C’est à la Radio Télévision Suisse que Rony Brauman, l’ancien président de Médecins Sans Frontières, a l’autorisation de faire le portrait réaliste de Shimon Pérès, l’homme de paix israélien pour les médias du monde entier, qui a été comparé à Nelson Mandela par un Barack Obama sous influence.

Il en profite pour revenir sur cet antisémitisme français dont on nous rebat les oreilles du matin au soir sur les médias français. Et l’on comprend alors pourquoi Rony Brauman est aussi rarement invité sur les mêmes médias : il ne relaye pas la propagande officielle qui fait de Shimon Pérès le grand homme de paix qu’on nous a vendu, et dénonce la relation entre le CRIF et le gouvernement français, entre le CRIF et les gouvernements français, qui fait tant de dégâts à la République et aux communautés non privilégiées.

Rony Brauman, homme de gauche véritable, fils d’un sioniste à l’ancienne (c’est-à-dire non raciste), se verra probablement (il en a l’habitude) traiter de juif antisémite qui pratique « la haine de soi ». Un argument tout trouvé pour les tenants de la ligne BHL, dont Brauman décrit justement la dérive sur le modèle israélien, « droitier, identitaire et ethniste ».

Car c’est bien à l’importation de cette politique d’extrême droite israélienne en France qu’on assiste aujourd’hui, avec tous ses parallèles lourds de sens : le terrorisme islamiste et le « terrorisme » palestinien, les territoires perdus de la République à reprendre par la force (l’opération Ronces de Zemmour) à l’image des territoires palestiniens par l’armée israélienne...
La France, sous l’influence du CRIF, qui relaye les ordres du pouvoir guerrier israélien, se dirigeant tout droit vers une politique identitaire dure.

« Je m’incline devant sa tombe parce qu’on doit du respect aux morts parce que Shimon Pérès comme les autres peut avoir ce respect mais en revanche sur le plan disons, politique, certainement pas, j’étais même d’une certaine manière accablé devant le déluge d’hommages qui lui ont été adressés, hommages qui dressaient le portrait d’un homme épris de paix, de réconciliation, de justice envers les Palestiniens, porteur d’un projet utopique, d’un grand marché moyen-oriental qui rapprocherait les peuples, alors même qu’il a commis des crimes de guerre... »

« Alors bien sûr il a été également l’artisan d’Oslo... Mais enfin on ne peut pas dire qu’il a été l’initiateur des négociations d’Oslo sans ajouter immédiatement qu’il en a été également le fossoyeur ! »

« Faire de Nelson Mandela l’équivalent de Shimon Pérès c’est cracher à la figure de Mandela selon moi »

« Israël est dans ce glissement droitier identitaire ethniciste sioniste.... Les deux États sont aujourd’hui une utopie »

« J’ajoute qu’on fera reculer l’antisémitisme quand par exemple on s’abstiendra comme l’a fait le président Hollande il y a trois ans d’aller chanter avec Netanyahou et sa femme “La Vie en rose”, ça a à la fois des répercussions locales et des répercussions ici nationales parce qu’on considère que finalement la présidence est le jouet du CRIF ! Regardez, enfin, le dîner du CRIF, le dîner annuel du CRIF où la quasi-totalité du gouvernement comparait devant un tribunal en étant sommé de justifier ses choix sur l’Iran, sur le Proche-Orient, c’est un manifeste antirépublicain et une fabrique à antisémites. Et quand vous avez d’un côté un Premier ministre qui ne cesse de vous vanter la république et la laïcité et de l’autre qui ne cesse de donner des gages d’allégeance d’une certaine manière ou en tout cas des privilèges accordés à une communauté en particulier, eh bien vous fabriquez de l’aigreur, vous fabriquez du ressentiment, et donc de la haine. »

Sur Israël et le sionisme chez Kontre Kulture