Selon un expert japonais, l’industrie russe est en plein essor suite à l’adoption des sanctions occidentales contre Moscou.
Les sanctions adoptées par l’Occident contre la Russie ont donné une impulsion au développement de l’industrie russe, a déclaré Sugahara Nobuo, journaliste et expert nippon avec 40 ans d’expérience dans le secteur russo-japonais de produits manufacturés, dans son récent article publié par Japan Business Press.
« Ces changements profitent à l’économie russe, qui était autrefois lourdement dépendante des importations », indiqué M.Sugahara. Et d’ajouter : « M.Poutine a profité de la crise pour encourager le développement économique » du pays.
La guerre des sanctions, lancée sur fond de crise en Ukraine, a incité les sociétés russes à augmenter leur production pour remplacer les produits importés, note M.Sugahara après avoir visité plusieurs usines et salons industriels commerciaux en Russie.
Le Salon international des équipements pour l’industrie métallurgique, organisé en mai dernier à Moscou, a notamment réuni moins de participants étrangers, mais beaucoup plus d’entreprises russes. Le nombre total des participants du Salon s’est accru de 1.036 à 1.200 et celui des visiteurs a augmenté de 30%, précise M.Sugahara. La plupart des visiteurs s’intéressaient surtout aux stands des usines russes. « Les pavillons russes du Salon étaient bondés », d’après lui.
Des technologies étrangères sont devenues trop chères ou inaccessibles en Russie, mais « de nombreuses sociétés russes ont formé des alliances pour lancer la production de nouveaux équipements ». Les Russes ont même effectué une percée dans les hautes technologies, de son avis.
« Les sanctions occidentales ont porté un coup dur aux sociétés et distributeurs étrangers tout en donnant une impulsion au secteur russe des constructions mécaniques qui était sur le point de s’effondrer », ajouté l’expert.
D’ailleurs, nombre de sociétés occidentales continuent de coopérer avec leurs partenaires russes, privilégiant leurs intérêts économiques sur les intérêts politiques. L’expert nippon a notamment déclaré avoir remarqué le logo de Siemens sur un lot de pièces importées lors d’une récente visite à une nouvelle usine russe. Cela lui a fait penser que la Russie et l’Allemagne ont toujours des relations spéciales. Les États-Unis continuent aussi d’exporter leurs produits hautement technologiques vers la Russie, a noté M. Sugahara avant de déplorer le manque d’intérêt des autorités japonaises pour la coopération économique avec la Russie, qui profite aux sociétés taïwanaises et sud-coréennes.