Un journal de gauche (Libé) qui défend la mort de la liberté d’expression, et donc sa propre mort, il fallait attendre mars 2015 pour voir ça. Un journal qui défend la censure, sous prétexte que certains propos ne plaisent pas à, à, à qui déjà ? Alain Jakubowicz, qui semble être l’unique bénéficiaire d’une « réforme » hautement, mais hautement populaire. Car aujourd’hui, dans le cadre de la lutte contre l’antisémitisme (et les autres racismes moins importants), Samuel Valls débloque… 100 millions d’euros.
Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, le 16 janvier 2015 dans Libération :
« Je perçois depuis les attentats une volonté de remise en ordre de la société qui n’est pas de bon aloi. Le problème de la répression des discours racistes n’est pas que les peines sont trop légères, mais qu’il est difficile de faire reconnaître ces délits. Leur entrée dans le droit pénal n’y changera rien. »
Heureusement, la promesse de la manne céleste lâchée par Valls aura raison des résistances du roitelet de l’antiracisme national :
« L’État doit avoir une vraie logique d’accompagnement du milieu associatif, alors que ces dernières années le secteur a été dramatiquement fragilisé en termes de subventions et de reconnaissance symbolique. » (Sopo, le 3 mars 2015 dans Libé)
- Ta part sur les 100 briques ? On va y venir, Dominique. Calme-toi.
Cent bonnes grosses barres à faire baver les associations qui auront bien gueulé contre la Bête immonde, à coups de stats trafiquées et d’agressions instrumentalisées, dont certaines sentent le montage à plein nez. Le problème, dans ce débat qui s’organise sans les dissidents, qui sont quand même les premiers visés, c’est qu’on entend un seul son de cloches. C’est le cas de le dire.
Quand on entend la sortie de Hollande au dernier dîner du CRIF (900 € pour avaler des couleuvres casher), « si vraiment les grands groupes d’Internet ne veulent pas être les complices du mal, ils doivent participer à la régulation du numérique », on finit par regretter le petit neveu bling-bling de Bibi Netanyahu. Même Sarkozy n’était pas allé aussi loin dans la soumission au sionisme, c’est dire.
Vous l’aurez compris, la régulation, c’est nous. Quand un président de la République, même fantoche, envoie ce genre de message, vous pouvez être sûrs que ça va défourailler sur le terrain. Dans la Ve République, les présidents qui ordonnent des éliminations d’opposants ne le disent jamais ouvertement, et encore moins par écrit : les ministres de l’Intérieur doivent décrypter la petite phrase sibylline lancée entre deux sujets, par exemple « il commence à nous emmerder celui-là », entre « elle est bonne cette actrice, arrange-moi un rendez-vous », et « rembourse-moi ce gros escroc de contributeur de campagne avec un discret petit délit d’initié boursier ». C’est ainsi que l’ordre a été donné d’envoyer ad patres le navire de Greenpeace en 1985, derrière lequel se cachaient les services américains, qui voyaient d’un mauvais œil la présence française dans le Pacifique, et la présence de ministres communistes dans le gouvernement Mauroy 2 (1981-1983), même si Fabius fera le ménage dans le gouvernement suivant (1984-1986). Le plan US fonctionnera à merveille, puisque les services français seront décapités (adios amiral Lacoste), et la presse française tout entière plongera dans le piège antipatriotique.
- 1985, la CIA coule les services secrets français
à Auckland
L’argument de contestation de crimes contre l’humanité est une vaste blague : ce qui inquiète les autorités israéliennes en France, ce ne sont pas les vannes sur la Shoah, dont ils méprisent les authentiques survivants, qui peinent à toucher leur maigre part sur les indemnités faramineuses soutirées aux riches nations culpabilisées, mais bien la révélation argumentée d’un noyau dur sioniste au cœur du pouvoir en France.
Lemonde.fr du 17 avril ose titrer « Plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme ». Comme s’il s’agissait du Plan Cancer de Chirac, ou de l’éradication de la rage chez les renards. Non seulement ça nous pathologise, nous les Français, mais ça ferme toute porte au débat. Les lecteurs d’E&R, tenus constamment informés de l’évolution – on devrait dire de la dévolution – en la matière, ne seront pas surpris. Sauf que maintenant, on y est. La parole, le micro, vont être coupés. On le savait, on le sait désormais. Que dire, si on ne peut plus dire ?
D’abord, restons calmes et positifs, et jouissons un instant de la confirmation de nos hypothèses de travail : le pouvoir purement français n’existe pas, il y a un pouvoir sioniste, dont les intérêts ne sont pas ceux du peuple français. Même pas la peine de lire entre les lignes l’interview de Jakubowicz dans Libé du 3 mars, le message a l’avantage d’être clair et limpide. La question qu’il pose est sans ambiguïté :
« Faut-il qu’il y ait sans arrêt des morts pour qu’enfin ces questions avancent ? »
- Ces victimes de l’antisémitisme seront enterrées en Israël, selon les vœux de Bibi Netanyahu
Ou comment transformer les morts des « attentats » de Paris en martyrs de la cause sioniste. Un tour de passe-passe classique, déjà vu avec les morts juifs de la Seconde Guerre mondiale. Savaient-ils, les pauvres, qu’ils allaient devenir la rampe de lancement du sionisme mondial ? Ah, ils ne seront pas morts pour rien, ni pour tout le monde, les fusillés de l’Union soviétique et les déportés assassinés en Pologne.
Le problème pour Jaku, ce braconnier de la loi, est de transformer le délit d’opinion, relatif à la loi sur la presse de 1881, en délit de droit commun. Afin de mettre opinions et actes sur le même plan, et ainsi pénaliser toute pensée dérangeante.
Pour cela, il utilise les morts des attentats, et de préférence les morts juifs, qui ne sont soudain plus français dans la mort. Logique : en tant que Français, ils ne serviraient à rien post mortem. Donc, grâce aux assassinats – on a failli dire grâce aux assassins – de juifs, Jaku crée de toutes pièces un lien entre les propos « négationnistes, racistes et antisémites » vus sur le Net, et le meurtre contemporain de juifs, wagon qu’il raccroche évidemment, c’est implicite, au massacre des juifs entre juin 1941 et octobre 1944, soyons précis. Ainsi, une vanne de Dieudonné sur le pouvoir sioniste et ses valets ou collabos, se transforme-t-elle par magie sioniste en lancement de contrat homicide antijuif, entre deux vannes. C’est tellement dingue qu’on se demande si Jaku est sérieux.
- Uzi dans une main, Talmud dans l’autre pour les colons !
On est un peu brutaux parce qu’on est des animaux sans âme, mais Jaku dit ça avec plus d’élégance, il parle de justice d’exception pour la liberté d’expression française, pourtant déjà bien encadrée, un Uzi chargé contre la tempe :
« Concrètement, aujourd’hui, dans les chambres de la presse, des négationnistes, des racistes et des antisémites patentés sont jugés par les mêmes juges et selon la même procédure que les directeurs du Monde ou de Libé, dont les journalistes ont diffamé un chef d’entreprise ou un membre du gouvernement ! C’est la même jurisprudence qui s’applique à Dieudonné M’bala M’bala, qui a pourtant été condamné sept, huit ou neuf fois ! Résultat, dans l’opinion publique, ces insultes racistes et antisémites ne sont pas de vrais délits, ce sont simplement des “délits d’opinion”. Si le racisme et l’antisémitisme sont des délits, alors ils ne doivent pas relever d’une justice d’exception. »
Résultat de ces cogitations où le politique tord en grimaçant l’esprit de la loi :
« Je ne demande pas à ce qu’on modifie l’échelle des peines pour la provocation à la haine raciale : celle qui existe déjà, allant jusqu’à un an de prison et 45 000 euros d’amende, est parfaite. Les propos racistes et antisémites représentent une atteinte d’une telle gravité à l’ordre public que la réponse de la justice doit être immédiate. À la 17e chambre [la chambre de la presse du tribunal de grande instance de Paris, ndlr], il faut dix-huit à vingt-quatre mois pour qu’une affaire soit jugée ! »
- Entre ici, dissident de l’Enfer ! Que la main de Yahvé s’abatte sur toi !
« Il faut marquer le coup de manière plus ferme », avance notre vrai ministre de la justice, à laquelle il n’est plus la peine de coller une majuscule, faut pas déconner non plus. Et Taubira ? C’est la caisse enregistreuse, affaiblie par la loi Bergé, pardon, la loi sur le mariage gay, prête à tout pour sa petite part du gâteau ministériel, sa gloriole personnelle, et surtout utilisée par les uns et les autres pour les coups bas électoraux : on pense à sa candidature étonnante, pilotée par Chirac, lors du premier tour des présidentielles 2002. Ce ne sont pas les 5,33 % de Chevènement, en guerre ouverte avec Jospin depuis le dossier Corse, qui auront la peau du candidat socialiste, coupe prévisible dès le désaveu du ministre de l’Intérieur par son Premier ministre, chantagé à l’époque par Cohn-Bendit ; non, ce sont bien les 2,32 % de Taubira et son vote noir, ethnique, littéralement raciste, aussi nouveau qu’incongru dans une élection présidentielle française. À 18,50 % (16,18 + 2,32), Jospin passait le 1er tour les doigts dans le pif, et éclatait probablement Chirac, totalement lâché par l’opinion, en finale.
« De la plume au sang, il y a un fil d’Ariane qui a toujours existé dans l’histoire de l’humanité »
Insultés dans notre intelligence, on serait en droit de demander à Jaku, où est-ce que « les propos racistes et antisémites représentent une atteinte d’une telle gravité à l’ordre public », à part effectivement dans l’hystérie artificielle déclenchée par les médias aux ordres, et que les Français globalement ne suivent pas. Les spectacles de Dieudonné ont lieu dans des lieux privés et dans le calme, le judoka ne se donne pas en spectacle dans la rue pour chauffer les nazis (qu’on ne voit toujours pas) et leur fournir des torches pour brûler les synagogues pleines de femmes et d’enfants (malgré les milliers de soldats français en armes qui sécurisent les adresses d’associations sionistes même pas religieuses que personne ne connaissait, mais que chacun peut désormais loger dans sa ville), tandis que les lecteurs de E&R viennent s’abreuver chaque jour tranquillement à une source d’information peut-être non conforme, mais pas homicide, et encore moins holocaustique… sauf pour le caustique, hein, mais ça c’est l’esprit gaulois, que voulez-vous, missié Jaku, on est en Fwance, on n’est pas en Iswaël !
- Jaku donne ses directives à Sopo
« Lorsque je vais aux audiences de la 17e, je vois des racistes et des idéologues qui publient des textes servant de littérature aux gamins qui entrent là-dedans comme dans une secte. De la plume au sang, il y a un fil d’Ariane qui a toujours existé dans l’histoire de l’humanité. Tant qu’on n’aura pas compris cela, on restera dans une position idéologique. »
L’avocat du diable (non, c’est pas Jaku, c’est une expression) nous dirait, dans son langage direct : mais avec les banlieues arabes rendues antisémites par la jalousie matérielle, il y a un risque d’explosion comme en Israël et d’ailleurs, Coulibaly a assassiné des juifs innocents de sang-froid, et peut-être que si on l’avait laissé faire, il en aurait tué des centaines comme ces fous d’Allah du Hezbollah financés par les Iraniens, Iraniens qui méritent la bombe atomique, sur la gueule attention, pas dans leurs laboratoires enfouis par lâcheté à l’abri des bombardements de la prestigieuse armée de l’air israélienne. Bel effet de manche. Ce à quoi on répondra calmement que l’importation du conflit israélo-palestinien a bon dos, encore une fois. Et on ne serait pas étonné que les importateurs soient aussi les censeurs…
Plus le pouvoir sioniste réprime, plus il est désavoué
Face au, ha ha ha, garde des sots Jakuz, Libé a cru bon d’opposer (lol jaune) Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo, journal riche et mort aujourd’hui. Pauvre et vivant, comme nous, c’était peut-être mieux. Mais quittons l’humour morbide pour nous intéresser au débat démocratique organisé par le journal de Drahi (42,5 %), Ledoux (42,5 %), Papazian, Gerbi, Bensabat et Benabou (15 %) : Jaka face à Malku, pardon, Jaku face à Malka, c’est le Mossad contre le Shin Beth. On sent que sur le fond, c’est pas vraiment le combat de coqs à la vie à la mort. Et puis Malka, qui a bataillé pour la liberté de blasphème de Charlie (une sacrée victoire), est bien coincé : comment expliquer « aux gamins qui entrent dans une secte », sans tomber dans le piège du « deux poids deux mesures », où Soral et Dieudonné l’attendent en rigolant, que l’on peut blasphémer ici, mais pas là. Qu’ici c’est du blasphème bonnard pour la liberté d’expression, mais que là, c’est vachement dangereux et que ça tue et tout ? Bonne chance, le baveux. C’est aussi pourquoi le lobby « choisit » de plus en plus de se faire représenter et défendre médiatiquement par des avocats : ses intellectuels habituels (BHL, Finkielkraut, Glucksmann) ayant perdu toute crédibilité dans des contradictions grandes comme le mur de Cisjordanie, pardon, de Palestine, on laisse le soin aux artistes de l’envolée verbale malicieuse de recoller les morceaux, afin d’emporter le consentement du troupeau.
- L’équipe des services israéliens qui a eu la peau de Charlie accueillie en fanfare à Tel-Aviv (2015)
« Le deux poids, deux mesures est un fantasme. Dieudonné contestait un fait historique : la Shoah et la mort de 6 millions de personnes. Charlie Hebdo parle de croyance, de religion. Si on assimile une croyance et un fait, alors on sort de la rationalité. Je pense qu’interdire le spectacle de Dieudonné était la pire des solutions. Maintenant, je comprends que les pouvoirs publics, confrontés à un problème d’ordre public, en soient venus à penser que c’était nécessaire. » (Richard Malka interviewé par Libération du 3 mars 2015)
Assimiler une croyance et un fait, c’est exactement ce que Jaku veut faire. Accordez vos violons, les avocats !
Eh ben les gars, même si vous nous coupez le micro, c’est pas gagné. Les gens vont encore plus vous détester, pas parce que vous êtes juifs, mais parce que vous êtes truqueurs, odieux, liberticides, et conceptuellement suicidaires. De cette farce démocratique il restera de nouvelles certitudes : Jaku est bien notre ministre de la Justice, Taubira n’étant qu’un paravent inattaquable en tant que femme, noire, antiraciste et antifasciste ; le quotidien égaré Libération cautionne la censure du Net, croyant récupérer la foule des lecteurs trahis ; et Malka envoie ses clients à la mort. Attends, Malkav, c’est de l’humour ! On en profite un peu pendant qu’il en est encore temps. Tu dois comprendre que même les « pas Charlie » ont droit à l’humour. Et tu en es toi aussi capable, Richard, regarde ta réponse à Libé.
Libé :
« De l’affaire Siné aux caricatures de Mahomet, est-ce que Charlie est juif, voire antimusulman ? »
Malka :
« Bien sûr que non, Charlie n’est pas juif, il est laïc ! On a publié des articles contre la circoncision. Une contestation féroce de la colonisation. Des dessins qui allaient très loin contre la politique d’Israël et de Nétanyahou. »
- Manifestation de soutien à Bibi Netanyahu après les attentats de Paris
C’est vrai. Mais où sont les dessins de Charlie raillant le pouvoir sioniste en France (le grand rabbin décapité, Jaku avec un étron sur la tête), qui a malheureusement et bien involontairement condamné le journal et ses dessinateurs en en faisant le porte-voix de l’islamophobie ?