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Les frappes contre l’État islamique enrichissent les fabricants d’armes des États-Unis

La campagne de frappes aériennes en Irak et en Syrie, menée en premier lieu par les États-Unis, représente une belle aubaine pour les fabricants d’armes américains.

La campagne de frappes contre le groupe État islamique (EI) signifie en effet des millions de dollars de dépenses pour acheter des bombes, des missiles, des pièces détachées pour les avions. Cela signifie également davantage d’arguments en faveur du financement d’appareils de pointe, qu’il s’agisse d’avions de chasse, de surveillance ou d’appareils de ravitaillement.

Parallèlement, de moins en moins d’élus appellent à une réduction des dépenses militaires.

« C’est la guerre parfaite pour les entreprises qui traitent avec l’armée, et pour ceux qui veulent une augmentation des fonds alloués à la défense », note ainsi Richard Aboulafia, vice-président du groupe de consultants Teal Group.

Les cours en bourse des gros partenaires du Pentagone ont commencé à monter depuis l’envoi par Barack Obama de « consultants » militaires en Irak en juin. Ils ont poursuivi leur ascension avec le début des frappes aériennes en Irak début août.

Appétit des investisseurs

Au cours des trois derniers mois par exemple, les cours de l’action Lockheed Martin ont grimpé de 9,3 %, ceux de Raytheon et de Northrup Grumman de 3,8 %, et ceux de General Dynamic de 4,3 %. Durant la même période, l’indice élargi S&P 500 a perdu 2,2 %. Lockheed Martin fabrique notamment les missiles Hellfire, montés sur les drones de combat Reaper et les avions de l’armée irakienne.

Quelques jours après l’étendue des frappes à la Syrie le mois dernier, Raytheon a lui remporté un contrat de 251 millions de dollars pour livrer des missiles de croisière Tomahawk à la Navy. Les navires américains ont en effet tiré 47 Tomahawk lors de la première nuit des frappes en Syrie le 23 septembre, chacun coûtant la bagatelle d’environ 1,4 million de dollars.

Et le fait que les frappes aient eu pour le moment un impact limité ne ralentit pas l’appétit des investisseurs pour les entreprises du secteur de la défense, soulignent les analystes.

Les grosses sociétés contractantes « marchent toutes mieux que ce à quoi s’attendaient les spécialistes il y a trois ans de cela », dit Loren Thompson, du Lexington Institute, qui possède de nombreux liens avec l’industrie de la défense.

Affaires en Europe aussi

Avec la guerre ces entreprises font des affaires, pas seulement grâce aux contrats passés avec le gouvernement américain, mais aussi avec d’autres pays européens ou arabes qui font partie de la coalition contre le groupe EI. Ceux-ci voudront remplacer leurs munitions et investir dans leurs armées de l’air, estiment encore les analystes.

Les entreprises de sécurité privées, qui ont largement profité de l’occupation américaine en Irak et en Afghanistan ces dernières années, sont également optimistes : le conflit actuel devrait déboucher sur de nouveaux contrats pour appuyer les troupes irakiennes.

Dépenses du Pentagone limitées

Au final, si le Pentagone se préparait il y a un an à d’importantes coupes budgétaires, dans le sillage de la fin des conflits en Irak et en Afghanistan, la campagne contre l’organisation EI, ainsi que les tensions nées de la crise en Ukraine, ont rapidement fait changer cette perception à Washington et à Wall Street.

« Le consensus semble se diriger vers des dépenses de défense en augmentation pour faire face à l’environnement dangereux auquel nous sommes confrontés », reprend M. Aboulafia.

Et outre un effet économique, le principal levier de la guerre a été politique, avec de moins en moins d’élus appelant à une réduction des dépenses militaires, note encore Richard Aboulafia. Cependant, pour autoriser une augmentation des dépenses de défense, le Congrès va d’abord devoir renoncer à une loi prévoyant une limitation des dépenses du Pentagone à environ 580 milliards de dollars pour 2014.

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