Il est de plus en plus clair qu’un recul gouvernemental sur la hausse de la taxe carbone serait, au stade où nous en sommes, perçu comme insuffisant, insignifiant et incapable, surtout, de calmer quoi que ce soit.
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L’invention démocratique ou les Ligues
Les Gilets jaunes, autrement dit, sont à la croisée des chemins.
Ou bien ils ont l’audace de s’arrêter ; ils prennent le temps de s’organiser ; ils font un chemin finalement analogue à celui d’une République en marche qui apparaîtrait, avec le recul, comme leur jumeau prématuré ; les deux ailes, droite et gauche, de ce nouveau corps politique finissant d’émerger des décombres du monde ancien, engagent un dialogue, voire un bras de fer, débouchant sur un vrai Grenelle de la vie chère et de la pauvreté ; et le mouvement, hissé à la hauteur de son propre événement, écrira peut-être alors une page d’histoire de France.
Ou bien ils n’ont pas cette audace ; ils se suffisent de la joie que procure, semble-t-il, le fait d’être non entendu mais vu à la télé ; ils cèdent à la douce ivresse d’observer tout ce que la « France d’en haut » compte d’éminences et d’experts en opinion venir leur manger dans la main et recueillir leurs savantes leçons « plus douces que le miel » ; pris de vertige nihiliste, ils préfèrent casser que réformer, semer la désolation et le chaos qu’améliorer la vie des humbles et des vulnérables ; et alors, laissant le noir des cagoules assombrir le jaune des gilets, acceptant que la haine, cette passion triste, l’emporte sur la fraternité, ils tomberont du côté obscur de la nuit – ces limbes, ou ces poubelles de l’Histoire, où ils retrouveront ces autres Jaunes, ceux du syndicaliste factieux Pierre Bietry qui eut, avant 1914, son heure de gloire et d’infamie.
L’invention démocratique ou les Ligues, tel est le choix.
Le goût de réparer le monde ou ce souffle rouge brun que nous sommes quelques-uns à avoir senti, autour du mouvement, dès ses balbutiements – mais qui deviendrait, alors, son haleine caractéristique.
Nous en sommes là.
Et c’est la culture historique, donc les bons ou les mauvais réflexes, et donc, en dernier ressort, le courage politique et moral qui feront la décision.
La balle est, aussi, dans le camp des Gilets jaunes.
C’est eux, autant que le président, qui ont l’initiative : à eux de dire, oui, mais haut et fort, sans équivoque, s’ils sont vraiment républicains.
Lire l’avertissement de BHL en intégralité sur lepoint.fr
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Pendant ce temps, DSK lance un « club de réflexion »
Lundi soir, Dominique Strauss-Kahn a réuni experts et intellectuels pour lancer un groupe de réflexion sur l’état du monde. Mais son entourage l’assure, il ne s’agit pas d’un retour en politique.
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Récupération politique à l’heure de la fronde des Gilets jaunes ? Que nenni. Le quotidien rapporte que le projet baptisé « Le Lieu », selon Le Point, était dans les tuyaux depuis le printemps. « C’est tout sauf un retour en politique active, mais comme il est toujours intéressé par la politique et qu’il était souvent sollicité, il a décidé de lancer ce lieu d’élaboration collective d’un projet réformiste », a expliqué son ami Laurent Azoulai au Parisien.