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Liban : l’armée israélienne tire sur les casques bleus

Être au ban des nations, c’est aussi tirer sur la force internationale d’interposition. On savait que les snipeurs israéliens abattaient femmes et enfants à Gaza, sans oublier les journalistes, c’est-à-dire les témoins gênants ; désormais ils ciblent les soldats de la FINUL au Liban.

« Je rappelle que l’état-major israélien en lançant cette offensive avait parlé, je le cite, d’opérations ciblées, limitées, mais il y a une multiplication d’opérations ciblées limitées un peu partout sur plusieurs axes et avec la création d’un blocus maritime qui va faire extrêmement à l’économie locale... »

 

Ces attaques contre la force de paix ont été abordées dans le point presse du 10 octobre de France diplomatie. L’ambassadeur de France au Liban répond aux questions des journalistes.

Question - À l’heure où la diplomatie française s’active dans tous les sens, comme vous l’avez bien dit, le nombre de victimes parmi les civils à Gaza et au Liban augmente. On a l’impression qu’ils sont ciblés par l’armée israélienne partout où ils se trouvent – chez eux, dans les écoles, dans des hôpitaux. Quelle est la réaction de la France sur ce point précis des civils ciblés par l’armée israélienne ? Il n’y a pas que les civils. Même les forces de la FINUL au sud du Liban ont été visées trois fois en l’espace de 24h, d’après un porte-parole de la FINUL.

Réponse - Un an après le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, le bilan des victimes gazaouies est considérable, de nombreux civils, dont de très nombreux enfants. Ce nombre est intolérable et ne peut être justifié. La France, dans ce cadre, s’associe à la douleur et au deuil du peuple palestinien, en présentant ses condoléances aux proches et aux familles. Et surtout, la France rappelle avec insistance l’impératif du respect du droit international humanitaire qui s’impose à tous, y compris à Israël. La France a toujours condamné fermement les frappes israéliennes à Gaza, qui ont visé les populations civiles, mais qui ont aussi visé des infrastructures essentielles comme les écoles, les hôpitaux, les orphelinats, les camps de réfugiés ou encore les zones humanitaires. Le recours à la force ne fait que repousser le règlement diplomatique de ce conflit, règlement diplomatique qui est pourtant nécessaire pour assurer la paix et la sécurité de tous dans la région. Et comme j’ai eu l’occasion de le répéter plusieurs fois, la solution diplomatique doit être fondée sur un cessez-le-feu immédiat et permanent, qui doit conduire à la mise en œuvre de la solution à deux États.

S’agissant de la FINUL, le président de la République, il y a quelques jours, a demandé à Israël de mettre fin au plus vite à ses opérations militaires, a souhaité notamment que la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban soient rétablies - encore une fois, dans le respect de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Il a aussi réaffirmé l’engagement de la France aux côtés de la FINUL, qui est un élément absolument essentiel du dispositif au Sud-Liban.

Il ressort de cette conférence de presse que la France ne fait que condamner verbalement les exactions des Israéliens, un grand écart impossible incarné par Macron, le président élastique. Qui promet la paix et le respect des lois internationales d’un côté, et qui soutient Israël de l’autre, voir le discours de Barnier lors du spectacle organisé par le CRIF à Paris pour le premier anniversaire du 7 Octobre.

Charles Michel, qui est pourtant un européiste israéliste de la plus belle espèce (c’est le président du Conseil européen depuis 2019), a condamné l’attaque moins mollement que Macron :

« Une attaque contre une mission de maintien de la paix des Nations unies est irresponsable, inacceptable, et c’est pourquoi nous appelons Israël et toutes les parties à respecter pleinement le droit humanitaire international. »

Au-delà de l’indignation et de la condamnation automatiques qui ne mangent pas de pain, attaquer et tuer les casques bleus est un acte hautement symbolique : cela signifie déclarer la guerre au monde entier. Pendant ces échanges d’amabilités diplomatiques, Israël applique au Liban Sud sa politique de destruction systématique utilisée à Gaza. Sous prétexte de viser des combattants du Hezbollah et du Jihad islamique, Tel-Aviv poursuit son épuration ethnique. C’est même assumé par Netanyahou, qui s’adresse ici, avec un cynisme confondant, aux Libanais.

« Vous avez l’opportunité de sauver le Liban avant qu’il ne tombe dans l’abîme d’une longue guerre qui mènera à la destruction et à la souffrance comme à Gaza... Chacun d’entre vous peut faire un pas pour son avenir, même un petit pas. »

 

France 24 diffuse les images de Netanyahou qui annonce tranquillement :

« Nous avons réduit les capacités du Hezbollah, nous avons éliminé des milliers de terroristes, y compris Nasrallah lui-même, son remplaçant et le remplaçant de son remplaçant... »

La nouvelle guerre du Grand Israël

 






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