Le polémiste Diedonné M’Bala M’Bala a été condamné vendredi à verser au total 5.000 euros de dommages et intérêts pour deux procédures en diffamation relatives au geste de la « quenelle » jugées abusives par le tribunal correctionnel de Paris.
Dans un premier dossier, Dieudonné poursuivait le journal bourguignon Le Bien public, qui avait relayé le 26 octobre 2013 le contenu d’un tract d’un syndicat pénitentiaire.
La « quenelle », sorte de geste de ralliement du public de Dieudonné, y était décrite comme « clairement assimilée à un salut antisémite ».
Cette formulation n’est pas diffamatoire, a estimé le tribunal, car elle est « l’expression d’une interprétation personnelle, et donc subjective ».
Les prévenus ont donc été relaxés.
Les partisans de Dieudonné présentent souvent ce geste comme « antisystème ». Dieudonné n’a « jamais lui-même publiquement démenti la signification antisémite » donnée à la quenelle « par de nombreux commentateurs », a noté le tribunal.
Lequel rappelle que Dieudonné fait ce geste sur l’affiche de sa « liste antisioniste », lors de la campagne pour les élections européennes de 2009, et qu’il avait à l’époque déclaré : « L’idée de glisser ma petite quenelle dans le fond du fion du sionisme est un projet qui me reste très cher. »
Dieudonné, condamné à de multiples reprises pour des propos antisémites, devra verser 1.500 euros au journaliste qui a signé l’article et la même somme au directeur de la publication du Bien public, Christophe Mahieu.
Le polémiste poursuivait également l’Agence France-Presse pour avoir qualifié la quenelle de « sorte de salut nazi déguisé », dans une dépêche du 17 décembre 2013, reprise par Le Bien public sur son site Internet.
Pour le tribunal, là encore, cette qualification est « la formulation d’une interprétation personnelle, donc subjective, d’un geste controversé et polémique donnant lieu à diverses interprétations ».
Dieudonné apparaissant « avoir agi avec témérité, s’agissant d’une poursuite relative à une opinion manifestement dépourvue de tout caractère diffamatoire », a été condamné à verser 1.000 euros au PDG de l’AFP, Emmanuel Hoog, et la même somme au directeur de la publication du Bien public.
Contestant leur qualification de la quenelle, Dieudonné a également poursuivi le président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), Alain Jakubowicz, et celui du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman.
Dans ce premier dossier, l’audience s’est tenue le 26 févier et le jugement est attendu le 13 mai. Dans le deuxième, l’audience doit se tenir le 3 mai.
Pour rappel, la première quenelle exécutée par Dieudonné, en 2005 (à 8’08) :