Le Président de la République vient de décider de "suspendre" la livraison à la Russie du 1er navire Mistral, qui devait avoir lieu en Novembre 2014.
Cette décision est l’exemple même de l’incompétence et l’inconséquence qui caractérisent la politique étrangère de la France depuis plusieurs années. C’est une décision inconséquente car, si l’on voulait se concilier les bonnes grâces des pays de l’OTAN et des États-Unis, elle aurait dû être prise il y a plus de deux mois. C’est une décision inconséquente car elle ne peut que provoquer la colère de la Russie qui voit ce retournement de la position française survenir alors même que l’on parle d’un possible cessez-le-feu en Ukraine. Par cette décision, François Hollande met, de fait, la France hors jeu dans un possible règlement de la crise ukrainienne, et ce au moment même où la question d’un règlement politique pourtant s’impose. Il contribue à aggraver la situation et donne implicitement raison à tous des boutes-feu qui traine aujourd’hui de Bruxelles à Varsovie.
Mais, cette décision n’est pas seulement une preuve d’incompétence. En prononçant la "suspension" de la livraison, François Hollande prétend jouer de l’ambiguïté d’un terme, qui n’est pas celui d’annulation du contrat. S’il croit que la Russie et les États-Unis seront dupes de cette lamentable astuce de langage, il se trompe. On ne conduit pas la politique étrangère d’un pays comme la France comme l’on dirige le Parti Socialiste, ce qui fut la seule responsabilité d’ordre nationale qu’exerça François Hollande dans sa carrière avant d’être élu Président de la République. Se croyant fin, mais étant en réalité calamiteux de maladresse, il envoie à tous nos alliés le plus détestable des messages, celui d’un suivisme sans principes, d’une indécision pathologique, d’une incapacité à décider et à se tenir à sa décision.