Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a proposé samedi 17 avril, la création d’un "organe international indépendant" pour contrôler le désarmement nucléaire et la non-prolifération, et réclamé la "suspension" des Etats-Unis de l’Agence internationale de l’énergie atomique. M. Ahmadinejad, dont le pays est soupçonné notamment par l’Occident, Etats-Unis en tête, de chercher à se doter de l’arme atomique et menacé de nouvelles sanctions internationales, s’exprimait à l’ouverture d’une conférence internationale à Téhéran sur le désarmement nucléaire.
"Un organe international indépendant, disposant de pleins pouvoirs donnés par l’Assemblée générale de l’ONU, devrait être créé pour planifier et superviser le désarmement nucléaire et empêcher la prolifération", a-t-il dit. Le président iranien a ajouté que "les Etats ayant l’arme nucléaire, ceux l’ayant utilisée ou ceux ayant menacé de l’utiliser, et particulièrement les Etats-Unis, devraient être suspendus de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)".
LES ARMES NUCLÉAIRES SONT "HARAAM"
Selon lui, une révision du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) doit être "effectuée par les pays indépendants ne possédant pas d’armes nucléaires. La présence des pays possédant l’arme nucléaire, particulièrement les Etats-Unis, empêche l’élaboration d’une traité équitable". Pour M. Ahmadinejad le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, est "antidémocratique, injuste et inhumain". Ce droit "devrait soit être annulé, soit, si certains insistent pour le conserver, être étendu à certains pays d’Amérique latine, d’Asie, d’Afrique et d’Europe afin de réduire ses effets négatifs".
Juste avant l’allocution de M. Ahmadinejad, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a réaffirmé dans un message à la conférence que "l’utilisation des armes nucléaires est interdite par l’islam ("haraam")". "Seul le gouvernement américain a commis un crime nucléaire. Le seul criminel atomique du monde ment en se présentant lui-même comme opposé à la prolifération, alors qu’il n’a pris aucune mesure sérieuse dans ce domaine", a déclaré l’ayatollah Khamenei.
La conférence, à laquelle les pays occidentaux ne sont pas présents, doit discuter pendant deux jours du désarmement nucléaire, de la non-prolifération et de l’utilisation de la technologie nucléaire à des fins pacifiques, selon les autorités iraniennes. Elle réunit huit chefs de diplomatie (Irak, Syrie, Liban, Oman, Arménie, Turkménistan, Centrafrique et Swaziland) ainsi que des vice-ministres de Russie, du Qatar, des Emirats arabes unis et un "assistant spécial du ministre chinois des Affaires étrangères", selon les Affaires étrangères. Le président de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) Ekmeleddin Ihsanoglu et des représentants de l’AIEA et de l’ONU sont également présents, a-t-on précisé.