces raisons parce que c’est assez perturbant de ce point de vue-là.

Et enfin pour une dernière raison : si on imaginait que demain même le régime change et qu’on passe du système d’apparente démocratique à quelque chose qui changerait – pourquoi pas une monarchie ou plus vraisemblablement, à un système plus totalitaire ou en tout cas une gouvernance oligarchique –, demain si on supprime effectivement le système démocratique qui sous-entend l’engagement dans la cité, la citoyenneté, les droits et les devoirs, etc., qu’est-ce qui resterait du musulman qu’on a coutume de définir maintenant comme « le citoyen français de confession musulmane » ?

C’est la terminologie qui est aujourd’hui dominante. Donc si demain la citoyenneté disparaissait parce que le régime politique change, parce qu’on passerait à une oligarchie ou parce qu’on reviendrait à une monarchie, ou autre, quid de ce citoyen musulman qui a toujours défini sa relation par la citoyenneté ?

Donc pour cette raison, je propose de la supprimer – j’espère que vous ne m’en voudrez pas – et de passer directement donc à mon deuxième point qui est le sujet de l’islam et de la France.


L’islam et la France

L’islam et la France, c’est un sujet très vieux. Il y aurait deux points à souligner à mon sens. D’abord, une question historique.

La France et l’islam, c’est une vieille histoire. C’est une vieille histoire et aujourd’hui si le sujet revient, ce n’est pas parce que nous l’avons décidé.

Comme on l’a entendu précédemment, nos maîtres qui décident pour nous, ceux qui dirigent, ceux qui décident de l’agenda politique, ceux qui décident de l’agenda médiatique, ceux qui définissent le discours dominant, ont décidé de faire de la question de l’islam, à l’échelle mondiale comme à l’échelle française et nationale, le point d’achoppement et le point de crispation pour le bien-être social, pour le bien-vivre ensemble. C’est une question qui s’impose de toute façon à nous. Donc, comme c’est une question qui s’impose à nous, il faut pouvoir l’aborder.

D’un point de vue historique, à l’inverse de ce que beaucoup pourraient croire, la France finalement est en contact très tôt avec l’islam, dès le Moyen-Âge. On ne va pas faire ici un cours de médiéviste, mais je vous renvoie aux grands spécialistes français sur le sujet et rejoindre l’idée que finalement, il y a un travail à faire de ce point de vue-là. C’est de dire quand on est face à une situation difficile, on construit toujours une histoire, un récit mythique parfois, qui pousse à la solidarité, et qui amène aux convergences des forces, pour construire un discours de circonstance.

Donc s’il y a un travail à faire – ce sera le premier outil que je vous propose de la boîte à outils – c’est que nous autres musulmans de ce pays, nous ayons le courage et l’intérêt avec les forces françaises libres, les militants français qui voient l’avenir de leur pays en danger et qui ont envie de se mobiliser pour essayer de le sauver, c’est de réfléchir à ces questions de l’histoire et de dire qu’est-ce qu’on peut valoriser dans le patrimoine historique commun parce qu’il y a énormément de choses.

Parce que l’histoire de France, c’est une histoire complexe, c’est une histoire très diversifiée. Et le mythe de Poitiers, 732, les Arabes donc qui arrivent dans la péninsule ibérique en 711, qui traversent les Pyrénées en 719 et qui sont arrêtés ensuite en 732 par Charles Martel, et ensuite on ne les revoit qu’à travers le regroupement familial 1400 ans plus tard, ça n’existe pas. C’est faux. Tout ça bien sûr, c’est la construction mythique de l’histoire. Et là, il faut s’intéresser à des épisodes extrêmement intéressants.

En 984 les soldats musulmans quittent les Alpes parce qu’ils avaient été appelés aux secours des armées françaises contre des Italiens.

Des soldats musulmans sont encore dans le Jura en 1090. Des alliances et des mariages se font entre des princes et des émirs arabo-musulmans installés dans le Sud de la France, avec des seigneurs locaux.

Donc il y a une histoire très dense. On retrouve même des fatwas papales, des décrets du pape, qui répondent à des problématiques de chrétiens du Sud de la France pour savoir si un musulman peut les diriger.

Donc on a une histoire médiévale très riche, très intéressante, faite bien sûr de conflits, d’oppositions, d’emprunts, d’influences, d’enjeux politiques.

Y’a bien sûr les grands symboles historiques de François Ier, Soliman le Magnifique, de Hârûn ar- Rachîd et ses relations avec Charlemagne.

Donc voilà, une histoire diplomatique extrêmement dense, très riche, d’échanges intellectuels, d’emprunts. L’histoire des croisades elle-même est à la fois une histoire de conflits mais aussi d’échanges et d’interpénétration culturelle et d’enjeux politiques.

Donc toute cette histoire est une histoire imbriquée et on a un devoir de réviser cette histoire et d’avoir le courage de réviser en vérité la période médiévale pour essayer de mettre en exergue des points intéressants, de valoriser un patrimoine commun en vérité qui est assez négligé.

Y’a aussi une production intellectuelle francophone musulmane pendant le XIXème et le XXème siècle.

Le dictionnaire des arabismes prétend qu’il y a jusqu’à 740 mots dans la langue française d’influence arabe.

Donc y’a une histoire arabo-musulmane et française. Y’a une histoire de la France et du monde musulman qui est particulière, qui n’est pas celle de l’Angleterre, qui n’est pas celle des pays scandinaves, parce que la France, c’est le bout de l’Europe et c’est surtout bien sûr la mare nostrum, c’est l’histoire de la Méditerranée. Et si on parle de la Méditerranée, on va au-delà même et avant même l’islam, puisque les premiers musulmans qui arrivent et avec lesquels la France est en contact, sont bien sûr les Sarazins – qu’on appellera les Sarazins – mais qu’on appellera plus tard aussi, quand ils vont survivre en Espagne et quand ils vont être chassés et accueillis par Henri IV, les fameux Mauresques.

« Mauresques » en vérité qui désigne aussi les Maures, terminologie qui a changé à travers l’histoire. Mais finalement les Maures sont tout simplement les Berbères du Maroc et de l’Algérie actuelle, de l’ouest de l’Afrique du Nord. Et ces Maures, on les retrouve avant même l’avènement du Christ, puisqu’on les trouve dans les armées romaines. D’ailleurs les Berbères ont même donné un empereur aux Romains. Et c’est marrant parce qu’on avait déjà les Berbères du Maghreb qui venaient foutre la zone en France puisqu’ils ont participé à la Pax Romana pour soumettre les tribus gauloises aux armées romaines et être les auxiliaires et déjà les goumiers ou les soldats de l’armée coloniale de l’empire romain quand il a commencé à soumettre les tribus gauloises et ensuite à romaniser la Gaule.

Donc c’est une très vieille histoire, l’histoire du Maghreb, des Berbères puis des Arabo-berbères devenus musulmans, puisqu’entre temps ils étaient aussi chrétiens. Donc c’est une histoire imbriquée qui mérite bien sûr d’être connue, d’être valorisée, pour pouvoir peut-être effectivement demain dire, dans nos écoles libres, à nos petites têtes blondes et à nos petites têtes brunes « nos ancêtres les Gaulois et nos ancêtres les Maures » parce que finalement, c’est une histoire très imbriquée.

Donc voilà premier point important. La France et l’Islam, c’est une histoire.

Et on a deux visions. On peut avoir une vision identitaire et dire : y’a rien. Y’a eu 732, c’est terminé. Puis ensuite, y’a eu l’immigration. Qu’on mette tout le monde à la mer, faire la Reconquista. C’est terminé, la France est sauvée. Donc un déni total de l’histoire et une vision identitaire pure.

Ou bien essayer de réfléchir à une lecture plus intelligente, plus conciliante, une lecture qui nous amène à réviser cette partie-là et à réviser aussi ce qu’il y a après. Réviser l’histoire de la colonisation, réviser l’histoire de la décolonisation. Entre les deux, vaut mieux pas toucher pour l’instant, puisque la loi nous l’interdit.

Mais être capable de tout réviser parce que réviser l’histoire, c’est tout simplement la fonction de l’historien à travers les siècles parce que l’histoire est historique et qu’elle se réécrit constamment.

Donc premier point, la France et l’islam, une question éminemment historique et un outil : travailler, faire en sorte que nos jeunes qui sont en histoire, qui ont envie de réfléchir sur des sujets de recherche puissent mettre en exergue des travaux pertinents afin de ressusciter ce patrimoine historique commun.

Deuxième point qui est extrêmement important, dans cette histoire tumultueuse de la France, de Madame France et de Monsieur islam, c’est qu’il faut savoir une chose, et c’est extrêmement important pour nous autres musulmans qui parlons d’un point de vue musulman. Parce qu’on peut tout à fait être issu de l’immigration arabo-musulmane, de l’immigration postcoloniale, et ne pas se sentir nécessairement attaché à des catégories d’analyse purement musulmanes. On peut tout à fait être un musulman « de culture », s’assimiler intégralement, ressembler aux gaulois – peut-être avec une différence de patronyme – et ne pas se sentir concernés par ces sujets.

Mais si on est attaché comme un certain nombre d’entre nous – et de plus en plus – à la norme musulmane, à la place des sources musulmanes dans notre compréhension du monde, il faut prendre conscience d’un point essentiel. C’est qu’aujourd’hui – ça donc ce n’est plus une approche historique, mais c’est plutôt une approche purement théologique – la question de la présence musulmane en terre française, pour un musulman attaché à ses sources, c’est une anomalie. Ça peut intéresser nos amis identitaires qui veulent faire la Reconquista, je vais leur donner la recette. C’est que pour un musulman, vivre dans une terre non-musulmane n’est que le résultat de la déchéance historique, de la décadence des empires musulmans, des sociétés musulmanes par le passé. C’est-à-dire que se retrouver en tant que musulman, en tant que minorité dans un espace non-musulman, c’est une anomalie. C’est pas logique.

Mais l’islam étant à la fois une théologie et une spiritualité – historiquement, c’est largement démontré pour ceux qui en douteraient –, il y a une plasticité. C’est-à-dire que vous trouvez dans l’histoire des musulmans qui étaient minoritaires au pouvoir dans des populations à majorité non-musulmane. Par exemple en Inde. Vous trouvez des musulmans qui étaient minoritaires sous domination majoritaire non-musulmane. Et c’est le cas dans beaucoup de pays. Mais vous trouvez aussi des musulmans majoritaires sous domination non-musulmane, comme par exemple dans l’empire colonial pendant cent trente-deux ans.

Donc finalement, les musulmans et la pratique de leur religion, de leur foi et de leur système de vie, possède une élasticité. Ça veut dire que tant qu’il y a un certain nombre de fondamentaux qui sont préservés, on voit que l’essentiel des avis juridiques, l’essentiel de la doctrine religieuse s’adapte. Et c’est sous la contrainte – c’est là où on peut donner la recette aux identitaires s’ils veulent réussir une Reconquista en France – c’est sous la contrainte que le musulman pèse l’équilibre entre l’exil et la sédentarisation, et l’enracinement définitif, entre l’exil forcé ou le souhait de rester dans sa terre. C’est tout simplement la pression accrue qu’il y a sur les aspects périphériques de l’islam jusqu’aux fondamentaux. Donc quand il y a une pression, une interdiction d’expression officielle, de construction de lieux de culte, etc., vous avez une partie bien sûr des musulmans. Et ça il faut revenir à l’histoire de l’Espagne musulmane où on retrouve effectivement cette gradation. Au fur et à mesure que la pression vient, un choix, un équilibre est à faire. Les plus motivés partent plutôt. Et c’est toujours effectivement les plus faibles qui restent. Jusqu’à avoir. Vous aviez sous l’Espagne musulmane des savants musulmans – des imams – qui faisaient des fatwas, des avis juridiques autorisant les musulmans à simuler leur chrétienté et à aller même à l’église, tout en priant cachés dans les catacombes.

Donc au fur et à mesure que la pression vient jusqu’à effectivement ce qui est le plus intime, la croyance, lorsque la croyance est définitivement interdite eh bien là, il n’en reste plus beaucoup. Et au final, ceux qui restent comme les Mauresques en Espagne – qui avaient pris des prénoms chrétiens, qui avaient adopté le christianisme comme religion officielle, etc. – finalement finissent par être expulsés physiquement.

Donc voilà, ça c’est extrêmement important pour comprendre le point de vue musulman. C’est-à-dire que le résultat de notre histoire, c’est une histoire d’exil permanent. C’est une histoire finalement de décadences successives qui amène aujourd’hui à comprendre notre réalité à travers encore une fois les textes sacrés. Nous avons un texte fondamental, une parole prophétique, ce qu’on appelle le hadith où le prophète de l’islam dit que la première chose qui sera retirée au sein du monde musulman, c’est le pouvoir conforme, le pouvoir orthodoxe, qu’on appelle les califes bien guidés – ça a duré trente ans. Et la dernière chose qui sera enlevée, qui sera abandonnée, c’est le culte, c’est la prière. Donc l’histoire musulmane est tout simplement une histoire d’éloignement permanent finalement de la norme.

Et aujourd’hui, la domination du monde européen à partir on va dire de 1492, de la chute de Grenade et le changement des grandes routes maritimes qui faisaient avant de l’empire musulman le lieu central du monde, eh bien cette décadence accélérée a amenée la colonisation bien sûr, et a amené, après la décolonisation, les musulmans à quitter leur terre – donc nos pères, nos grands-pères, nos arrières-grands-pères – pour venir s’installer en terre européenne, en terre française. Donc nous en sommes le résultat et c’est un accident de l’histoire.

Et c’est très important ce deuxième outil que je donne, parce que ça évite aux jeunes musulmans passionnés de croire qu’ils vont établir le califat et mettre le drapeau du prophète sur la tour Eiffel. Ça calme de prendre conscience à quel point on pue la défaite, tout simplement. Non mais c’est important. Et à quel point notre situation finalement est une situation d’une faiblesse extraordinaire. Et donc il faut tenir compte de ce point et ça serait le deuxième outil que je pourrais donner. C’est considérer sincèrement et complètement notre situation, notre poids réel, ce qu’on est réellement. On est tout simplement l’histoire d’un exil permanent, d’un déracinement continu. Et ça, c’est une question de fond. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, on a à faire à un islam en France qui est une anomalie historique. Et cet islam qui est porté par des individus, par des musulmans, fait que y’a aujourd’hui effectivement des musulmans en France majoritairement attachés à leur pays, qui ont a priori envie d’y rester, même pour les plus virulents d’entre eux ou les plus anti-français d’entre eux. Parce que les plus anti-français d’entre eux qui arborent le teeshirt Maghreb United, la première chose qu’ils font quand ils arrivent à l’aéroport d’Orly, c’est de baisser le sol tellement ils sont contents de revenir dans leur pays d’origine.

Donc voilà, deux points essentiels. Une approche on va dire historique et une approche plutôt théologique, pour comprendre le cadre dans lequel la question de l’islam et de la France se pose, à la fois pour tout le monde d’un point de vue historique et d’un point de vue purement théologique, pour les musulmans. Donc pour le musulman, tant que les fondamentaux de sa croyance et de son culte peuvent être respectés, il a un système de croyances suffisamment élastique pour s’adapter et épouser naturellement la culture dominante, et finalement devenir un membre de la communauté nationale comme un autre. Lorsque cette pression sur les convictions, sur les croyances, devient trop importante, eh bien c’est un équilibre. Et si on cède, on cède. Si on est attaché à ces références, on finit par partir.


Si on parle effectivement d’islam, on parle des musulmans. Ça c’est mon troisième point essentiel.

C’est que j’ai remarqué qu’on parle beaucoup d’immigration, des musulmans, puisque globalement s’il y a de l’islam en France et des mosquées, c’est parce qu’il y a eu de l’immigration. Premier élément essentiel sur ce sujet, c’est que vous remarquerez que la question de l’immigration finalement, on parle de notre histoire personnelle. Et c’est une question qui est posée par le système médiatique dominant, par le système politique plutôt comme une nécessité. Et elle est plutôt défendue. C’est-à-dire que vous avez le discours politique ambiant – même s’il y a quelques évolutions ces dernières années – mais globalement le système politique médiatique intellectuel, artistique etc., est plutôt immigrationniste, voire même sans-papiériste. Donc on prône plutôt l’immigration en France. Mais étrangement, depuis ces dernières années, on voit apparaître une laïcité de combat et un anti-islamisme primaire, rabique.

Voilà, j’ai entendu encore aujourd’hui la jeunette du gouvernement qui nous parlait de la laïcité, etc.

Donc aujourd’hui quand on dit « la laïcité », c’est parce qu’on parle des formes d’expressions publiques de l’islam, tout simplement. C’est plus le curé qui veut enseigner aux enfants le catéchisme. Y’a longtemps que cette bataille a été gagnée par nos adversaires intégristes laïques.

Donc ces musulmans sont là parce qu’il y a une histoire de la colonisation et de la décolonisation. Et là il faut se pencher sur un point important. C’est qu’on a – si vous questionnez les gens de ma génération et les plus jeunes, vous voyez qu’on a très peu discuté finalement avec ces fameux immigrés –, y’a eu très peu d’échanges et de réflexions et de témoignages entre notre génération, nos plus jeunes et nos anciens qui eux ont fait cette démarche d’immigration. Et là, y’a matière à réfléchir parce qu’en vérité, l’immigration, c’est une question aussi au-delà des aspects économiques, des aspects politiques, etc., c’est une question éminemment psychologique. Parce que quand vous êtes un jeunes berger des Aurès, que vous avez dix-neuf, vingt ans pendant les années cinquante-soixante, et que vous êtes obligé de quitter la terre ou l’histoire officielle de votre pays – je pense par exemple à l’Algérie qui est la terre libérée avec un million et demi de martyrs dont le sang a fertilisé la terre, etc., etc. –, donc tout le discours mythe révolutionnaire national, vous êtes obligés de quitter le pays de vos pères, non pas pour aller chercher du travail, au Canada, aux États-Unis, mais pour revenir dans la terre du pays qui a dominé votre patrie pendant cent trente-deux ans. Y’a une vraie réflexion psychologique à faire. Y’a un anthropologue américain qui s’appelle [Karvelo] Oberg qui a travaillé sur ça, et il a appelé ça – il a été le premier à le nommer – « le choc culturel ».

Cette notion de « choc culturel », elle est extrêmement intéressante parce qu’elle est reprise aujourd’hui même, par exemple, pour l’accueil des immigrés dans les hôpitaux, etc. Et qu’est-ce que nous dit Oberg ? Il nous dit tout simplement quand on est socialisé dans un endroit et qu’on le quitte, quand on est socialisé, on vient avec un bagage de références culturelles, on vient avec un certain nombre d’acquis qui ont été transmis générations après génération, des gestes, une norme, des codes qui constituent un ensemble de signes symboliques. Et quand on vient avec ce capital de symboles et de culture qui fait ce qu’on est, et qu’on arrive dans un environnement qui n’est pas nécessairement le même… Quand on est Sicilien catholique profond et qu’on quitte le fin-fond de la Sicile et qu’on débarque à Paris après mai 68, y’a un décalage. C’est pas un décalage qui est aussi profond qu’un Sénégalais, un Chleuh ou un Berbère d’Algérie qui arrive dans le même endroit, mais y’a toujours un décalage. Et ce décalage, il crée une tension interne, il crée psychologiquement une situation de détresse, un manque de repères, un besoin de rechercher des éléments, une codification, qu’on maîtrise. Eh ben comme on accroche pas, on rencontre des problématiques de signes, de communication et ça crée de la tension. On porte une altérité. Et cette rencontre des altérités, elle crée de la tension. Alors nos pères étaient humbles, ils étaient discrets et ils ont vécu et porté ce choc culturel, ce traumatisme de l’exil en eux.

Et si vous les interrogez, vous faites le travail, très peu d’entre eux parlent, parce qu’ils sont fiers, parce qu’ils sont humbles et parce qu’ils ont surmonté ça à travers le temps. Mais ce qui est important et qui peut aussi expliquer la situation des jeunes issus de l’immigration depuis les trente dernières années, c’est qu’ils étaient dans cette vision, qu’ils subissaient ce choc culturel défini par Oberg. Et ils étaient en même temps dans ce que Abdelmalek Sayad, le sociologue de l’immigration, a appelé, l’« illusion du provisoire ». C’est-à-dire qu’ils se disaient : « De toute façon, on va rentrer ». Et la société d’accueil – donc en l’occurrence à l’époque la société française – pensait aussi en partie, « qu’ils n’allaient pas rester ». Donc tout était provisoire.

Mais comment penser un logement provisoire ? Comment penser le temps passant alors qu’on crée le regroupement familial, que les enfants grandissent, comment penser une éducation provisoire ? Comment transmettre ce capital de symboles, ces traditions, ces mœurs, ces coutumes, ce que Gustave Lebon appelait la constitution mentale des peuples, ces rites de générations après générations, comment les transmettre à des enfants finalement qu’on voit quotidiennement nous échapper parce qu’ils ne ressemblent pas aux codes qu’on a reçus ?

Parce que. Et ça, moi je l’ai vécu, je me souviens. C’est une anecdote frappante. J’étais petit. On avait déménagé. Mon père n’a jamais voulu habiter dans les appartements. Donc, il a choisi d’habiter dans une maison très tôt. Donc c’est une maison. Ici c’est l’industrie textile. C’est une peu comme dans le valenciennois, ce qu’on appelle les corons, les maisons des mines. Ici c’était les maisons textile, donc dans ces cours. Et donc on a quitté la petite maison de la cour pour une maison plus grande. Il avait accédé à l’époque, grâce à la puissance de la banque – il n’avait pas attendu la fatwa à l’époque mon père –, il avait acheté une maison. Et un jour, il rentre. Il était en colère, il était énervé. Il vient et il dit : « Qui est-ce qui a bougé le rideau de la fenêtre ? » Et là bon, c’est le père berbère, les Aurès. Il avait des mains d’ouvrier textile. Tous les soirs, il déplaçait jusqu’à vingt-cinq balles de coton de quatre cents kilos à la main, et il dit : « Qui est-ce qui l’a bougé le rideau ? Alors bon, tout le monde se tait, et je dis : « Ben c’est moi ! Mon copain est passé… » Donc je commence mon explication. J’ai voulu lui parler… J’ai pas eu le temps de finir l’explication, j’ai vu des étoiles. Il m’a dit : « La prochaine fois que tu bouges le rideau, je te tue. » Mais je me dis, il est fou celui-là ! Je vais aller voir l’infirmière de l’école, je vais me plaindre. En fait, j’ai pas compris sur le coup. Ça, c’est un exemple typique de cette confrontation des altérités, de ce choc culturel. En fait pourquoi il était en colère ? Parce qu’au fin fond de son village, quand il était berger, qu’il a quitté quand il avait dix-neuf ans, au fin fond des villages perdus des montagnes berbères, quand le rideau de la fenêtre est légèrement bougé, ça veut dire que c’est le signe qu’une femme de petite vertu habite dedans. Donc il m’a dit, après la gifle, il a dit : « Pour qui tu veux qu’on prenne ta mère ? » Mais moi, quand il m’a dit ça, j’ai pas compris le lien entre la mère et le rideau. Je me suis dit qu’est-ce que ça veut dire la mère et le rideau. De toute façon, j’avais intérêt à trouver la solution parce que vu le nombre d’étoiles que j’avais comptées, j’avais pas d’autres choix que d’essayer de comprendre. Et ça, c’est un exemple typique de la socialisation d’un individu dans un espace culturel défini avec son histoire, sa norme, etc. Et le fait qu’il quitte ce terreau initial et qu’il se retrouve dans un autre système de valeurs.

Donc cette situation psychologique, ou en tout cas cette histoire psychologique de l’immigration – ou en tout cas de nos pères – elle est importante parce qu’elle peut expliquer beaucoup de choses dans le rapport à l’éducation. Ça peut expliquer beaucoup de choses dans leur incapacité à essayer de transmettre un système de codes à des jeunes qui sont nombreux, qui habitent dans un appartement qui n’est pas taillé pour eux – un T3 alors qu’ils sont six gosses – dans un système scolaire qui après mai 68 est en déliquescence totale, au fur et à mesure. Et c’est très difficile de pouvoir essayer de transmettre un certain nombre de valeurs parce qu’on a rien d’autre. On a rien d’autre. C’est tout ce qu’on maîtrise. Parce que l’éducation, c’est tout simplement transférer le capital acquis à des jeunes qui de l’autre côté sont effectivement encadrés par une école, par un système de valeurs fondé, transmis par la musique, etc., le rap, tout ce que vous connaissez.

Donc ça explique beaucoup de choses dans la façon dont des générations entières ont échappé au système d’éducation de nos pères qui ont quand même malgré tout transmis un certain nombre d’éléments. Mais on sent très bien, décennies après décennies. Moi j’ai pu le constater, que ce soit dans l’éducation des filles avec des choses qui sont inimaginables dans leur pays d’origine.

Donc ça, c’est une point important, et je pense que là, y’a… Au lieu de passer notre temps à travailler sur l’idée de sans cesse parler de cette histoire d’immigration, d’exploitation de l’immigré, etc., il faudrait déjà avoir un peu de piété filiale, penser à nos pères, réfléchir et s’asseoir avec eux et leur dire : concrètement comment t’as vécu ça ? Qu’est-ce que c’était ? Parce que prendre conscience de ce traumatisme-là va nous donner des repères pour penser l’éducation parce que – on en reparlera à la fin – la solution demain pour sortir de l’impasse, c’est effectivement la façon dont on va penser notre modèle d’éducation pour les enfants qui arrivent. C’est la façon dont on va penser notre discours général. Le système de valeurs qu’on veut défendre, pour pouvoir le penser, il faut pouvoir effectivement faire ce que j’appelle une autopsie du traumatisme migratoire, réfléchir un peu à cette phase par laquelle sont passés nos pères.

Dernier point par rapport à cette question de l’immigration, c’est que quand on a commencé à réfléchir sur les démarches militantes qu’on pouvait adopter, on a immédiatement été prisonniers – ce qui s’explique aussi – d’une triple idéologie qui nous a finalement complètement ceinturés. La première idéologie qui a dominé et qui domine d’ailleurs jusqu’à aujourd’hui – puisqu’on le voit dans le discours des Indigènes de la République et du PIR – c’est l’anticolonialisme.

L’anticolonialisme naturellement on ne pouvait qu’y aboutir. Ça a d’ailleurs été mon travail dans un premier temps. Vous retrouvez d’ailleurs mon précédent bouquin Marianne m’a tuer où j’aborde ce passage, cette influence de l’histoire coloniale. Et c’est vrai quand je me repenche, quand j’étais plus petit, mon père faisait aussi une chose. Il commençait à apprendre à lire le français avec un vieux chrétien, un vieux voisin qui lui apprenait le français, et il amenait des revues de la guerre d’Algérie qu’il a vécu parce qu’il était petit – il devait avoir treize ou quatorze ans. Et il passait ses soirées pendant un moment – ça a duré six, sept ans, et après il a arrêté ; mes frères petits ne l’ont pas vu – mais il passait son temps à me montrer les différents appareils de l’armée française, les hélicoptères, etc. Et il m’expliquait : « Voilà, celui-ci fait tel bruit, ça s’appelle ainsi. », etc. Et d’ailleurs mon prénom berbère, c’est le prénom d’une grand résistant des Aurès. Donc on a été baignés dedans pour beaucoup d’entre nous.

D’autres ont eu d’autres parcours. Les Turcs, c’est pas nécessairement leur histoire parce qu’ils n’ont pas été colonisés. Mais pour les Maghrébins d’une manière générale et en particulier pour les Algériens – mais les musulmans en France, c’est à peu près deux tiers, soixante pour cent des Maghrébins ; donc c’est quand même la communauté majoritaire –, on a été baignés dans cette histoire coloniale familiale, qui est toujours centrée, qui est toujours localisée ; c’est l’histoire de la famille. Et donc naturellement, on ne pouvait que porter cette histoire, sans malheureusement avoir des outils pour la déconstruire parce que nos pères nous ont donné des bribes, comme ça, d’informations : « Y’a eu une fois, une compagnie de harkis avec des soldats qui sont venus. Ils cherchaient des gars du FLN. Ils ont cassé le stock de grains, ils ont bousculé les femmes. » La maman qui dit : « Oui, les filles, quand les soldats français arrivaient, quand ils étaient avec des compagnies de harkis, elles se mettaient de la suie de cheminée sur le visage pour se dissimuler, etc. » C’est des bribes d’histoire qui sont finalement très limitées et qui ont construit un rapport à la domination coloniale qui est très ambigu.

Si vous reliez cette histoire de la colonisation mais familiale au discours dominant, c’est-à-dire l’histoire officielle de la colonisation, le discours médiatique, le discours des enseignants, de ceux qui détiennent les chaires d’histoire sur le sujet, etc., on a un carcan idéologique anticolonial qui s’est imposé à nous et qui nous a complètement bloqué et qui a empêché la tentative de penser au-delà et penser notre lien avec la France. C’est-à-dire que finalement, si la France a colonisé mes pères, je porte quelque part une vision de colonisé permanent.

Et donc avec cette idéologie de l’anticolonialisme, il y a l’antiracisme.

Parce que en tant qu’immigrés, nécessairement. Mais c’est la réalité de tous les immigrés dans toute l’histoire de l’humanité depuis l’Antiquité. L’immigré, le dernier arrivé, parce qu’il y a ce choc des altérités, parce qu’il y a cette tension entre cultures, nécessairement est le moins bien loti. Il a pas les avantages sociaux, en tout cas les avantages de classes, les avantages d’être issu de là. Et donc nécessairement, des situations de discrimination ou autres, existent. Et là encore, si on regarde le système dominant, comment il a fait de l’idéologie antiraciste, une idéologie d’encadrement. On a été complément dedans. Nos grands frères ont tous fait SOS Racisme, la Marche des Beurs, le Touche pas à mon pote, etc. Donc, c’est la deuxième idéologie qui nous a encerclés.

Et enfin, de plus en plus, on adopte, avec trente ans de retard, l’antifascisme comme troisième système de références. On peut maintenant désigner entre musulmans : lui c’est un fasciste, lui c’est un gauchiste. On en arrive là aujourd’hui.

Et ces trois systèmes, ce triptyque idéologique, nous a complètement encerclés.

Et là, je propose un outil. C’était celui dont on a parlé dans la dernière vidéo que vous avez peut-être vue avec Nabil Ennasri. C’est la question des catégories d’analyse. C’est-à-dire que si on veut penser notre futur, si on veut sortir de la situation de tension dans laquelle nous sommes aujourd’hui, il faut emprunter d’autres catégories, il faut sortir des catégories antifasciste, antiraciste, anticoloniale, etc., et plonger dans nos sources, dans nos propres références pour penser avec nos catégories historiques, avec notre patrimoine qui a 1470 ans d’histoire et des milliers d’ouvrages par nos ancêtres qui ont écrit énormément de choses au sujet de la lecture et de l’analyse de nos sources scripturaires. Et de là, penser avec les catégories qui nous sont propres, comment nous émanciper du système.

Et je terminerai par un autre point qui est essentiel. C’est que si on veut penser l’avenir, quand on a compris la relation particulière de la France et de l’islam, quand on a compris que cet islam est porté par les immigrés, qu’il faut relire cette histoire de l’immigration et la dépasser et passer cette phase de traumatisme, il faut penser la question du combat et de la résistance. C’est-à-dire que pour revenir à Carl Schmitt, il faut travailler à hiérarchiser les menaces. Et il faut pouvoir sortir encore une fois des luttes qui nous sont imposées.

On nous dit aujourd’hui : « Il faut décoloniser les élites françaises ». C’est le discours par exemple du PIR. Sarközy, je ne sais pas si vous avez vu la dernière vidéo d’un élu des Îles, un Africain, qui disait que Sarko aurait appelé les présidents africains qui voulaient proposer une solution négociée à la Libye, et il les a menacés de les buter. Donc voilà, parfait colon : « Bwana (sic) [Bamboula], tu restes chez toi. Si tu prends l’avion, je t’allume. » Et quand il a fini son mandat, comme tout colon qui se respecte, il va chez l’indigène et il prend trois mois de vacances dans un riad qui est le fruit d’une spéculation immobilière monstrueuse et qui est en train de dégager tous les pauvres du Maroc.

Eh ben effectivement, quarante ans après, y’a rien qui a changé. On a beau crier, dire « il faut décoloniser les élites », mais ils en ont rien en faire de toi. « Si tu prends l’avion, je te dégomme. »




Troisième partie

Alain Soral – Excuse-moi de faire une petite remarque. Sarközy au cas où ça vous aurait échappé, nous a d’abord colonisés, nous les français, avant de se comporter comme un colon français. Il est hongrois par son père. Il est – on va le dire sans angoisse – juif par sa mère. Il est issu de la grande famille des Mallah de Salonique, pour ceux qui connaissent l’histoire de la destruction du califat.

Donc y’a aussi ce problème. Les français d’origine immigrée musulmans montrent souvent du doigt des élites françaises oppressives dont les premières victimes sont les français de souche, eux-mêmes. Et ça, il faut aussi en prendre conscience, je veux dire. Je ne suis pas sûr que Hollande soit mon président. Mais Sarközy ne l’était pas non plus. Donc de ce point de vue-là, nous avons un persécuteur commun.

Et c’est aussi une raison de plus de dépasser cette fausse opposition que moi je serais représenté par Sarközy et que je représenterais en fait Sarközy, et toi tu représenterais le type qui vient de descendre du bateau alors qu’il est possible que tu sois arrivé en France avant moi. On arrive à essayer de tout remettre à plat pour produire des catégories au moins efficaces. Parce que moi, ce que j’ai dit récemment, pour ceux qui ont vu mon face-à-face avec Chaambi [Débat sur Oumma TV avec Abdelaziz Chaambi, mars 2012], c’est quel que soit le point de vue qu’on a, à un moment donné, il faut regarder – c’est comme au football – le résultat pratique.

Le résultat pratique, c’est qu’après quarante ans de diverses soumissions très souvent honteuses – dont la dernière est l’appel des imams de France à voter Hollande dès le premier tour – eh ben ça n’a pas apporté grand-chose en termes de privilèges ou de force communautaire, puisque la communauté musulmane de France est forte de six ou sept millions d’âmes et que dans la hiérarchie du pouvoir communautaire, elle est en avant-dernière position, avant je pense les Africains qui sont encore plus difficiles à déterminer comme communauté, tellement leur diversité d’origine est immense.

Donc moi, je fais des propositions qui peuvent rejoindre les tiennes par certains aspects, parce que c’est un peu la réponse du gaulois. C’est pour ça que là je voudrais faire quelques remarques du français de souche. Parce que j’aime bien le terme « de souche ». Il est agaçant mais il existe quand même. Même si un français de souche est parfois un polonais de la deuxième génération… Moi-même, je vais le dire très simplement. Je suis Savoyard de dix-sept générations, je suis français depuis 1860. Parce que c’est bien d’avoir de la culture.


Albert Ali – Après les Algériens.


Alain Soral – Donc après les Algériens, malgré l’indigénat, et après les Antillais. Mais je suis quand même français de souche parce qu’en fait quand même, il faut reconnaître les catégories telles qu’elles fonctionnent. Parce que je suis blanc et catholique. Et que c’est comme récemment, on m’a dit : « Vous dites que Audrey Pulvar est la "noire de service" mais elle est pas africaine, elle est antillaise. »

Je dis : pour les médias dominants et pour le système, c’est la « black de service ». Personne n’a rien à foutre de savoir si elle vient des Antilles ou d’Afrique.

De même quand on dit en France un « Arabe » – il faut le dire vous êtes des Arabes – on sait pas si le type est maghrébin, d’où il vient du Maghreb. Et en fait, il faut avoir le courage de fonctionner sur les catégories valides.

C’est-à-dire que c’est peut-être plus joli d’appeler un aveugle, un « non-voyant », mais le non-voyant ne recouvre pas la vue pour autant. Donc il faut avoir la virilité des catégories et effectivement nous sommes dans un monde de simplification, un monde de masse, un monde de médias et un monde de manipulations. Et d’ailleurs j’avais pris cet exemple très précis de Krivine – donc un des pères, un des protecteurs soi-disant des immigrés – qui disait avec la petite main sur l’épaule, voyez, bien paternaliste ; il avait le beur de service là, à côté de lui, et il disait : « C’est vrai qu’il n’y a pas assez de Beurs et de Blacks en politique française. » Voilà, il y avait les Beurs et les Blacks. Et moi j’aurais été le petit gars, j’aurais dit : « Ouais, mais c’est peut-être parce qu’il y a trop de Youpins. » C’était à peu près sur le même niveau ! C’était sur le même niveau et évidemment, c’est ces catégories-là qui sont les vraies catégories.

C’est quelle va être dans le prochain gouvernement, la beurette de service, la blackette de service. Et on a même une semi-asiat je crois maintenant, parce qu’il faut quand même gérer – à cause des problèmes de Belleville – aussi une certaine colère asiat.

Alors les grands sociologues vous disent : « Oui, mais c’est pas pertinent parce que machin… » Alors après ils vous disent : « Ça n’existe pas. » Parce que quand on fait de la sociologie de grande précision, rien n’existe à la fin. La France n’existe pas, l’Algérie n’existe pas, les Noirs n’existent pas. Bon ben, c’est très bien, rien n’existe, c’est la subtilité intégrale. Mais malheureusement, avec ça, on ne fait pas de politique non plus.

Donc moi pour répondre à mon camarade Albert, j’entends tout ce qu’il me dit, et là je me fais exprès la voix, on va dire, du Gaulois. Gaulois qui est très ambigu parce qu’un Gaulois, ça veut dire un celte. Et y’a de bonnes chances que le type n’ait pas de racines celtes, si on les cherche. Mais c’est pas grave. Il y a la mythologie nationale. Le FLN a droit à la sienne. Nous, Français, avons droit à la nôtre. C’est « nos ancêtres les gaulois », puis après Jules Ferry et l’école laïque obligatoire et gratuite. Il faut aussi tenir compte des mythologies nationales qui sont toujours des systèmes d’adhésion, de valorisation d’une communauté dominante. Et ça a souvent un résultat efficace pratique, c’est de maintenir une communauté dans un état de paix et de fierté générale.

Il est très difficile de faire marcher un pays si les gens détestent tous leur pays et s’ils se détestent tous entre eux.

C’est quand même le travail permanent des hommes politiques français.

Alors que normalement, leur travail, c’est le contraire. C’est de faire en sorte que les citoyens se sentent fraternels entre eux et qu’ils aiment leur pays. On remarquera que depuis les années, après mai 68 de façon accélérée, on va dire après la disparition de de Gaulle, tout le travail des éducateurs a été de nous faire haïr la France, que ce soit aux Français de souche ou aux immigrés, et de faire en sorte que tous les Français soient des individus insupportablement arrogants et se détestent et s’insultent tous entre eux. Forcément tout ça mène à la catastrophe. Ça aussi, c’est des constats pratiques. Donc moi, y’a deux choses que je veux faire remarquer du point de vue gaulois et qui sont des choses assez brutales. Mais je suis souvent brutal. C’est ma manière de savoir. Je vais dire deux choses qui vont choquer.

Les Français en tant que peuple n’ont pas participé à la colonisation. C’était un projet des élites maçonniques et d’argent. Et comme la France était un grand pays assez peu peuplé à cause des guerres napoléoniennes qui ont fait beaucoup de morts, et que c’est un pays relativement de bien-vivre, les Français en tant que peuple n’ont pas adhéré au projet colonial autrement qu’en regardant les revues.


Albert Ali – Les cartes portales.


Alain Soral – Et c’est ce qui fait l’échec algérien pour la France. C’est qu’un siècle après, il y a très, très peu de Français et beaucoup d’Algériens. Alors que les Irlandais ou les Italiens, quand ils sont partis aux États-Unis, ils y sont allés en masse, et à la fin, il y a plus d’Irlandais ou d’Italiens que d’Indiens. Voyez ce que je veux dire. Donc les Indiens ne peuvent pas revendiquer de reprendre leur pays, car ils sont archi-minoritaires dans leur pays. Donc comprenez bien que pour le peuple de France, il n’a pas participé à la colonisation ; les trois-quarts des colons pour la pacification en Afrique, on a pris des Bretons qui étaient les Arabes de l’époque. Il faut bien le comprendre. Il suffit de lire Bécassine. Et ceux qui l’ont faite sont souvent les Maltais, des Espagnols, Portugais et très peu de Français de souche qui sont restés à cultiver leur propre terre car c’était majoritaires des paysans.

C’est pour ça qu’en 1960, combien y-a-t-il de Français en Algérie et combien y a-t-il d’Algériens en Algérie ? On peut faire le ratio. Les Français, les Pieds-Noirs, sont archi-minoritaires. Ils n’ont pas fait de colonisation de peuplement. Ils ont simplement été fiers du drapeau et de l’épopée coloniale comme un « spectacle ». Mais on ne leur a pas demandé leur avis, et ils n’y ont pas participée. Simplement, ils ont été fiers parce que la propagande forcément du coq, etc., on a dit : « Voilà, la France, c’est un Empire sur lequel le soleil ne se couche jamais. » Etc.

Donc comprenez bien une chose. Quand vous dites aux Français : « Vous nous avez colonisés », c’est que c’est très souvent totalement faux. Les Français, on leur a pas demandé leur avis, et ils n’y ont pas participé. Ils étaient même d’ailleurs pour la décolonisation, genre : « Qu’on en finisse avec l’Algérie ». Ils ne voulaient pas que leurs enfants aillent mourir à la guerre, parce que c’était une conscription dangereuse.

Donc y’avait pas cette violence colonialiste française qu’on peut retrouver par contre chez certains peuples anglo-saxons qui ont une histoire je dirais assez agressive et expansionniste. C’est une chose importante de le comprendre.

Et deuxièmement – c’est encore une autre bombe – les Français n’ont pas voulu de l’immigration en France. On leur a pas demandé leur avis. Ils n’y ont vu aucun intérêt et je vous le dis, ils n’en avaient aucun intérêt objectif. C’est le patronat français qui l’a voulu, les gouvernements maghrébins fraîchement décolonisés pour des raisons de transfert de capitaux, parce que c’était soit jouer l’esclavage de leur propre peuple, soit l’industrialisation. Et ce choix a été fait : plutôt l’esclavage.

Donc les Français n’ont pas voulu l’immigration et si on leur avait demandé leur avis, ils auraient été contre. L’ouvrier français ne voyait pas l’intérêt ni le petit bourgeois français, d’une immigration massive. Ça faisait baisser les salaires, ça baissait le niveau de conscience syndicale. C’était un projet patronal, c’était un projet maçonnique sans doute.

Et donc quand on comprend que le peuple français de souche n’a pas participé à l’épopée coloniale et n’a pas vu d’intérêt à l’immigration, il est difficile de le traiter en permanence de sale colonisateur, facho, raciste, etc. C’est une très mauvaise approche du peuple de France quand on veut dialoguer avec lui dans un souci au moins je dirais de gagner ; de gagner le respect ou de gagner même dans un combat habile.

Et je fais en ce moment. Je m’amuse à prendre le contre-exemple parfait : la communauté indochinoise de France. Elle n’a pas pratiqué ce genre de stratégie de communication agressive et qui conduit à la défaite. Les Indochinois ont subi une épopée coloniale, une colonisation, une décolonisation par la guerre violente, etc. Je n’ai jamais vu un Indochinois reprocher aux Français la colonisation, se revendiquer en tant qu’immigré, etc., etc. Et il faut reconnaître qu’en France, les Indochinois Français ne posent pas de problème globalement. Ils réussissent leur intégration économique. Les Français ne sont pas racistes envers les Asiatiques et ils ne les ressentent pas comme une menace. Alors que les Asiatiques s’intègrent peut-être en termes d’assimilation moins que les Maghrébins. Ils font moins d’effort. Mais quand c’est le nouvel an chinois, les Français trouvent ça sympa, le dragon... Et ils sont suffisamment malins pour mettre deux drapeaux français devant le dragon. Et tous vont dire : le 13ème, c’est sympa. On pourra aller y manger aux Olympiades. Le quartier chinois, etc. On dit pas la même chose des quartiers à domination maghrébine. On dit : je vais me faire arracher mon sac. Je vais me faire cracher à la gueule. Je vais me faire traiter de pute. Y’a un problème.


Albert Ali – Je vais tomber malade avec le kebab.


Alain Soral – Ouais. Voilà. Et donc en dernière instance, moi c’est la phrase que j’envoie à Houria [Bouteldja] et aux gens du PIR. C’est que votre stratégie part sur des présupposés qui sont relativement faux voire malhonnêtes, et qui vous conduisent systématiquement à être les plus détestés de France. Et surtout, pour aller plus loin, chaque fois que vous dites : « Je suis un immigré en France. », c’est vous-mêmes qui ne vous présentez pas comme un Français, alors que vous êtes français.

Et là, je prendrai la référence d’une jeune fille qui est peut-être là d’ailleurs, avec qui je corresponds par internet qui me dit : « Oui, j’ai voté PS parce que pour nous les immigrés, c’est quand même le moins pire. » Je pense qu’elle est française depuis trois générations. Elle se considère comme une immigrée.

Et je lui dis : « Si tu avais un peu de conscience politico-économique, est-ce que tu penses quand on est français d’origine immigrée et de confessions musulmane et qu’on est là depuis trois générations, on a intérêt à dire "vive les sans-papiers" et à systématiquement trouver des excuses aux voyous de banlieues parce que soi-disant ils auraient subi la violence coloniale française ? » C’est d’une malhonnêteté et d’une stupidité totale. Donc moi à un moment donné, ce que je dis aux gens qui véhiculent ça, c’est soit vous êtes payés par l’ennemi pour nuire à votre communauté, soit vous êtes des imbéciles. Mais si la communauté vous a réellement mandatés pour vous représenter, il faut pas qu’ils se plaignent d’être, comme je l’ai dit à Chaambi, au fond des chiottes depuis quarante ans. C’est tout. Et une fois que j’ai dit ça.


Albert Ali – Ça va être dur à 400 dans des chiottes !


Alain Soral – Non, non mais ouais. Mais la métaphore, elle était juste. Y’a un appartement qui s’appelle la France. Qui est dans le salon ? Qui est dans les chambres à coucher ? Qui est au fond des chiottes ? Et quand on est au fond des chiottes depuis quarante ans, on gueule pas comme si on était dans le salon, avec la télécommande de la télé. On réfléchit à comment en sortir.

Alors ce que je dis est brutal et agressif, mais c’est parce que moi j’ai été capable de prendre dans la gueule. Si je prends la métaphore, nous français de souche, on s’est fait botté le cul par les Allemands. Y’a pas de haine anti-allemande française. On s’est dit à un moment donné, Napoléon, ça a été le sommet de la domination française sur le monde. On était la grande nation, on était les États-Unis de l’époque. On a été une grande nation, il y a deux siècles. On était, voilà. Et puis à un moment donné, Napoléon, pof ! Y’a eu Bismarck, et machin. En 1870, on se prend une raclé, à peu près l’équivalent de la guerre des Six Jours, si on veut être méchant ; même genre. Moi je ne dis pas : « Salauds d’Allemands ! Ordures ! etc. » toute ma vie. Et je ne vais pas immigrer en Allemagne pour travailler pour les Allemands en les détestant toute la journée. Si je les déteste, je ne vais pas travailler chez eux, parce que c’est très humiliant d’être soumis par le métier et le salaire à quelqu’un qui vous a écrasé et que vous haïssez.

Il faut avoir à un moment donné le courage, l’intégrité psychologique parce que sinon ça s’appelle de la névrose sociale, de rentrer chez-vous et d’aller ailleurs. Parce que le chez-vous devient d’ailleurs problématique. Mais ce que je trouve étrange, c’est qu’il y a des gens qui sont en France depuis trois générations, qui tiennent à ce qu’on les considère comme des immigrés – ce qui est pas le meilleur moyen de se faire respecter comme citoyen – mais qui dès d’ailleurs qu’on les montre comme immigrés disent : « Non, non, j’ai les papiers, je suis Français. » Alors que tout leur logiciel est qu’on dirait qu’ils viennent de descendre du bateau. Et qu’ils sont en permanence : « Tu me dois quelque chose toi, parce que tes parents m’ont colonisé. », alors que le type à qui il s’adresse est un fils de paysan français de la Creuse ou un fils d’immigré polonais, espagnol ou portugais de deuxième génération. Sa stratégie de communication est stupide. Et en plus, elle est malhonnête.

Donc à un moment donné, quand on a une stratégie stupide et malhonnête dont la première victime est soi-même, si on ne veut pas en changer, faut au moins arrêter de pleurnicher. C’est le minimum que je demande. Et sinon, ben il faut commencer à réfléchir, et réfléchir à qui vous a vendu ces catégories puisqu’on en parle. Vous avez les noms : Julien Dray, Harlem Désir, dont on découvre finalement


Albert Ali – Faut pas faire de liste, c’est interdit.


Alain Soral – Harlem Désir, excusez-moi, mais on se rend compte qu’il est juif ashkénaze par sa mère. C’est un Alsacien. Pourquoi il représenterait les Arabo-musulmans ou les Africains ?

Donc à un moment donné, il faut se dire : qui m’a roulé dans la farine, quel est mon ennemi principal ?

Finalement bon, même si Le Pen n’aime pas spécialement les immigrés sans doute, et ne voit pas d’un œil très jovial une islamisation de la France qui est d’ailleurs aussi un mirage médiatique, est-ce que finalement c’est à lui que je dois botter le cul ? Ou est-ce que lui, c’est un symptôme, c’est un marqueur, c’est un thermomètre d’une colère populaire qu’il faut identifier. Parce que ça aussi je le dis. En dernière instance, il faut pas rêver, les Français chrétiens resteront maîtres chez eux. Et compte tenu de la crise telle que je vous l’ai définie tout à l’heure, ceux qui ont le plus de chance de se retrouver mal servis quand ils iront se plaindre au commissariat…

Vous voyez, je fais toujours un parallèle. Les juifs allemands après 1933 pouvaient aller au commissariat avec des papiers en disant qu’ils étaient Allemands depuis trois générations, alors qu’Hitler était Autrichien : c’est pas Hitler qui s’est retrouvé dans les camps, oui.

Il faut réfléchir à la réalité telle qu’elle est. C’est-à-dire qu’à un moment, il y a des rapports de force qui évoluent. Comme je l’ai dit, y’a une crise. Il y a des boucs émissaires qui sont désignés, et il faut avoir l’intelligence – ce qu’on appelle la plasticité – de trouver la meilleure stratégie en dernière instance pour-soi-même.

Et moi ce que je dis, c’est pourquoi j’aiderais finalement les Franco-musulmans. C’est pas mon problème. Je vous le dit. Je ne veux pas qu’éclate une guerre civile en France car une guerre civile est toujours dévastatrice. Malheureusement, c’est là où les identitaires sont un peu idiots, on ne combat pas l’Islam dans une croisade à l’extérieur. Ça serait assez confortable. En réalité, ça va se passer ici entre nous, si ça pète. Et moi, je n’ai pas envie tout simplement que quand ma femme et ma fille vont acheter du pain, de savoir qu’il faut qu’elles soient accompagnées d’une milice si elles traversent tel ou tel quartier, parce que y’a le risque de se faire saigner par un gamin qui a été chauffé à blanc par de la propagande. Et dans l’autre sens, y’aura… Il faut connaître ce que c’est que les guerres civiles.

La guerre d’Algérie a été une guerre civile. La guerre d’Espagne a été une guerre civile. C’est terriblement sanguinaire et horrible. Et nous pouvons y échapper. Y’a pas de raison qu’on tombe dans ce piège. C’est une raison.

Donc pour moi, mon intérêt est que la communauté musulmane de France – si tant est qu’elle existe – ait une stratégie d’intégration. Je dis même pas d’assimilation, je ne crois pas à l’assimilation. L’assimilation à quoi !? Les élites françaises ont renoncé au modèle français. Comme je le disais, c’est « Stop à la maghrébisation de notre américanisation ». C’était ça notre slogan. C’est-à-dire que finalement, nous-mêmes, nous avons des présidents américains. Donc on va pas dire aux jeunes musulmans : assimile-toi à la culture française. Tout notre gouvernement aujourd’hui, son drapeau, c’est antifrançais. Je crois que la petite Duflot a dit qu’elle était française par hasard et qu’elle n’en avait rien à foutre. La femme de Sarközy disait qu’elle était fière de ne pas avoir une goutte de sang français.


Albert Ali – Goutte de sang, oui.


Alain Soral – Donc on n’est pas comme dans le blabla Zemmour, qu’on veut que les musulmans s’assimilent au modèle française. Les français eux-mêmes, je veux dire leurs élites, ont renoncé à ce modèle, et nous sommes sur un modèle américain totalement, Américano-sioniste d’ailleurs. Donc de toute façon, je ne vous demande pas de vous assimiler à quelque chose qui est déjà une désassimilation de mon projet à moi.

Mais par contre, à un moment donné, si on veut que la République fonctionne, comme en fait il n’existe que les communautés – c’est ce que je dis, on s’en rend compte, le reste c’est un peu du blabla – je pense que moi j’ai intérêt, en tant que Gaulois, à un rééquilibrage communautaire. Parce que finalement, pour que la République fonctionne encore, il faudrait que y’ait un équilibre communautaire global. Parce que c’est ce qui obligerait chacun des représentants des communautés à respecter la charte républicaine. Là, aujourd’hui, il y a une tel déséquilibre communautaire que finalement, ça fonctionne très mal. Donc je dis, il est de mon intérêt objectif.

Car l’honnêteté c’est de dire qu’on parle toujours pour soi-même. Personne ne se bat. Je veux dire, Bernard-Henri Lévy ne se bat pas pour que l’islam triomphe au Maghreb quand il fait tueur Kadhafi et le fait sodomiser par des mercenaires payés qui crient « Allah akbar ! » pour que tous les Français pensent qu’un musulman, c’est un type qui assassine et qui lynche un type en lui collant un truc dans le cul.

Je sais pas si vous voyez l’image dévastatrice pour les musulmans que ça produit. Et quand je vois qu’il y a des connards, dont certains de mes anciens amis, qui disent : « Vive Al-Qaïda ! Et vive la victoire de l’Islam révolutionnaire en Libye ! », je suis attristé par certaines bêtises stratégiques quand je pense le contrecoup que ça va produire sur l’image du musulman. Parce que le but est quand même là : c’est que le Français identifie le musulman à un égorgeur, voyez, c’est ça, et effectivement avec qui on ne peut pas parler. Il faut le tirer dès qu’il arrive. Il faut tirer… Qu’il soit pas à distance de couteau, voyez. Boum ! Parce que de toute façon, il va sortir le schlass. Tout ça est catastrophique et malheureusement participe à cette logique d’auto-diabolisation. Pas mal de petits réislamisés récents, etc.

Donc il y a un travail communautaire à faire avec notamment justement de la hiérarchie, des éducateurs, le respect des aînés, puisqu’on parle de « respect » de grands frères. Quand on parle de ce genre de truc, c’est que ça existe pas, en général. On parle beaucoup de Oumma, c’est parce qu’on la cherche. Y’a des gens qui ne parlent jamais de leur communauté, parce qu’elle existe.

Vous ne voyez jamais un Asiatique dire : « Nous, la communauté asiatique. » Elle existe, ils n’en parlent pas.

On parle toujours de ce qui n’existe pas. On compense toujours par le symbole et le verbe ce qui est déficient sur le plan pratique.

Donc je dis pour finir, que moi mon intérêt de Gaulois, car je ne parle que de mon intérêt, c’est que la France ne sombre pas dans la guerre civile et que réellement la République soit respectée par un équilibre communautaire. Et l’équilibre communautaire ne sera rétabli que par la montée du respect de la communauté musulmane.

Car en fait, le déficit se fait par la communauté musulmane, c’est-à-dire la manipulation des immigrés qu’on envoie systématiquement contre les Français de souche pour les traiter de racistes et de colons. Ce qui fait que le Français de souche a tendance à dire : « J’en ai marre de ces bougnoules qui m’insultent toute la journée alors que je n’ai pas voulu d’eux. Ils ne savent pas bosser, ils remplissent les prisons » etc., etc. Tout ça est catastrophique. Et ça, c’est dit très simplement. Mais je pense que c’est du bon sens et c’est de l’honnêteté.

Je pense que notre intérêt commun, c’est de pratiquer ce rééquilibrage communautaire. C’est-à-dire que ce n’est même pas d’attaquer d’autres communautés. C’est qu’une communauté qui représente sept millions de personnes en France, qui est là depuis des générations et qui a un passé commun méditerranéen français depuis des siècles, il suffit de faire évoluer son logiciel de communication, de comprendre que si on vous donne pas de travail, c’est peut-être aussi qu’il faut en créer, du travail.

Il y a peut-être moyen de créer du travail. Les Asiatiques ne demandent pas de travail. Ils le créent. Et puis quand on demande du travail, c’est qu’on veut être esclave salarié. On peut peut-être être autre chose qu’esclave salarié. On peut peut-être être auto-entrepreneur, etc., etc. Que si on change tout ce logiciel, qui est finalement de sortir de l’indigénat – parce que ceux qui parlent le plus d’indigènes sont des vrais indigènes ; ils sont entièrement sponsorisés par des puissances – il suffit de regarder qui les paye – pour se présenter systématiquement comme immigrés, c’est-à-dire en fait essayer de toucher un peu de pognon et des subventions via des relais de la gauche, etc. C’est-à-dire finalement que tout est inversé.

Ceux qui parlent de combattre soi-disant l’indigénat sont totalement des indigènes dans leur comportement. Et d’ailleurs y ont intérêt. L’émancipation n’est pas leur intérêt. Si je voulais employer une métaphore agressive, je dirais : c’est comme les Antillais. Ils sont séparatistes mais jusqu’à ce qu’on fasse un référendum. Là, ils disent : « Non, non. C’est pour faire chier, mais il faut surtout pas l’indépendance parce qu’on sait ce que c’est que le niveau de vie des Antilles anglaises. On veut cracher sur la métropole mais on veut quand même garder le RMI, le RSA, la continuité territoriale, etc. »

Donc à un moment donné, un discours de virilité, d’honnêteté et d’intelligence en dernière instance, parce que comme je l’ai dit à certains, si jamais ça tourne mal, moi je peux m’en sortir. Je peux dire : j’avais mal compris, excusez-moi Monsieur Goldnadel. Effectivement nous sommes des judéo-chrétiens blancs. Je peux : « Salut Éric Zemmour ! Tu te rappelles ? » Mais pour ceux qui ont un facies maghrébin, ceux qui ont la peau noire, ça va être très difficile de se faire passer pour autre chose que ce qu’ils sont quand ça va mal tourner. Or le projet global, on le sait très bien, il suffit de regarder la politique mondiale, c’est qu’en ce moment, c’est plutôt haro sur l’Arabo-musulman.


Albert Ali – L’Arabo-musulman.


Alain Soral – Et ils n’ont pas la technologie militaire pour gagner. Ils n’ont pas la solidarité. Il suffit de voir comment ça se passe. Les Turcs jouent la carte Grand Turc. Les panarabistes essayent de s’en sortir comme ils peuvent. Les chiites jouent leur logique qui est en général la bêtise de la violence néoconservatrice. Ils ont gagné sur la mauvaise stratégie des autres. Enfin, on voit bien qu’il y a une division totale de ce monde-là. Je ne vais pas parler de la trahison de l’Arabie Saoudite ou du Qatar qui financent certains de vos représentants.

Donc on a une communauté qui n’a pas de solidarité, qui a une stratégie de communication en France qui est – on l’a démontré – assez catastrophique et qui est dans le collimateur de l’Empire mondialiste qui a la nécessité de désigner un bouc émissaire vite fait, bien fait, parce qu’ils sont en faillite bancaire. Donc si après ça on continue à faire : « Nique ta mère ! Nique la France ! » On fait ce qu’on veut, mais moi à un moment, je vous le dis, je serai obligé de me retirer du jeu et je dirai : ben écoutez, moi j’ai tendu la main. J’ai essayé de créer des pistes. J’ai essayé d’amener du monde à des gens pour qu’on les écoute. Parce que effectivement, Albert Ali ne sera pas invité sur France 2 à l’émission de Ruquier pour dire il y a d’autres musulmans et il y a d’autres gens issus de l’immigration que Joey Starr ou je sais pas trop quel mec ils sont allés chercher… On a les représentants musulmans en France.


Albert Ali – Qu’on mérite.


Alain Soral – Agent, je ne sais pas, dites des noms.


Albert Ali – Chalghoumi.


Alain Soral – C’est toujours une honte. En dernière instance, ce que je veux dire c’est que nous n’avons pas beaucoup de temps. Le calendrier s’accélère. Je pense que l’analyse globale, chacun d’entre vous intimement peut la faire : « Même si Soral m’agace, mais il n’a pas totalement tort. » Je pense que c’est à peu près souvent ça. Et de toute façon, en dernière instance, je le dis aux Français de confession musulmane ici, c’est eux qui payeront les pots cassés. Et après je vous dis – on va un peu entamer peut-être le dialogue – vous faites ce que vous voulez. Je ne suis pas là pour vous manipuler. Je n’ai pas besoin. Voilà ce que je veux dire. Ça va très bien. Mais voilà, j’aime mon pays. Je ne suis pas un adepte de la violence. J’ai une certaine morale et je n’ai pas envie de tomber dans les pièges. Je n’ai pas envie de tomber dans les pièges que j’ai identifiés. De même que je n’ai pas envie que les nationalistes français tapent sur les pauvres musulmans français alors que le problème, c’est Wall Street.

Et on voit bien qu’au Front national, il y a ces deux directions possibles. Et d’ailleurs j’ai toujours tout fait pour que ce soit Wall Street et pas l’autre.

Et qu’il faut avoir l’honnêteté d’admettre que Marine Le Pen parle beaucoup de Wall Street et pas tant que ça des musulmans. Mais par contre, dans ses meetings, les médias, quand ils passent le morceau de trois minutes, ils ne passent que celui-là.

Donc je vous invite aussi à regarder l’autre, parce que l’autre, c’est celui avec qui on dialogue. Et par définition la réconciliation se fait avec l’autre. C’est pas avec votre frère ou avec votre cousin. C’est se réconcilier avec l’autre. L’autre, c’est celui qui n’est pas comme vous, qui est face à vous mais qui même quand c’est un adversaire, a au moins l’honnêteté de vous regarder droit dans les yeux, de face. Il n’est pas en train de vous pousser par derrière à lui servir de bouclier. C’est tout ça la situation réelle.

Et je vous le dis, moi, mon arme c’est une analyse qui rejoint un peu celle d’Albert, mais d’un autre point de vue. Parce qu’effectivement, il y a ce qu’on appelle le point de vue objectif. Moi je suis un Français de souche et je vais pas dire d’un seul coup : « Oui, je vois ce que c’est que d’être… » Non, ça jamais ! Je ne sais pas ce que c’est que d’avoir la peau noire ou d’être un maghrébin contrôlé six fois par jour. Je ne le sais pas et j’ai horreur des gens qui prétendent savoir ce qu’est l’autre. Par contre, l’autre, je l’écoute, j’ai décidé d’écouter ce qu’il me disait. Je ne le prends pas a priori pour un menteur. Et j’aime bien qu’on fasse pareil pour moi : « Ouais, Soral qu’est-ce qu’il veut ? Comment il veut essayer de nous la mettre ? » Etc. Sous prétexte qu’on est dans un univers de racailles où tout n’est que mensonges et arnaques, y’a d’autres mondes que le mensonge et l’arnaque.

Donc admettre que l’autre n’est pas uniquement là pour vous trahir, vous manipuler, etc. D’ailleurs comprendre que je n’ai pas un grand intérêt immédiat à cette main tendue. C’est beaucoup plus rentable d’évoluer comme a fait Beigbeder, comme font tous ces gens-là que je connais, de ma génération : Zemmour, etc.

Et après, je pense que ce que nous pouvons faire, c’est effectivement de dialoguer, puisqu’on nous empêche de dialoguer.

Moi je fais exprès d’incarner ici le nationaliste français. Nous avons tout intérêt à dialoguer. Et plus on dialogue – je l’ai vérifié dans nos réunions –, plus on voit qu’on a finalement pas tant d’oppositions que ça et pas mal de choses en commun. Ce qui agace terriblement ceux qui voulaient finalement faire la France black-blanc-beur, qu’on a faite avec Albert Ali et Dieudonné. Mais ils étaient pas contents !

Donc faut se poser la question : pourquoi ils sont pas contents quand on réalise le programme qu’ils avaient eux-mêmes mis en place ?

Et après ben donc, ça ouvre je crois le débat. Posez des questions et en fonction des questions on répondra, toi ou moi.


Quatrième partie Questions du public


Vous avez appelé à voter pour Marine Le Pen alors qu’elle est contre la double nationalité. Accepteriez-vous de perdre votre double nationalité suisse ?


Alain Soral – Il faudrait un miracle pour que le programme politique d’un candidat corresponde exactement à ce qui est mon intérêt total. Les élections, c’est voter pour le candidat le moins pire. Moi j’ai eu l’honnêteté de dire qu’en tant que patriote française, avec ma position. Je viens du Parti communiste pour ceux qui ne le savent pas. Je pense que la nation aujourd’hui est le meilleur moyen de défendre les acquis sociaux par rapport à la déferlante mondialiste. Sur des tas d’aspects, Marine Le Pen était ma candidate la plus proche de mes idées avec on va dire, Dupont-Aignan.

Dupont-Aignan faisait 1 % d’intentions de vote.

Marine Le Pen avait eu les moyens de chasser Sarközy du pouvoir. Elle a pas réussi à le faire au premier tour, mais elle l’a fait au deuxième. Et moi j’estimais qu’il était important que le président traitre ne soit pas réélu, même si Hollande n’est pas mieux. Je voudrais que systématiquement un président qui n’a fait que trahir ses promesses et trahir l’intérêt supérieur de la France soit systématiquement chassé au deuxième essai. C’est mon truc.

Après moi je suis binational franco-suisse pour des raisons historiques. C’est pas tout à fait pareil que binationale franco-algérien. Y’a pas de problèmes de délinquance suisse en France, y’a pas eu de guerres de colonisation et de décolonisation avec la Suisse. Et si en dernière instance, pour sauver la France, il fallait que je renonce à ma nationalité suisse, je le ferais immédiatement.

Mais de dire : « Voilà, vous êtes franco-suisse, donc vous devez être pour la double nationalité. » Je suis globalement contre la double nationalité parce que je pense qu’on a qu’une mère et je pense que la double nationalité doit être une situation minoritaire. Or y’a des doubles nationalités qui ont été institutionnalisées en France, volontairement, je pense d’ailleurs pour créer des névroses sociales.

Je pense moi que quand je parle avec des Algériens d’Algérie, ils sont finalement beaucoup moins hostiles à la France que les Franco-algériens qui ont la double nationalité. Ce qui est très étrange. Et je pense moi que le gouvernement algérien, qui comme vous le savez est une junte militaire qui se maintient au pouvoir par tous les moyens, s’est très longtemps servie de la communauté franco-algérienne de France comme d’une cinquième colonne dans un rapport d’État à État, en les sacrifiant. C’est-à-dire en en faisant des névrosés sociaux, et en faisant en sorte qu’ils ne leur échappent pas, c’est-à-dire qu’ils restent le plus longtemps des gens qui finalement ne sont ni français ni algériens.

Moi à un moment donné, la question que je me pose, c’est quel est l’intérêt bien senti des gens. Je pense, moi, que de ce point de vue-là.

D’ailleurs si Marine Le Pen est contre la double nationalité, elle est aussi contre la double nationalité franco-israélienne. Elle le dit moins fort parce que ça coûte moins cher. Mais pourquoi ça coûte moins cher ? Parce que vous n’avez aucun moyen de la sanctionner médiatiquement.

Si vous voulez que Marine Le Pen vous respecte plus que la communauté juive, eh ben que votre communauté représente quelque chose en termes de pouvoir. Si elle vous respecte moins que la communauté juive, c’est qu’elle a peur de la communauté juive qui représente 700 000 personnes alors qu’elle n’a aucune crainte de la communauté musulmane qui représente sept millions d’âmes. C’est-à-dire que vous ne faites peur à personne. Excusez-moi, dans un combat politique, quand on ne fait peur à personne, qu’est-ce qu’on fait ? On pleurniche en plus et on insulte ! Non, faites-vous respecter. C’est ça que je dis.

Pour l’instant, personne ne vous respecte, c’est une réalité. Le PS pas plus que les autres, puisqu’ils prennent trois beurettes comme ça, interchangeables et malheureusement, c’est cette réalité là. Je vais répondre jusqu’au bout à la question.

C’est que y’a un problème aujourd’hui d’agressivité antifrançaise de certains franco-algériens double nationaux, c’est une réalité. Le plus gros bastion de ce qu’on appelle les zivas, c’est-à-dire les délinquants maghrébins que les Français de souche ont parfaitement identifiés – plus les médias, etc. – sont souvent des double nationaux franco-algériens. Il faut mieux admettre ce problème plutôt que dire : « J’ai la double nationalité et je t’emmerde. », tu vois. Parce que c’est un problème politique à gérer.

Et que par ailleurs, moi, il se trouve que pour des raisons historiques, je sois franco-suisse, ben je vous le dis, si il faudra que je renonce à ma double nationalité pour qu’on remette en cause la double nationalité, je l’accepterai volontiers.

Mais je vous le dis, ce n’est pas pareil, la double nationalité accidentelle que la double nationalité comme stratégie, voyez. Y’a une double nationalité stratégique franco-algérienne et y’a une double nationalité stratégique franco-israélienne. Et c’est comme je dirais, le métissage stratégique ou le métissage accidentel. Je suis absolument pour le métissage accidentel ; ça donne Miles Davis, le jazz, des choses très belles, des histoires d’amour. Je suis contre le métissage comme projet politique de domination générale parce que là, c’est la destruction des cultures par leur télescopage. Il faut bien comprendre que quand on fait du métissage d’un Berbère musulman et d’un Français catholique, ça donne un Américain en survêtement. Ça donne pas le meilleur de l’islam et le meilleur du catholicisme.


Albert Ali – Je vais rajouter un point.


Alain Soral – Voilà. Donc j’ai fini sur cette question-là. Albert veut prolonger.


Albert Ali – Sur la question de la double nationalité. Comment.


(Intervention du public)


Alain Soral – Mais si tu es là, c’est que t’es déjà pas le pire des connards de ziva de banlieue. Tu vois ce que je veux dire. T’es un mec. Donc aie conscience de ton intelligence supérieure et de ton parcours de compréhension des problèmes. À la limite, tire tes camarades, puisque c’est vrai qu’à la limite, t’es l’élite de cette catégorie sociologique. Tire-les vers le haut. Tu vois ce que je veux dire. Tu leur dis : « Voilà les gars, soyez plus malins dans votre communication. »

Joey Starr, d’ailleurs qui est un Antillais français, n’a pas beaucoup rendu service aux gens que les médias avaient choisis pour vous représenter, c’est ça que je dis. Mais si toi, tu t’exprimes, effectivement je peux dire que la question franco-algérienne n’est pas très problématique, quand je te vois, toi. Malheureusement, tu es plutôt marginal pour l’instant ou en tout cas marginal tel que le montre les médias et les politiques dominants. Voilà, c’est ça que je dis.


Albert Ali – Oui, sur la question de la double nationalité, j’aurais voulu rajouter un point important. C’est qu’il faut bien, sur cette question, comprendre que nos patrimoines culturels, nos héritages, nos filiations avec les pays d’origine, c’est quelque chose effectivement qui existe, puisque c’est quelque chose qui nous touche. C’est notre propre filiation, c’est notre propre arbre généalogique dont on parle. Et c’est pour ça que c’est une question sensible parce que c’est très difficile de se dire, à un moment donné : il faut couper.

Sauf qu’il faut comprendre, comme je le disais tout à l’heure, prendre conscience de notre situation et comprendre qu’en vérité, dans notre histoire, nos héritages culturels ne sont pas sacrés. Nos filiations ne sont pas sacrées. Nos traditions, les mœurs héritées dans l’histoire de l’exil ne sont pas sacrées. La seule chose qui est sacrée et qu’il faut conserver, c’est effectivement nos sources, pour ceux qui se réclament d’une perspective musulmane. Ce sont les sources. Le reste n’est pas sacré.

Et là, il faut être cohérent avec nous-mêmes. On peut pas jouer constamment sur tous les tableaux. C’est-à-dire ou on se dit effectivement : on assume intégralement l’idée qu’il faut préserver les cultures héritées, les filiations, les doubles nationalités, etc. Et dans ce cas-là, il faut être cohérent dans la stratégie jusqu’au bout. Il faut choisir une vraie stratégie de communautarisme assumé, un communautarisme de survie, un communautarisme de séparation, à la chinoise par exemple, et de dire : OK, ben on assume ce qu’on est. On est effectivement des Algériens, des Marocains, des Tunisiens, etc. Un peu aussi comme les Turcs le font. Et là, on est cohérent jusqu’au bout.

Mais on peut pas dire à la fois, on est français et le constater quotidiennement C’est que ces cultures héritées. Faut regarder l’histoire des Grecs au Canada – y’a des études qui ont été faites sur le sujet – ou les Arabes chrétiens, juifs et musulmans, au Brésil. Toute l’histoire des communautés immigrées, c’est une histoire de dislocation et de dissolution progressive des fondamentaux de la culture. D’ailleurs vous trouvez par exemple des Pakistanais en Angleterre qui – c’est comme une espèce de rupture dans le temps, une photographie instantanée – ont quitté à une certaine époque leur pays d’origine – le Pakistan – et se retrouvent à Londres à essayer de ressusciter et de préserver un modèle culturel en vérité qui n’est même plus en lien avec le modèle d’origine. C’est-à-dire que même là-bas, ça a changé puisque la mondialisation a fait son travail.

Donc à un moment donné, il faut peser les choses. C’est de dire qu’est-ce qui est sacré dans notre héritage et ensuite qu’est-ce qu’on transmet, parce que c’est pas tant de nous dont on parle. Nous, nous sommes déjà socialisés, avec nos ambivalences, nos contradictions, nos névroses, tout ce que vous voulez.

Mais la question qu’il faut soulever, c’est effectivement : est-ce que ça a un intérêt encore que mon gamin qui a onze ans ait une double nationalité, ait une double culture permanente, essaie de se rattacher à cette culture qui lui échappe tous les jours et qui s’amuse avec le temps. C’est pour ça que dans les débats effectivement, le débat notamment que tu avais fait [Alain Soral] avec notre ami Abdelaziz Chaambi qui dit : « Oui, mais moi je suis de double culture arabe et je suis un arabe ». Mais quand j’écoute ce discours-là et de dire : « Je suis arabe ». Qu’est-ce que tu as d’identitaire ?


Alain Soral – Si je peux me permettre de rebondir. Finalement, le double national jeune franco-algérien, quand on regarde, il n’est ni algérien, ni français finalement. Il est au milieu de la Méditerranée. Et cette double nationalité est objectivement un handicap pour lui, en réalité. Ça freine son intégration économico-sociale en France et de toute façon, il n’est pas Algérien. Les Algériens détestent les Franco-Algériens qui leur font honte. Et finalement, quand ils vont au bled, ils se rendent compte qu’ils sont des Français. Enfin ils sont des étrangers et souvent même ils s’entendent dire : « Vous nous faites honte avec votre comportement en France ». Donc finalement, est-ce qu’une double nationalité comme ça est un avantage pour l’individu ou pas ?

Moi je dis que c’est un avantage uniquement pour la junte militaire algérienne.

Donc à un moment donné, est-ce que vous voulez être les soldats de la junte militaire algérienne qui respecte beaucoup ses citoyens comme vous avez pu le remarquer ? Ou est-ce que vous voulez jouer de votre destin à vous ?

Je dis qu’en temps que destin individuel bien compris, finalement la double nationalité franco-algérienne telle qu’elle existe aujourd’hui est plutôt un handicap qu’un avantage.


(Intervention du public)


Alain Soral – Non, non, c’est bien. Mais moi, je suis pour qu’on aille au fond des débats. Moi, je. Rien ne me gène. Vous avez remarqué que sur certains sujets, j’ai plus de courage qu’aucun des prêcheurs wahhabites. J’ai osé aller sur des sujets très dangereux, très risqués en France, qui ne sont d’ailleurs par l’islam. Les musulmans ne m’ont jamais menacé ni attaqué. Ils ont toujours dialogué avec moi. D’autres ont essayé de me faire passer de vie à trépas, plusieurs fois.

Donc moi, je suis pour qu’on aille au fond des problèmes gênants, y compris les mieux. Vous savez que je suis double national franco-suisse, parce que je l’ai dit. Je pourrais le cacher, voyez. Je veux aussi, moi, me poser mes propres problèmes. Y’a pas de problèmes, on dit tout. Mais soyez courageux et honnêtes, c’est ça que je veux dire. La barre, c’est on discute honnêtement et courageusement, tout le monde. On ne triche pas. C’est tout.

M. Ali, est-ce que votre femme peut faire de la politique ?


Albert Ali – Elle reste dans sa cuisine.


(rires)


Albert Ali – Tout dépend sur quel modèle tu t’inscris. Non, mais je sais pas. C’est une question.


Dans le Public – Tout simplement.


Albert Ali – C’est pour m’embêter ou c’est ? Oui, non, mais.


Dans le public – Je vous pose cette question, tout simplement.


Albert Ali – Ben, elle peut faire de la politique, oui, comme toute femme peut faire de la politique.

La question c’est de savoir de savoir est-ce que la politique a encore un sens et est-ce que ça peut encore apporter quelque chose aujourd’hui ? C’est tout.

Mais, non, non, moi, je n’ai pas d’objection particulière à ce qu’une femme musulmane fasse de la politique.

Moi je suis pour que les musulmans dans ce pays soient des Français comme les autres. C’est-à-dire qu’on les retrouve de l’extrême gauche à l’extrême droite, des républicains jusqu’au royalistes. Et qu’ils épousent intégralement en vérité, le fonctionnement politique de ce pays. Y’a aucun problème là-dessus.

Et qu’ils soient d’’ailleurs hommes ou femmes. Moi j’aimerais bien avoir une musulmane en foulard monarchiste. Une autre révolutionnaire d’extrême gauche qui devrait essayer de justifier un peu comment elle pourrait cautionner le mariage homosexuel. Ça serait intéressant. Et des musulmanes, je sais pas moi, enfin ce que tu veux. Il y a aucun problème là-dessus.


À M. Soral, dans une vidéo, j’ai cru entendre que vous justifiez les massacres serbes lors de la guerre de Yougoslavie. Pouvez-vous vous expliquer ?


Alain Soral – Tu commences ? [à Albert Ali]


Albert Ali – Non, vas-y, je te laisse faire.


Alain Soral – C’est simple. Ma position, c’est toujours la lutte contre l’Empire mondialiste et la défense des entités de résistance au mondialisme. La Yougoslavie qui était une fédération qui fonctionnait à peu près depuis 1945, avec des chrétiens, des orthodoxes et des musulmans, a été disloquée au tournant des années quatre-vingt-dix. C’était une volonté de mise au pas et de destruction de l’Empire. Il faut lire l’excellent travail de Michel Colon là-dessus. [Michel Colon, Poker menteur. Les grandes puissances, la Yougoslavie et les prochaines guerres]

Et il se trouve que la communauté historiquement la plus puissante et la plus résistante, bien que Tito n’était pas serbe, c’était la communauté serbe. Donc il y a eu destruction, non seulement de la Yougoslavie, mais aussi diabolisation de la communauté serbe. Et pour ça, Bernard-Henri Lévy, qui est votre meilleure source, vous a dit que les Serbes étaient des gens qui mangeaient des enfants, qui violaient des femmes, etc., etc.

En réalité, on a organisé comme on essaye de le faire en France – ça s’appelle la balkanisation d’une certaine manière –, on a organisé une guerre civile interethnique et interreligieuse en Yougoslavie, qui a abouti d’ailleurs à la destruction, à la fois des Croates, des Serbes et des Bosniaques, etc. C’est-à-dire que c’est des entités toutes petites entièrement soumises. On en entend plus parler. Les identitaires croates, vous ne les voyez plus, ils ont disparu. Et donc pour ça, on a diabolisé les Serbes. Donc les Serbes sont rentrés dans une guerre civile avec les Croates, les Bosniaques, les Slovènes, etc. Et les guerres civiles sont toujours sales, surtout quand c’est sur des petits périmètres avec des communautés interpénétrées. Donc il y a eu des viols, des massacres dans tous les sens. Les Serbes n’ont pas plus violé et massacré que les autres. C’est Bernard-Henri Lévy qui vous le dit.

Donc j’ai défendu les Serbes car c’est eux qui s’opposaient à la destruction de la Yougoslavie par l’Empire mondialiste dont les représentants de cette destruction de la Yougoslavie, au niveau de la propagande, ont été Bernard-Henry Lévy, vous vous en rappelez. Qui a fait d’ailleurs un film qui s’appelait Bosnia.


Albert Ali – Kouchner.


Alain Soral – Et après qui a amené à ce que le Gauleiter de cette région dévastée ait été Bernard Kouchner. Donc à un moment donné, moi je vous invite à être un peu intelligent. C’est-à-dire que quand c’est Bernard Kouchner et Bernard-Henri Lévy qui vont disent : « Votre ennemi, c’est les Serbes. », déjà commencez à vous poser la question par vous-mêmes, voyez. Parce que finalement, c’est aussi Bernard-Henri Lévy qui vous a dit que le bon musulman devait détruire la Libye.

Donc je n’ai pas défendu les Serbes parce qu’ils avaient violé et massacré des musulmans. J’ai défendu les Serbes car c’est la communauté historiquement structurée qui s’est opposée le plus violemment à la balkanisation et à la destruction de la Yougoslavie par une importation par l’Empire et par ces agents clairement identifiés, d’une guerre civile interethnique et interreligieuse qui est, je le répète, la répétition de ce qu’on va essayer de faire en France demain.

Donc demain, c’est comme si vous disiez : « Oui, les Français de souche violent et massacrent des femmes et des enfants musulmans. » Moi, je vous dirai : « Ben non, j’ai les infos contraires. Les zivas de banlieue n’arrêtent pas d’égorger des Français de souche ». Ça sera vrai malheureusement dans les deux sens. Ça s’appelle une guerre civile. Dans une guerre civile, tout le monde tue tout le monde. Et c’est pour ça que je veux y échapper. Et c’est pour ça donc que j’étais pour ceux qui essayaient d’échapper à la guerre civile qui a détruit la Yougoslavie et qui a été, je le dis, importée de l’extérieur en s’appuyant sur la mafia albanaise, de l’argent saoudien. Je suis allé moi sur place, sans doute pas vous, et j’ai pu le vérifier, tout ça. Les agents anglais, la KFOR, le rôle de.


Albert Ali – L’argent saoudien.


Alain Soral – L’argent saoudien. Les mosquées wahhabites blanches dans lesquelles ne vont pas les musulmans qui sont des musulmans de culture turque bosniaque ou kosovare. La mafia albanaise, les trafics d’organes couverts, etc. On a vérifié tout ça depuis. C’est-à-dire un chaos absolu dont tous les petits peuples sont les victimes, qu’ils soient bosniaques, croates, musulmans ou serbes.

Car il faut bien savoir que dans ces guerres civiles dégueulasses, ceux qui payent le prix, ce sont toujours les petite gens quels qu’ils soient. Parce que un coup y’a une razzia et on tue cinquante personnes. Le lendemain, y’a la vengeance et on tue cinquante personnes de l’autre côté. C’est ça qui s’est passé. Et y’a ceux qui sont au dessus, c’est toujours les mêmes. Bernard-Henri Lévy, le nouvel ordre mondial machin, qui tirent les ficelles, arment les gens et font le commentaire.

Et je dis : échappons à ces manipulateurs et affinons notre culture et notre connaissance.

C’est pour ça qu’on a fait le site Égalité et Réconciliation. C’est pour amener souvent d’autres informations sur le Libye, sur la Syrie, pour pouvoir au moins croiser les sources. Et déjà la première chose à faire, c’est d’échapper au discours dominant. Quand TF1, France 2, Bernard-Henri Lévy, Kouchner, le président de la République, le ministre des Affaires étrangères vous disent : « C’est ça qui se passent en France, dans les banlieues, en Afghanistan, en Libye, aux États-Unis ou en Grèce, » ou où que ce soit, déjà ce n’est probablement pas la vérité.

Donc ne fonctionnez pas sur ces informations. Vous ne pouvez pas être un rebelle et un résistant si vous travaillez sur un matériel que vous ne critiquez pas. Voilà, c’est ça que je veux dire. Si vous gobez le matériel de base, quoi que vous fassiez, de toute façon vous serez un collabo. Vous serez ce qu’on appelle « un idiot utile ». Voilà, c’est ma réponse. Maintenant, c’est la deuxième question, je crois.


À M. Ali, qu’entendez-vous par « français de culture musulmane » et le fait que la présence de musulmans en France soit un « accident de l’histoire » ?


Albert Ali – Merci. Donc pour répondre à la question sur la présence musulmane en Europe « comme erreur de l’histoire », ce que j’entends par là, c’est que pour ceux qui se plongent dans l’histoire musulmane, on comprend que le message prophétique qui arrive au départ chez des Arabes bédouins du désert avait vocation universelle. Premier élément.

Et il avait aussi une vocation globale, c’est-à-dire d’apporter à la fois une spiritualité, une transcendance, un lien avec le ciel, et un système d’organisation, un système de représentations du monde, de valeurs et une loi.

De là, historiquement, ce qui a découlé, c’est la création d’une société organisée, avec une administration, un État, ce qu’on appelle le modèle califal, qui est dans la tradition musulmane le modèle califal originel, celui des quatre premiers califes, qui est pour nous, un modèle de gouvernance, etc.

Historiquement – on ne va pas rentrer dans les détails – mais cet État musulman s’est étendu extrêmement rapidement. Et il est porteur de ce qu’on appelle une « civilisation syncrétique », c’est-à-dire un message porteur d’une universalité, qui lorsqu’il arrive dans une société et qu’il est accepté. Si on prend le cas par exemple des Perses. Les Perses n’avaient aucun intérêt historiquement à suivre les Bédouins d’Arabie qu’ils méprisaient. Les Bédouins arrivent, les Arabes du désert arrivent, ils n’ont jamais construits plus de deux étages, c’était des nomades du désert, mais le système de représentations qu’ils ont apporté a très rapidement été assimilé par la civilisation perse qui est restée perse dans son identité profonde, dans sa culture, dans ses habitudes, dans ses mœurs, dans sa constitution mentale, comme dit Gustave Lebon – donc je vous renvoie à lui d’ailleurs, à la fois pour comprendre ce qu’il a appelé lui « la civilisation des Arabes » et aussi pour le passage qu’il consacre aux Perses.

Et donc ce modèle, si vous voulez, de gouvernance et de structure sociale et politique, qu’on appelle le califat, s’est étendu à un certain moment de l’histoire.

Puis il est passé par une phase de décomposition et de décadence qui a ensuite amené la soumission des pays musulmans, des peuples musulmans, aux autorités ou à une puissance étrangères.

Ce qui est d’ailleurs, pas logique, même au-delà de l’islam. C’est pas logique d’être dominés par vos voisins.

Et donc, quand on dit que c’est une erreur de l’histoire, c’est que les musulmans effectivement ont vocation à vivre pleinement leur religion, dans sa globalité, dans une société musulmane constituée.

Or aujourd’hui, cette société musulmane n’existe pas. Tous les partisans de ceux qui disent : « On vit mal en France, on peut pas bien pratiquer notre religions, etc. », je les invite effectivement. On peut d’ailleurs aller dans le berceau de l’islam. Aujourd’hui si vous allez en Arabie, ben j’aimerai bien voir ceux qui parlent de discriminations en France. Qu’ils aillent faire un tour en Arabie. L’Arabie, si tu débarques avec un million d’euros, tu veux monter une société, tu dois aller voir un Aryen saoudien, c’est la race supérieure. C’est-à-dire que tu ne peux rien faire sans avoir un Saoudien qui signe à ta place et qui te représente et bien sûr qui empoche la moitié des bénefs. C’est la race supérieure. Il est musulman comme toi. Tu peux débarquer, « Mon frère ! la mosquée ! » Ouais mais à la fin, quand il s’agit d’administratif, de papiers, de carte de résidence, d’avantages sociaux, de business, il prend tout et tu n’existes pas, juridiquement.

Donc quand je dis « que c’est une erreur de l’histoire », c’est que normalement effectivement, l’idéal islamique, si tant est qu’on puisse l’atteindre, c’est effectivement des musulmans chez eux, majoritaires dans leur culture d’origine. Donc pour les immigrés berbères qui sont en France aujourd’hui, ben c’est dans leur milieu berbère originel, et dans le cadre d’une société gouvernée par les principes de l’islam. Ça, c’est normalement la règle historique, qui est la règle primaire.

Seulement, l’histoire et la décadence du monde musulman a fait qu’un certain nombre de peuples musulmans se sont retrouvé dominés. Ce qui et aussi un accident de l’histoire et une anormalité.

Et d’autres se sont retrouvés dans la situation de l’immigration, de l’exil, et se sont retrouvés comme minorités – ce qui est notre cas aujourd’hui – dans un espace culturel qui n’est pas celui de nos pères et dans une espace religieux qui n’est pas le nôtre. Donc c’est dans ce sens que je dis que c’est un accident de l’histoire et que c’est une anomalie.

Mais ça ne veut pas dire que c’est un obstacle à épouser à la fois la culture et ce qu’on appelle donc l’inculturation du fait religieux. Donc, c’est-à-dire que les fondamentaux de la théologie s’adaptent tant que le pays d’accueil ne réduit pas.


Alain Soral – Une remarque.


Albert Ali – Oui.


Alain Soral – Je veux faire une remarque immédiatement. C’est la même chose qu’un catholique intègre, qu’on appelle intégriste, qui vit en République en France. Normalement, un catholique intègre doit être, je le dis, monarchiste.


Albert Ali – Monarchiste.


Alain Soral – Et pour une monarchie théocratique, c’est-à-dire pour le retour du roi de France.


Albert Ali – Le droit divin.


Alain Soral – Eh ben, ça veut dire qu’à un moment donné, le catholique français intègre a le même problème que le musulman français. Il vit en réalité dans une République maçonnique qui est, comme je le dis, une religion qui ne dit pas son nom. Et c’est sans doute la religion la plus intégriste de toutes. Il suffit d’entendre Peillon ou Mélenchon aboyer pour le comprendre. Finalement, le catholique a l’habitude de la défaite et le musulman a l’habitude de la défaite politique qui amène la défaite théologique. Puisque finalement, le catholicisme de Vatican II est aussi une religion qui dominait le monde ou un monde à un moment donné, qui a admis, après la Deuxième Guerre mondiale, qu’il fallait qu’elle transige avec les dominants judéo-chrétiens et qu’elle en rabatte un peu pour ne pas crever.

Donc finalement, le catholique et le musulman doivent très bien comprendre ce que c’est que de ne pas pouvoir vivre leur foi pleinement. Parce qu’un catholique qui veut vivre sa foi pleinement ne peut pas vivre en république laïque et maçonnique. Et un musulman non plus. Mais malheureusement, la vie étant ce qu’elle est, et comme on ne peut pas faire le baluchon parce qu’on ne sait pas trop où aller, que ce soit le musulman ou le catholique intègre.


Albert Ali – On reste là.


Alain Soral – Ils se disent : ben on est en France dans un système de domination qui est contraire à nos valeurs politico-théologiques. Puisque les vraies religions sont une politique et une théologie, sinon c’est que c’est une religion morte. Quand ça ne gère plus que les âmes et que ça abandonne le politique, c’est que c’est fini.

Normalement la religion catholique traditionnelle est une religion d’État – ça veut bien dire ce que ça veut dire – et c’est un système politico-spirituel. Ça s’appelle l’Ancien Régime.

Donc nous savons très bien, nous, de quoi Albert Ali parle. C’est que nous sommes, nous, catholiques, si je décidais de redevenir catholique – ce que je suis au départ – et que j’allais jusqu’au bout de ma logique, ce qui amène à la lecture de Maurras – le nationalisme intégral passe nécessairement par la monarchie et le catholicisme ; faut lire Maurras pour le comprendre –, eh bien je comprends très bien ce que veut dire Albert Ali. Et on peut se comprendre entre catholiques et musulmans. Nous sommes dans une terre où il y a une religion d’État dominante qui s’appelle la franc-maçonnerie républicaine. Et nous sommes donc des parents pauvres et qui sommes contestés dans nos fondamentaux.

Mais nous sommes aussi des citoyens, nous sommes ici. Et nous ne sommes pas aussi persécutés comme du temps des guerres de religion et il n’y a pas de Saint-Barthélemy. Mais donc effectivement, nous ne pouvons pratiquer notre foi que relativement, c’est-à-dire réduite à la sphère, on va dire spirituelle.


Albert Ali – Cultuelle.


Alain Soral – Et interdite de politique parce que la politique est sous domination d’une religion d’État qui s’appelle la République de Mélenchon.

Et ce qui me fait marrer moi, d’ailleurs, c’est que l’immense majorité des musulmans de France ont voté pour le Parti socialiste, c’est-à-dire pour le représentant en chef de cette religion anti-islamique et anticatholique qui d’ailleurs affiche son anticatholicisme de manière virulente et n’ose pas le faire avec les musulmans parce que c’est leur électorat. C’est pour dire qu’ils vous prennent pour des imbéciles. Parce qu’en réalité, leur anti-religiosité rabique qui est exprimé par Peillon, Mélenchon et toute la franc-maçonnerie socialiste, montre systématiquement encore du doigt aujourd’hui le catholique qui est le vaincu d’hier – son ennemi autochtone dans une guerre civile ; c’est aussi une forme de guerre civile – et n’ose pas trop montrer le musulman. Mais c’est la même haine, pour les mêmes raisons. Eh ben, Albert Ali et moi, sommes un catholique et un musulman vivant dans un pays qui est le nôtre.


Albert Ali – Colonisés.


Alain Soral – Mais dont la religion d’État nous est profondément hostile. Eh ben, on fait comme on peut pour vivre selon nos valeurs, malgré tout. Et effectivement, on reste là, on ne part pas, et on ne subit pas non plus la Saint-Barthélemy. Eh ben, c’est la situation objectivement du musulman et du catholique.


Albert Ali – Pour compléter sur l’anomalie historique et sur le concept effectivement « de français de culture musulmane » entre guillemets parce que effectivement, y’a pas de culture musulmane en-soi, en vérité. Et simplement même pour des populations immigrées venues de la sphère musulmane qui sont restées peu pratiquantes et qui ont même abandonné leur religiosité, voire complètement même abandonné leurs croyances et sont devenues athées ou autres, il reste toujours des marqueurs identitaires en lien, même si on le sait pas, avec l’islam.

Et très souvent d’ailleurs, vous voyez que plus on est éloigné de la pratique pure du dogme, etc., plus on sacralise des aspects périphériques ou moins importants.

Si vous prenez par exemple le cas de la fête de l’Aïd, elle est pratiquée par une grande majorité de musulmans issus de l’immigration – peut être même par des musulmans de culture – et parfois ce sont des gens qui ne pratiquent pas, qui ne vont pas, par exemple, à la mosquée ou qui jeûnent juste au moment du ramadan, voire même pas du tout.

Mais plus on est éloigné effectivement des fondamentaux du culte et du dogme, et plus on s’attache à des éléments de périphérie.

Donc dans ce sens-là, il existe effectivement des Français de culture musulmane qui sont aussi des Français qui ont un lien avec cette histoire, et qui peut-être dans trois, quatre, cinq, dix générations seront intégralement assimilés, ne feront aucune référence à l’islam, et seront peut-être même athées, catholiques, peu importe. Et c’est dans ce sens-là que je l’entends. Je ne dis pas que c’est un concept qui est valide en-soi.


Je suis professeur d’histoire-géographie, et comment envisagez-vous la relecture de l’histoire que vous proposez alors que l’apprentissage scolaire est principalement détenu par la communauté que l’on n’a pas le droit de nommer ?


Albert Ali – Il cherche la bagarre, lui. J’allais dire, ça fait plaisir de revoir des vieux visages d’il y a dix ans, quinze ans. Mais je suis désolé, je te connais pas. Je sais pas qui tu es.


Dans le public – Maintenant vous me connaissez.


Albert Ali – Non, non mais, si vous voulez, le sujet qui est abordé effectivement, on revient aussi à l’histoire de la double nationalité. On ne peut pas se permettre demain de critiquer le double national franco-israélien qui va passer son service militaire dans les checkpoints. Comment il s’appelle notre ami ?


Alain Soral – Arno Klarsfeld.


Albert Ali – Notre ami Klarsfeld, donc qui va contrôler du palestinien, etc., avec l’uniforme et dire : « Oui, c’est ignoble, c’est injuste. », et finalement conserver aussi cette même double nationalité, voire se retrouver demain dans la même situation. Là, c’est pareil. Sur la question de l’histoire, quand je dis effectivement c’est important, c’est d’abord pour des raisons pratiques. Parce que réviser l’histoire, c’est essentiel. C’est la façon dont les historiens travaillent en continu.

Et dans notre situation aujourd’hui de trouble et de tension dans laquelle nous sommes, nous avons besoin de cette démarche de révision et de sélection parce que c’est une écriture de l’histoire sélective, pour en faire des éléments fédérateurs.

Maintenant quant à l’histoire officielle, celle effectivement des manuels scolaires et de comme dirait notre ami Dieudo, de Fernand Nathan qui nous cassait les pieds, d’abord ça pose la question effectivement de l’écriture de l’historie officielle post Seconde Guerre mondiale. Puisque vous savez que sur ce sujet-là, on a pas le droite de dire grand-chose finalement. Ce qui est d’ailleurs grave d’un point de vue historique. Et c’est étonnant parce que même ceux qui sont issus des lobbies, des réseaux, qui ont imposé cette loi, aujourd’hui commencent à dire : « Il faudrait réviser la loi Gayssot  », etc. Les Lévy et autres.

Bon effectivement, en tant que musulmans, en tant que Français musulmans, on se doit de travailler à faire sauter ces verrous-là et dire : y’a des lois mémorielles mais le législateur n’a pas à légiférer sur l’histoire ni à la fixer, parce qu’elle est mouvante. L’histoire est historique et elle évolue au fur et à mesure des recherches.

Mais tu soulèves une question en vérité beaucoup plus profonde que celle-là, puisque tu es enseignant. C’est la question de l’enseignement de l’histoire à l’école et de l’enseignement tout court. Parce que nos programmes scolaires aujourd’hui sont totalement sous emprise – il faut relire Bernardin, Machiavel pédagogue. Il l’a écrit en quatre-vingt-quinze. Donc c’était déjà y’a seize ans –, y’a seize ans il disait déjà comment les programmes mondialistes travaillent au sein de l’Europe de l’Ouest à refondre l’intégralité des programmes pour imposer effectivement une certaine lecture de l’histoire et une visée conforme au projet mondialiste.

Et c’est là où on revient à ce qu’on disait tout à l’heure. Quels sont nos combats ?

Travailler sur ce combat-là par exemple, c’est cent fois plus important que continuer à dire : il faut faire du testing à l’entrée des boîtes de nuit.

Sur des questions fondamentales comme celles-là, où sont les musulmans ?

Sur la question par exemple de la protection des valeurs essentielles comme celle par exemple le Christ – où on voit des gauchistes athées laïcards bombarder le visage du Christ d’excréments – où sont les musulmans alors que c’est notre prophète ?

Donc c’est des combats comme ceux-là, la question des programmes, la question des lois mémorielles, la religion choisie qu’elle ne nous concerne pas… Nous, on est pas concernés par cette histoire. On a pas participé à fabriquer du Zyklon B. On ne sait pas ce que c’est. Nos pères à cette époque, ils étaient plutôt en train d’éviter les bombardements dans les Aurès ou ils étaient fellahs dans la Mitidja. Et cette histoire en vérité, non seulement elle ne nous concerne pas, mais on ne doit pas avoir de scrupule ni de peur à se dire : mais moi j’en suis encore à la souffrance des Amérindiens. J’ai pas le temps encore de pleurer sur cette période de l’histoire. J’en suis à cinq cents ans en arrière où à l’époque déjà – et là il faut fouiller effectivement derrière, encore une fois – les Amérindiens ont été exterminés, les Indiens ont été exterminés. Y’a personne pour pleurer pour eux. Moi j’aimerais bien parler plutôt de cette phase-là de l’histoire aux enfants que de parler de l’histoire contemporaine.


Alain Soral – Pour répondre à la question de manière plus pratique, je pense que la question se pose d’un enseignant qui a une distance par rapport à la propagande historique officielle, la douleur que ça doit être d’être fonctionnaire, d’être obligé d’appliquer les programmes en risquant de perdre son boulot. Ce qui veut bien dire que la question, elle est là.

C’est quand j’entends moi une jeune maghrébine me dire : « C’est quand même le PS qui nous donne le plus de postes », eh ben à ce moment-là, il faut être une maghrébine franc-maçonne, parce que là, ce n’est pas douloureux.

Mais si on est une Maghrébin français musulman, de force, de faire bouffer aux enfants des écoles le charabia et le mensonge maçonnico-impérialiste, ça doit être très douloureux. Et si vous ne le faites pas, l’inspection de l’académie, etc., vous perdez votre travail. Ce qui veut dire qu’on est toujours dans la soumission et dans l’indigénat en réalité, quand on accepte ce genre de cursus.

Et malheureusement, je n’ai pas beaucoup la solution. Mais quand je parle de rétablir un rapport de force en France, on sait très bien que la ligne directrice de l’histoire de France officielle, c’est pas l’apologie de la France éternelle, vous le savez aussi. C’est la diabolisation de la France colonisatrice, collabo, etc., etc. Et finalement, quand je parle de rééquilibrage communautaire, si réellement il y avait des communautés suffisamment puissantes en France pour faire contrepoids, elles pourraient faire contrepoids à l’intérieur de l’institution sur justement que les programmes scolaires ne servent pas qu’un seul maître. Or on est face à ce déséquilibre total qui fait que même un fonctionnaire de l’Éducation nationale qui se dit : « Je suis un musulman prof d’histoire, donc j’ai atteint un certain niveau. », en fait c’est pas vrai. Parce que si jamais il pète de travers sur le programme officiel, il se fait sortir de l’Éducation nationale.

Et ça doit être une douleur terrible parce qu’il n’a pas les moyens économiques de faire autre chose. Finalement il se dit : « Je tiens ce poste, c’est mieux que si c’est un mec de la LCR qui le tient. » Et en même temps, il est obligé de faire de la propagande minuscule, ce qui doit être terriblement douloureux.

Moi, j’ai renoncé à tout ça. Je suis passé de l’opposition à la résistance. Je suis.


Albert Ali – Dans le maquis.


Alain Soral – Dans la position de la dissidence soviétique. Tout le monde ne peut pas le faire. J’ai pris des risques et tout le monde ne peut pas le faire.

Mais en réalité, vous [à l’enseignant dans le public], vous êtes l’incarnation de la fragilité d’une communauté, de ce qu’elle représente. Mais les cathos trad. exactement qui veulent faire des écoles et qui sont obligés d’accepter, pour des raisons d’argent, ce qu’on appelle le contrat d’association et ce qu’on appelle finalement les écoles sous contrat. Ces écoles sont obligées aussi de faire du laïcarisme intégriste de la même façon.


Albert Ali – Enseigner Darwin.


Alain Soral - Parce que sinon, elles ne peuvent pas fonctionner. Et c’est toujours pareil. Et c’est à un moment donné, est-ce qu’on peut échapper à ça, et comment ?

Et tout ça est un long combat, je dirais en dernière instance, politique, qui passe par un rééquilibrage et un respect. Respect de visions du monde et donc de visions historiques. Malheureusement dans ce combat-là, on a un certain nombre de collabos dans votre propre camp.

Parce que chaque fois qu’on diabolise la France, le peuple français, la colonisation, la collaboration sur les critères de l’antiracisme et de l’antifascisme, on se tire une balle dans le pied aussi en tant que musulman, en réalité. Et c’est tout ça la complexité.

Mais moi, j’entends votre question : c’est comment pourrais-je faire de l’histoire honnête telle que je l’ai comprise sans perdre mon travail ?

Eh ben pour l’instant, malheureusement, la réponse c’est qu’il n’y a pas de solution. Et ça prouve bien que vous êtes dans une situation d’extrême fragilité, bien que fonctionnaire d’État. Et c’est un constat.

Et dernière remarque. L’école de Toulouse où il y a eu quatre morts récemment, je vous garantis qu’eux, personne ne va leur demander ce qu’ils enseignent à leurs élèves. Et je vous garantis que ce ne sont pas du tout les valeurs républicaines. Je le sais parce que j’ai un membre de mon association qui est pion dans une de ces écoles. Il dit : « Mais c’est inouï que ces gens-là touchent de l’argent de la République française pour véhiculer un message pédagogique qui est le contraire absolu permanent même des droits de l’homme, de l’universalisme républicain, etc. » Or personne n’oserait jamais critiquer le fait que ces écoles ont le statut effectivement aussi de.


Albert Ali – Écoles sous contrat.


Alain Soral – Et qu’elles touchent de l’argent de l’État, etc. Et là on peut se poser la question. Et si jamais des musulmans voulaient faire la même chose, il y aurait un déferlement contre eux des médias, etc., etc., en disant ce sont des écoles coraniques qui poussent au djihad, etc.

Donc ça prouve bien que tout est une question de rapports de force communautaires en réalité et que la voie courte qui dit : « Je suis gentil avec le Parti socialiste, il nous donne des postes », c’est quand même de l’indigénat. C’est-à-dire effectivement, vous avez le salaire mais la soumission qui va avec. Et qu’il faut que vous choisissiez. Il n’y a pas le salaire et l’autonomie.

Alors qu’il y en a qui ont le salaire – et le gros salaire parce qu’en général, il y a des grosses subventions – et l’autonomie totale. Eh ben ça nous prouve bien qu’il y a dans la République, qui est une espèce d’habillage pour les enfants, un rapport de force communautaire. Et que c’est celui-là qui détermine en dernière instance l’histoire qu’on peut ou ne peut pas enseigner.

Et ça nous oblige à nous poser la question de savoir qu’est-ce que c’est qu’une action politique à long terme. Et une fois de plus, je vous le dis, les cathos trad. sont dans la même situation que vous. Et ils sont Français de souche depuis.


Albert Ali – Deux mille ans.


Alain Soral – Depuis le baptême de Saint-Louis, de Clovis. Depuis 1500 ans.


Albert Ali – 498.


La laïcité républicaine ne devrait-elle pas suffire au maintien de la paix civile ?


Alain Soral – Je crois que vous nous dites ce qui est le discours de Marine Le Pen officiel, qui est un discours assez généraliste et politiquement, on va dire, assez efficace, mais assez ramasse-tout. C’est-à-dire que finalement la laïcité, c’est le vivre ensemble et c’est le respect de toutes les religions confinées dans leurs sphère privée, etc., etc.

Sur le papier, c’est vrai. Moi, je suis d’accord. Mais en réalité la façon dont ça se passe sur le terrain réel de la politique réelle, la République laïque n’existe pas, c’est un mensonge.

J’aimerais bien qu’elle existe. Et je vous dis, elle ne pourra exister que par un rééquilibrage communautaire. C’est-à-dire qu’en réalité ça part du bas pour remonter vers le haut.

Pour qu’effectivement la laïcité soit respectée en France, il ne faut pas que la laïcité soit le masque de la synagogue. Or ce n’est pas moi qui le dis, c’est Bernard-Henri Lévy. Il dit : « Ces synagogues qui sont le symbole de la République ».

C’est-à-dire qu’aujourd’hui, on a une domination communautaire qui est très forte et ce qui se vérifie par le dîner du Crif qui est tout sauf laïque – je mets sur mon site régulièrement des prêches de Adler, etc. – qui fait qu’en réalité, ce qu’on appelle la laïcité, c’est la soumission à une double religion qui ne dit pas son nom – on va dire la religion maçonnico-sioniste – de gens qui sont plutôt de culture catholique et aussi de culture musulmane, souvent en les humiliant. Et que forcément, le résultat n’est pas très efficace.

Et moi, je suis pour effectivement que le consensus républicain, exactement comme. Je vous signale que ce dont vous rêvez existe notamment dans des tas de pays arabes.

En Syrie, il y a un consensus global qui s’appelle le baasisme qui officiellement est un régime laïque, tenu par une minorité alaouite mais qui est en réalité, dans ce monde complexe et compliqué qu’est le monde arabe, un équilibre de communautés, chrétienne, chiite, sunnite, etc., dans le but de ne pas sombrer dans la guerre civile.

Ce qui veut dire qu’en réalité, dans certains pays justement arabo-musulmans – ça existait aussi en Iraq du temps de Saddam Hussein – il y a des pouvoirs qui réellement sont des consensus d’équilibre communautaire. Mais parce qu’on admet dans ces pays-là qu’il y a des communautés et que la paix civile et sociale dans un État complexe ne peut résulter effectivement que d’un consensus de communautés.

En France, dans la Constitution française, les communautés n’existent pas. Il faut le savoir. Rien ne doit exister entre le citoyen de la nation. C’est le préambule de la Constitution française. Or en réalité le citoyen-individu n’est rien, et la nation est une pure abstraction. Et tout en fait n’existe que par ce qu’on appelle les nouveaux corps intermédiaires qui sont les réseaux. Et ces réseaux sont d’ailleurs occultes.

C’est pour ça que la franc-maçonnerie, qui est toute-puissante dans la République française, est toujours niée quand on en parle, parce que c’est contraire à la Constitution, puisque c’est quelque chose d’antidémocratique, d’initiatique et d’ésotérique. Donc c’est antidémocratique et antirépublicain. Ce qui veut dire que la République historiquement laïque est un mensonge intégral. C’est ça le problème.

Donc il faudrait que ça devienne une vérité pour que je vous donne raison.

Et le problème, c’est que comme je l’ai dit, dans la situation telle qu’elle est, pour que la société française soit réellement une société qui mette la laïcité au dessus des luttes communautaires ethnico-confessionnelles, il faudrait que ça passe par une charte de réconciliation des communautés


Albert Ali – Un CNR.


Alain Soral – Qui disent  effectivement : nous mettons la République française au-dessus de toutes nos communautés pour éviter les tensions. Or aujourd’hui, c’est pas comme ça. La République française est sous contrôle d’une puissance double, clairement identifiée, qu’on peut appeler maçonnico-sioniste et qui en fait dicte sa loi à travers un mensonge laïco-républicain aux autres communautés en les menaçant, les humiliant et en cooptant certains, qu’on appelle collabeurs.

Je vais pas parler de Boutin. On a les mêmes. Madame Boutin représente les catholiques de France. Vachement !

Donc si ceci n’était pas un mensonge, je serais d’accord avec vous. Mais pour que ça puisse fonctionner, il faudrait d’abord que ça cesse d’être un mensonge. Et aujourd’hui, le genre de débat qu’on a, c’est de faire un audit honnête de ce qu’est la République laïque officielle. La République laïque officielle est globalement un mensonge qui cache des dominations de réseaux et d’autres soumissions.

Et je le dis aujourd’hui. Pour que finalement la République laïque française tienne les promesses qu’elle nous avait faites, étant donné que ça ne peut pas se faire par une intercession divine, il faut que ça se fasse par un rééquilibrage communautaire. C’est-à-dire qu’il faut que les communautés se fassent respecter.

Or aujourd’hui, nous avons une communauté hyper-minoritaire qui dicte sa loi à des communautés très importantes, qui sont la communauté chrétienne de souche et la communauté musulmane. Et aujourd’hui, la communauté musulmane est instrumentalisée dans une stratégie de perturbation. Et moi, je fais cette analyse qui est je le dis, risquée – ça s’appelle mettre ses mains dans le cambouis – et honnête.

Et elle ne s’oppose pas, cette analyse, au discours général de Marine Le Pen qui dirait : « Il faut absolument que la laïcité soit au dessus pour qu’on n’ait pas ces bagarres de prières de rue, etc. » Je pense d’ailleurs et Albert Ali va nous le confirmer. Un musulman français intelligent et authentique n’est pas pour les prières de rue. Les prières de rue sont interdites dans les pays du Maghreb, dans les pays arabes. On sait très bien que c’est stratégiquement très maladroit, les prières de rue.


Albert Ali – C’est pas le meilleur profil qu’on montre.


Alain Soral – Donc voilà. J’aimerais bien que la République française laïque soit la République française laïque telle qu’on nous l’a promise. Pour ça, y’a un rééquilibrage des rapports de force communautaires à faire. Ça ne se fera donc pas par le haut mais par le bas. C’est pour ça que nous parlons aujourd’hui.

Et de dire : « Vive la laïcité, la République est au dessus de nous tous et tout va bien et on rentre tous chez nous ! » c’est un vœu pieux mais ça ne changera rien. C’est nier des problèmes qui s’imposent à nous.

Si nous parlons aujourd’hui de la question musulmane en France, c’est qu’elle est au cœur du débat politique, au cœur de la problématique. Et je ne peux pas juste la nier par de la rhétorique. C’est comme dire : « Il n’y a pas d’aveugles en France, il n’y a que des non-voyants. Il n’y a pas de nains, il n’y a que des gens de petite taille. » C’est toujours pareil. C’est la même chose.

Alors que Marine Le Pen dise ça, c’est une déclaration qui est très bien. Mais derrière, le travail est à faire. Et le travail, ça consiste aussi – ce que Marine fait d’ailleurs, soyez-en conscients – à rencontrer les élites franc-maçonnes via d’ailleurs Monsieur Maître Collard, de rencontrer les élites musulmans – si tant est qu’elles aient des représentants légitimes. Ça se fait un peu en ce moment par Fils de France, parce que malheureusement les élites musulmanes de France ne sont même pas les élites musulmanes de France.

Car la communauté musulmane en tant que communauté dominée – ce qui est un marqueur – ne choisit pas ses représentants. Et la démonstration politique d’une communauté non-autonome, c’est que ce n’est pas elle qui désigne ses représentants, voyez. Les représentants sont choisis par l’autre communauté. Or vous savez très bien aujourd’hui que le CFCM, etc., sont choisi par le Crif.


Albert Ali – Chalghoumi.


Alain Soral – Si vous ne le savez pas, je vous l’apprends.

Donc pour qu’il y ait un débat intercommunautaire avec au dessus la République française, il faudrait déjà que celui qui parle des musulmans ne soit pas un avatar du Crif, que celui qui parle des catholiques ne soit pas aussi un avatar du Crif, comme Madame Boutin et Monsieur Vanneste.

Alors que là aujourd’hui, nous avons que des représentants du Crif, avec un qui est déguisé en musulman, un qui est déguisé en catholique, etc., etc. Et ça, c’est la réalité que j’ai le courage de dénoncer.

Et je pense que là-dessus, ça sera admis par tous les musulmans ici honnêtes. Vous êtes une communauté de sept millions d’âmes en France, vous n’avez jamais choisi une seule fois vos représentants. Les gens qui parlent en votre nom, vous ne les avez pas choisis. Ils vous trahissent et vous déshonorent systématiquement. Et on sait très bien que c’est au mieux la République qui les choisit pour vous, voyez. Et c’est un problème parce qu’en général, ils sont là pour vous déshonorer et pour jouer contre vos intérêts bien sentis.

Et je dirais la même chose pour les catholiques. Aujourd’hui, quand le cardinal ou l’évêque de Paris condamne les catholiques qui sont allés s’agenouiller pour interrompre la pièce de théâtre qui s’appelait.


Albert Ali – Picnic machin.


Alain Soral – Oui, je sais pas quoi, qui était une pièce de théâtre payée avec l’argent public, en partie.


Albert Ali – Golgota picnic.


Alain Soral – Golgota picnic où on jette des excréments sur le visage du Christ, etc.

Le prélat officiel de la religion catholique pour le diocèse de Paris a condamné les catholiques qui sont allés s’agenouiller pour dire qu’ils s’opposaient à ce blasphème.

Eh ben, je sais que ce type-là ne représente pas les catholiques. Lui aussi a été choisi par la franc-maçonnerie dominante, on le sait très bien depuis Vatican II.

Vatican II est un ralliement à la fraternité universelle maçonnique et une soumission effectivement de la religion catholique à la religion mondialiste, pour ne pas disparaître. C’est-à-dire qu’on a sauvé les ors du Vatican, mais on a renoncé au Christ, en gros. C’est ma position.

Donc votre question était compliquée. C’est oui j’aimerais que la France soit une République laïque qui maintienne en harmonie et en paix, une relation de force communautaire, car c’est la réalité de toutes les sociétés du monde et de la société française aussi. Mais pour ça, il faudrait pratiquer un rééquilibrage communautaire par le bas, qui vienne de la base.

Et ce rééquilibrage communautaire passe par le fait que déjà les représentants des communautés, dans les débats républicains, soient choisis par les communautés qu’ils sont censés représenter. C’est-à-dire qu’ils soient mandatés par leur propre communauté.

Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, que ce soit pour les catholiques, pour les musulmans.

Et d’ailleurs même on sait très bien que Nicolas Sarközy président – donc représentant de la communauté française – était objectivement un agent américain et un agent israélien. C’est clair et net par ses combats et ses décisions. Nous ne sommes pas représentés par les gens de notre communauté, nous, Français.

Mon représentant naturel et légitime était Jean-Marie Le Pen, c’est une certitude pour moi, car lui se bat pour mon pays, j’en suis sûr. Mais c’est un marginal qui se fait cracher à la gueule et insulter exactement comme un islamiste.

C’est les deux catégories insultées par la République française. Ce sont les nationalistes français traités « d’extrême droite » et de fascistes et les musulmans traités d’islamistes et d’intégristes. Je le redis.

Donc, c’était une question complexe. Je suis d’accord sur le projet d’une République qui chapeaute les communautés dans un équilibre on va dire de séparation de l’Église et de l’État. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Et pour y arriver, il faut pratiquer du rééquilibrage communautaire. Sinon, on est dans les abstractions, on est dans les mensonges.

En abandonnant l’assimilation, nous rentrons dans un monde anglo-saxon ou chacun se bat pour sa paroisse ?


Alain Soral – Ça n’a jamais existé l’assimilation. L’assimilation, c’est toujours une communauté qui domine. L’assimilation, c’était le projet de la IIIème République. La IIIème République, c’est la République de Jules Ferry, qui je vous signale est le saint patron officiel du président qui vient d’être élu par la majorité des musulmans de France.


Albert Ali – Races supérieures.


Alain Soral – C’est l’apologie de la colonisation au nom de la race, la religion maçonnique intégrale, etc. Donc c’est un rapport de force. Donc ce qu’on appelle l’assimilation, c’est l’assimilation à la communauté dominante. Si vous commencez à ne pas vouloir comprendre ce que je viens de vous expliquer, c’est-à-dire que ça n’a jamais existé des situations où il y a une instance politique pure représentative et des individus.

En réalité, cette représentation officielle de l’État français qui est de dire : il y a l’État qui représente l’intérêt général et les individus citoyens qui ont un pouvoir de représentation par le vote démocratique ; tout ça est une mascarade intégrale.

Et si vous admettez cette mascarade, vous dites : il ne faut pas tomber dans une société de communautés à l’anglo-saxonne. Il faut pour qu’on puisse effectivement à la limite aller au-delà de la pure lutte communautaire horizontale, il faut déjà admettre qu’il n’existe, dans la politique réelle, que les réseaux et les communautés.

Et qu’en réalité les lois du sang et les lois du Dieu et les lois raciales sont permanentes dans tout le système occidental. Toutes les dynasties qui règnent au nom de la démocratie y compris au États-Unis sont des oligarchies dynastiques raciales et de sang. Les types sont là depuis deux siècles. Je suis désolé. Que ce soient les Rockefeller, que ce soient les Rothschild, que ce soient les Bush, ce sont des dynasties, ce sont des réseaux. Ils sont membres des Skull & Bones, ils sont membres de grandes universités américaines, etc. Ce sont des familles, ils sont membres de religions.

Vous voyez très bien que le seul président catholique qu’il y a eu aux États-Unis, c’est Kennedy : il est mort assassiné. Vous voyez ce que je veux dire.

Donc si vous êtes dans la vision du monde que ce pauvre professeur d’histoire est obligé de vous enseigner, en réalité pour que vous ne compreniez rien à la politique et que donc vous subissiez comme un bon mouton toute la domination par tout le Fernand Nathan qu’on vous a fait bouffé. Le but, ce n’est pas de faire de vous un citoyen conscient qui peut être décisionnaire de son propre destin. C’est de faire de vous un couillon de votant qui ne comprend jamais rien à la réalité du politique. Ce qui amène à l’auto-alternance, Sarközy puis Hollande. Et c’est « le changement, c’est maintenant. »

Comme disait Dieudonné : un dans la gueule, un dans le cul. Et que la majorité des imams de France ont appelé à voter Hollande au premier tour ! Eh ben moi, je vous incite à vous cultiver politiquement. C’est un peu comme dans le film, avec la pilule bleue, la pilule rouge. Et je vous le dis : c’est très douloureux le travail de conscience.


Dans le public – Oui, je suis d’accord avec vous.


Alain Soral – Et c’est douloureux et dangereux.


Dans le public – Je suis français, expatrié en Hollande, et je vois que le communautarisme en fait, a donné plus de réussites en fait avec les gens issus de l’immigration. Alors qu’en France, y’a pas de réussite.


Alain Soral – Oui, bien sûr. Et c’est pour ça que j’ai l’honnêteté de dire ça. J’ai l’honnêteté de dire ça et les gens disent : mais finalement vous êtes un républicain et finalement, vous êtes pour le communautarisme !?

Je dis que finalement, le communautarisme est plus honnête. De toute façon, il existe quoi qu’il arrive. Si la communauté turque est moins montrée du doigt en tant que communauté musulmane, c’est parce qu’elle est plus communautaire dans sa cohésion et sa conscience d’être truque. Elle pose moins de problème et elle obtient plus de privilèges au niveau même des privilèges dans le Xème arrondissement, voyez c que je veux dire, à Paris.

Et que si vous dites : je suis un citoyen français, rien ne doit exister entre la nation et la citoyenneté, j’ai bien appris mon catéchisme et je travaille pour réussir mon examen de fonctionnaire et je vais devenir, moi maghrébin, fonctionnaire de police, etc., et donc je vais défendre un peu les miens, vous arrivez à un résultat zéro. C’est malheureusement comme ça.

Et je vous le dis : la République ne peut provenir en réalité que d’un consensus de réseaux et de communautés. Et pour que y’ait une certaine égalité, il faut qu’il y ait réellement un équilibre, en fait un équilibre du poids des communautés.

Et qu’aujourd’hui, tout le mensonge républicain vient du fait, non pas du fait qu’il y ait du communautarisme, mais qu’il y ait un déséquilibre très, très, grand, inouï, des rapports de force communautaires.


Ne pensez-vous pas être trop agressif vis-à-vis de Tariq Ramadan, alors qu’il représente autant, voir plus, la droite des valeurs que Marine Le Pen ?


Alain Soral – Déjà, j’ai croisé plusieurs fois Tariq Ramadan depuis ces dix dernières années, et je l’ai soutenu très longtemps parce que je pense que dans un vide qui a correspondu au vide des années quatre-vingt-dix, notamment à l’époque de la loi sur le foulard, Tariq Ramadan, par son érudition, son élocution, était bien plus à même d’incarner une certaine fierté musulmane que les musulmans de service qui étaient en général des blédards manipulés par tous les pouvoirs d’ici ou d’ailleurs. C’est sûr qu’entre l’imam de Drancy et Tariq Ramadan, y’a pas photo. Donc j’ai très longtemps été pour Tariq Ramadan, contre ses opposants comme Caroline Fourest.

Et puis à un moment donné, je lui ai posé des questions en direct et en indirect auxquelles il n’a jamais voulu répondre. Et surtout, j’ai remarqué que progressivement. Au départ il dénonçait la main mise de certains intellectuels sur la France. Il parlait même de listes. Donc il dénonçait une domination. Il a d’ailleurs été sanctionné pour ça, assez secoué. Et petit à petit, j’ai remarqué que son discours s’était infléchi et que plus son discours s’infléchissait, moins je le trouvais légitime pour deux raisons.

D’abord je posais cette question claire et nette. Les représentants des Français de confession musulmane sont toujours choisis de l’extérieur. Et même quand on a l’impression qu’ils sont choisis de l’intérieur, ils viennent de l’extérieur. Il y a sept millions en France de Français musulmans, pourquoi cela fait maintenant quinze ans qu’il n’y a que Tariq Ramadan pour parler des musulmans français ?

Il n’est pas français. C’est quand même clair, non ? Il ne vit pas en France, et il ne vit pas – c’est pas une question de théologie, c’est une question de stratégie politique et de vie quotidienne –, il ne sait pas ce que c’est que vivre en général en tant que français pauvre, puisque les musulmans sont socialement issus des classes inférieures – je parle pas des Saoudiens du Vésinet. Il ne sait pas concrètement ce que c’est que le rapport quotidien aux Français de souche dans une situation aggravée par la crise économique et manipulée. Et les réponses théologiques à ces questions quotidiennes n’ont aucune valeur.

Car la loi républicaine, comme vous le savez, est une loi terrestre de rapport de forces et elle est changeable. Alors quand Ramadan dit : « La loi sur le foulard est illégale par rapport à la loi républicaine. », il a pas compris qu’il suffit que la franc-maçonnerie se réunisse. Ils font des planches et ils font changer la moi. La loi est un rapport de force en France.

Donc je trouvais que sa réponse pseudo-théologique, ou théologico-politique était à côté de la plaque, car il valait mieux intégrer le rapport de force et comprendre, une fois de plus, les ennemis primaires et secondaires. Et moi je n’étais pas l’ennemi primaire de Ramadan. Simplement à un moment donné, nos relations se sont refroidies.

Et notamment je dis, pendant un certain temps, il valait mieux que ce soit Ramadan qui parle plutôt que l’imam du bled payé par les services algériens, par le régime marocain via le projet Aladin et la famille Azoulay, ou etc., etc.

Mais à un moment donné, je me suis dit : il tient la place pendant un certain temps mais finalement, à force de la tenir, il la bloque. Parce que où sont les jeunes Français musulmans qui sont montés derrière lui, pour enfin que les Français se disent : il y a des Français musulmans qui parlent et ce ne sont pas toujours des étrangers qui parlent ? Parce que le Français de base, y’a un piège. Quand on donne la parole à Tariq Ramadan, le Français de base se dit : oh ! il est très fort ce dialecticien étranger qui représente finalement l’islam de l’étranger. C’est un petit malin, c’est un bon dialecticien. D’ailleurs on comprend jamais quand il répond à une question, ce qu’il veut vraiment dire, tellement il est fort en dialectique. Je me dis, finalement de choisir Ramadan pour parler au nom des musulmans, c’est pas lui qui choisit, on l’invite. Est-ce que ce n’est pas un piège tendu pour que les Français se disent : les musulmans sont des étrangers qui ne répondent jamais clairement aux questions qu’on leur pose ?

Donc je me dis, à un moment donné, Tariq Ramadan, plus le temps a passé, plus il était étranger qu’il n’y ait pas parmi les sept millions de Français musulmans, un musulman français – que ce soit un musulman converti ou un musulman issu de l’immigration qui a bac plus sept – qui s’exprime parfaitement et qui puisse parler en tant que Français musulman. Pourquoi faut-il allé chercher un Suisse d’origine égyptienne qui enseigne en Angleterre ?

Je me dis à un moment donné, même Ramadan lui-même devrait chercher des gens pour aller parler à leur place. Parce que quoi qu’il dise, même s’il le dit bien, il est piégé par ce qu’il est. Vous voyez ce que je veux dire. C’est-à-dire on se dit, un : y’a pas de musulman pour parler au nom de musulmans. Les musulmans sont le parti de l’étranger, ce sont des antifrançais. Et deux : Ramadan malheureusement est très souvent sur les positions anticolonialistes, antifrançaises, mondialistes, c’est-à-dire pro-immigration. Je vois pas pourquoi un Français musulman serait pour l’immigration.


Dans le Public – A l’image de la phrase de Carl Schmitt, (inaudible)


Alain Soral – C’est lui qui progressivement. Moi, une fois j’étais invité au congrès de l’UOIF. Je m’y suis rendu. Nous nous sommes retrouvés à un moment donné sur une photo avec lui moi et Dieudonné. Moi, j’ai des sympathies avec des gens du Front national. En permanence on me dit : qu’est-ce que tu fais avec les musulmans ? A Ramadan on peut dire : qu’est-ce que tu fais d’un seul coup à discuter avec Soral ?

Moi, je n’ai pas écrit un texte long comme le bras pour me laver les mains après les lui avoir serrées. J’assume de rencontrer Ramadan et de lui parler. Lui a dit : « J’ai rencontré Soral. Mais c’est une erreur. Je me suis lavé la main après le lui avoir serrée. »

La dernière fois, moi j’ai défendu [Souhail] Chicha contre Caroline Fourest. Lui a fait un texte de solidarité avec Fourest contre Chicha, au nom de la liberté de pensée voltairienne. Excusez-moi, Voltaire pour moi, c’est pas une référence au niveau des valeurs – moi je suis rousseauiste. Et au niveau de l’islam, je vois pas.

Ramadan n’est plus le Ramadan d’il y a dix ans. Il n’est plus le Ramadan d’il y a dix ans parce que le contexte a changé et que maintenant, il bloque une place, alors qu’il aurait dû former des gens pour effectivement incarner les Français musulmans respectables et respectés par les Français. Or pour l’instant, il bloque la place, il la garde.

Et puis petit à petit, son évolution s’est quand même faite. C’est qu’avant il était quand même quelqu’un qui tenait la dragée haute au pouvoir sarkozyste sur des lignes antisionistes et de domination communautaire assez claire. Et aujourd’hui, sur l’affaire libyenne, il a accompagné la pacification libyenne d’Al-Qaïda tout en disant après coup, une fois que Kadhafi est mort, que Kadhafi était un grand leader africain qui essayait de faire une monnaie pour l’Afrique, qui avait aidé l’Afrique, etc. Kadhafi qui était d’ailleurs, et un musulman et un arabe.

Donc là je me dis : comment se fait-il qu’il a soutenu Bernard-Henri Lévy  ?

Parce que là, je vais vous la faire courte. Derrière, il était avec Bernard-Henri Lévy sur la pacification de la Libye.

Eh ben moi, je me suis fâché avec un ami de vingt-cinq ans qui est Marc-Édouard Nabe, voyez. J’ai dit : on est en guerre et maintenant tu es de l’autre côté. Donc tu es mon ennemi parce que moi, je suis aujourd’hui contre la destruction impériale de la Libye – c’est fait – et je suis aussi contre la destruction impériale de la Syrie. Et je refuse d’admettre la lecture impériale de la Syrie, comme quoi ça serait une guerre de méchants alaouites contre des gentils sunnites. Je pense que c’est beaucoup plus compliqué que ça.

On sait aujourd’hui d’ailleurs que ce sont des agents extérieurs armés. En fait, c’est la stratégie Al-Qaïda.

Et malheureusement Ramadan n’est plus le Ramadan d’il y a dix ans.

Et certaines questions que je lui pose, il ne veut pas y répondre.

Je dis à un moment donné, y’a deux stratégies. C’est à qui profite le crime ? Et cherchez l’argent. Qui te paye et à quoi tu sers ?

Je vois qu’aujourd’hui, Ramadan monte un centre de recherche islamique au Qatar. Je me dis, c’est un gros handicap pour lui, parce que le Qatar, c’est une base américaine, vous le savez très bien, c’est un pays, quand on veut défendre le statut social des Français musulmans sur le plan du droit du travail et de la citoyenneté, au Qatar c’est : interdiction de partis politiques, interdiction de syndicats, base américaine, Berbères milliardaires décadents et les travailleurs immigrés, on leur prend leurs passeports.

Si demain j’acceptai l’argent d’une dictature néonazie, voyez, vous auriez des problèmes avec moi. Je veux dire Ramadan à un moment donné se met en danger lui-même quand il accepte l’argent des qataris. Et qu’on me dise pas : « Oui, mais il a pris l’argent, il fait ce qu’il veut. » On travaille toujours pour qui vous paye. Le professer d’histoire le sait, là-bas. Quand il est payé par l’Éducation nationale, il est obligé de faire le programme officiel. Et s’il s’en éloigne, il sera viré.

Donc Ramadan quelque part est pris malgré lui progressivement dans une logique mondialiste à laquelle il est intégré, qui fait que de plus en plus, je le vois de moins en moins légitime pour parler des musulmans de France parce qu’il est pas français. Et je le vois de plus en plus sur une ligne de collaboration musulmane au projet mondialiste, qui est peut-être des accords secrets – ou pas secrets – passés entre les Frères musulmans et un certain redécoupage du Maghreb et du Moyen-Orient. Tout ça, on le constate par ce qui se passe en Égypte, ce qui se passe en Tunisie, etc.

Et je vois que quand je lui pose ces questions, il dit : « Soral est fou, il est complotiste. » Et il invite Marc-Édouard Nabe pour faire un truc anti-Soral, ce qui est une maladresse terrible de sa part, parce qu’il est obligé de désavouer Nabe sur toutes les questions.

Je dis moi : j’attends que Ramadan me réponde, voilà, tu vois. Et moi, si vous regardez, historiquement, je n’ai jamais attaqué Ramadan. Je le fais depuis quelques mois. Depuis 2002, je ne fais que le défendre, y compris à l’intérieur du Front national, etc. Et j’ai toujours dit que je préfère avoir comme voisin Tariq Ramadan que Caroline Fourest. C’est-à-dire un type bien élevé qui est d’ailleurs un concitoyen suisse – nous sommes citoyens de Genève tous les deux –, bien élevé, cultivé et charmant d’ailleurs physiquement, qu’une lesbienne hystérique payée par Bernard-Henri Lévy pour m’emmerder, voyez. Donc effectivement entre Ramadan et Caroline Fourest, je choisis Tariq Ramadan.

Mais quand je vois que lui, dans le même temps, entre Chicha et Caroline Fourest, il choisit Carolin Fourest, je me dis : est-ce qu’il n’a pas perdu un peu de liberté par rapport à avant ? Est-ce qu’il n’est pas coincé par certaines alliances qu’il a passées, etc., parce que je sais que sa chaire d’islamologie à Oxford est payée par le Qatar ?

Et puis je me dis à un moment donné, quand je m’intéresse à l’islam profond, je lis et j’écoute cheikh Imran Hosein. Et cheikh Imran Hosein est un théologien musulman. Tariq Ramadan est un islamologue. Un islamologue, c’est pas un musulman. Un islamologue, c’est quelqu’un qui avec les outils de la laïcité occidentale étudie l’islam comme on dissèque une souris. Comment est-on islamologue et musulman ? À un moment donné, il faut choisir. C’est comme un juif laïque. Je ne crois pas au juif laïque et je ne crois pas au islamologue musulman.

Et je trouve, moi, que Tariq Ramadan – en mon âme et conscience parce que je suis un mystique et en même temps un intellectuel – est un politique pur qui a une logique et qui a une stratégie. Et à un moment donné, dans sa logique et dans sa stratégie, il me semble qu’il est antinational, antinationaliste, qu’il est pro-immigration et qu’il est pour perpétuer le malaise postcolonial. Je le vois assis à côté d’Houria Bouteldja à Bobigny et assis à côté d’Alain Gresh du Monde diplomatique. Alain Gresh, [Dominique] Vidal, etc. Vous voulez que je vous fasse remonter tout le logiciel du Monde Diplomatique, de Vidal et de Gresh ?

Donc je dis à un moment donné, c’est Tariq Ramadan qui a bougé. Ce n’est pas moi. Moi je suis resté le même en face de lui. Et lui, il croise de moins en moins mon regard, il dévie. Et moi, je fais remarquer.

Et je le fais remarquer aussi pour Marine Le Pen. Je dis : Marine Le Pen avec l’affaire Merah, tu as raté le deuxième tour de la présidentielle. Tu es tombé dans tous les pièges de l’amalgame. Délinquant, musulman, immigré, voilà. C’était un piège qui a été tendu. Elle est tombée dedans.

Et moi, je passe beaucoup de temps à critiquer le Front national. Je passe autant de temps à critiquer le Front national qu’à critiquer Ramadan. Je critique tout le monde. Même moi-même parfois. Je critique parfois mes pensées d’hier. Parce que je suis plus communautaire qu’il y a dix ans. Parce que j’ai découvert, à force d’études, que le communautarisme était permanent dans la République française soi-disant citoyenne et laïque.

Donc moi, je dis : j’essaye d’avoir un dialogue avec un musulman. Je lui pose des questions. Il refuse d’y répondre parce que je pense que ces questions sont gênantes. Mais je pense qu’à la limite, ces questions, c’est à vous, musulmans français, de les lui poser.

Est-ce qu’aujourd’hui Ramadan ne joue pas plus une carte de l’islam dans une logique internationale voire mondiale qui est peut-être la logique des Frères musulmans ? Et est-ce que cette logique globale est l’intérêt des musulmans français ?

Je pense qu’en ce moment, ces deux stratégies : défendre le français musulman ou défendre une logique de la place de l’islam dans le processus mondialiste, ce sont deux logiques qui rentrent en confrontation. Or vous votre intérêt, c’est quoi ?

C’est de défendre le musulman français au quotidien ou de défendre une certaine stratégie d’une participation d’un islam mondialiste à un processus mondialiste ?

Et cette question, je la pose à Ramadan. Elle me paraît très conceptuellement posée clairement. Je suis tout sauf un dingue, même si j’ai une communication assez libertaire qui est la mienne. Je suis l’enfant du Professeur Choron plus effectivement que de, je ne sais de quel religieux catholique on pourrait parler. Donc évidemment, j’ai une forme d’expression parfois outrancière et provocante. Mais là, je vous ai sorti une analyse conceptuelle assez rigoureuse. J’aimerais que point par point, Tariq Ramadan y réponde. Mais ce n’est pas à moi qu’il doit répondre. À la limite je m’en fous. C’est à vous qu’il doit répondre.

Pour M. Ali. Quelle sont pour vous les trois principales menaces pour un citoyen français musulman ?

Pour M. Soral. Le Front national se rallie-t-il au sionisme ?


Alain Soral – Déjà, ça ne vous a pas échappé que je suis passé par le Front national pendant un an et que j’en suis sorti. Et quand je suis allé au Front national, c’était sur deux questions. La question sociale. J’avais dit d’ailleurs quelque chose qui a été acté par le Front national. Si le Front national n’évolue pas, de libéral à mouvement qui défend le peuple du travail – c’est-à-dire la ligne effectivement antimondialiste – ce mouvement est mort, il n’a plus aucun sens. Sur ce combat-là, j’ai gagné. Effectivement Marine Le Pen aujourd’hui est sans doute la candidate qui a le discours le plus cohérent en réalité en économie. C’est-à-dire les dangers de la mondialisation libérale, la nécessité du protectionnisme raisonné et la nation comme structure la plus efficace pour protéger les acquis sociaux des travailleurs, que ce soient les travailleurs du prolétariat ou de la classe moyenne. Donc là-dessus, le Front national est sur une ligne qui me paraît très sérieuse et très intéressante et qui fait aussi que moi j’ai voté Marine Le Pen au premier tour.

Je pourrais le dire ou ne pas le dire. Parce que effectivement, c’est ça pour moi, la chose la plus importante : c’est la lutte contre le projet mondialiste, le capitalisme financier qui est en train de détruire.

La Grèce est en train d’être détruite, pas par l’islam ou le sionisme, mais par Wall Street. Nous serons détruits aussi par Wall Street demain ni par le sionisme ni par l’islam. Mais on peut faire des connexions entre Wall Street et le sionisme. On ne peut pas faire de connexion entre le sionisme et l’islam.

Sur l’autre sujet qui était : il faut tendre la main aux musulmans français au nom de la droite des valeurs – ce que j’appelle la droite des valeurs –, je n’ai pas été suivi pour des raisons de résistance interne au Front national.

Le Front national est constitué comme de tranches successives.

La tranche la plus ancienne, c’est les royalistes. C’est ceux qui n’ont pas admis la Révolution française et qui sont monarchistes. Y’en a encore.

Après, c’est ceux qui n’ont pas admis qu’on considère la République de Pétain comme une trahison. Pour eux, ils disent : c’est l’armistice, c’est la défaite, c’est la gestion de la défaite. Donc, c’est la deuxième strate.

Première strate, royalistes vaincus par la République, deuxième strate, Français qui désavouent de Gaule. C’est à chaque fois d’ailleurs des strates de perdants.

C’est pour ça que les musulmans peuvent bien comprendre le Front national : c’est une accumulation de défaites. Donc vous pouvez bien vous comprendre, pour reprendre la petite plaisanterie d’Albert Ali.

Et la troisième strate, vous le savez très bien, c’est la perte de l’empire colonial et notamment de l’Algérie française. On le sait très bien, c’est la troisième strate. Louis Aliot représente cette strate-là. C’est-à-dire c’est un descendant de Pied-Noir de Perpignan qui est encore, genre : « Les bougnoules nous ont chassés. Il n’est pas question qu’on les laisse venir chez nous. » Voyez, ça c’est des logiciels sociologiques.

Marine Le Pen est d’une autre génération. Elle n’a pas de problème avec l’Ancien régime. Elle n’a pas de problème avec Pétain. Elle n’a même pas de problème avec l’Algérie française. Elle essaye, elle, d’amener le Front national à être un mouvement d’opposition réellement au système UMPS, d’être le parti d’opposition au mondialisme généralisé incarné aussi bien par l’UMP que par le PS. Mais elle doit tenir compte des strates de son parti.

C’est comme quand vous voulez bouger le monde musulman en France. Vous tenez compte des imams, des leadeurs historiques du mouvement, des associations telles qu’elles existent qui parfois sont effectivement des traces de colère algérienne, des traces de pouvoir marocain, des traces d’influence saoudienne, etc.

Donc moi je me suis éloigné du Front national parce que sur le plan de la main tendue à l’islam, ça n’y était pas. Mais par contre, c’est compris par les élites du Front national que c’est une stratégie possible et qu’elle est intelligente. Et que « gauche du travail et droite des valeurs », c’est le vrai logiciel du Front national, si vous les réconciliez.

Marine Le Pen ne peut pas le prendre puisque ça vient de moi. Et ça admettrait qu’il y a quelqu’un qui pense au-dessus d’elle ou à côté d’elle. Mais si vous regardez aujourd’hui le Front national, les gens qui vont dans les débats, vous avez deux types que vous voyez en dehors de Marine Le Pen. Vous avez Philippot et Aliot.

Philippot, c’est Soral. Ça vient de chez nous. C’est critique de la mondialisation systématiquement et jamais de stigmatisation des musulmans. Vous avez remarqué, jamais. Aliot, c’est l’inverse. C’est : « Je suis de droite ». Il tombe dans tous les pièges.

Je ne parle pas de Jean-Marie Le Pen. De toute façon, je ne toucherai pas car je suis un vrai traditionaliste. C’est le patriarche, on n’y touche pas. Qu’il ait fait des erreurs ou pas, je n’insulte pas mon père ni mon grand-père. Je ne touche pas à Jean-Marie. Et je vous demande de le comprendre. Je ne vous demande pas de cracher sur Ben Bella ni sur Abd el-Kader, voyez.

Pour nous, nationalistes français, le Front national, c’est notre FLN. C’est un front de libération nationale.

Après il faut bien comprendre de quoi. Carl Schmitt : libéré de quoi ? Libération primaire, secondaire, libération apparente, libération réelle, libération profonde, libération superficielle. C’est là où il faut faire une analyse globale qui est aussi un pari.

Car il y a une question musulmane de France. Evidemment qu’il y en a une ! Est-ce qu’on s’en sort par le haut où par le bas ?

Moi j’ai dit, le message que j’ai envoyé à Marine Le Pen, c’est que dans l’affaire Merah, elle a montré qu’elle était encore un être politique d’opposition et d’extrémisme. Et les français veulent un président de réconciliation qui règle les problèmes par le haut. C’est-à-dire que même que si les Français n’aiment pas les musulmans, ils ne veulent pas du bain de sang. Ils veulent que ça se règle en douceur. Et un président de la République dans une démocratie commerçante avancée, doit être un grand diplomate. Et je dis : Marine Le Pen pour moi est tombée dans le piège Merah parce qu’elle a accepté l’amalgame voyou de banlieue, mensonge d’Al-Qaïda et islam. Or il fallait découpler ces trois choses.

Et donc elle est redevenue pour le peuple français, inconsciemment, un leader extrémiste. Or un leader extrémiste ne peut pas être au deuxième tour des présidentielles. Donc je prolonge mon raisonnement.

Et je pense que derrière, pourquoi elle est tombée dans ce piège ? Parce qu’elle a des conseillers. Et je pense que l’influence de la branche Louis Aliot est encore importante. Mais je vous dis que l’avenir du Front national nécessairement, c’est le triomphe de la branche Marine-Philippot plutôt que la branche Marine-Aliot. Parce qu’il y en a un qui représente l’avenir, l’intelligence, la culture, qui s’exprime bien dans les médias et qui est capable de tenir tête même à Emmanuel Todd, et un autre, excusez-moi, qui n’est absolument pas performant. Ce qui est remarqué par tous les gens du Front national. Parce que quand Aliot passe à la télé, on a l’impression d’une moule qui est sur un rocher. Il n’a aucun sens de la dialectique, il a toujours un coup de retard, il tombe dans tous les pièges de dire qu’il est de droite, face à Besancenot, alors que Besancenot, c’est le social-traître par excellence ; c’est un trotskard.

Alors que Philippot connaît bien tout ça, voyez.

Et donc je pense que de toute façon naturellement. Moi je suis en dehors du Front et j’envoie des critiques. Je fais un travail d’avant-garde et de métapolitique. J’envoie des concepts et des critiques aussi bien d’ailleurs aux musulmans qu’au Front national. Je dis : voilà y’ aune idée, vous pourriez peut-être la prendre ; y’a une critique, vous devriez l’entendre. Je le fais autant pour les musulmans que pour le Front national.

Et je le fais autant pour la communauté juive, vous l’avez remarqué. Je dis : à mon avis la communauté juive se met en danger en ce moment en incarnant beaucoup trop, à travers Israël, un suprémacisme théologico-racial et militaire qui est très dangereux. Y’a une voie de retour à la République bien comprise en jouant le jeu justement de la République. Il faut faire attention car en dernière instance, je le dis, ça se retournera aussi contre vous.

J’envoie le même message fraternel en réalité aux juifs qui respectent la charte patriotique et même aux religieux que j’appelle les orthodoxes juifs, qui eux, je le dis, sont des individus qui craignent Dieu et non pas qui se prennent pour Dieu. Ce qui est tout à fait le contraire.

Je dis finalement que le juif laïque se prend bien plus pour le peuple élu que le juif religieux qui lui se pose en permanence la question de savoir s’il est digne de l’élection ; alors que l’autre pense que racialement et tribalement, il a Dieu en lui.

Ce qui veut bien dire – ce qui est très important – que finalement, je reçois aujourd’hui beaucoup de messages de fraternité de juifs orthodoxes. Qui juifs orthodoxes authentiques sont antisionistes et tendent la main aux deux autres monothéismes à travers le respect pour les religions du livre, voyez.

Donc il y a une réelle possibilité de réconciliation catholico-islamico-judaïque, qui était la Jérusalem avant le sionisme, voyez, où les trois monothéismes, qui sont très imbriqués, existent d’un point de vie urbain dans des gens qui se rendent des visites respectueuses. Le tombeau du Christ, etc., etc.

Donc pour répondre un peu longuement à la question. Je ne suis pas au Front national. Je pense que le destin du Front national, s’il veut être un grand parti d’opposition, doit être la ligne Marine-Philippot qui est très proche de la mienne plutôt que la ligne Marine-Aliot. On le vérifiera dans les années à venir.

Je ne suis pas dans la tête de ces gens-là non plus. C’est pour ça que je m’en suis retiré. Car je ne veux pas assumer des choix d’un parti politique quand je n’ai pas la réponse.

Et quand vous dites que Marine Le Pen effectivement fait des signes de gentillesse envers les sionistes, je vais vous expliquer pourquoi, alors qu’ils l’insultent copieusement. Et si vous voulez vérifier le sionisme du Front national, regardez le vote des binationaux israéliens. Est-ce que vous avez les statistiques ?

Quatre-vingt-huit pour cent, je crois, pour Sarközy et 2% pour le Front national. Donc les sionistes n’aiment pas le Front national. Y’a pas de secret.

Et puis regardez comment les journalistes traitent Marine Le Pen. Ils n’oseraient même pas le faire avec Ramadan, excusez-moi.

Donc je ne suis pas dans le Front national. Je me pose des questions comme vous. Je pense que la logique, si Marine Le Pen est intelligente, est une ligne qui ressemble à la mienne et qui donc, à terme, sera la main tendue aux musulmans.

Mais que ça serait d’autant plus facile pour le Front national de tendre la main aux musulmans, que les musulmans seraient représentés par Albert Ali plutôt que par Houria Bouteldja. Parce que si vous me dites : qu’est-ce que Marine le Pen a fait pour nous ? Je dis : qu’est-ce que vous avez fait pour Marine Le Pen ? Qu’ont fait les musulmans dans leurs représentants officiels depuis quarante ans sinon dire oui à l’immigration et « mort aux fachos français » traités de sous-chiens.

C’est très compliqué pour qu’un type du Front national comprenne qu’il n’y a pas que de la haine de l’immigré musulman, parce qu’on confond tout. Pour un mec Front national de base, l’Arabe, c’est celui qui hait le patriote français qui vote Front national. Donc pour que le Front national fasse quelque chose pour vous, il faudrait envoyer des signes, non pas d’allégeance et de soumission – ce n’est pas comme ça que ça marche – mais des signes déjà qui changent aussi l’image que les gens du Front national ont des musulmans.

Or finalement, à quoi servent les Houria Bouteldja, à quoi servent les gens comme ça ?

C’est à créer, excusez-moi, de la haine intercommunautaire. Et comme par hasard, à qui profite le crime et d’où vient l’argent ? Je dis toujours ça.

Quand on voit d’un seul coup que finalement, les gens qui empêchent la réconciliation nationale sont payés par ceux qui ont intérêt que cette réconciliation nationale ne s’effectue pas.

Donc j’ai répondu un peu longuement et globalement. Je ne suis pas au Front national. Je critique le Front national. Je pense que l’avenir du Front national, s’il est intelligent, est plutôt ma ligne. Et je pense que pour que le français qui vote Front national. C’est-à-dire le français de souche inquiet et en colère pour des raisons socio-économiques mais aussi pour des raisons d’identité culturelle – car son identité culturelle est contestée en permanence par des tas de chose : le mondialisme anglo-saxon mais aussi un certain islam de provocation à travers les prières de rue, etc., sans doute manipulées via la wahhabo-salafisme par des gens qui finalement sont main dans la main avec les Américains et les sionistes ; c’est la question que je pose à Ramadan.

Eh ben, je dis que si les musulmans se comportent intelligemment, le Front national sera sans doute plus intelligent dans sa manière aussi de se comporter. Et tout ça sera globalement positif pour la France, pour les Français, qu’ils soient de confession musulmane ou je dirais de souche, chrétiens. Et c’est mon travail permanent de réconciliation. Ce qui est le plus dangereux, faut le savoir.


Albert Ali – La question effectivement de hiérarchiser les ennemis, les adversaires, c’est extrêmement important. Je disais tout à l’heure qu’on est enfermés dans des faux combats et des combats parfois d’arrière-garde, parce qu’il y a une histoire de conditionnements des idéologies dominantes avec lesquelles on a été structurés en tant qu’enfants issus de l’immigration. Si je devais effectivement donner trois catégories importantes, la première est l’essentielle, non pas parce qu’on le dit, mais parce qu’on part d’une analyse encore une fois propres à nos sources, sans emprunter des catégories imposées. C’est effectivement le mondialisme.

Le mondialisme qu’est-ce que c’est ?

C’est l’idéologie qui consiste finalement à faire des hommes les serviteurs d’autres hommes, d’une élite.

Et si on revient aux fondamentaux du Coran, on a un modèle qui nous est proposé dans le Coran : c’est le modèle de Pharaon. Pharaon, est décrit dans le Coran comme étant non pas simplement celui ayant commis le péché de l’associationnisme – et donc le péché suprême c’est-à-dire d’associer au divin une autre divinité –, mais il a été plus loin. Il a dit : « Je suis Dieu ». Et si vous lisez bien, vous avez le triptyque du pouvoir.

Vous avez Pharaon comme modèle du pouvoir politique – donc de l’oligarchie dominante – qui se prend pour Dieu.

Vous avez Coré de la Bible, donc Qarun dans le Coran, qui est le banquier et dont le Coran dit : « Que si on mettait l’essentiel de toutes les clefs de ses coffres, il faudrait plusieurs personnes, plusieurs hommes pour le soulever. » Donc la puissance de la Banque.

Et enfin Haman, son conseiller de l’ombre, qui finalement symbolise les réseaux occultes et le conseil et la manipulation médiatique.

Ce triptyque du pouvoir qui est décrit dans le Coran, on le retrouve exactement aujourd’hui dans le modèle de domination mondiale qui est en train de se manifester. Parce que finalement qu’est-ce que c’est que le pouvoir mondialisme aujourd’hui ? C’est une élite dirigeante qui fonde d’abord son pouvoir sur quoi ?

Sur l’argent. Or qu’est-ce que nous disent encore une fois les textes musulmans, pour revenir à nos catégories ? L’utilisation abusive et de domination de ce que le Coran appelle le ribâ – la dérive usuraire – est décrite comme « une guerre déclarée à Dieu ». C’est le summum de la désobéissance. Or le pouvoir aujourd’hui est incarné par qui ? Par la Banque. Et vous avez tous entendu parler du leader de la première banque mondiale aujourd’hui, [Lloyd] Blankfein, aujourd’hui qui dit quoi ?

Il a dit tout simplement, il a déclaré à Wall Street : « Je suis un banquier qui tous les jours fait le travail de Dieu. » Il définit son métier : il fait le travail de Dieu.


Alain Soral – De son Dieu.


Albert Ali – Oui, voilà. De son Dieu usuraire.

Et donc on a aujourd’hui un pouvoir financier monstrueux qui utilise un niveau jamais égalé dans l’histoire. Parce que la dérive usuraire interdite à l’époque du prophète par exemple, c’était : j’ai cent dinars d’or, je t’en prête cent et du me rends cent-vingt. Donc c’était encore quelque chose de factuel et c’était une valeur réelle.

Aujourd’hui, le système bancaire mondial, c’est le summum de la ribâ, donc le summum de l’intérêt. Et c’est le système de domination qui est aujourd’hui incarné par la Banque et par une oligarchie qui est en train d’apparaitre en plein jour.

Et qui dit quoi ?

Qui dit qu’elle va jusqu’à vouloir désacraliser la vie. Puisqu’on brevette le vivant, on pousse des sociétés occidentales, les sociétés du monde, à faire les avancées sociétales les plus avancées possibles, les plus éloignées possibles.

Donc ça serait le deuxième danger, c’est effectivement les avancées sociétales. Pourquoi ?

Ben quand on a une avancée sociétale, on peut difficilement revenir en arrière. Quand la mini-jupe s’est imposée, on est même aujourd’hui en phase d’en parler, puisque on ne parle même plus de la mixité. On est déjà dans l’homoparentalité, proposition numéro trente de notre président actuel. Donc aujourd’hui, c’est homoparentalité et mariage homosexuel.

Donc vous ne pouvez même plus discuter de la mixité à l’école qui est une catastrophe généralisée, qu’on nous a présentée comme une valeur de la République alors qu’en vérité, c’est encore une fois une manipulation des masses. Et si vous voulez encore avant, d’autres avancées sociétales, on ne peut plus aujourd’hui les contester.

Donc deuxième danger, après le mondialisme comme système de domination qui veut désacraliser la vie, qui veut fusionner, détruire les religions, qui veut couper, casser la transcendance.

Aujourd’hui, c’est en vérité Pharaon et son triptyque du pouvoir qui est l’ennemi numéro un. Et ça, à travers une vision purement coranique. Aujourd’hui, c’est le premier adversaire qui aujourd’hui se manifeste dans les faits par la spéculation sur la nourriture, pour affamer des peuples entiers, pousser les populations du monde à des flux migratoires monstrueux pour créer des chaos.

Demain, quand le Pakistan n’aura plus d’eau et sera affamé, 190 millions de personnes, on en fait quoi ? L’Égypte ?

Donc aujourd’hui, on est face à un bouleversement planétaire et un danger imminent devant nous.

Dernière catégorie, donc j’aurais dit, la question du multiculturalisme. Donc même si effectivement Alain historiquement dit que la France a toujours été effectivement une organisation de différentes communautés, les Auvergnats, les Bretons, les communautés politiques, etc., il n’empêche que pour nous les musulmans, même si on peut parler d’une communauté spirituelle et d’une communauté musulmane d’un point de vue purement religieux, les faits objectifs, c’est que nous sommes issus d’une histoire, d’un agglomérat de plusieurs dizaines de communautés aux traditions, aux cultures, aux langues, aux racines et aux intérêts complètement divergents.

Donc autant effectivement on peut réfléchir éventuellement à coordonner une parole musulmane cohérente qui peut peser dans le débat, autant si on n’arrive pas à dépasser le multiculturalisme interne, les oppositions ethnoculturelles internes, par un projet d’adoption de la culture française majoritaire avec une approche sélective dans ce qui fait la culture française. Non pas bien sûr le McDo, mais plutôt la cuisine fine française, pour donner l’exemple de arts culinaires.

Eh bien le multiculturalisme, c’est à mon sens le troisième danger qui peut aujourd’hui complètement déstabiliser l’homogénéité d’une future communauté française.

Et pour en revenir au danger des avancées sociétales, on n’a pas entendu les musulmans sur ces sujets. Et c’est là effectivement où on les voit les plus absents.


Alain Soral – Pire, non pire ! Le seul mouvement politique français qui se rapproche des positions de l’islam, c’est le Front national. Sur l’homosexualité, l’avortement, etc.

Or globalement, les musulmans ont voté pour le Parti socialiste qui est le plus en pointe sur la destruction de toutes les valeurs traditionnelles : mariage homosexuel, etc.

Donc il faut vous poser des questions à un moment donnée sur certaines cohérences.

C’est-à-dire que je voulais par méchanceté lire un jeune musulman qui m’avait envoyé une réponse, parce que je reçois beaucoup de mails par Internet. Et il dit. Je disais moi : l’intérêt du musulman d’être patriote. Et le mec me disait : « Les maghrébins ne se soumettent qu’à Dieu. On est de passage sur terre. Le temps passe vite. La vraie vie est dans l’au-delà. On est tous égaux devant Dieu. Les premiers à entrer au paradis seront les pauvres dans l’islam. » Et il me dit tout ça, genre : « Je ne suis soumis qu’à Dieu. »

Et moi je lui ai répondu très simplement, je lui dis : le problème, c’est qu’en réalité, vous vous soumettez d’abord au Parti socialiste, voyez.

Ça, c’est revenir un peu les pieds sur terre, voyez. Moi, j’aime pas les gens qui me vendent leur mystique et qui disent qu’ils n’ont pas peur de la mort parce qu’ils croient réellement à l’au-delà et qui vivent dans la touille permanente simplement du flic.

J’ai quand même constaté chez certains gens avec qui j’ai essayé de collaborer une lâcheté incroyable.

Dieudonné et moi on est toujours là. Jamel Debbouze, il est plus là, voyez.

Donc on prouve sa foi par ses actes. On ne fait pas d’effets d’annonces, voyez. On prouve qu’on croit à la transcendance parce qu’on est prêt, comme je le fais moi, à mettre sa vie en danger, réellement. Parce que moi je suis Alain Soral. Tout le monde sait qui je suis et ce que je dis. Et sinon, on ferme sa gueule. C’est ça que je veux dire.

Or y’a beaucoup de gens qui me parlent de leurs croyances en machin, etc., et ils sont d’une trouille sociale incroyable. Et ça, c’est se poser ces questions effectivement de l’ennemi principal et secondaire à l’intérieur de sa propre tête et à l’intérieur de son propre être. Demander le respect : d’abord se respecter soi-même et se respecter par ses actes et sa cohérence. J’ai vu chez certains une incohérence incroyable et un baratin incroyable, entre ce qu’ils disaient et ce qu’ils faisaient.

Et dernier petit rebond, la politique mondialiste qui est une politique financière de destruction, etc., elle touche qui en premier lieu en France ?

Les basses classes sociales.

Et qui sont les basses classes sociales en France, globalement ?

Est-ce que c’est Bernard-Henri Lévy et ses copains ?

C’est essentiellement les gens issus de l’immigration et le petit peuple de Français de souche, on va dire prolétariat, classes moyennes. Ce sont en réalité les musulmans et les électeurs du Front national. C’est triste à dire mais c’est comme ça. Ce sont les premières victimes du processus et de la violence mondialiste.

Or c’est toujours triste de voir que ces gens-là qui sont en fait solidaires au niveau de ce qu’ils subissent en termes d’êtres de classes – on peut faire de l’analyse un peu socio-économique – sont en réalité les victimes du même processus économico-social.

Ils devraient avoir donc une solidarité sociale bien comprise. Or ils sont poussés systématiquement à se considérer les uns et les autres comme ennemis, et finalement, les uns à voter – je vais le dire – au Front national mais finalement, au deuxième tour, beaucoup pour Sarközy, genre : « Quand même puisqu’on ne peut pas avoir l’extrême droite, on aura la droite. » Alors que je ne vois aucune rapport, moi, entre le nationalisme bien compris et le sarkozysme.

Le sarkozysme, c’est le mondialisme, et les gens qui votent Front national, c’est les anciens mecs du Parti communiste qui en ont marre de voir leurs acquis sociaux effondrés, la désindustrialisation du Nord, etc.

Donc normalement, sur le plan de la solidarité socioéconomique, avec une analyse socioéconomique sérieuse, on devrait avoir les victimes du processus mondialiste, qui est un processus économique et politique, ensemble au nom de la solidarité de classe contre leurs prédateurs.

Or malheureusement, on voit du coté du Front national des types qui te disent : « Je vais quand même voter plutôt Sarközy au deuxième tour parce que la droite, c’est moins loin de l’extrême droite. » Et ils votent pour un agent de l’Empire américano-sioniste sans aucun problème.

Et de l’autre côté, excusez-moi, des musulmans qui disent : « Ben moi, je vais voter pour François Hollande parce que quand même, c’est le moins pire pour les immigrés. »

Effectivement, le pouvoir est fort parce que le pouvoir sait nous dominer en nous emmenant sur des fausses pistes, etc. Le travail effectivement schmittéen : quels sont les ennemis primaires et secondaires ?, c’est comprendre quel est notre être de classe.

Parce que vous n’êtes pas seulement « Français musulmans ». Vous êtes aussi peut-être chômeur, vous êtes peut-être ouvrier métallurgiste, vous êtes peut-être petit artisan. Et ça, il faut en venir compte.

Or quel est le parti politique qui objectivement défend le mieux les acquis des salariés, qui lutte le mieux contre la désindustrialisation, qui vous fait d’ailleurs les meilleurs propositions sur le plan économico-social ?

Il se trouve, je suis désolé de le dire, que c’était Dupont-Aignan et Marine Le Pen.

Or à un moment donné, le musulman ne vote que sur des questions de marqueurs religieux comme le foulard, etc., et ne se pose jamais la question de son être économico-social. Or pour être un musulman respecté, en réalité, ça passe d’abord par avoir une assise économico-sociale solide. Quand vous êtes un miséreux et un mandant, vous ne pouvez pas vous faire respecter, même au niveau de votre religion. C’est une évidence.

C’est pour ça que je dis toujours que l’intelligence musulmane bien comprise est de faire les choix politiques qui correspondent aussi à leurs intérêts de classe.

Donc quelle est globalement la sociologie socioéconomique des musulmans ?

Il faut se poser cette question. Et c’est toujours reconstruire le problème comme ça, je dirais humblement, du bas vers le haut. Déjà le : « Moi, je vote pour le PS parce qu’ils sont plus sympas avec les immigrés » Je vous dis : « Vous n’êtes pas immigré, vous êtes Français de souche ! »

Et l’immigration est ce qui vous met le plus au chômage. Les premiers mecs mis au chômage par une stratégie d’immigration incontrôlée sont les français issus de l’immigration qui sont OS1, OS2, etc., par le dumping social, etc.

Eh ben, il serait temps quand même, à un moment donné, à l’intérieur de votre propre communauté, comme du temps où il y avait des cours d’économie fait pour les ouvriers par les cadres du Parti communiste – du temps où je respectais le Parti communiste – c’est qu’il y ait des cours de sociologie politique faits aux Français musulmans qui souvent d’ailleurs ont effectivement un déficit de culture économico-sociale pour des raisons d’origine de classe. Mais en même temps que de leur expliquer les valeurs du Coran, on pourrait aussi leur expliquer ce que c’est que l’économie et quel est leur être socio-économique.

Et ils verraient d’ailleurs, comme il vient de le faire [Albert Ali] avec les métaphores de Pharaon, que finalement le Coran lu par lui ou par d’ailleurs cheikh Imran Hosein est un très bon outil de conscience politique et de conscience géopolitique, quand on le lit bien.

Et j’attends encore Ramadan sur ces terrains-là. Ramadan ne se pose jamais la question, excusez-moi, de l’origine économico-sociale du musulman. Tout simplement parce que lui fait partie de la bourgeoisie et de l’hyperclasse. Il ne sait pas ce que c’est qu’un musulman prolétaire.

Or un musulman prolétaire, voyez, c’est un Français prolétaire musulman. Il est français, il est prolétaire et il est musulman. Ce sont des déterminations qui se combinent. On n’est pas juste musulman.

Un Saoudien je dirais de Neuilly, ce n’est pas pareil qu’un chômeur qui a quatre enfants à nourrir, dans une cité HLM de la banlieue de Lille. Et si on dit : « De ça, j’en ai rien à foutre parce que le salut est au-delà et Dieu y pourvoira. », on se ment à soi-même et on se fout de ma gueule.

Et malheureusement, très souvent, quand je pose ces questions économico-sociales à un musulman que je prends en défaut en réalité et qui est vexé, il me dit : « Oui, mais nous, tu comprends, la vie n’a pas d’importance. La vie sur terre n’a pas d’importance !? »

Ben alors, pourquoi tu cherches à tout prix que le Parti socialiste te file un boulot d’éducateur de quartier, connard ! Tu vois. Si la vie n’a pas d’importance. C’est ça la question.

>>> Afficher la transcription en pleine page
 
 
 

Livres de Alain Soral (118)







Alerter

324 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
  • #163621
    Le 5 juin 2012 à 16:01 par LaFranceAuRoy
    Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

    @la sieste

    Grâce à kasiar j’apprends que j’ai une connaissance limité de mon pays et grâce à vous, que je vis avec des cadavres. Tout cela est très instructif.

    Très instructif en particulier sur votre suprématisme islamique stupéfiant !

    Prétendre que tous les français sont des américanisés décadents est une vision très subjective, et surtout un "bon" prétexte pour servir votre cause.

    Prétexte qui trouve probablement écho auprès d’ados de votre communauté mais qui ne saurait en aucun cas me convaincre.

    Sachez que ce n’est pas parce que le pouvoir politico-médiatique nous éclipse du paysage , que nous n’existons pas.

    Bref, je constate que, sous une étiquette différente, vous souhaitez poursuivre en fait le travail de destruction de notre pays entrepris par nos élites, et vous vous positionnez donc ainsi en ennemi supplémentaire.

    Vous êtes dans la droite ligne de " l’islamo-sionisme"des saoudo-quataris.

    Mais l’heure de l’islam triomphant n’est pas encore arrivée !

     

    Répondre à ce message

    • #163694
      Le Juin 2012 à 18:35 par lasieste
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      @mon ami le roy
      le problème c’est que le christianisme ne se résume à un prénom et une fête de temps en temps,mais il est un ensemble de valeurs que celles prônées par l’islam appart quelques divergences,je vais pas vous apprendre ce qui y a dans la bible, simplement à voir l’état de la société Française, je suis désolé ça n’a rien de chrétienne , tout est americanisé, d’ailleurs je nie pas le même constat pour des états du Maghreb qui sont dans la même ligne de la France mais avec un peu de recule.
      quand je fais allusion aux cadavres, je voulais dire par là le vide spirituel, le constat est clair pas besoin de chercher midi à 14h.tu sais cher ami l’islam à la vision saoudo quataris existaient même à l’époque du prophète on les appelles el khawarij,c’est eux qui ont assassiné les compagnons du prophète,donc vous nous apprenez rien.ils sont un danger pour l’islam avant de l’être pour les autres.

       
    • #163787
      Le Juin 2012 à 21:15 par fifty miles
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      @l’endormi
      Très bien mon ami, dans ce cas, allez donc prêcher dans les émirats.

       
    • #163891
      Le Juin 2012 à 00:13 par lasieste
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      @l’americain qui se reconnaitra
      ben je préféré finalement l’endormi au faux éveillé qui s’ignore.

       
  • #163786
    Le 5 juin 2012 à 21:15 par LaFranceAuRoy
    Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

    @la sieste

    Le problème est que vous restez sur un débat exclusivement théologique, sur ce qu’est ou n’est pas le christianisme et ce qu’est ou n’est pas l’islam.

    Moi je me positionne sur un plan plus pratique , celui de la mise en application de tout ça au quotidien. Car à un moment il faut passer au concret.

    Alors la question est de savoir si on essaye de tirer la France de là où elle est, par le côté de sa légitimité historique ou par le votre.

    Sur ce point mon choix est fait !

    A propos de votre camp, puisque vous vous plaisez à me faire remarquer le mauvaise état du mien, je vous ferai remarquer que l’état du votre est loin d’être glorieux, tant par ses soumissions récurrentes aux judéo-maçonniques (cf vote PS des dernières élections, par exemple) ,que par ses résultats en matière d’insertion sociale, ou encore par le taux de délinquance qui le touche.

    Dans l’état actuel où se trouve le camp que vous défendez, il m’apparaît actuellement plus dangereux comme allié, que comme adversaire, plus proche d’un fardeau supplémentaire à gérer, que d’une possibilité d’aide efficace.

    Enfin, quelque soit l’état de faiblesse dans lequel se trouve le mien, cela ne lui enlève en rien la légitimité que vous refusez de lui reconnaître. Tout comme ce n’est pas parce que les américains ont vaincu les population indigènes, que celles-ci ne sont plus les populations légitimes de ce pays (cf aussi la Palestine).

    La justice n’est pas obligatoirement dans le camp du plus fort.

     

    Répondre à ce message

  • #163823
    Le 5 juin 2012 à 22:31 par LaFranceAuRoy
    Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

    @LD Chie

    Concernant le modèle américain :

    Les US sont une nation dont le gouvernement et les institutions politiques sont basées sur le protestantisme , les autres communautés "suivent le train".

    Ce qui va dans mon sens quand j’affirme que des communautés ne peuvent pas exister à part égales au sein d’une même nation, c’est ingérable.

    Ensuite les US ont un territoire beaucoup plus vaste et surtout n’ont jamais existé en tant que peuple de culture homogène, comme c’est le cas de la France.

    Le principe du communautarisme exacerbé (écoles communautaires,crèches communautaires, alimentation communautaire,etc) entraine la destruction de la cohésion sociale qui doit exister au sein d’une nation. D’autant plus si cela concerne un nombre élevé d’individu.

    Effectivement je comprend que ça puisse satisfaire les communautés en question mais surement pas les "locaux" qui voient leur population et leur territoire se morceler en zones étrangères.

    Je fais remarqué quand même qu’il existe une partie de la population étrangère ( y compris de confession musulmane) qui arrive à se satisfaire de ce qui correspond au mode de vie français, et sans en souffrir !

    Et que les français expatriés dans des pays étrangers ne s’attachent pas à vouloir fabriquer des mini-France là où ils se trouvent.

    Alors je pense qu’il serait bon de se poser la question de la pertinence du maintien sur le territoire, dès lors que c’est dans des conditions de replie communautaire.

    Concernant l’abattage sans étourdissement ( type Hallal, Kasher), je rappelle au passage que c’est une pratique interdite par la loi française, or la loi doit être la même pour tous les individus d’une même nation.

     

    Répondre à ce message

    • #164006
      Le Juin 2012 à 08:58 par fifty miles
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      La question du maintien sur le territoire se pose effectivement.

       
    • #164203
      Le Juin 2012 à 15:55 par kasiar
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      Le principe du communautarisme exacerbé (écoles communautaires,crèches communautaires, alimentation communautaire,etc) entraine la destruction de la cohésion sociale qui doit exister au sein d’une nation. D’autant plus si cela concerne un nombre élevé d’individu.




      Oui mais l’assimilation détruit l’identité réelle des personnes. L’identité pour moi est être Français et athée/musulman/chrétien/juif ... Je veux bien que la religion soit secondaire selon vous, mais de là à l’abandonner pour une soi-disante cohésion.



      Je fais remarqué quand même qu’il existe une partie de la population étrangère ( y compris de confession musulmane) qui arrive à se satisfaire de ce qui correspond au mode de vie français, et sans en souffrir !




      Oui jusqu’à ce que leur descendants abandonnent leur religion, s’appelleront par des noms Français, puis deviendront comme tout le monde.
      Car c’est ça le propre de l’humanité que tout le monde devienne pareil. Vous ne valez guère mieux que ceux qui prônent le métissage, sauf que vous vous voudriez que tout le monde vous ressemble. Ou que les gender studies, pour un monde hermaphrodite et androgyne.



      Et que les français expatriés dans des pays étrangers ne s’attachent pas à vouloir fabriquer des mini-France là où ils se trouvent.



      Le problème se pose quand on est musulman et juif, car non chrétien et non athée.



      Concernant l’abattage sans étourdissement ( type Hallal, Kasher), je rappelle au passage que c’est une pratique interdite par la loi française, or la loi doit être la même pour tous les individus d’une même nation.




      La laÏcité aussi est un principe français, la preuve on a pas le droit aux signes religieux dans les lieux publics scolaires et lieux professionnels. C’est pas parce que cette loi existe qu’elle est juste. Mais celà est un autre débat.



      Alors je pense qu’il serait bon de se poser la question de la pertinence du maintien sur le territoire, dès lors que c’est dans des conditions de replie communautaire.




      Mais vous n’avez pas compris ce que je voulais dire ! Le communautarisme peut très bien fonctionner en dehors des sionistes. Regardez les quartiers chinois à Paris ou bien les quartiers Noirs aux Etats-Unis, ils arrivent très bien à vivre ensemble. Je pensais plus à un communautarisme ouvert et patriotique, puisque certains sont gênés par les traditions et le mode de vie de leurs concitoyens d’origine étrangères.

       
    • #164332
      Le Juin 2012 à 19:36 par fifty miles
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      @kasiar
      Une chose qui vous a apparemment échappée parmi tant d’autres, les USA sont un pays d’immigrés installés suite au massacre des populations autochtones. Rien à voir avec la France composée d’un des plus vieux peuple constitué. L’histoire... vous connaissez ?

       
  • #164366
    Le 6 juin 2012 à 20:23 par LaFranceAuRoy
    Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

    @kasiar

    Au contraire je vous ai très bien compris, et je vous comprend même de mieux en mieux !

    Je constate que vous reconnaissez l’incompatibilité de votre religion/culture avec la mienne ainsi qu’avec certaines de ses lois. ( Vous critiquez même le fait que des musulmans puissent s’y être adapté).

    ( Au passage, l’interdiction de l’abattage sans étourdissement n’a rien à voir avec la laïcité, la religion chrétienne n’exigeant pas d’égorger et de laisser agoniser un animal pour pouvoir manger sa viande).

    Vous dites :"Le problème se pose quand on est musulman et juif, car non chrétien et non athée."

    FAUX, le problème ne se pose pas uniquement quand on est "ni chrétien, ni athée" !

    Croyez vous qu’un français chrétien vivant dans un pays musulman, pourra trouver à acheter de la viande non Hallal ? (d’ailleurs plus possible dans certains quartiers de France)

    Ou qu’une femme chrétienne pourra s’habiller de la même façon qu’en France ?

    Ou encore qu’il sera possible de trouver une église ?

    Non évidemment ! Et cela n’a d’ailleurs rien de répréhensible. Car si les usages locaux ne leur conviennent pas, qu’ils s’en aillent ! Ce n’est pas à la culture locale de s’adapter !

    En conclusion j’ai bien compris que seules deux alternatives vous conviendraient :

    1) Que nous acceptions la cohabitation avec les manifestations externes de votre religion/culture (femmes voilées, barbus en Djellaba, parfois même expression dans une langue étrangère, abattage Hallal, etc) ;

    2)Que vous soit cédé une partie du territoire français, sur laquelle votre communauté pourrait recréer le mode de vie lié à ces origines.

    - A la proposition n°1, je répond que JE NE VOIS PAS POUR QUELLE RAISON je devrai cohabiter avec les signes extérieurs de votre religion/culture , je n’en ai pas envie (croyez moi je ne suis pas le seul) et ne vois pas non plus pourquoi je devrais m’y forcer.

    - Concernant la n°2, je vous demande au nom de quoi la France devrait céder une partie de son territoire à votre communauté ?

    Donc voici les deux alternatives que je propose :

    1) Suivre le chemin des musulmans qui ont réussi à s’adapter au mode de vie local

    2) Quitter le territoire français pour un pays dont le mode de vie est en adéquation avec vos aspirations religieuses et culturelles.

    Le NWO cherche surtout à morceler les nations et à détruire la cohésion socio-culturelle de leurs peuples.

    Vous mélangez hégémonie interne à la nation et diversité culturelle entre les différentes nations

     

    Répondre à ce message

    • #164483
      Le Juin 2012 à 00:09 par lasieste
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      Croyez vous qu’un français chrétien vivant dans un pays musulman, pourra trouver à acheter de la viande non Hallal ? (d’ailleurs plus possible dans certains quartiers de France)




      ça se voit que t’as jamais mis les pieds dans un état pseudo musulman, le français chrétien ou pire l’athée a même le droit a sa viande de cochon chez nous,après tout on se demande qui est amalgamé chez qui,et toi tu me parles du halal.les chrétiens d’orient ou du Maghreb sont bien là ou ils sont,c’est vos médias qui rapporte des mensonges et alimentent les polémiques mensongères , sans oublier les attentats sous faux drapeaux mis en scene surement par vos services secrets pour dé crédibiliser et montrer du doigt l’islam,une religion de violence et bla bla bla !!!!
      fais un tour sur le site de thierry meyssan, tu verras bien les témoignages des chrétiens qui ne manquent pas,c’est votre élite le pire ennemis des chrétiens d’orient ,et du Maghreb.

       
    • #164491
      Le Juin 2012 à 00:28 par lasieste
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      A la proposition n°1, je répond que JE NE VOIS PAS POUR QUELLE RAISON je devrai cohabiter avec les signes extérieurs de votre religion/culture , je n’en ai pas envie (croyez moi je ne suis pas le seul) et ne vois pas non plus pourquoi je devrais m’y forcer.

      Concernant la n°2, je vous demande au nom de quoi la France devrait céder une partie de son territoire à votre communauté ?




      toujours le même refrain, vous n’avez pas marre de tenir le même discour, à vous lire on dirait une dépêche de l’afp.laissez vos idées toute faites sur l’islam,on a fait bon à vous expliquer que dans l’islam c’est comme ça,qui rejoint d’ailleurs pas mal de point dans le christianisme,passant par le voile ( sainte marie toujours présentée avec un voile dans les statuettes ou photos dans vos églises), même constat à voir les photos et vos statuettes de jésus il est barbu et les curés sont imberbes c’est le paradoxe venant des gens qui nous parle de l’amour de jesus à longueur de journée ,le mode de vie préconisé par l’islam ça n’a rien d’influence d’humain à humain mais c’est une soumission aux ordres divins .tu tiens des propos qui vont même l’encontre de tes principes religieux, alors soit tu es un faux religieux ,ou un débile tout court avec mes respects.
      jamais les musulmans ont cherché a trouver un bout de territoire pour faire émerger un petit clan islamique ou je ne sais pas quoi, on veut juste de pratiquer notre culte dans la dignité tout court.

       
    • #164497
      Le Juin 2012 à 00:36 par lasieste
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      Donc voici les deux alternatives que je propose :

      1) Suivre le chemin des musulmans qui ont réussi à s’adapter au mode de vie local

      2) Quitter le territoire français pour un pays dont le mode de vie est en adéquation avec vos aspirations religieuses et culturelles.

      Le NWO cherche surtout à morceler les nations et à détruire la cohésion socio-culturelle de leurs peuples.



      toujours dans l’illusion,ah maintenant tu veux me dire que tu es libre,tu proposes...... bla bla bla
      depuis quand c’est le peuple qui commande ?vous êtes cuits ? de la france reste que le nom,votre paresse vous rattrapera un jour, tu me dira que c’est les maçons, mais une elite maçonnique a bien besoin d’un peuple ou plutot un toupeau pour exister, nier sa part de responsabilité c’est lache quand même tu trouves pas.et si tu tiens vraiment à la france tant que ça, tu ferais mieux de te liberer mentalement deja et surtout moralement,la morale est reduite au mot "merci", le bien d’ailleurs on sait plus qu’est ce que c’est.

       
    • #164791
      Le Juin 2012 à 17:10 par kasiar
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      A la proposition n°1, je répond que JE NE VOIS PAS POUR QUELLE RAISON je devrai cohabiter avec les signes extérieurs de votre religion/culture , je n’en ai pas envie (croyez moi je ne suis pas le seul) et ne vois pas non plus pourquoi je devrais m’y forcer.



      Je ne veux pas non plus être obligé de devenir comme vous, parce que j’ai mon propre idéal. Je veux bien faire un maximum d’effort de mon côté, mais mon maximum n’est visiblement pas le minimum admis. Faut il en outre le fait d’abandonner mes coutumes étrangères en l’occurence ma religion qui est universelle et de porter des noms bien Français, que je mange du porc et que je boive du vin, en ayant recours à une chirurgie esthétique pour devenir blond aux yeux bleus la race supérieure ?
      De plus l’arabe parlé en effet chez soi, puisque en France nous parlons Français, j’ai tout à fait le droit de lire et écrire l’arabe chez moi, puisque c’est la langue à laquelle fut révélé le Coran au prophète sws.

      Bref nous sommes entre deux nations, à condition que nous soyons Français pur et dur, nous serions Français, sinon nous sommes des indigènes qui même chez nous sommes perçus comme des dhimmis.

      Cruelle est la nature humaine qui rejette ses semblables.



      Concernant la n°2, je vous demande au nom de quoi la France devrait céder une partie de son territoire à votre communauté ?




      Au nom d’éventuelles subventions. Impôts, taxes ... N’oublions pas non plus que celà fait des générations que les Maghrébins se battent pour la France , pendant la première et la seconde guerre mondiale. Je crois bien que même à la fin du 19 ème siècle nous nous sommes battus pour la France.




      Suivre le chemin des musulmans qui ont réussi à s’adapter au mode de vie local




      Lesquels ceux qui donnent des prénoms français à leurs enfants, qui n’ont de religieux que leur paroles, qui sont bien étrangers à la religion ?




      Le NWO cherche surtout à morceler les nations et à détruire la cohésion socio-culturelle de leurs peuples.




      Et il y arrive par tous les moyens en vous faisant croire que la religion musulmane n’a pas sa place en France.

       
  • #164763
    Le 7 juin 2012 à 16:43 par kasiar
    Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

    @fifty miles

    Quid des autres pays européens comme la Suède, Norvège, Angleterre ... qui eux ont une histoire semblable à celle de la France et pourtant plus ouvert que la France concernant les coutumes étrangères ?

    @LafranceauRoy




    Je constate que vous reconnaissez l’incompatibilité de votre religion/culture avec la mienne ainsi qu’avec certaines de ses lois. ( Vous critiquez même le fait que des musulmans puissent s’y être adapté).




    En effet je reconnais, pour être franc je me suis trompé sur toute la ligne, nous resterons deux individus très différents, mais nous opposer ajoute de l’eau au moulin à l’Empire, à méditer.




    Au passage, l’interdiction de l’abattage sans étourdissement n’a rien à voir avec la laïcité, la religion chrétienne n’exigeant pas d’égorger et de laisser agoniser un animal pour pouvoir manger sa viande




    J’ai déjà dit que je ne voulais pas en débattre.




    Croyez vous qu’un français chrétien vivant dans un pays musulman, pourra trouver à acheter de la viande non Hallal ? (d’ailleurs plus possible dans certains quartiers de France)




    Oui je le crois parfaitement et tu sais pourquoi ? Parce que le porc et le vin est en vente libre dans certains supermarchés au Maghreb. Parce que le Maghreb a perdu de sa saveur depuis qu’il s’est occidentalisé. Parce que dans certains supermarchés ils interdisent le voile, là où l’Islam s’est imposé depuis plus de mille ans. Parce que dans certains lieux touristiques accueillant les bobos, le muezzin n’a pas le droit de faire l’appel à la prière sous peine de déranger ces bobos qui ont partouzé la veille dans la piscine du coin. Que les coutumes de ces pays sont devenus décadentes à cause de la trahison de nos élites sodomites que je hais plus que Bilderberg.



    Ou qu’une femme chrétienne pourra s’habiller de la même façon qu’en France ?

    Ou encore qu’il sera possible de trouver une église ?




    Etant donné que les femmes arabes s’habillent soit voilées soit en jupe assez courte (et encore je ne parle que de ville où il y a moins de touristes), j’ai aussi vu des touristes habillées de façon hyper provocantes. Il y a des églises, synagogues il manque plus que les temples bouddhistes. A partir du moment où il y a des mosquées en France pour les musulmans, je ne m’opposerais pas à ce que les chrétiens puissent avoir leurs églises au Maghreb, mais ils doivent se debrouiller tout seul, car ce n’est pas notre affaire.

     

    Répondre à ce message

    • #164960
      Le Juin 2012 à 21:29 par fifty miles
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      @kasiar
      On voit que vous sortez rarement de votre trou. Dans les pays scandinaves, vous ne pouvez pas acheter de bien si vous n’êtes pas autochtone. Hormis quelques quartiers interlopes de Stockholm, il y a très peu d’immigrés, les emplois à bas revenus sont aussi occupés par des scandinaves.
      D’autre part, ces pays ONT une histoire différente de la France, mais encore faut-il avoir quelques notions d’histoire quand bien même vos réponses à @La France au Roy trahissent votre unique obsession : la décadence du Maghreb. Hors de là, tout vous est sujet à récrimination et amalgame, un petit coté "communautariste pleurnichard" dont vous feriez bien de rechercher la source.
      Cordialement.

       
  • #164948
    Le 7 juin 2012 à 21:10 par LaFranceAuRoy
    Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

    @kasiar

    Comme je ne vais pas répondre à tout, point par point, à vous et "la sieste", car sinon j’en ai pour 1 heure, je vais donc faire une sélection.

    Vous dites :"Parce que le Maghreb a perdu de sa saveur depuis qu’il s’est occidentalisé. Parce que dans certains supermarchés ils interdisent le voile, là où l’Islam s’est imposé depuis plus de mille ans".

    Donc, quand il s’agit du Maghreb, vous défendez exactement le même point de vue que moi en déplorant sont occidentalisation (et pour les mêmes raisons !) mais en revanche vous me reprochez de le faire concernant la France !

    Je ne prône absolument pas l’occidentalisation des pays musulmans, et quoi qu’il se passe dans ces pays, cela pas n’enlève pas la légitimité de la primauté de la culture française en France.

    C’est donc plutôt au Maghreb que vous devriez affirmer vos aspirations culturelles et religieuses, qu’en France, car là bas ce serait légitime !

    "Quid des autres pays européens comme la Suède, Norvège, Angleterre ... qui eux ont une histoire semblable à celle de la France et pourtant plus ouvert que la France concernant les coutumes étrangères ?"

    Si ces pays sont plus ouvert pourquoi n’allez vous pas y vivre ? Rien ne nous oblige, que je sache, à être "ouverts" à votre culture. Il y a aussi des pays bien moins ouverts aux cultures étrangères que la France . Vous même m’avez dit, dans un de vos précédents commentaires, que l’Espagne et le Portugal étaient, je vous cite, "encore plus racistes que la France" .

    Bref, que les autres pays soient plus ouverts ou moins ouverts que la France, on s’en fiche, chacun fait ce qu’il veut chez lui !

    Concernant l’eau "au moulin de l’empire", comme je vous l’ai déjà dit dans un précédent commentaire, pour l’instant vous me paraissez plus gênant comme allié, qu’utile.

    Et vos théories communautaristes, "à l’américaine", me paraissent aller plus vers la destruction de la France qu’ailleurs.

     

    Répondre à ce message

  • #164983
    Le 7 juin 2012 à 22:05 par LaFranceAuRoy
    Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

    @La sieste,

    D’abord, laissez donc la sainte vierge en dehors de nos débats et ne venez pas m’expliquer que les femmes chrétiennes devraient porter un voile, car moi je ne viens pas vous donner des leçons d’islam !

    Vous m’expliquez que l’islam ça n’est pas les femmes voilées, ni les barbus et que ce sont des idées toutes faites.

    Je n’ai jamais dit que l’islam était ceci ou cela. J’ai dit que je ne trouvais pas admissible que des femmes circulent voilées en France, ou de voir déambuler des barbus en Djellaba , et que j’étais contre l’abattage sans étourdissement,point.

    Vous n’allez pas me dire que ça non plus ça n’existe pas en France ?

    Après, que ce phénomène soit ou ne soit pas une nécessité d’un point de vue de votre religion, je n’en sais rien et ça n’est pas mon problème.

    Si ça n’est pas une nécessité, tant mieux, mais alors occupez vous de convaincre celles qui le portent.

    Bref, vos désaccords religieux inter-musulmans ne m’intéressent pas.

    Mon principe est que les musulmans ne me dérangent pas tant qu’ils s’adaptent à nous et qu’ils ne nous demandent pas de nous adapter à eux.

    C’est simple à comprendre.

    Vous revenez à la charge avec votre discours récurent sur le fait que nous sommes finis, inexistants,etc

    Dans un précédent commentaire j’ai déjà dressé le bilan peu glorieux de votre communauté, je ne vais donc pas recommencer.

    Mais je vais attirer votre attention sur un point :

    Votre communauté ne doit son existence et sa survie qu’à la protection du pouvoir poltitico-médiatique que vous prétendez combattre ( lois en sa faveur, endoctrinement sur la tolérance, l’antiracisme, les discriminations raciales,etc)

    Protection liée au fait que vous êtes pour lui, un bon outil d’affaiblissement de la culture et de la cohésion du peuple Français.

    Mais imaginez que ce pouvoir cesse d’exister, et qu’il n’y ai plus de pouvoir, que pensez vous qu’il se passerait ?

    Quand l’armée ne sera plus que sous son propre contrôle, à votre avis dans quel camp iraient les personnels avec leur armement , le notre (celui des cadavres inexistants, comme vous le définissait ) ou le votre ?

    Les agriculteurs pour le ravitaillement, le notre ou le votre ?

    etc,etc,etc

    Pensez vous réellement que les petits bobos gauchos-pacifistes champions de la "lutte anti-raciste" vous seront d’une aide plus efficace que mes "cadavres", et vos ados à casquettes ne seront guère plus utiles...

    Réfléchissez un peu et vous remballerez peut-être votre arrogance et votre mépris

     

    Répondre à ce message

    • #165046
      Le Juin 2012 à 23:27 par lasieste
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      Votre communauté ne doit son existence et sa survie qu’à la protection du pouvoir poltitico-médiatique que vous prétendez combattre ( lois en sa faveur, endoctrinement sur la tolérance, l’antiracisme, les discriminations raciales,etc)

      Protection liée au fait que vous êtes pour lui, un bon outil d’affaiblissement de la culture et de la cohésion du peuple Français.

      Mais imaginez que ce pouvoir cesse d’exister, et qu’il n’y ai plus de pouvoir, que pensez vous qu’il se passerait ?

      Quand l’armée ne sera plus que sous son propre contrôle, à votre avis dans quel camp iraient les personnels avec leur armement , le notre (celui des cadavres inexistants, comme vous le définissait ) ou le votre ?

      Les agriculteurs pour le ravitaillement, le notre ou le votre ?

      etc,etc,etc

      Pensez vous réellement que les petits bobos gauchos-pacifistes champions de la "lutte anti-raciste" vous seront d’une aide plus efficace que mes "cadavres", et vos ados à casquettes ne seront guère plus utiles...

      Réfléchissez un peu et vous remballerez peut-être votre arrogance et votre mépris




      Là tu me prouves bien, que tu défends des valeurs aux quelles tu n’y portes aucune importance.soit tu chrétien par ta foi ou tu l’es pas ?
      ma communauté doit sa survie au pouvoir politico-médiatique !!!! avec toi on apprends tout.
      quand tu parles de l’armée, au contraire la plupart d’eux connaissent mieux que toi la vérité des choses, car ils sont au front, au contact avec les prétendus terroristes, qui sont des gens simples loin de l’image qu’on essaye de leur faire croire.détrompes toi le soldat d’aujourd’hui n’est pas dupe, pas le cas du citoyen comme toi,conditionné et formaté dans sa bulle de divertissement.
      plus de 80% des agriculteurs touchent le RSA, c’est malheureux mais c’est pour te montrer que tu es pas au point de ce que tu avances.

       
    • #165346
      Le Juin 2012 à 18:31 par fifty miles
      Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

      @la sieste et son pote
      La France au Roy tente vainement, comme tant d’autres avant lui, de vous expliquer sans que vous puissiez le comprendre qu’il vous faudrait sortir de votre mode obsessionnel d’immigrés qui ne savent plus quelle est leur légitimité, ici comme idiots utiles du grand patronat, ou dans leur patrie d’origine forcément vendu au grand capital puisque vous êtes là..
      S’accrocher à un islam de paumés comme vous le faites, ne grandit pas cette religion heureusement mieux représentée par Sheik Imran Hossein, qui n’est jamais dans la vindicte post-coloniale, anti-occidentale, revancharde et finalement totalement inopérante.

       
  • #165383
    Le 8 juin 2012 à 20:42 par LaFranceAuRoy
    Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

    @la sieste

    Vous dites :"Là tu me prouves bien, que tu défends des valeurs aux quelles tu n’y portes aucune importance.soit tu chrétien par ta foi ou tu l’es pas ?"

    Après mon attachement à des valeurs qui selon vous n’existent plus , voilà maintenant que je n’y porterais plus d’importance...

    (C’est un peu lassant à force, votre stratégie de débat)

    Je ne vois pas ce qui, dans mon propos, vous amène à cette observation, et ça ne m’intéresse pas vraiment de le savoir, mais je constate que le votre est loin de se distinguer par la pertinence et le contenu de son argumentation.

    Et puis poursuivant sur votre lancée, vous m’expliquez que je ne connais pas du tout l’armée et que j’ai une idée fausse de ses personnels, idem pour les agriculteurs.

    (et là ça devient franchement ennuyeux)

    Mais si vous le dites, vous avez surement encore raison...

    A moins que je sois peut-être moi même militaire, que j’en ai peut-être dans ma famille et que je sois en plus originaire d’une région où je côtoie des agriculteurs... Qui sait...

    Quoi qu’il en soit, votre argumentaire n’ayant pas été de nature à éveiller en moi un quelconque intérêt, je m’en vais donc débattre avec une porte, laquelle sera surement plus à même que vous à le faire.

     

    Répondre à ce message

  • #167709
    Le 12 juin 2012 à 12:17 par vfwh
    Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

    M. Soral, juste un truc : vous passez votre temps à dire que la vérité doit être première à la propagande ou aux mythes, quels qu’ils soient.

    J’aime bien votre revendication du catholicisme, sa détermination culturelle, sa proximité avec l’islam sur les valeurs fondamentales, votre défense de cet héritage. Ca me va et je trouve ça légitime.

    Par conséquent, je me permets de vous reprendre sur un point dont je commence à avoir ras le bol de vous entendre parler : vous reprenez souvent la propagande contre les deux pièces "Golgotha Picnic" et "Sur le concept du visage de Dieu", en mélangeant en plus les deux (c’est "le concept du visage de Dieu" qui a été accusée de jeter des excréments, pas "Picnic"). Je n’ai pas vu "le visage de Dieu", mais j’ai vu "Picnic". Si vous allez parler de quelque chose, prenez la minute nécessaire pour au moins vous assurer que vos faits sont établis.

    1- Sur le concept du visage de Dieu ne jette pas d’excréments à la figure du Christ, ceci est bien établi. De plus, d’après des textes lus sur cette pièce, bien au contraire de ce que vous colportez, la figure du Christ est un contrepoint permanent sur la scène à la décadence représentée par les personnages humains.

    2- Golgotha Picnic, utilise la figure du Christ comme figure complexe pour soutenir un discours sur la décadence, sur un mode qui, si vous attendiez la fin avant d’appliquer vos catégories ataviques, ne vous serait pas si étranger.

    La théâtre est un truc bizarre, dans sa version contemporaine. Contrairement à l’art plastique contemporain, qui ne propose rien de valable que je reconnaisse, le théâtre contemporain, lui, propose pas mal de choses. Des trucs nuls et bien-pensants, mais aussi des auteurs comme Rodrigo Garcia (auteur de "Golgotha Picnic") qui arrivent à monter des pièces, avec du texte, qui sont réellement puissants, pertinents et subversifs, eschatologiquement ou mystiquement, puisque je sais que ces catégories vous plaisent.

    Il existe un mystère sur le fait que de tels auteurs arrivent à vivre : c’est un mystère, ce n’est pas une preuve de leur pourriture. C’est peut-être le mystère du talent, du fait que tout n’est pas nécessairement déterminé ou compréhensible dans le détail. Ne confondez pas le fait que, mettons, Delanoé ne comprend rien à cette pièce et donc la trouve super, avec la pièce elle-même et son auteur.

    Ceci ne s’oppose pas à vos propos généraux sur la culture, mais ces derniers auraient plus de poids si vos faits étaient avérés.

    Merci.

     

    Répondre à ce message

  • #173309
    Le 21 juin 2012 à 00:55 par jerome (j ai pas de pseudo moi)
    Conférence d’Alain Soral & Albert Ali

    les chretiens n ont rien imposé au celtes ? c est une blague c est ca ? ils ont etés au pire massacrés au mieux absorbés par les francs fraichements convertis (je le concede les francs ne sont pas des moyen orientaux mais des germains mais le resultat est le meme pffff plus de celtes)

     

    Répondre à ce message

Afficher les commentaires précédents