Qui veut la peau de Roger Macron Rabbit ?
Pour ceux qui reviennent de vacances, le président Macron et sa suite sont dans un dans sale pétrin. Le Monde a sonné l’hallali (et non l’Attali, quoique...) en balançant les images d’un nervis de Macron qui tabasse un manifestant. Jusque-là, rien de bien grave, sauf pour le tabassé.
Mais l’affaire va plus loin : le tabasseur en question n’a pas de fonction très claire à l’Élysée et pourtant, il bénéficie d’un tas de passe-droits. Personne n’ose le contrarier, que ce soit du côté des grands flics ou des politiques. Quel est donc le rôle exact de cet individu, qui se fait appeler Alexandre Benalla ?
C’est ce que toute la presse et toute l’opposition cherchent à savoir. L’ensemble fait un peu feuilleton de l’été mais le plus étonnant, c’est qu’il existe une chaîne de contacts entre Benalla, Makao (l’ex-garde du corps de Macron) et Bendaoud, le logeur de Daech. Quelque chose nous dit qu’on navigue dans les eaux marécageuses de la barbouzerie.
Le dealer de coke Jawad est l'ami de Makao.
Makao a été embauché par #Benalla, très proche #macron.
Jawad a-t-il des liens directs avec l'Elysée ?#AlexandreBenalla#AffaireBenalla pic.twitter.com/mpcY6luXAf
— Anna la Patriote (@dictaturegaucho) 21 juillet 2018
Rien n’est clair, le politique s’embourbe dans des explications vaseuses, vraies et fausses pistes se croisent et s’entrecroisent, on parle pouvoir visible et pouvoir profond, et même Karim Achoui surgit dans le sujet, cité par Le Figaro :
« Alexandre Benalla, le collaborateur d’Emmanuel Macron qui a été filmé frappant deux personnes lors des manifestations du 1er mai, s’est vu refuser le port d’armes en 2013 par le ministère de l’Intérieur, révèle M6 ce vendredi.
La demande de port d’armes avait été formulée par l’avocat Karim Achoui, qui avait reçu des menaces de mort après avoir fondé en 2013 la ligue de défense judiciaire des musulmans. Mais cette demande a été refusée, d’après le site d’information. Alexandre Benalla, alors garde du corps de l’avocat, reviendra à la charge plusieurs fois, en vain, selon un ancien de Beauvau, cité par M6.
Ce permis de port d’armes n’aurait été obtenu que plus tard, "grâce à une intervention de l’Élysée". »
Comme l’écrit Julien Rochedy dans un tweet, l’Élysée a toujours utilisé des nervis pour faire le boulot que les policiers ne pouvaient pas faire officiellement, et jusqu’à plonger quelques racines dans la grande truanderie. C’est ainsi, dans les années 60 en France, que le grand banditisme corse a voisiné avec les grands flics, corses aussi, le tout au service du Général. Cependant, la presse est aujourd’hui un peu moins muselée qu’à l’époque, du coup, tout sort. Enfin, un peu en vrac. C’est à qui aura le scoop sur Benalla et donc sur Macron.
Et le Benalla, on le retrouve partout, même dans une manif avec de la LDJ !
« "J’ai vu sur les images un homme qui l’accompagne, que j’avais personnellement repéré, lors d’une manifestation en hommage à Mireille Knoll, on avait été agressé par la LDJ et cet homme, était-il policier je ne sais pas, était à nos côtés, il était assez agressif. Il est là, donc monsieur Benalla n’est pas seul", a ainsi posé Alexis Corbière. » (Source : BFM TV)
Autre scoop, la vidéo du tabassage originel est désormais consultable sous tous les angles.
Dans cette nouvelle vidéo révélée par @libe on voit nettement (au début) que les deux prétendues « victimes » lancent des bouteilles sur les CRS. Pas vraiment de paisibles promeneurs. Mais #Benalla n’avait évidemment pas à intervenir ensuite. pic.twitter.com/eGNvOSPz06
— Jérôme Godefroy ® (@jeromegodefroy) 22 juillet 2018
Les chroniqueurs bien serviles du Système se mettent à leur tour à faire du journalisme offensif, presque de l’investigation ! Ça alors, c’est un vrai miracle. Au fait, qu’ont-ils donc soudain contre ce président qu’ils ont admiré, vendu et survendu au peuple ?
"Cejeune homme #LahcèneBenahlia, alias #AlexandreBenalla, se permettait de dire : “J'emmerde le Préfet” et rabrouait des commandants de police ou de gendarmerie, sur plusieurs événements" ! pic.twitter.com/55i6wjNmbh
— Bαttine (@Girolata20) 22 juillet 2018
On sent bien que le pauvre Collomb, surnommé Son Altesse sénilissime, va prendre cher. Il est convoqué ce matin pour se faire tirer les oreilles, voire pire.
Alors évidemment, au milieu de cette affaire dite d’État, de petits plaisantins en profitent pour rigoler aux dépens d’un président courageux sous la mitraille, un président qui vient mine de rien de sceller une petite alliance en Syrie avec les Russes, et donc avec Assad, mais ce léger revirement géopolitique ne peut pas être à l’origine de ses ennuis. Peut-être faut-il remonter encore plus haut pour connaître les raisons de cet acharnement médiatique de la part d’une presse qui ne nous a pas habitués au courage et à la déontologie.
« ..sur cette photo on voit bien que les deux pédalent .. ! »
pic.twitter.com/SPfAkpAPnh— Eva Иванова - ✡️ (@spetsnagirl) 22 juillet 2018
Dans le genre délirant (et faux), on a trouvé mieux :
Le Général Pierre de Villiers a expliqué aujourd’hui à BFMTV qu’il avait dû donner les codes nucléaires à Alexandre Benalla lors de sa première rencontre avec le proche du président.
Une information qui relance toutes les théories sur les raisons de la protection du personnage pic.twitter.com/yGDHJbfmE6
— Mina Rigalon (@MRigalon) 22 juillet 2018
Qu’on arrête tout ce foutoir, et que la justice française pourrie fasse son travail, que diable !
L’ancien « monsieur sécurité » d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, a été identifié par Le Monde en train de commettre des violences contre des manifestants, le 1er mai 2018. Depuis, l’opposition dénonce un « scandale d’État », accentué par le silence du président de la République.
À chaque jour son rebondissement. Les cinq suspects de l’affaire Alexandre Benalla – l’ancien chargé de mission à l’Élysée, un employé de La République en marche et trois hauts gradés de la police – ont été mis en examen, dimanche 22 juillet. L’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, mis en cause pour avoir frappé deux manifestants le 1er-Mai, avait dans un premier temps été simplement suspendu quinze jours, avant d’être finalement licencié une fois l’affaire ébruitée dans la presse. Si vous n’avez pas suivi toutes les révélations, voici notre récapitulatif.
Qui est Alexandre Benalla ?
L’homme de 26 ans était « chargé de mission » à l’Élysée, adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron, qu’il accompagnait aussi bien sur ses déplacements publics que lors d’escapades privées.
Sa carrière a débuté par un passage au service d’ordre du PS, où il a été garde du corps de Martine Aubry durant la campagne pour la primaire de la gauche de 2012. D’après les témoignages de ses collègues, le jeune homme ne fait alors pas particulièrement parler de lui. À l’issue du scrutin interne, il devient membre du service d’ordre de François Hollande, pour assurer sa protection lors de la campagne. La même année, il a ensuite brièvement officié comme chauffeur d’Arnaud Montebourg à Bercy, mais l’ancien ministre assure au Monde qu’il s’est séparé de lui « au bout d’une semaine » : « Il avait provoqué un accident de voiture en ma présence et voulait prendre la fuite. »
- Martine Aubry en campagne pour la primaire socialiste, accompagnée d’Alexandre Benalla (à sa gauche, à droite sur la photo), le 9 octobre 2011 à Pari
Entre 2012 et 2015, il intègre le groupe Velours, une société de sécurité et de management des risques fondée par d’anciens policiers. Réserviste à la gendarmerie, il poursuit en parallèle des études de droit et obtient un master 2, avant d’arriver auprès d’Emmanuel Macron fin 2016, au moment du lancement de sa campagne présidentielle. « Il travaillait surtout sur la sécurisation des meetings et il était assez pro, je n’ai jamais été témoin d’un souci particulier » confie un membre de la campagne à franceinfo.
Comme le montrent plusieurs clichés réunis par franceinfo, l’homme s’est révélé rapidement omniprésent aux côtés du candidat. On le voit ici maintenir la foule à distance lorsqu’Emmanuel Macron s’était rendu à l’usine Whirlpool d’Amiens (Somme), lors de l’entre-deux-tours. Il l’a ensuite suivi à l’Élysée.
- Le 26 avril 2017, à l’usine Whirlpool d’Amiens (Somme) menacée de fermeture, Emmanuel Macron est accueilli par des huées et des chants au son de "Marine, présidente !". A ses côtés, Alexandre Benalla est là pour assurer sa sécurité.
Quel est le point de départ de l’affaire ?
Mercredi 18 juillet, Le Monde publie un article accompagné d’une vidéo montrant le collaborateur d’Emmanuel Macron en train de frapper un jeune homme à terre, en marge des cortèges du 1er-Mai. Entouré de plusieurs CRS, il le traîne au sol et le frappe à plusieurs reprises. La scène, filmée par un militant de La France Insoumise, se déroule sur la touristique place de la Contrescarpe, dans le 5e arrondissement de Paris. On entend un témoin crier : « Regardez bien sa tête ! Il l’a tabassé par terre ! » en désignant Alexandre Benalla.
D’autres images, mises en avant sur Twitter le lendemain, jeudi 19 juillet, montrent le début de la scène. On voit Alexandre Benalla faire reculer une jeune femme contre un mur avant de la forcer à s’asseoir, quelques secondes avant de s’en prendre au manifestant.
1er mai, à la place de la Contrescarpe. Dommage qu'on ne parle pas aussi de cette jeune femme qui s'est fait violenter, elle aussi, par Alexandre Benalla avant que ce dernier s'en prenne à son ami. #AffaireBenalla #MyFirstTweet pic.twitter.com/IZpon8MnkD
— Sonia B-C (@scarletpolyglot) 19 juillet 2018
Que faisait-il aux manifestations du 1er mai ?
Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, a expliqué au Monde avoir reçu « deux jours » avant les rassemblements du 1er-Mai, une demande d’Alexandre Benalla pour obtenir l’autorisation « de participer à une intervention auprès de la préfecture de police pour voir comment se gérait une grande manifestation ». Celle-ci lui a été accordée, à condition que le chargé de mission n’y assiste qu’en tant que simple observateur.
Contactée par franceinfo, la préfecture de police confirme accueillir occasionnellement
« des personnes extérieures à [ses] services lors d’opérations de maintien de l’ordre, pour de courtes durées ». En général « des journalistes, des chercheurs, ou des magistrats en formation ». « Il est, en revanche, assez rare que ce soit un membre de ministère ou de l’Élysée, même si ce n’est pas une hérésie », commente cependant Patrice Ribeiro, du syndicat de police Synergie-officiers, dans Le Monde.
Avait-il le droit d’intervenir ainsi ?
Alexandre Benalla est visiblement allé largement au-delà du rôle qui lui était dévolu. « Il est clair qu’il a outrepassé ses fonctions d’observateur », a déclaré le Premier ministre Édouard Philippe, jeudi 19 juillet au Sénat. Interrogé par franceinfo, le secrétaire général de l’Unsa-police, Philippe Capon, confirme que ces fameux observateurs n’ont, en aucune manière, l’autorisation de participer directement aux opérations de maintien de l’ordre. « Il frappe violemment et utilise des moyens d’interventions qui sont normalement complètement à proscrire dans ce type de situation », pointe-t-il.
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Etait-ce la première fois qu’Alexandre Benalla faisait parler de lui ?
Ce proche d’Emmanuel Macron s’était déjà fait remarquer pour des méthodes parfois brutales comme le montre cette vidéo.
Le 16 novembre 2016 à Bobigny (Seine-Saint-Denis), Alexandre Benalla avait ainsi expulsé manu militari un militant venu poser une question au candidat Macron, le jour de l’annonce de sa candidature. « Lorsqu’ils m’ont attrapé, j’ai crié car je ne comprenais pas pourquoi je n’étais pas autorisé à entrer dans la salle. Ils m’ont ensuite emmené dans un couloir et c’est là qu’ils m’ont frappé » avait confié le jeune homme à Buzzfeed News qui avait révélé la scène.
Le 4 mars 2017, lors d’un meeting d’Emmanuel Macron à Caen (Calvados) Alexandre Benalla s’en était pris cette fois à un journaliste de la chaîne Public Sénat, qu’il avait ceinturé et poussé sur 50 mètres, tout en lui arrachant son accréditation presse. « Un précédent qui aurait dû alerter », affirme la chaîne.
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L’affaire a vivement fait réagir au sein de l’opposition, qui dénonce notamment la réaction de l’Élysée, jugée trop légère : Alexandre Benalla avait en effet simplement écopé de 15 jours de suspension après les faits. Sous pression, l’Élysée a finalement annoncé vendredi son licenciement. Au total, cinq personnes ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire dans cet affaire : l’ancien chargé de mission ; Vincent Crase, un gendarme réserviste employé de LREM, également présent le 1er-Mai ; et trois autres fonctionnaires de police, soupçonnés d’avoir transmis des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla.
Emmanuel Macron a pour l’instant refusé de s’exprimer sur le sujet. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, sera auditionné lundi matin par la commission des Lois de l’Assemblée nationale. Le gouvernement a suspendu l’examen au Palais-Bourbon du projet de révision constitutionnelle, bloqué de fait depuis la révélation de l’affaire.
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Il n’y a pas de démocratie sans confiance. Au plus haut sommet de l’Etat, le mensonge permanent a été érigé en système.
Les Français ont cru élire M. Propre, ils se retrouvent avec M.Magouille. #AffaireBenallaMacron #DirectAN pic.twitter.com/xMZAbtfuFI— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 21 juillet 2018