L’humoriste belge s’est payé la tête du président de Debout la France. C’est son droit. Mais d’où sort-elle le prétendu « racisme poli » de Dupont-Aignan ?
Charline Vanhoenacker a le sens de l’humour. Du moins est-elle payée pour ça, comme sa consœur Sophia Aram, toujours prompte à défendre la veuve et de l’orphelin face à l’extrême droite ou – ce qui, concédons-le, est plus courageux – aux islamistes.
Hier matin [le 17 mars 2016, NDLR], l’humoriste belge s’est attaquée à Nicolas Dupont-Aignan en raillant sa candidature à l’élection présidentielle. Il faut un grand courage pour moquer le candidat des médias et de l’établissement (comme dirait Le Pen père, jamais avare d’un bon mot), que le CAC 40 et les éditocrates rêvent de voir accéder à la fonction suprême. D’ailleurs, combien d’hebdos et de quotidiens gratifient le héraut souverainiste de « unes » et éditos dithyrambiques ? Comble de la subversion, Charline dégobille sur sa prétendue obsession de l’ordre : NDA « voudrait l’ordre juste. Ouf ! On n’est pas passé loin de l’ordre nouveau. » Un point Godwin ! Pour les besoins de l’humour, un zeste de mauvaise foi étant parfois indispensable, on ne chagrinera pas CV en lui rappelant que l’ordre juste est un concept chrétien forgé par les pères de l’Eglise – ces chemises brunes avant l’heure – puis sécularisé par Jaurès et popularisé par Ségolène Royal en 2007.
C’est ensuite que cela se gâte :
« Nicolas Dupont-Aignan, c’est l’extrême droite light, l’autoritarisme mou. Ou si vous préférez, le racisme poli. Debout la France est au FN ce qu’un physionomiste est à un vigile : ta mission, c’est de refuser du monde mais c’est pas toi qui frappe. D’ailleurs, il faudrait trouver un qualificatif qui différencie son parti de l’extrême droite. Je propose “tout au bord à droite” par exemple. »
Si cela lui chante, libre à chacun de ranger Dupont-Aignan à la droite de la droite – et son alliance boiteuse aux départementales avec la Ligue du Sud du maire d’Orange Jacques Bompard, heureusement corrigée aux régionales, donne du grain à moudre à ses adversaires. Mais qualifier son idéologie gaulliste de « racisme poli » relève de l’injure ou de la diffamation. Si, à des fins humoristiques, je m’amusais à imputer des penchants nazis, pédophiles ou criminels à Miss Vanhoenacker, j’entendrais probablement parler du pays et recevrais une belle convocation en papier bleu. Et je l’aurais bien cherché : dans un État dit de droit, on ne calomnie pas à loisir, fût-ce au prétexte d’amuser la galerie.
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La chronique de Charline sur Dupont-Aignan :