Fraîchement nommé ministre de l’Intérieur, le très populaire patron de l’extrême droite italienne Matteo Salvini a donné le ton, ce dimanche 3 juin, en affirmant que « l’Italie ne peuvent être le camp de réfugiés de l’Europe ». Venu soutenir des candidats locaux de son parti, La Ligue, qui militait il y a quelques années encore pour la sécession du nord du pays et n’avait pas de mots assez durs contre le Sud, il avait lancé samedi :
« Le bon temps pour les clandestins est fini : préparez-vous à faire les valises. »
« Nous n’aurons pas une ligne dure mais une ligne de bon sens », a toutefois voulu rassurer ce dimanche le nouveau ministre, accueilli à chacune de ses étapes par des sympathisants enthousiastes mais aussi par des contre-manifestants de gauche, nettement moins nombreux. Sous un soleil de plomb devant le centre d’accueil de Pozzallo, un port de la pointe méridionale de la Sicile, et au milieu de curieux en tenue de plage, les deux camps en sont presque venus aux mains.
« Nous avons été migrants nous aussi en Amérique, et nous n’avons pas fait tout ce bazar là-bas », « Ce n’est pas de l’accueil à ce stade, c’est de la colonisation », « Moi si je pue, c’est de la sueur du travail », ont ainsi crié des partisans du nouveau ministre aux militants locaux dénonçant le cauchemar des migrants bloqués en Libye.
Comizio improvvisato a Catania, grazie !
L’Italia e la Sicilia non possono essere il campo profughi d’Europa, la nostra linea è quella del BUONSENSO ! pic.twitter.com/7fj8np7zuI— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 3 juin 2018
« L’immigration clandestine est un business »
Tout en gardant le ton combatif qui a fait son succès, Matteo Salvini a pour sa part légèrement nuancé ses propos, revenant par exemple sur son attaque frontale de samedi contre les navires de secours affrétés par des ONG, qu’il avait accusées d’agir en « vice-passeurs ».
« Personne ne m’enlèvera la certitude que l’immigration clandestine est un business [...] et voir des gens se faire de l’argent sur des enfants qui meurent ensuite me met en colère », a-t-il expliqué, alors qu’on avait appris ce dimanche la mort de près d’une cinquantaine de migrants au large de la Tunisie, neuf autres, dont six enfants, au large de la Turquie et encore un au large de l’Espagne.
« Donc je pense qu’il vaut mieux dépenser l’argent dans les pays d’origine. Maintenant, s’il y a des ONG qui veulent faire leur travail gratuitement, c’est bien », a-t-il déclaré, en référence autant aux associations engagées dans l’accueil en Italie qu’à celles secourant les migrants en mer.
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Explosion de l'#immigration en #Italie : "Notre pays est totalement envahi."
"L'Etat s'est davantage occupé des #migrants que de nous, les italiens. Il n'y a plus aucune sécurité" pic.twitter.com/tQZZnywEZC— TV Libertés (@tvlofficiel) 4 juin 2018