De violents heurts se sont produits à Mamasapano, une localité isolée de l’île de Mindanao contrôlée par les rebelles du Front moro islamique de libération.
Quarante-neuf policiers philippins ont été tués lors d’affrontements avec la rébellion musulmane survenus dimanche 25 janvier dans le sud de l’archipel en dépit d’un accord de paix signé il y a près d’un an, a déclaré ce lundi 26 janvier une porte-parole de la police.
Les affrontements se sont produits à Mamasapano, une localité isolée de l’île de Mindanao contrôlée par les rebelles du Front moro islamique de libération (MILF).
Les heurts, qui ont duré onze heures, sont survenus lorsque les policiers sont entrés dans la ville sans s’être mis d’accord au préalable avec la rébellion, comme le veut l’accord signé en mars 2014 entre les deux parties.
Les corps des 49 victimes ont été récupérés par les autorités, a déclaré une porte-parole de la police régionale, Judith Ambong. Elle n’a pas précisé s’il y avait des victimes dans les rangs de la rébellion.
Après des décennies de révolte armée qui a fait des dizaines de milliers de morts, le MILF et le gouvernement philippin avaient conclu en mars 2014 un accord de paix prévoyant la création d’une région autonome dans le sud du pays, considéré par les cinq millions de musulmans philippins (sur une population de 100 millions) comme leur terre ancestrale. Un projet de loi sur le sujet est en cours de discussion au Parlement.
D’après le négociateur en chef du MILF, Mohagher Iqbal, les commandos de la police recherchaient un Malaisien membre de la Jemaah Islamiyah, un groupe en cheville avec Al-Qaïda. La tête de Zulkifli bin Hir, alias Marwan, a été mise à prix par les États-Unis pour cinq millions de dollars (4,4 millions d’euros).
Les commandos entendaient aussi capturer un commandant du Biff, un mouvement rebelle qui ne participe pas au processus de paix.
Le MILF, qui est fort de 10 000 membres, a accusé la police de ne pas avoir coordonné son opération avec ses forces comme prévu par l’accord de 2014 mais a souhaité que cet incident, le second seulement depuis la conclusion de la trêve, ne le remette pas en cause.
Le MILF comme les autorités ont déclaré que le cessez-le-feu tenait toujours malgré ces affrontements sanglants.
En avril, deux soldats et 18 rebelles avaient été tués lors d’affrontements sur l’île méridionale de Basilan et le gouvernement avait accusé le MILF de voler au secours des extrémistes musulmans.
Depuis mars 2014, les forces gouvernementales concentrent leurs opérations sur le Biff, une organisation qui rassemble plusieurs centaines de combattants et qui a fait allégeance à l’État islamique en Irak et en Syrie.