Malgré la fronde interne, les conservateurs ont largement approuvé l’accord conclu avec les sociaux-démocrates. Mais le SPD aura le dernier mot.
Une nouvelle étape a été franchie lundi en Allemagne en vue de la formation d’un gouvernement, cinq mois après les législatives. Les conservateurs allemands ont approuvé à une majorité écrasante (97 %) le projet de gouvernement avec les sociaux-démocrates, un vote qui soulage Angela Merkel, confrontée à une fronde interne inédite.
Avant de soumettre le contrat de grande coalition, ou GroKo en allemand, aux quelque mille délégués du parti chrétien-démocrate, la chancelière a déminé le terrain en promettant du changement. Critiquée en interne sur sa ligne politique jugée pas assez conservatrice par une partie des militants, elle a appelé à « jeter les bases (...) d’un renouveau programmatique assumé » dans son mouvement, la CDU, toujours traumatisée par un score historiquement très faible lors des législatives de septembre.
Au final, les délégués du mouvement ont validé le renouvellement de l’alliance sortante avec le SPD – la seule permettant d’avoir une majorité à la chambre des députés, à une très large majorité de 97 %.
Les Finances au SPD
En amont, les critiques n’avaient pas manqué après les importantes concessions faites par la chancelière aux sociaux-démocrates. Pour convaincre un SPD très hésitant de s’allier avec elle, Angela Merkel a dû accepter de céder notamment le très symbolique ministère des Finances, perçu comme garant de rigueur budgétaire en Allemagne et en Europe par les conservateurs. « Je ne fais pas confiance aux sociaux-démocrates pour agir de manière responsable avec l’argent », a encore lâché lundi le chef de file de jeunes conservateurs, Paul Ziemiak.
Mais Angela Merkel n’est pas encore assurée de rester chancelière un quatrième mandat. Le vrai test reste le référendum interne des 464 000 militants du SPD, dont les résultats doivent être annoncés dimanche. Or le parti social-démocrate est divisé sur le sujet et un rejet de l’alliance ouvrirait une crise gouvernementale sans précédent dans l’Allemagne contemporaine.