Au cours d’une conférence de presse dont Ria Novosti s’est fait l’écho, Igor Kirillov, chef russe des Forces de défense contre les armes nucléaires, biologiques et chimiques (NBC), a accusé le fonds d’investissement appartenant au fils du président américain Joe Biden, Hunter Biden, d’avoir participé au financement de laboratoires biologiques en Ukraine, dans lesquels est impliqué le Pentagone via la Defense threat reduction agency (DTRA).
« Les documents que nous recevons permettent de retracer le schéma de l’interaction des organismes gouvernementaux américains avec les infrastructures biologiques ukrainiennes. On note aussi l’implication dans le financement de ces activités des structures proches des autorités actuelles des États-Unis, notamment du fonds d’investissement Rosemont Seneca, dirigé par Hunter Biden », a ainsi déclaré le responsable militaire russe.
« Il y a un lien étroit de la fondation avec les principaux entrepreneurs du département américain de la Défense, y compris la société Metabiota, qui, avec Black and Veach, est le principal fournisseur d’équipement pour les laboratoires biologiques du Pentagone dans le monde entier », a également affirmé I. Kirillov. En appui de ce dernier point, l’armée russe a produit lors de ce briefing un document faisant état d’un accord entre le gouvernement américain et l’Ukraine daté de 2015. Selon le document, un programme de près de 32 millions de dollars visait à « organiser le travail des laboratoires, construits et modernisés avec l’aide du donateur [le gouvernement américain] », ainsi qu’à « surveiller les maladies infectieuses » et à mener des travaux pour « réagir rapidement » aux épidémies. Le programme mentionnait également parmi ses objectifs « la collecte, le traitement, le stockage temporaire et le transport en toute sécurité des échantillons cliniques ».
Le réseau ukrainien de laboratoires biologiques a par ailleurs été financé par d’autres agences US, selon I. Kirillov, qui a qualifié l’ampleur du programme d’« impressionnante ». « Outre l’armée, l’Agence américaine pour le développement international (USAID), la Fondation George Soros et les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) sont directement impliqués dans sa mise en œuvre. La supervision scientifique est assurée par des organismes de recherche de premier plan, dont le laboratoire national de Los Alamos, qui développe des armes nucléaires », toujours selon le responsable russe.
Pour l’heure, Rosemont Seneca – pas plus que Metabiota ou H. Biden lui-même – n’ont fait de commentaires sur ces révélations. Mais l’affaire a été confirmée de manière quelque peu inattendue par le fameux ordinateur portable égaré par H. Biden, dont le New York Times a fini par reconnaître l’authenticité et qui se retrouve de nouveau propulsé sur le devant de la scène.
Le Daily Mail rapporte ainsi, documents à l’appui, des échanges de mails contenus dans l’ordinateur qui montrent qu’H. Biden aurait bel et bien participé à la mise en place d’un financement direct de 500 000 dollars ainsi qu’à la levée de plusieurs millions de dollars en faveur de Metabiota, ce sous-traitant du Pentagone spécialisé dans la recherche sur les agents pathogènes et les risques pandémiques. Metabiota a travaillé en Ukraine pour Black & Veatch, une entreprise américaine du secteur de la Défense ayant des liens étroits avec les agences de renseignement militaire, qui a construit dans le pays des laboratoires sécurisés pour analyser les maladies mortelles et les armes biologiques, selon le journal britannique. La question qui reste à trancher est donc de savoir si ces laboratoires avaient in fine des visées militaires.
Si Moscou le laisse ouvertement entendre depuis des jours, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a toutefois précisé le 25 mars que la Russie étudiait toujours la question. « Comme vous pouvez le comprendre, nos spécialistes au ministère de la Défense poursuivent l’analyse des informations dont nous disposons concernant ces biolaboratoires et les programmes sur lesquels ils ont travaillé », a ainsi fait savoir le responsable russe. « Il s’agit d’informations très sensibles pour nous et pour le monde entier », a-t-il ajouté.
À ce propos, un échange de mails cité par le Daily Mail daté d’avril 2014 entre H. Biden et Mary Guttieri, une cadre de Metabiota, interpelle. Dans celui-ci, M. Guttieri écrit :
« Nous pouvons potentiellement tirer parti de notre équipe, de nos réseaux et de nos concepts pour affirmer l’indépendance culturelle et économique de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie et son intégration continue dans la société occidentale. »
[...]
De leur côté, les Etats-Unis avaient confirmé le 8 mars, la présence d’agents pathogènes en Ukraine mais éludé la question de leur développement dans un but militaire. « L’Ukraine a des installations de recherche biologique, et nous sommes très inquiets […] que les forces russes puissent chercher à en prendre le contrôle. Donc nous travaillons avec les Ukrainiens sur la façon dont ils pourraient empêcher que ces matériels de recherche ne tombent entre les mains des forces russes », avait alors déclaré Victoria Nuland, numéro trois de la diplomatie US, en réponse à une question de Mark Rubio, élu républicain à la Chambre des représentants, qui cherchait à savoir si l’Ukraine « posséd[ait] des armes biologiques ».
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