Karsten Nordal Hauken a été violé par un demandeur d’asile somalien. Il se sent désormais coupable de son expulsion.
« Comment moi, un jeune homme de gauche, féministe et anti-raciste, ai-je pu devenir la victime d’un violeur somalien ? [...] J’ai ressenti un fort sentiment de culpabilité et de responsabilité. J’étais la raison pour laquelle il devait être expulsé de Norvège, et faire face à un avenir très incertain en Somalie. Il avait déjà purgé sa peine en prison. Devait-il maintenant être puni à nouveau ? Et cette fois beaucoup plus durement ? [...]
J’ai perdu des années entre dépression et consommation de cannabis [...] J’ai appris que la culture d’origine du violeur était totalement différente de la nôtre. Dans sa culture l’abus sexuel est surtout une prise de pouvoir et non le résultat du désir. Et il n’est pas considéré comme un acte homosexuel. Pour comprendre comment cela peut se produire, on doit dépasser ses préjugés. [...]
Je ne ressens pas de colère envers mon agresseur, car je le vois plus comme le produit d’un monde injuste. Le produit d’une éducation marquée par la guerre et les privations. [...] Je veux que nous continuions à aider les réfugiés malgré un tel contexte. [...] Je suis d’abord un être humain, et non un Norvégien. Non, je fais partie du monde, et le monde est malheureusement injuste ».