Près de trois mois après les élections, le chef du gouvernement désigné, Giuseppe Conte, n’est toujours pas parvenu à imposer son équipe auprès du président Sergio Mattarella. Il a donc décidé de renoncer au poste de Premier ministre.
Alors que les élections générales italiennes ont eu lieu le 4 mars, l’Italie n’a toujours pas de gouvernement. Le 27 mai, Giuseppe Conte a renoncé à être Premier ministre après avoir été reçu par le président italien Sergio Mattarella, a annoncé la présidence.
« Le Président du Conseil désigné Giuseppe Conte a remis son mandat au président Mattarella », a annoncé le secrétaire général de la présidence, Ugo Zampetti, à l’issue d’une entrevue entre les deux hommes.
Giuseppe Conte avait été pourtant désigné le 23 mai au poste de Premier ministre mais il devait encore confirmer cette nomination et présenter une liste de ministres que le chef de l’État accepte pour que celle-ci soit effective. Or, depuis le 23 mai, Giuseppe Conte ne parvenait toujours pas à imposer son gouvernement, faute d’accord sur le nom du ministre des Finances. Ainsi, le président Sergio Mattarella a refusé de nommer Paolo Savona, 81 ans et eurosceptique déclaré, à la tête du ministère des Finances.
En effet, Sergio Mattarella a, pour sa part, affirmé que l’appartenance à la zone euro était « fondamentale » pour le pays.
« Je peux vous assurer que j’ai fourni le maximum d’efforts et d’attention pour mener à bien cette tâche et l’avoir fait dans un climat de pleine collaboration avec les responsables des forces politiques qui m’ont désigné », a déclaré Giuseppe Conte devant la presse.
Le leader de la Ligue (parti formant la coalition gouvernementale avec le Mouvement 5 étoiles), Matteo Salvini, avait prévenu dans la journée que si des conditions étaient posées, notamment par le président Sergio Mattarella, il n’y aurait pas de gouvernement.
Réagissant au renoncement de Giuseppe Conte, Matteo Salvini émet un jugement sévère contre le président italien, sous-entendant une influence allemande et française pour avoir refusé le nom de Paolo Savona :
« Nous avons travaillé pendant des semaines, jour et nuit, pour faire naître un gouvernement qui défende les intérêts des citoyens italiens. Mais quelqu’un (sur la pression de qui ?) nous a dit non. Jamais plus, l’Italie ne sera le serviteur de quelqu’un, l’Italie n’est pas une colonie, nous ne sommes pas des esclaves d’allemands ou de français. »