Nicolas Sarkozy s’est rendu à Abou Dhabi pour y donner une conférence rémunérée lundi, au lendemain de la législative partielle du Doubs qui a vu l’UMP se déchirer sur sa position dans le duel PS-FN, affirme l’hebdomadaire Marianne dans un article mis en ligne jeudi.
Alors que lundi matin, "l’UMP se réveille traumatisée par son élimination dans le Doubs", son président "s’envole vers des cieux plus cléments" et "se rend à Abou Dhabi pour une conférence très privée... et surtout très rémunérée", écrit Marianne, sans préciser le montant de cette rémunération.
Montant pas précisé
L’ex-président de la République, indique l’hebdomadaire, "répondait à l’invitation du Cheikh Mansour et du fonds souverain IPIC". Aux Émirats arabes unis, il a "consacré son temps à une quinzaine de personnes triées sur le volet" et le matin, "il a aussi été reçu par le prince héritier qui l’a invité au Majlis, le Parlement de l’Émirat".
Interrogé mercredi en fin de soirée par l’AFP, l’entourage de Nicolas Sarkozy n’a pas réagi dans l’immédiat. Un proche du président de l’UMP a toutefois confirmé l’information auprès de Marianne : le bureau politique du parti "était convoqué le mardi, on a respecté le jour de la convocation. (Nicolas Sarkozy) était joignable toute la journée (de lundi), cela n’aurait rien changé aux discussions le lendemain".
Cacophonie à l’UMP
Après l’élimination dimanche du candidat UMP au premier tour de la législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs, la cacophonie s’est installée lundi à l’UMP, la numéro deux du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, appelant à faire barrage au Front national en votant socialiste, alors que le numéro trois, Laurent Wauquiez, plaidait à l’inverse pour le "ni-ni" (ni PS, ni FN) et exprimait sa préférence personnelle pour le vote blanc.
Au final, après une nouvelle journée de fortes tensions mardi, le Bureau politique de l’UMP a opté de justesse pour le "ni-ni", contre l’avis de Nicolas Sarkozy, jusque-là ardent défenseur de ce "ni-ni" mais désormais partisan d’une inflexion en appelant clairement à faire barrage au FN.
Les conférences rémunérées de Nicolas Sarkozy à l’étranger sont parfois critiquées jusque dans les rangs de l’UMP.
"Qu’il arrête de fricoter avec les gens du Qatar"
En décembre, juste après son élection à la tête du parti, il s’était rendu au Qatar pour donner une conférence à l’invitation de la Qatar National Bank, selon Paris Match.
M. Sarkozy est régulièrement pointé du doigt pour ses amitiés avec le Qatar, pays que le FN accuse de "financer le fondamentalisme islamique en France".
La présence, le 28 janvier, du président du PSG, le Qatari Nasser al-Khelaïfi, à la fête pour les 60 ans de Nicolas Sarkozy a fait grincer des dents : "C’est quand même étrange que le patron du PSG ait été présent à son anniversaire. Il faudrait que Sarko arrête de fricoter avec les gens du Qatar", aurait lancé Bruno Le Maire, a affirmé mercredi Le Canard enchaîné.