Traqué depuis plus de vingt ans, celui qui est connu comme le « financier du génocide rwandais », âgé de 84 ans, résidait à Asnières-sur-Seine sous une fausse identité.
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Agé de 84 ans, M. Kabuga, qui résidait à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) sous une fausse identité, est notamment accusé d’avoir créé les Interahamwe (« ceux qui combattent ensemble », milices hutu de l’ancienne formation politique du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement), principal bras armé du génocide de 1994 qui fit 800 000 morts, selon l’Organisation des Nations unies.
Il était visé par un mandat d’arrêt du Mécanisme international, la structure chargée d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Selon le communiqué des autorités françaises, il faisait partie des « fugitifs les plus recherchés au monde ».
« Le Adolf Eichmann du génocide de 1994 »
« C’est évidemment une très bonne nouvelle, déclare Félicité Lyamukuru, secrétaire général d’Ibuka Europe, la principale association de victimes du génocide des Tutsis. Félicien Kabuga est le Adolf Eichmann du génocide de 1994 dans le sens où c’est lui qui a assuré la logistique, en achetant des lots très importants de machettes et en finançant la Radio des 1000 collines qui a joué un rôle majeur dans les massacres. Cette arrestation semble tellement irréelle que beaucoup n’y croient toujours pas au sein de la communauté rwandaise. »
Félicien Kabuga doit désormais être rapidement présenté au parquet de Nanterre en vue de son incarcération, puis au parquet général de Paris dans les prochains jours. S’ensuivra une procédure d’extradition devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, qui décidera de sa remise au Mécanisme international à La Haye pour qu’il y soit jugé.
Le procureur en chef du TPIR, Serge Brammertz, a précisé, dans un communiqué, que « la police française a arrêté Kabuga lors d’une opération sophistiquée et coordonnée avec des fouilles simultanées dans plusieurs endroits ».