Egalité et Réconciliation
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Gauche sociale et droite sociétale…

UDT du Parti Populiste - 21, 22 et 23 septembre 2007

Depuis l’élection de Sarkozy la preuve semble être faite qu’il n’y a plus ni gauche ni droite.
Même si l’ouverture à gauche de Sarkozy est en réalité l’union sacrée des libéraux-atlantistes, Il est clair qu’il n’y a plus guère de différence - sur le plan de l’économie comme des questions de société - entre la gauche bobo du PS et la droite libérale pseudo sécuritaire d’un Sarkozy.

Si pour les gauchistes, Sarkozy est un homme de droite (parce que soi-disant sécuritaire, ce qui est lui faire une publicité qu’il ne mérite pas !), pour ceux de la droite nationale, c’est un homme de gauche : droit de l’hommiste et sans-papiériste, au mieux une sorte de Tony Blair français…

En fait, on peut aussi bien dire aujourd’hui que les politiques du Système sont tous de gauche :

- tous pour le droit du sol, le mariage gay…
Ou qu’ils sont tous de droite :

- tous ralliés à la domination politique de l’économie de Marché…

Mais cette confusion de la gauche et de la droite vient aussi de la confusion de leur définition.
Confusion de leur définition, de gauche, de droite… qui nous amène à rappeler qu’il y a deux façons de définir la gauche et la droite.

Il y a d’abord, historiquement, la définition de droite qui nous vient de l’Ancien régime.
Définition qui voit dans la droite les valeurs positives d’honneur, de morale, de respect des anciens et de la hiérarchie….
La gauche étant alors la destruction de ses valeurs par le libéralisme montant, libéralisme montant qui débouchera sur la Révolution française…
Le libéralisme, ses valeurs de calcul amoral et sa destruction de l’ordre ancien, devant donc être considéré comme le mal et la gauche… Ce que certains hommes qui se croient de la droite traditionnelle ont tendance à oublier…

Il y a ensuite la définition de gauche qui nous vient du marxisme et de la Révolution d’octobre, pour qui ce qui définit la gauche et la droite, c’est le rapport Capital / Travail…
Est de gauche ce qui favorise le Travail. Est de droite ce qui favorise le Capital.
Selon cette définition bien comprise, un patron de PME aujourd’hui est donc de gauche, puisque du côté du travail productif.
Un actionnaire du Medef est au contraire de droite, puisque du côté de la rente, de l’exploitation et du parasitisme, tout comme le fils de famille oisif, fut-il gauchiste et rmiste professionnel…

On remarquera au passage que les valeurs de la Révolution française - formellement de gauche, puisque fondées sur un égalitarisme abstrait et déclaratif, mais pratiquement de droite, puisque triomphe du libéralisme montant - ne permettent pas de trancher nettement entre les deux camps : de gauche comme le peuple, ou de droite comme la bourgeoisie ?
Ce qui facilite encore la confusion française…

De cette première clarification des gauches et des droites, on peut déjà conclure qu’un « parti populiste » qui défend à la fois les valeurs morales et le monde du travail est de droite, selon la première définition, et de gauche selon la deuxième…
Se qui ne veut pas dire qu’il n’existe plus ni gauche ni droite et encore moins que tout ce vaut.
Mais qu’il existe une droite morale qui est, si on y réfléchit bien,
la condition de la gauche économique.
Et, à l’inverse, une gauche amorale qui s’est révélée être la condition idéologique de la droite économique dans sa version la plus récente.
Remarque qui nous amène à mai 68, à la société de consommation et au fameux libéralisme libertaire…

Un libéralisme libertaire qui n’est rien d’autre que la gauche sociétale au service de la droite sociale, afin de détruire à la fois la gauche sociale et la droite sociétale :

- la gauche sociale incarnée à l’époque par le PCF,

- en même temps que la droite sociétale, incarnée à la même époque par de Gaulle et son monde des valeurs de culture maurrassienne…

Pour mieux vous faire comprendre ce fameux libéralisme libertaire - clé de compréhension de tout ce qui se passe en France et en politique depuis 40 ans : soit cette histoire de la fausse gauche et de la vraie droite souvent fort mal comprise par la droite nationale… je vais vous citer in extenso un excellent texte écrit par moi-même et paru dans mon excellent ouvrage « Jusqu’ou va-t-on descendre ? »
Texte explicatif qui va aussi éclairer l’étonnante réussite du soit disant révolutionnaire Daniel Cohn-Bendit…


Daniel Cohn-Bendit, icône libéral libertaire

Icône indéboulonnable du gauchiste épanoui, Daniel Cohn-Bendit se définit lui-même comme libéral-libertaire.
Mais que veut dire libéral-libertaire ?
Pour le gentil lecteur de Libération, c’est un homme libéral à tendance libertaire, soit un humaniste un peu anarchisant, bref un mec cool.
Au risque de ne pas passer moi-même pour un mec fun, j’ajouterais que libéral-libertaire désigne aussi, et surtout, un positionnement politique et social.

Le libéral-libertaire admet qu’il est libéral sur le plan de la production : pour le libéralisme économique, comme tout bourgeois classique (ni socialiste, ni fasciste, deux formes d’économies dirigées) ; mais aussi libertaire sur le plan de la morale, ce en quoi il s’éloigne du bourgeois classique, dont l’éthique protestante de l’entreprise et de l’épargne était un frein à l’oisiveté et à la consommation.
Le libéral-libertaire est donc littéralement un bourgeois qui se fout de la morale bourgeoise.

Mais libéral-libertaire ne désigne pas qu’une sensibilité politique, c’est aussi, sur le plan collectif, un modèle de société particulièrement brutale.
Une société à la fois :

- cool avec le consommateur (l’interdit moral ne venant pas entraver ses désirs de consommer tout ce que lui propose la société de consommation) ;

- mais hard avec le producteur (dont l’emploi est précarisé, le salaire rogné par le néo-libéralisme mondialisé).
Or, mécanisme facile à comprendre :

- plus l’individu est déchargé du poids de la production parce qu’il en est le bénéficiaire : rentier, animateur sponsorisé de la société du désir, plus il peut à la fois trouver du charme à la société libérale et se laisser aller à sa mentalité libertaire.
A l’inverse,

- plus l’individu est soumis à la dure réalité de la production, plus
son désir libertaire de jouir sans entrave (branchitude, jet-set, drogue, sexe…) est empêché par sa condition - ô combien répandue - de petit salarié précaire au pouvoir d’achat limité (métro-boulot-dodo).
L’attitude libéral-libertaire est donc, en réalité, la situation objective de celui qui n’a pas, ou peu, à produire pour consommer, qui peut donc trouver tout son charme au libéralisme dont il est le bénéficiaire, et qui ne veut pas voir la morale de la production mettre un frein à sa liberté d’abuser de cette position privilégiée.

D’où cette aisance, ce sourire permanent affiché par Daniel Cohn-Bendit - cette même béatitude de rentier qu’on retrouve sur le visage de Jean d’Ormesson, mais qui n’est ni nouvelle, ni de gauche.

Peut-être les naïfs lecteurs de Libération, sortis un moment de leur torpeur par cette aride analyse, comprendront mieux pourquoi ce rentier de la subversion, ce libertaire au service du libéralisme, n’a en réalité jamais dérangé personne (si ce n’est les enseignants qu’il a discrédités et les salariés sur le dos desquels il prospère sans jamais travailler). Pourquoi, en fait, il plait tant au pouvoir, et pourquoi il lui sera toujours tout pardonné : chienlit rouge, confusionnisme vert et pédophilie…


A la lumière de cette analyse,
Quel point commun y a t-il entre la droite nationale des valeurs et la droite libérale du profit ?
Je dirais aucun, sinon la prétention à la domination par deux groupes sociaux, en réalité inconciliables :

- L’un se fondant sur un ordre moral et la hiérarchie naturelle du monde ancien…

- l’autre sur l’amoralisme intégral et moderne de la loi du profit, porte ouverte à tous les arrivismes, toutes les décadences et toutes les mobilités sociales…
Union de deux groupes à prétention dominatrice où le premier,
qui n’en a pas les moyens, se met au service du second qui ne partage aucune de ses valeurs…
Les libéraux se servant des conservateurs, qu’ils ont historiquement vaincus et chassés du pouvoir, comme autant d’idiots utiles pour garder le pouvoir contre le peuple.
Dans la pratique ?
C’est le bourgeois frontiste de la région PACA qui a voté Sarkozy comme il votait hier Le Pen, pour, pensait-il, mettre un terme à la chienlit, et qui se retrouve au final avec Cécilia, Kouchner et Rachida Dati !
En fait d’union des droites : l’éternelle manipulation de la très respectable droite des valeurs par le monde de l’argent, issue, je vous le rappelle, de la gauche historique…
Une union que l’on peut aussi qualifier plus brutalement d’union du mac et du cocu !

Ces quelques points d’ombre éclaircis, à vous de voir si vous voulez encore être de cette droite-là ou pas !
Je vous remercie de m’avoir écouté et j’attends vos questions.

Alain Soral
UDT du Parti Populiste des 21, 22 et 23 septembre 2007
 
 

Livres de Alain Soral (117)