La venue à Alger du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a été l’occasion pour les deux pays de coordonner leurs actions futures pour la résolution de plusieurs dossiers sensibles au plan international.
« Nous avons déjà pu constater que nous avons de belles perspectives quant à notre coopération économique et commerciale et nous devons intensifier les travaux de la commission intergouvernementale sur la coopération économique et commerciale », a déclaré Sergueï Lavrov au terme de ses entretiens avec le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.
Si le partenariat stratégique entre l’Algérie et la Russie, notamment son volet économique, était à l’ordre du jour de cette rencontre, l’instabilité sécuritaire en Syrie et en Libye, ainsi que la situation particulière que connaît actuellement le marché mondial du pétrole, ont été au cœur des discussions.
« Nous sommes d’accord sur le fait que les crises doivent être résolues en vertu des principes du droit international, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États et du droit des peuples à déterminer leur propre destin », a déclaré le chef de la diplomatie russe à la sortie de son entretien avec le président Abdelaziz Bouteflika.
Des propos soulignent la position partagée par Alger et Moscou sur la nécessité de résoudre les crises syrienne et libyenne avec le concours des Nations unies, afin de mieux lutter contre le terrorisme qui ravage ces deux pays.
Cette référence au droit international est en fait la formulation d’une opposition franche à l’interventionnisme actuel des États-Unis en Libye, où Washington a mené, il y a quelques jours seulement, des frappes contre des positions de Daesh, dont l’assise territoriale ne cesse de s’étendre. L’opération s’est déroulée avec l’aval de l’ONU et du parlement de Tobrouk reconnu par la communauté internationale. Quand à la Syrie, le dialogue inter-syrien incluant Bachar el-Assad a par ailleurs été réaffirmé afin de trouver une issue favorable à la crise politique que le pays connaît depuis près de cinq ans.
Interrogé sur l’évolution des marchés pétrolier et gazier, le ministre russe a souligné qu’il y avait « trop de facteurs qui ont une influence sur le marché de l’énergie et que tous les responsables de ce secteur dans leur pays respectifs doivent en tenir compte, qu’ils soient membres de l’OPEP ou non ». « Notre ministère de l’Energie a déjà instauré un dialogue entre le pays membres de l’OPEP et les pays non membres », a-t-il rappelé, précisant en outre que ce dialogue « va se poursuivre [...] pour la recherche d’un équilibre entre les intérêts des pays exportateurs et des pays importateurs ».
Une déclaration qui sous-tend la préparation d’une action commune pour provoquer une remontée du prix du baril de brut, dont les cours excessivement bas pour les deux pays ont été volontairement plombés par l’Arabie saoudite. Concernant le gaz, dont les prix sont indexés sur ceux de l’or noir, il a fait savoir que les deux pays coopéraient étroitement dans ce domaine avec d’autres pays membres du forum des pays exportateurs de gaz.