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le préambule de Comprendre l’Époque, le nouveau livre d’Alain Soral !
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PRÉAMBULE
Dix ans depuis Comprendre l’Empire
Dix ans que je me creuse la tête, malgré les menaces, les persécutions et les risques pour écrire une suite à Comprendre l’Empire, une suite qui ne soit pas une redite.
Dix ans que j’accumule les faits, les idées et que je cherche un plan.
La tentation de l’abécédaire
J’aurais pu me contenter de rejouer l’abécédaire, l’abécédaire c’est amusant et léger. Accumuler des textes sur tous les sujets qui me viennent et par le classement alphabétique des titres, jouer les voisinages étonnants, le hasard objectif. J’avoue que c’était tentant, et vendeur, je l’ai déjà vérifié par deux fois...
Mais sur le plan de la pensée, c’eût été tricher un peu, masquer un renoncement, une paresse, un échec... Il me fallait un plan, un cheminement cohérent, que les idées s’enchaînent, pas juste qu’elles se côtoient. Penser c’est toujours classer, ordonner, mettre l’avant avant l’après, le principal avant le secondaire.
Mais cette fois par où commencer ? Et pour aller où ?
Le pouvoir de l’égalité
Dans Comprendre l’Empire, je partais de la Révolution française, de la succession Ancien Régime-République, de l’opposition Religion et Raison, y démontrant notamment tout ce que ce régime théocratique avait de raisonnable sur le plan pratique et tout ce que cette raison politique avait de fanatique et de déraisonnable dans les actes et les faits. J’y montrais aussi comment s’y déployait une logique, une logique politique de pouvoir et de domination...
Mais de domination au nom de quoi ?
C’est tellement évident, tellement devant nous et en nous, qu’on finit par ne plus le voir.
Cette nouvelle domination des uns sur les autres, de la démocratie républicaine sur la monarchie théocratique, puis même de la république démocratique sur la démocratie républicaine s’est faite au nom d’un nom magique, d’une idée parfaitement séductrice : l’égalité !
L’épopée moderniste, la grande idée, le concept au cœur de la dynamique du cycle c’est ça : le pouvoir au nom de l’égalité.
Et une égalité de plus en plus totale, soit, en bonne logique, de plus en plus formelle et abstraite, ce qui se traduit le plus souvent dans la pratique en absurdité, voire en son contraire !
Énorme paradoxe !
Le voilà le coup de génie qui embrasse toute l’époque, la suprême arnaque comme sortie de la tête même du diable : l’inégalité au nom de l’égalité !
L’égalité et les mathématiques
Mais d’où vient cette idée ?
Où a d’abord germé ce principe qui a conquis le monde ? Un monde occidental par ailleurs progressivement dominé par la technique. Elle est là la médiation, l’origine, la cause et ce que nous devons patiemment démontrer : le lien entre la montée de l’égalité politique et celle du pouvoir sur le monde des mathématiques...
Les mathématiques et l’amour
Pourtant, en poussant la réflexion plus loin, il existe aussi dans l’histoire un autre chemin d’égalité parallèlement à ce chemin froid, de moins en moins humain et technocratique, le chemin fait de chaleur et d’émotion : l’offre d’amour du Christ.
Deux chemins d’égalité en concurrence et en lutte, soit le combat suprême au sein d’une même modernité : celui du dieu mathématique, maçonnique et kabbaliste et celui de la fraternité réelle du Dieu d’amour. Dit autrement encore : le règne menteur de l’égalité formelle, face au règne moral de la fraternité réelle ; le pouvoir des nombres ou l’amour !
Les deux voies complémentaires de l’intelligence et de la politique
Deux chemins qui renvoient profondément aux deux voix qui se répondent dans nos cerveaux pour produire l’intelligence humaine : la cognitive et l’empathique, la calculatrice et l’émotionnelle.
D’où aussi les deux usages de l’intelligence morale et politique : l’intelligence pour dominer et jouir de l’autre dans la laideur du monde, soit la raison au service du système libéral-technocratique, faussement démocratique, et la raison au service du partage afin de jouir avec l’autre de la beauté du monde. Car il ne peut y avoir de beauté dans le mépris et l’écrasement de l’autre, puisqu’aussi bien la plus grande expression de l’amour, très au-dessus de l’amour du corps et même de l’amour de l’autre unique, c’est cet amour de tous par l’intelligence partagée...
Comprendre, expliquer...
Pour finir maintenant que le plan est posé, le chemin tracé, la méthode et le style. Comme dans Comprendre l’Empire : comprendre, expliquer...
Comprendre les faits et leurs articulations en idées, mais les expliquer de la façon la plus claire possible, sans jargonnage, par des paragraphes courts, aux titres explicites, qui se succèdent et se déploient logiquement.
Un livre qui vient donc compléter et approfondir Comprendre l’Empire, et qui est aussi une récapitulation d’un cheminement intellectuel, toujours guidé par le souci de la morale et de la cohérence.
Soit, en quelque sorte, mon autobiographie du concept.
Bonne lecture...
de l’hiver 2019 à l’hiver 2020
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