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Résumé des César 2021 : Dupontel cite Laborit, Corinne Masiero à poil

Certes, le comédien et réalisateur nominé 12 fois pour la soirée des César 2021 (il repart avec les César du meilleur film et du meilleur réalisateur) pour Adieu les cons ne va pas trop profond dans la critique du Système, mais c’est déjà ça, quand on pense qu’il a un pied dans le monde mainstream, celui du CNC et de la Banque.

 

Plus loin, c’est la fin des financements, quand on connaît les tenants et les aboutissants du cinéma dit français. Pas assez loin, c’est le discours ânonné par les stars gauchistes qui ont un pois chiche dans la tête. Dupontel oscille entre ces deux limites, il est parfois gauchiste, parfois non aligné, mais dans le sens d’Ivan Illitch de la Société sans école.

Pour ceux qui lisent les traductions français-français de Brut, l’entreprise de propagande sur les réseaux sociaux de Renaud Le van Kim, l’ex-producteur du Grand Journal de Canal+, il y a une jolie faute à Laborit, orthographié Laborie.

« On nous met en compétition, encore une fois l’intelligence se fout de la compétition, dixit Laborit et c’est très vrai, quand on est en compétition on est un peu bête »

 

On préférera donc retenir de la soirée des César 2021 ce petit laïus, plutôt que le spectacle nauséabond des gauchistes bien-pensants de la Grande famille du cinéma français, tiens, ça sonne comme un nom de loge. La GFCF s’enfonce chaque année dans la misère artistique et culturelle, et, privés de spectacles pendant un an, on n’a pas entendu les pleurnicheurs et pleurnicheuses habituels qui pétitionnent du matin au soir pour un clandestin armée d’un couteau (pour manger, bien sûr).

Corinne Masiero, dont nous avons décrit l’œuvre ici, s’est déshabillée pour augmenter la surface médiatique de son message pro-culture, pro-intermittents et pro-droits d’auteur.

 

 

Un happening désuet dans un monde consanguin voué à disparaître qui n’aura guère de conséquences, sauf en termes de traumas pour les enfants qui regardaient, malgré la chute désormais régulière de l’audience de la chaîne cryptée.

 

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Non, ceci n’est pas du Gorafi,
c’est du Vanity Fair

 

La maîtresse de cérémonie, armée d’un discours coécrit par la paire Blanche Gardin & Laurent Lafitte et d’un look douteux de cow-girl de l’espace, a cru sauver la version 2021 en égratignant le ministre de la Culture, qui se fout des stars en pleurs (surjoués) comme de sa première culotte XXL.

 

 

Les stars sont trop liées au Système pour vraiment se révolter et basculer du côté des gens. Marina Foïs, liftée pour l’occasion, histoire de paraître plus fraîche, a coché dans son interview donnée à Paris Match toutes les cases essentielles :

C’est cet air de famille, pour paraphraser le couple Bacri-Jaoui, qui tue à petit feu le cinéma français, autrefois si populaire. Et très opportunément, la comédienne en a profité pour révéler un détail troublant de son passé :

Si on peut ajouter du #MeToo à une appartenance communautaire, c’est toujours ça de gagné.
Nous avons donc affaire à la victime parfaite, et cela compte dans le monde d’aujourd’hui, qualifié de « déviant » par Dupontel. Heureusement, cette victimisation forcée commence à énerver les gens, et les gens, ça comprend le public, le grand, celui qui remplit les poches des artistes avec des sous durement gagnés.

Rachel Khan, pourtant noire et juive, tire la sonnette d’alarme dans Le Figaro :

Je suis issue d’un mélange entre une mère juive polonaise et un père sénégalais et gambien d’origine musulmane mais animiste au départ, avant l’islamisation de l’Afrique de l’Ouest. Racée, ce terme délicatement ancien du dictionnaire, est aussi évidemment une réponse espiègle au mot « racisé » donc l’élégance s’est perdu en chemin. C’est donc un contrepied et un contrepoint de vue face à la situation actuelle des victimaires et des identitaires. Racée est à la fois un trait d’humour, qui souligne le fait d’avoir plusieurs « races » en soi, et un jeu de mot par rapport à « racisé ».
Je suis décontenancée par l’usage de ce terme « racisé » que j’entends très souvent depuis 2-3 ans. C’est insupportable, cet essentialisme qui enferme les individus dans une identité-discrimination au nom de la lutte pour l’égalité. C’est complètement contre-productif et délétère de porter la haine qui appartient à l’autre en soi. Quand on fait de son mieux chaque jour pour s’en sortir, ce mot est d’une violence rare, il heurte parce qu’il enferme au lieu de libérer, il ne propose aucune issue. Cette notion est irrecevable au regard des droits fondamentaux parce qu’elle assigne les individus à un statut inférieur, en revendiquant du fait de sa couleur de peau un droit à la victimisation.

C’est quand même d’un autre niveau que le discours larmoyant des Mêmes. Au fait, ceux que ça intéresse pourront trouver le palmarès antiraciste, féministe et LGBTiste des César 2021 sur n’importe quel site mainstream.

 

Cadeau : Les César 2021 par Éric Neuhoff (du Figaro et du Masque et la Plume)

La pire ? Il n’est pas impossible qu’on ait assisté à la soirée la plus calamiteuse depuis la création des César. Le record était pourtant difficile à battre, surtout après le fiasco de l’année dernière. Il aurait fallu marcher sur des œufs. Ça n’était pas le genre de la maison. Il y eut une allusion à George Floyd. C’était inattendu. On entendit les mots bite, couilles, caca, merde, putain. C’était rafraîchissant.

Deux intermittents venaient de l’Odéon occupé pour lire leur texte qu’ils ânonnaient. Quelqu’un, venu pour décerner le meilleur documentaire, parla de la loi de sécurité globale. Une dame se mit toute nue : elle portait des tampons hygiéniques en guise de boucle d’oreille. Il s’agissait par là de protester contre le régime de l’assurance-chômage. On demanda à Nathalie Baye si elle était « une mère de… ». Le professeur Jeanne Balibar délivra son message politique en Chanel. Elle calcula que les rôles pour les femmes de plus de quarante ans étaient trop rares. Ces gens ont le don de tirer la couverture à eux.

Ils étaient là pour récompenser les autres et ne pouvaient s’empêcher de ramener la conversation sur leur cas personnel. Marina Foïs en robe à paillettes rappela qu’elle avait eu seize nominations et zéro récompense. Comment ce petit monde se débrouille-t-il pour se rendre aussi antipathique ? »

Pour aller plus loin que Dupontel...

Les César 2020, sur E&R

 






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