Attention, ce décryptage s’apparente à un déminage : toutes les parties de cet article sont minées. Le SüssGate est lourd de symboles d’une sensibilité extrême, Le Juif Süss renvoie à un passé douloureux. C’est un sujet toutchi, disent les pros.

Humour insoumis

Il s’agit d’une affiche produite par LFI et montrant Cyril Hanouna, qui pour le parti de Mélenchon symbolise l’extrême droite, celle de Bolloré. Un peu partout dans les villes de France, des militants antifas et autres ont tagué des slogans anti-Bolloré, anti-CNews, anti-Hanouna. En première ligne, c’est la droite dure qui est visée. En deuxième ligne, peut-être, on dit bien peut-être, le lobby israéliste.

On peut dire qu’il y a au moins deux lobbys israélistes : celui de gauche, inspiré par Julien Dray (on met de côté le lobby juif antisioniste, peu médiatisé), donc antiraciste, et celui de droite, inspiré par Goldnadel, donc plutôt raciste (envers les Palestiniens).

Cependant, depuis le 7 Octobre, ces deux faces apparemment opposées ont tendance à se rejoindre pour dénoncer le Hamas, défendre Israël et trouver une explication plausible au génocide des Palestiniens. Un grand écart impossible entre le bien et le mal qui va finir par une déchirure, même en argumentant ou en mentant un maximum.

C’est dans ce contexte qu’une autre ligne de tension s’est ouverte. Après l’affiche « Hanouna » qui hitlérise LFI, le rabbin Delphine Horvilleur s’en est pris à Blanche Gardin, auteur d’un sketch sur Israël et l’antisémitisme. On n’a pas retrouvé la vidéo diffamatoire, mais on a trouvé le même esprit inquisiteur, avec Horvilleur et Erner qui s’en prennent à Guillaume Meurice.

La première humoriste de France a répondu à Horvilleur. On y découvre un tonton « qui a épousé une femme juive », plus un cousin et une cousine juifs. À notre humble avis de spécialistes de la question (au sens de torture), ça ne la sauvera pas de la pendaison à la Eichmann en place publique. À la fin, Blanche avoue que l’antisémitisme l’effraye mais que le génocide ça reste pas bien.

Meurice, Gardin et toute la gauche LFI sont dans le viseur du lobby, qui préfère désormais le RN, et surtout Bardella. Qui va faire un petit voyage dans la maison-mère, c’est-à-dire en Israël fin mars. C’est pas tous les jours qu’on est adoubé par le parrain !

« La lutte contre le terrorisme islamiste est un enjeu de civilisation qui dépasse les frontières de l’Europe. Le RN a vocation à discuter et travailler avec toutes les nations qui combattent le terrorisme », fait valoir l’entourage de Jordan Bardella. Selon l’un de ses proches, le président du RN interviendra sur la montée de l’antisémitisme en France depuis le 7 Octobre, et il rencontrera par ailleurs sur place « des membres de la communauté française et des officiels ».
Quant à Marion Maréchal, elle a reçu une lettre du cabinet du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et du ministère de la Diaspora, Amichai Chikli. (Le Figaro)

Une lettre de cachet ? On signale quand même à Jordan qu’il y a deux possibilités, comme dans Les Affranchis : soit on devient un affranchi, soit on se fait descendre.

« C’est le plus grand honneur qu’ils puissent te faire. Ça veut dire que tu fais partie d’une famille, d’une équipe, ça veut dire que personne peut te baiser la gueule, et ça veut dire aussi que tu peux baiser tout le monde du moment que c’est pas un autre membre... »

Si le passé de Jordan ne présente aucune faute, genre une déclaration à la Gardin ou une vanne à la Meurice, alors il sera un intouchable : il pourra « baiser » qui il veut. C’est le terme employé dans le film de Scorsese.

Pour ne pas subir une « Dieudonné » comme Meurice ou Gardin,
Barré prend bien soin de dire qu’il est antifasciste