S’il est des notions bien françaises, qui alimentent un douteux messianisme politique, ce sont celles de l’ “Homme” et de l’ “Humanité”, avec des majuscules, qui font table rase des diversités de traditions ethniques, de langues, de types sociaux, d’intérêts économiques et qui concluent en faveur de je ne sais quelle mixture humaine, universelle, comme étant le fin mot du progrès. Conclusion fausse, découlant d’un point de départ faux, mais qui sert admirablement les visées antinationalitaires.
Notre ****** à nous en Bretagne, c’est donc surtout le théoricien de l’Une et Indivisible, au premier stade, et au second celui de la mixture universelle précitée, qui viennent l’un et l’autre bêcher la substance de notre personnalité et saccager notre jardin.
Nous avons la fierté de n’être pas un des peuples bâtards des carrefours du monde. Nous avons le bonheur d’être chez nous quelque part sur la terre, bonheur que nous envie férocement le ******* vagabond ou le Français interchangeable. Nous serions impardonnables si nous ne conservions pas cette fierté, si nous ne défendions pas ce bonheur. Supposez que quelqu’un, un gros livre à la main, vienne vous dire au nom de sa doctrine, qu’il faut mettre le feu à votre maison. Il existe un devoir sacré, celui de lui mettre le pied au derrière.
Saint-Loup Plus de pardons pour les Bretons . 1971"