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Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

Parce que lorsque l’actuel chef du régime [Zelensky], c’est ainsi qu’on peut l’appeler aujourd’hui, a signé le décret, il était un président relativement légitime. Et maintenant, il ne peut pas l’annuler parce qu’il est illégitime. C’est là l’astuce. C’est le piège.

 

L’analyse de Karine Bechet-Golovko – Règlement du conflit en Ukraine : Poutine met Trump face à ses limites objectives

Hier, le président russe s’est pour la première fois clairement exprimé au sujet des potentiels pourparlers de paix. À ce jour, à part les déclarations médiatiques de Trump, passant de la menace à l’engagement, aucune démarche officielle n’a été effectuée du côté américain. Et comme le rappelle Poutine, la Russie n’a pas d’interlocuteur légitime en Ukraine pour établir un document établissant juridiquement un règlement du conflit. Mais les États-Unis peuvent-ils réellement se permettre un règlement juridique équitable avec la Russie ? Le doute s’installe de plus en plus fortement au fur et à mesure que le temps passe.

 

La Russie est sans illusion, quant à la volonté – et la possibilité – réelle des atlantistes de négocier de manière équitable une sortie de crise. La tromperie a déjà eu lieu à plusieurs reprises, comme le rappelle le président russe, et c’est une variable dont désormais les Russes tiennent compte. Donc, pour dire les choses clairement, se pose déjà un problème de confiance, qu’il va être difficile de surmonter.

Mais même si la Russie se dit prête à discuter, la question se pose de savoir avec qui. À ce jour, Trump n’a fait que des déclarations politico-médiatiques, aucun contact officiel n’a été établi pour une conversation, par téléphone ou physique, avec Poutine. Et il y a peu de chances que les États-Unis de Trump aient le moindre intérêt à monter à ce point le poids de la Russie sur la scène internationale. Ils veulent plutôt lancer une rencontre Poutine/Zelensky, pour réduire le conflit à un niveau bilatéral et faire oublier l’implication des pays de l’OTAN et le rôle moteur des États-Unis.

Or, Poutine rappelle ici les difficultés juridiques d’une telle approche. Zelensky n’est plus, selon la constitution ukrainienne, légitime. Même si sa légitimité était putative avant cela, même formellement, il est désormais en infraction à la légalité ukrainienne, puisque aucune élection présidentielle n’a été organisée au terme de son mandat. Il est à ce sujet surprenant que les atlantistes n’aient pas mis en place au moins un simulacre d’élection, ils savent parfaitement le faire quand nécessaire. De quoi ont-ils eu peur ?

Ainsi le président russe de préciser que si Zelensky, malgré son décret interdisant toute négociation, veut quand même discuter, Poutine pourra déléguer quelqu’un pour aller lui parler. Bref, aucune discussion bilatérale n’est envisageable, car ce n’est pas le processus qui intéresse la Russie, mais le résultat. Et le président russe de justifier : il n’est pas compétent pour signer un quelconque acte juridique. Donc, cela ne présente aucun intérêt, car le processus de paix serait entaché d’irrégularité.

Autrement dit, la Russie ne se contentera pas de quelques promesses orales, elle veut une reconnaissance juridique. Ce qui implique l’intervention d’une personne compétente pour cela.

Et c’est bien l’impasse des atlantistes :

1) Trump ne peut se permettre un grand sommet comme à Yalta, les atlantistes ne peuvent donner ce poids à la Russie sans que les États-Unis perdent du leur. Or, Zelensky est incompétent pour tout règlement juridique de la situation.

2) La Russie, s’il y a des pourparlers de paix, veut qu’un document juridique établisse les conditions de cette paix. Une reconnaissance de fait, qui sera violée dans les 24 h, ne l’intéresse pas. Or, les atlantistes ne peuvent reconnaître juridiquement les nouvelles frontières de la Russie, car le monde global ne peut que s’agrandir, il ne peut pas reculer sauf à s’effondrer.

Poutine met Trump face à ses limites objectives : s’il veut réellement la paix, il lui faudra sortir du paradigme atlantiste. Nous arrivons au moment de vérité et à la fin de l’hypocrisie américaine. En attendant, que Trump continue à combattre la dimension wokiste de la globalisation, cela servira tout le monde et affaiblira ce système. Mais ici aussi, il est confronté à des résistances juridiques très fortes, à l’intérieur même du système américain. La réalité rattrape la communication.

KBG, sur E&R

 






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15 Commentaires

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  • #3485667
    Le 29 janvier à 16:17 par charles
    Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

    Ne surtout pas commettre l’erreur de manquer de respect aux Russes il y a plusieurs siècles qu’ils le démontrent et tout récemment encore, et encore de nos jours comme les faits le démontrent suffisamment. D’ailleurs, les USA en détruisant l’UE tout en se goinfrant, et les Russes en soumettant l’Ukraine tout en prospérant, n’ont aucune raison de mettre fin aux opérations spéciales. Il ne se passe rien d’autre.

     

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  • #3485682
    Le 29 janvier à 17:36 par bertin
    Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

    Ce qui se conçoit bien s’exprime clairement ,
    et les mots pour le dire arrivent aisément .

    Vladimir de Russie renvoie le " deep state "
    à ses mensonges et ses crimes depuis Maïdan .
    Trump est il capable de désavouer les Zélensky et Starmer
    associés dans un pacte de 100 Ans ?
    Trump est il l’ennemi du deep state ou le deep state le tient il ?
    Mais Qui ,Qui se cache derrière le deep state ?
    Vladimir le sait et ça ne le perturbe pas ..
    La Russie dernière puissance occidentale libre et souveraine !

     

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  • #3485683
    Le 29 janvier à 17:37 par Calmestoiviktor
    Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

    Madame Karine Bechet-Golovko est vraiment la meilleure analyste du moment en ce qui concerne la Russie et ses voisins. C’est de l’analyse, de la proposition, pas un commentaire.

     

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  • #3485690
    Le 29 janvier à 17:58 par Kal
    Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

    Voici une bonne analyse,

    Je rajouterai que Washington est à l’origine du conflit avec l’élargissement de l’OTAN en Ukraine et le non respect des accords de Minsk.

    Je ne vois pas d’autre solution pour Trump que d’assumer la défaite des USA face à la Russie.

    L’Ukraine et Zelensky ne sont finalement que des "intermédiaires" !

     

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  • #3485691
    Le 29 janvier à 18:04 par anonyme
    Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

    Poutine a compris qu’il avait à faire à un fort en gueule, un bateleur d’estrade, un tricheur et un menteur ! Il n’a pas oublié qui était au pouvoir aux US pendant que le donbass était bombardé et les accords de Minsk piétinés !

     

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  • #3485713
    Le 29 janvier à 19:13 par anonyme
    Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

    "il est confronté à des résistances juridiques très fortes"

    Derrière lesquelles il y a des résistances avant tout pollitiques.

    "Nous arrivons au moment de vérité et à la fin de l’hypocrisie américaine."

    La fin de l’hypocrisie américaine ? "Yeah right !" (1), comme on dit en language populaire !

    (1) Traduction : "Cause toujours, ..."

     

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  • #3485718
    Le 29 janvier à 19:21 par Figaro68
    Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

    Poutine annonce qu’il est ouvert et prêt, mais en fait il s’agit d’une ruse politique pour soigner son image de pacificateur à l’intérieur comme à l’extérieur. A malin, malin et demi... Minsk 1&2 ont été formateurs.

    Franchement, avec qui signer ? Trump est aussi retors que Roosevelt, Churchill ou Staline et n’est pas éternel, quelles sont les garanties avec BlackRock en embuscade qui louche sur les 12.000 milliards de richesses minières et arables ? Où ? En Suisse, celle-là même qui applique 3.266 sanctions contre la Russie ?

    Le juif Zelenski, lui cherche sans vergogne comment sauver son pôvre cul, ses 10 villas, 2 yachts, son Casino à Chypre, sa propriété viticole italienne et ses milliards si durement gagnés sur la mort d’un million de Chrétiens et 500.000 GIG. Il n’a aucun rôle dans cette phase, si un jour il en avait eu un seul dans l’ensemble de cette guerre, qui dépasse ce guignol cocaïné et membre de la fanfare ...

    Au surplus, l’OTAN a prévenu, elle se prépare pour une attaque frontale en 2029 sur le fondement du Forum des Peuples Libres de la Post-Russie qui veut dépecer le pays en 19 Etats et faire main basse sur ses richesses qui sont un scandale géologique. Le programme d’hystérisation est déjà en cours.

    Bref, c’est insoluble et au point où en est la Russie, le mieux est de pousser jusqu’au Danube au Sud et la Transnistrie à l’Ouest. En route, le pays s’effondrera politiquement, probablement. Et puis, pour ne pas revenir dans 20 ans, de fédérer le tout comme au temps des Tsars.

    Pravda ?

     

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  • #3485893
    Le 30 janvier à 10:06 par anonymous19
    Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

    Je conseille le très bon article de Alastair Crooke "Is Trump positioning for a "No-deal" with Russia".

     

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  • #3485964
    Le 30 janvier à 13:38 par FREDERIQUE
    Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

    "S’il y a une volonté de paix de la part de leurs parrains occidentaux, le chemin est très simple."
    Une phrase qui - si elle est bien traduite par l’IA... - est aussi cinglante que lucide sur la servilité de Zelensky aux ordres de l’Axe américano-sioniste, cet Axe du Mal 2.0 qui se comporte effectivement comme une vraie Mafia, à laquelle il faut obéir et se soumettre si l’on veut continuer à """vivre"""...

    Et tant que les Occidentaux - populations et gouvernants hors de cet Axe mafieux - ne le comprendront pas de façon massive, les tentacules de ce monstre mortifère continueront de s’étendre sur nos vies et sur notre avenir pour en faire ce que la pègre mondialiste aura décidé d’en faire, à son bénéfice exclusif avec "Jérusalem comme capitale mondiale" (sic), dixit Jacques Attali !?

    "Nous arrivons au moment de vérité et à la fin de l’hypocrisie américaine.", puisse cette phrase prémonitoire devenir réalité rapidement, parce qu’il en va de l’avenir de cette planète toute entière...

     

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  • #3485976
    Le 30 janvier à 14:20 par Hector
    Vladimir Poutine : d’une négociation l’autre

    Analyse intéressante et subtile.
    Mais elle semble surestimer le pouvoir de décision de Trump. S’il ne tenait qu’à lui, il aurait cédé au demandes de la Russie, pour ne pas que ce conflit devienne son humiliation pendant 4 ans. C’est moins cher payé de lacher tout de suite.
    Mais nous savons tous qui, aux USA, a toutes les raisons du monde de haïr la Russie. L’indice le plus intéressant est le commentaire de Trump à propos de Gaza. Nous savons qui il a choisi de ne pas défier pour accéder à la présidence. C’est de bien mauvaise augure pour une vraie solution négociée en Ukraine. Mais le pire n’est jamais certain...

     

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