Héritière de l’armée soviétique, l’armée Russe a été, à ses débuts, largement surdimensionnée.
De cet héritage, elle a tenté de se dégager progressivement par une réduction de son format (processus accéléré par la crise économique des années 1990), par une professionnalisation croissante mais aussi par une modernisation. Cette modernisation passait par un démantèlement du secteur spécifiquement militaire de l’industrie et la reconstruction de relations différentes entre le secteur « militaire » et le secteur « civil » , mais aussi la consolidation du secteur militaire dans un nombre réduits d’entreprises . Les conflits dans lesquels elle fut engagée, que ce soit à l’intérieur de la Russie, comme en Tchétchénie, ou à l’extérieur (comme en Ossétie du Sud et en Abkhazie) permettent de lire le processus, long et douloureux, de cette marche vers une armée professionnalisée et modernisée. Mais, il est incontestable que ce processus à porté ses fruit. À cet égard, il est important de revenir aussi sur les opérations de l’été 2008 contre la Géorgie. Ces opérations permettent de comprendre tant les résultats du processus de modernisation de l’armée, que le climat particulier dans lequel nous nous trouvons depuis plusieurs années.
L’héritage soviétique.
Le système militaire soviétique était en crise pour de nombreuses raisons. Il connaissait tout d’abord une crise de sa doctrine opérationnelle . Celle-ci était basée sur l’idée qu’à travers la production de nouveaux concepts d’opération, l’innovation doctrinale, il était possible à la fois de rendre inopérante la supériorité technologique des forces occidentales et de rendre inutile les armes de destruction massive. De fait, entre 1982 et 1989, il y a eu un profond bouillonnement intellectuel du côté soviétique . La seconde raison de sa crise résidait dans l’inadaptation radicale de ses procédures de gestion (les priorités, le cloisonnement) avec les exigences des nouvelles technologies. Le retard allait croissant, non seulement parce que l’économie avait de moins en moins de ressources à offrir aux militaires, mais surtout parce que, même dans le secteur de la défense, ces ressources étaient utilisées de manière de plus en plus inefficiente. Dans cette situation, il était inévitable que se développe une crise de la politique de défense, ou de la Doctrine Militaire, au sens que les soviétiques donnent à ce terme.
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