Le comique Dieudonné M’Bala M’Bala a été condamné une nouvelle fois mardi par la justice française pour des propos jugés antisémites. En cause, des passages d’un de ses spectacles intitulé La Bête immonde.
Le tribunal correctionnel de Paris l’a déclaré coupable des délits d’injure raciale et provocation à la haine et condamné à deux mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende.
Dans ce spectacle, le polémiste, fers aux pieds, déguisé en détenu de Guantanamo, avait discouru sur le rôle qu’il attribue aux juifs dans la traite des Noirs et ironisé sur le génocide commis par les nazis.
À 50 ans, Dieudonné M’Bala M’Bala est un habitué des prétoires, avec près d’une quinzaine de condamnations inscrites à son casier judiciaire, dont une, en novembre 2013, à 28 000 euros d’amende pour provocation à la haine raciale pour des propos et une chanson dans deux vidéos diffusées sur internet. Il a aussi été condamné à deux mois de prison avec sursis en mars 2015 pour apologie d’actes de terrorisme pour son message « Je me sens Charlie Coulibaly », en allusion au terroriste Amedy Coulibaly, un des auteurs des attentats de janvier 2015.
Au tribunal, il prend parfois également place sur le banc des plaignants. Il a engagé plusieurs procédures en diffamation au sujet d’un geste qu’il a popularisé et surnommé « la quenelle », souvent qualifié de salut nazi inversé ou déguisé. Pour la seule qui a été jugée à ce jour, qui concernait l’Agence France-Presse et un journal régional, les prévenus ont été relaxés et Dieudonné a été condamné pour procédure abusive.
Vendredi, le tribunal correctionnel de Paris doit se prononcer sur les poursuites engagées par Dieudonné contre le président de la LICRA (Ligue internationale de lutte contre le racisme et l’antisémitisme) Alain Jakubowicz, qui avait qualifié la quenelle de « salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah », et de geste « antisémite ».