Selon la station de radio NDR en Allemagne, citée par un journal autrichien, une employée de l’agence publique pour l’accueil des réfugiés de Basse-Saxe vient d’être licenciée pour la simple raison qu’elle a dit la vérité.
Chargée d’enregistrer les demandeurs d’asile, elle a pu vérifier que nombre d’entre eux revenaient à plusieurs reprises pour se faire inscrire sous des identités différentes – pour accéder ainsi plusieurs fois aux aides sociales et autres allocations. Une fraude massive pratiquée à des degrés divers : certains revenaient une seule fois, d’autres, trois, quatre, voire six fois…
Une employée bâillonnée par ses supérieurs
Choquée par ce qu’elle avait vu, elle a tout de suite alerté ses supérieurs. Elle a même osé dire qu’il fallait signaler les faits à la police. Ce fut son patron du LAB – l’agence d’accueil des migrants – qui l’en empêcha. Elle ne devait en parler à personne, et surtout ne rien faire. On lui demanda de porter les fiches litigieuses au sous-sol. Elle a fini par craquer, explique-t-elle aujourd’hui sous couvert d’anonymat. Elle soupçonne le LAB de vouloir dissimuler la fraude sociale.
Licenciée pour avoir dit la vérité sur la fraude massive à la police
Au début de l’année dernière, l’employée s’est donc adressée directement à la police, qui a demandé la remise des fichiers, sans succès. Du côté du LAB, son supérieur refusait de transmettre les documents, se montrant peu « coopératif ». Pour finir la police obtint un mandat judiciaire pour se faire remettre les pièces à conviction, félicitant au passage l’employée sans qui, dit-elle, la fraude n’aurait jamais été mise au jour.