Le débat autorisé Système/anti-Système chez Taddeï sur RT aujourd’hui, c’est Aphatie face à Berruyer. À un moment donné, quand on parle Système, liberté d’expression et politique, on ne peut pas ne pas parler de Soral et Dieudonné, sauf si on veut écarter le cœur du débat... du débat. Chose ardue, qui dégénère forcément en désinformation ou en malaise.

On peut en parler en bien ou en mal, en général c’est en mal, ce qui force à mentir et place dans une position délicate. Heureusement, il n’y a personne pour défendre les deux résistants, du coup les défenseurs du Système s’en sortent bien. Tout en se faisant hacher menu sur l’Internet, ce qui leur pose un autre problème. Quand on veut éviter de résoudre un problème, ou que la solution ne nous convient pas, on se retrouve généralement devant un autre problème, plus grand, plus complexe, plus pénible.

C’est par exemple ce qui arrive au journaliste propagandiste du Monde Abel Mestre, qui était en charge de la dénonciation des patriotes dans le quotidien (jusqu’en 2015), et qui continue son œuvre de collabo sur Twitter. Sauf que là, on n’est plus entre gens bien, entre gens du Bien : on est dans la jungle, chez les « haineux », chez ceux qui ne pardonnent pas la trahison du peuple et de ses intérêts. Alors le petit Abel se fait bousculer à quasiment chaque message, subissant le sort d’un Haziza qui est devenu une éponge à insultes. On ne dit pas que c’est bien – et on dit ça sans hypocrisie – mais c’est le tarif pour les défenseurs radicaux du Système.

Voici en 5 tweets l’illustration du déchirement entre les servants du Système et le grand public :

Les antifascistes Monnot & Mestre dans la manif du FN un 1er mai

On voit que le travail de sape antinationaliste vaut à Mestre des critiques virulentes et permanentes, qui finissent par atteindre son moral. Fanfaronner, ironiser (« tellement subversif et inattendu qu’il agit sur moi tel un rayon paralysant »), mépriser (« pas assez haut dans le game ») du haut de son mirador ultra protégé est une chose, tenir le coup sous le feu des critiques en est une autre. Les défenseurs du Système ne sont généralement pas très solides moralement, et pour cause : leur posture est par essence amorale, ils sont du côté de l’injustice, de la Banque, de la répression. La solidité, on la trouve en face, chez les... résistants !

La partie qui nous intéresse commence à 22’29, non parce qu’on y parle de Soral et Dieudonné, mais parce qu’on touche au cœur du problème, celui de la liberté d’expression en France, ou plutôt de la non liberté d’expression. Puisqu’il suffit de refuser la parole à une personne pour que la liberté d’expression soit un leurre.

Qu’on pense seulement que des pédophiles impunis, des voleurs de milliards, des menteurs pathologiques ont voix au chapitre et micro ouvert dans les médias de masse pour comprendre que la morale n’a rien à voir là-dedans : il y a ceux qui défendent le Système, si pourris soient-ils et si pourri soit-il, et ceux qui l’attaquent ou le critiquent. On peut être archi-vertueux, si on est un résistant, ou un dissident, on sera attaqué par toutes les forces possibles disponibles dans le Système (police, justice, politique, nervis).

Berruyer  : « Heureusement, on n’est pas encore en Chine avec une dictature qui empêche toute forme d’expression mais si vous regardez sur une semaine entière de débats, de discussions, quel est le temps consacré à ces quelques voix dissonantes, Natacha Polony, Onfray ou Zemmour, quelques minutes en moyenne.

Aphatie  : Non, c’est du calcul d’apothicaire ça.

Berruyer  : C’est pas du calcul d’apothicaire .

Aphatie  : Ils sont pas interdits de médias quoi, voilà.

Berruyer  : Personne n’est interdit de média mais comprenez, si c’est 5% du temps d’antenne y a un petit problème si ça représente 50% de la population.

Aphatie  : Apothicaire. Vraiment, je vous assure.

Taddeï  : Vous pensez qu’il y a vraiment du débat, aujourd’hui, dans les grands médias, Jean-Michel Aphatie ?

Aphatie  : Oui, oui, enfin y a du débat, ça s’incarne pas dans des éditorialistes, mais euh, euh, qui n’a pas la parole en société ? Qui n’a pas accès aux grands médias ? Quel est le courant de pensée... Alain Soral n’a pas accès aux grands médias ? D’accord. À part ça ? Dieudonné ? D’accord. Bon là on trouvera quelques figures marginales du débat public, je ne dis pas ici c’est bien c’est mal mais constatons, eux ne l’ont pas, mais après ? Après tout le monde a accès.

Taddeï  : Sur le principe tout le monde a accès, est-ce que pour autant on fait des débats ? »

Personne ne s’interroge sur la raison de cette interdiction d’accès. Berruyer a un canard dans la gorge en faisant semblant d’intervenir pour défendre la liberté d’expression, un peu comme le touriste occidental a fait semblant de tendre le bras vers le couple de retraités qui était pris en contrebas dans les eaux furieuses du tsunami avant d’y disparaître, en décembre 2004, une image devenue célèbre.

Berruyer tend la main pour faire semblant
de sauver Soral et Dieudonné
mais aucun mot ne sort…

Taddeï botte en touche, et Aphatie arrête sa pensée au moment où ça peut devenir dangereux pour lui. Car s’il est ou s’il veut être logique, il en arrivera fatalement à la répression sioniste de toute parole dissonante (antisioniste ou non sioniste), et à une situation, il faut bien le dire, à la chinoise !