Le 2 avril dernier, un gilet jaune a comparu à l’issue de sa garde à vue devant la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Il était poursuivi pour avoir lancé des bouteilles en verre sur la police.
À l’audience des comparutions immédiates du tribunal de Paris, ce mardi 2 avril, c’est au tour du dossier d’Hercule. « Vous comparaissez pour avoir lancé des bouteilles en verre samedi dernier lors d’un attroupement… Ah ! c’est une affaire gilet jaune ! », réalise le président à la lecture du procès-verbal d’interpellation. Ce sera l’unique dossier estampillé « gilet jaune » de la journée.
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Vient ensuite le détail des faits. Hercule est poursuivi pour avoir jeté les bouteilles en verre en direction des forces de l’ordre. Il portait une paire de lunettes de plongée « trouvée par terre », assure le prévenu. Le président poursuit la lecture.
— Sur Whatsapp, vous en appelez à la révolution. Vous avez enjoint par messages à d’autres manifestants, que vous déclarez avoir rencontrés le même jour, de « revenir affronter les CRS. C’est un ordre ».
Le président veut savoir.
— Vous confirmez ?
— C’est de l’humour de jeune
Le juge coupe court.
— Non, ce n’est pas de l’humour. Les mots ont un sens, Monsieur. Vous associez CRS avec affrontement
— C’est une image d’Alain Soral
Derrière la barre, la stupeur s’est emparée des juges. Aucun ne semble savoir qui c’est. En tout cas, pas le président. Il tente d’interroger du regard ses deux collègues. Silence. « C’est un essayiste d’extrême droite, Monsieur le président », intervient l’avocat de la défense. « Vous êtes en train de vous dévoiler, Monsieur… Nous regarderons qui est cette personne au moment du délibéré », ménage le président.
L’un des deux assesseurs s’arme d’un sourire. Le comique de la situation vient briser un instant la solennité entretenue depuis le début. Emporté, l’avocat se fend d’une observation : « Je vous conseille de bien choisir, les occurrences sont nombreuses sur Internet ». L’auditoire est amusé. Dans la salle, une classe est venue assister à l’audience. La moitié a ri.
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Son avocat commis d’office qualifie les réquisitions de « sévères ». Il essaie de tirer profit de la situation. « Soral a fait sourire », rappelle-t-il. « Mon client a fait 48 heures de garde à vue. C’est déjà une forme de sévérité. Il n’y a eu aucun blessé. Le climat social est tendu. Il a compris la leçon », plaide-t-il. Il demande au tribunal de n’accorder que du sursis.