WASHINGTON- Le sous secrétaire d’État américain en charge des Affaires politiques, Thomas Shannon a déclaré samedi à Washington que l’Algérie cumulait « une expérience pertinente » en matière de lutte contre le terrorisme.
« L’Algérie est notre partenaire majeur, elle a une expérience qui est très pertinente par rapport aux pays du Moyen Orient et du Maghreb qui actuellement sont en train de travailler pour contrer le djihadisme », a indiqué M. Shannon à l’APS sur l’état et les perspectives de la coopération sécuritaire entre l’Algérie et les États-Unis.
Le responsable américain a relevé que l’Algérie a « montré un grand courage et des objectifs dans sa lutte contre le djihadisme en sécurisant l’État et les citoyens. Nous estimons que nous avons beaucoup à apprendre » de cette expérience a-t-il dit.
« Notre coopération (sécuritaire) avec l’Algérie est en mouvement, elle est tout le temps en progression », a soutenu le diplomate américain, soulignant que son éventuel élargissement au transfert technologique « est une vision positive sur laquelle les deux pays doivent travailler ».
M. Shannon a estimé, par ailleurs, que cette coopération gagnerait à inclure un soutien à la diversification économique de l’Algérie à travers le développement des investissements américains et les échanges commerciaux entre les deux pays.
Il a indiqué qu’il a eu « une discussion active » avec les autorités algériennes sur les moyens de promouvoir les investissements américains en Algérie, soulignant le potentiel économique de l’Algérie qui dispose d’importantes réserves de pétrole et de gaz et d’un secteur manufacturier pouvant constituer une plateforme attractive de production et d’exportation vers l’Europe.
Évoquant la crise en Libye en proie au terrorisme, il a estimé que l’Algérie a raison en ce qui concerne le règlement de ce conflit en privilégiant la voie du dialogue et de la diplomatie.
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Mais il a considéré qu’une action militaire en Libye est nécessaire pour lutter contre le groupe terroriste autoproclamé État Islamique (EI/Daech).
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« De mon point de vue, le moment est venu pour que les différentes factions en Libye soutiennent le gouvernement d’union libyen et commencent à constituer les forces de sécurité pour protéger la Libye et lutter contre Daech », a-t-il soutenu.
Interrogé sur les milices susceptibles d’être armées en Libye, après l’accord obtenu le 17 mars dernier à Vienne sur la levée de l’embargo de l’ONU sur les armes en Libye, le sous secrétaire d’État américain a précisé que le choix des milices revenait au gouvernement El-Sarraj.
« C’est une décision que le gouvernement d’union libyen va prendre et nous allons travailler avec lui (sur ce dossier). La décision n’est pas de notre ressort, nous allons travailler avec ce gouvernement pour déterminer les milices à armer et comment les armer », a précisé le diplomate américain.
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En prévision d’une offensive contre Daech, les États-Unis ont préféré déployer des groupes opérationnels à Misrata et Benghazi pour identifier ces milices et également les cibles du groupe sur le terrain.
[...] « Nous pouvons apporter à la Libye l’aide dont elle a besoin mais nous n’allons pas installer une base militaire dans la région », a-t-il indiqué à propos des ambitions d’Africom de créer un quartier général pour son commandement en Afrique et auxquelles plusieurs pays africains s’y sont opposés ouvertement.
Pour la Tunisie, M. Shannon a souligné que l’objectif des États-Unis est d’aider ce pays à lutter contre Daech et à faire réussir le processus démocratique enclenché en 2011. Washington avait déjà révélé début mai qu’elle avait octroyé près de 250 millions de dollars en assistance sécuritaire à la Tunisie depuis la chute de l’ancien régime en 2011 pour l’aider à faire face à l’essor des groupes terroristes.
L’adjoint de Kerry s’était rendu en février dernier à Alger où il a eu à discuter avec des responsables algériens de la lutte antiterroriste et du développement des investissements.