L’éruption du volcan en Islande a bloqué nombre d’aéroports. Mais les particules nocives pour les avions sont elles vraiment inoffensives pour notre santé ?
Le nuage volcanique qui paralyse actuellement tout le nord de l’Europe est du à l’éruption d’un volcan islandais sous le glacier au nom imprononçable, Eyjafjallajökull. Ce nuage dérive à une hauteur d’environ 6000m d’altitude et n’est pas visible du sol. De par sa propension, il a provoqué la fermeture de 25 aéroports français, et de nombreux autres aéroports européens dans la nuit du 15 au 16 avril 2010. Selon des experts islandais, l’éruption volcanique, la deuxième en moins d’un mois, pourrait durer plusieurs semaines. Mais ce nuage est-il vraiment si anodin pour notre santé, comme l’explique Roselyne Bachelot, ou doit-on craindre un nouveau Tchernobyl ?
La position de la Direction Générale de la Santé Pour la DGS « il n’y a pas, actuellement, de risque significatif pour la santé du fait de la haute altitude et de la dispersion du nuage de cendres. ». Cette simple déclaration tirée du site du Ministère de la Santé a été réitérée par Roselyne Bachelot lors d’une interview accordée sur RMC à JJ Bourdin.
La position de nombreux professionnels de la santé Pour beaucoup, l’information délivrée est une nouvelle fois mensongère, et les risques sanitaires seraient réels. Ainsi pour le Professeur Michel Aubier, chef du service de pneumologie de l’hôpital Bichat de Paris, « les particules qui composent ce type de nuage peuvent avoir un effet délétère, en particulier lorsqu’elles sont en concentration importante dans l’air, et cela, quel que soit le type de particule. Toutes les études épidémiologiques le montrent. Toute particule inhalée peut avoir un effet toxique et entraîner une inflammation au niveau pulmonaire, notamment au niveau des bronches. Lorsqu’on les inhale, ces particules pénètrent dans les cellules qui bordent les bronches que l’on appelle les cellules épithéliales. Elles les activent. Ces cellules sécrètent alors un certain nombre de facteurs qui sont des pro-inflammatoires et qui attirent d’autres cellules inflammatoires des bronches. Cela augmente, voire crée, des symptômes. »
Les petites particules sont-elles vraiment dangereuses ? L’explication selon laquelle les particules du nuage seraient suffisamment petites et dispersées pour ne pas constituer de danger pour la santé est une totale aberration. En fait, plus les particules sont fines, plus elles sont nocives, car elles pénètrent encore plus profondément dans les poumons, avec un double effet négatif (lié non seulement aux particules proprement dites, mais également aux polluants qu’elles transportent ). Ainsi des métaux toxiques présents dans les particules dispersées du nuage volcanique (plomb, mercure, arsenic, cadmium, nickel, zinc, etc) vont s’accumuler dans l’organisme et provoquer des effets toxiques, à court ou long terme. Et ce, non seulement pour les hommes, mais aussi pour les animaux, et les végétaux. Le degré de toxicité dépendra alors de leur quantité.
Le principe de précaution La position la plus sage reste le principe de précaution, notamment pour les personnes les plus fragiles, à savoir les personnes âgées et celles qui ont déjà une maladie respiratoire chronique telle que l’asthme ou la bronchite chronique. Il est plus prudent de rester à l’intérieur pour toutes ces personnes, ainsi que pour les nouveaux-nés. Enfin, il est fortement déconseillé pendant toute la durée de l’éruption de pratiquer une activité physique intense en extérieur. Mieux vaut attendre que le nuage soit totalement dispersé.