Quand on a relayé l’article du Point sur le couple Garrido-Corbière, on a bien pris soin de mettre de gros guillemets et d’insister sur la présomption d’innocence du couple de lieutenants de Mélenchon. Car ceux qui connaissent un peu la planète médiatique connaissent les scoops douteux ou forcés d’Aziz Zemouri. Le reporter vient d’être mis à pied par l’hebdomadaire pour avoir balancé un tuyau crevé. La réaction a été rapide.

D’habitude, en France, les titres de presse protègent leurs journalistes, même quand ils écrivent des conneries. Mais aujourd’hui, avec la nouvelle force de la NUPES, cet agglomérat de gauchistes autour de la colonne vertébrale LFI, et avec la puissance des RS, ce n’est plus tenable. Les directions de journaux doivent tenir compte de la pression du tribunal populaire, puisque c’est comme ça qu’on appelle chez E&R les RS, et qu’on finira par les appeler, selon la loi des « deux ans d’avance en lucidité ». Rappelez-vous du couillonavirus...

La tentation du fascisme de gauche ou
le nouveau cordon sanitaire appliqué à LFI

En soi, la presse mainstream ne ment pas : elle subit des pressions. Nous subissons nous aussi des pressions des médias mainstream et du pouvoir visible, poussé lui-même par le pouvoir profond, mais la presse, elle, subit la pression du Grand Capital, qui a des intérêts qui ne sont pas ceux de la vérité, du moins de l’information pure, si elle existe. Seuls les faits sont purs, et encore...

Ainsi, Le Point, qui appartient au milliardaire François Pinault, grand protecteur de BHL – voir la photo –, est-il un pur produit de l’élite, qui défend les intérêts de l’élite avant la vérité, une vérité qui peut parfois aller, malheureusement, contre les intérêts de l’élite. Et quand on écrit élite, on pense hyperclasse française, ce département de l’hyperclasse mondialiste.

Mais revenons au scoop en carton de Zemouri, qui a tout pris dans la gueule, alors que le mot d’ordre supérieur, en ce moment, celui du pouvoir profond, est « haro sur Mélenchon ». Pourquoi ? Parce que la tentation anti-impérialiste, anticapitaliste, antisioniste, voilà tout. Parce que l’amalgame Capital-Banque-sionisme, qu’il soit vrai ou pas (relire Marx pour comprendre, à l’époque il n’y avait pas la chape de plomb actuelle). Arrêt sur images de Daniel Schneidermann en a profité pour enfoncer le journaliste du Point, en rappelant son passif et son passé :

Les abonné·es d’« Arrêt sur images » connaissent bien Aziz Zemouri, condamné à cinq reprises pour diffamation depuis son tout premier reportage télé en 1995. C’est lui qui a écrit l’enquête du « Point » accusant le couple de députés LFI Alexis Corbière et Raquel Garrido d’employer une femme de ménage « sans titre de séjour et soumise à des cadences infernales », un article dépublié depuis, qui a fait l’objet de plusieurs contre-enquêtes et d’excuses de la part du directeur de la publication du "Point". Aziz Zemouri a été cinq fois condamné pour diffamation dans le cadre de son travail. Notre article comprend un extrait de notre émission « Arrêt sur images » du 30 septembre 1995, où l’on voit Julien Dray défendre a priori Aziz Zemouri à propos d’un reportage sur le trafic d’armes en banlieue.

En général, un journaliste dérape quand on lui demande de prouver quelque chose dont sa direction a politiquement besoin. Il arrange alors une info, ou crée un scoop de toute pièce. Là, il fallait démonter le couple Garrido-Corbière pour éclabousser Mélenchon et démontrer que la morale gauchiste ne valait rien.

Même si Mélenchon et sa France insoumise ne sont pas de vrais opposants (ils ont appelé à voter pour Macron, ou en tout cas contre Marine deux fois de suite) au pouvoir profond plutôt qu’au pouvoir visible, leur tentation de réveiller la vraie gauche populiste les fait surveiller de près par la presse aux ordres, la presse de délation. L’opposition contrôlée ne doit pas basculer dans le nationalisme social, et pourtant, elle y tend. On le voit avec l’élection d’une Rachel Keke, qui vient du RN et qui a fait amende honorable.

Les passerelles commencent à se (re)former, et il y en aura d’autres, c’est d’une logique historico-sociologique en béton ! La cimentation du nationalisme et du socialisme est inscrite dans l’ADN politique français, car on ne peut pas avoir un socialisme ici et un libéralisme là-bas, comprendre à Bruxelles, là où les autocrates Leyen, Scholz et Lagarde imposent leurs vues pro-américaines à 450 millions d’Européens piégés.

C’est pourquoi la question du vote du pass vaccinal ou sanitaire européen par des députés LFI est un sujet si sensible, qui a fait réagir les militants gauchistes.

Ceux qui ont voté LFI-NUPES ne peuvent pas comprendre qu’on leur impose la dictature sanitaire éternellement. Des fissures apparaissent dans le mur des convictions...

La Guerre mondiale plutôt que la fake news ?

Zemouri a donc été viré de l’hebdomadaire, mais BHL est toujours là, qui distille ses vues d’agent américano-sioniste. Mille fois plus dangereux que Zemouri, il appelle en permanence à la guerre, et à la guerre mondiale. Curieusement, la direction du Point lui laisse sa rubrique.

L’émission de BFM 22h Max consacrée à l’axe BHL-Zelensky est ici.
Quand BHL annonce que « Poutine est l’ennemi de l’Europe, profondément », il ment : c’est l’OTAN, ou le Pentagone, le volet militaire du pouvoir profond US, qui est l’ennemi de l’Europe, et qui cherche à tout prix à briser l’union continentale eurasiatique, celle qu’on appelait autrefois « l’axe Paris-Berlin-Moscou », et que de Gaulle avait baptisée « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural ». C’est cette cimentation naturelle que les agents américano-sionistes doivent briser. Une cimentation incarnée par le gazoduc, véritable artère eurasiatique – désormais coupée – entre Moscou, Berlin et Paris.

Mais en France et en Allemagne, devant les peuples qui ne veulent pas de la guerre, et de la guerre contre le peuple russe, il faut resserrer les boulons de la censure.

Pendant que la presse mainstream balance connerie sur connerie, la lucidité devient de plus en plus interdite. Même l’humour ne passe plus les barrages.

L’Europe de l’Atlantique à l’Oural va revenir, de gré ou de force