Aujourd’hui, si t’as pas de grand-père mort à d’Auschwitz, t’as un peu raté ta vie politique. Ou alors il te faut alors trouver un arrière-grand-père mort à Dachau. C’est ce qu’a fait Ugo Bernacilis, accusé comme tous ses amis de LFI d’être un suppôt d’Hitler. C’est fatigant de voir ça tous les jours, mais nous, ça nous fait des vacances.
Choisis ton camp, camarade
Accusé d'antisémitisme, Ugo Bernalicis (LFI) perd ses nerfs et menace un député. pic.twitter.com/sTbd9UgMlp
— Surmulot (@SurmulotsNews) January 28, 2025
On sait tous que les internautes (surtout les twitternautes, devenus les X-men) sont amateurs de clashs. C’est normal, la télé a été pendant tant d’années aseptisée, que les réseaux sociaux servent à la fois de défouloir et de refuge pour la liberté d’expression. Le défouloir est le prix à payer de la liberté d’expression. Si certains savent s’en servir avec intelligence et mesure, d’autres se vautrent dans le grossier : on pense au philosophe scato Enthoven.
Le personnel politique est comme tout le monde, il n’échappe pas à la règle de l’ego et de l’énervement. On voit de plus en plus de pétages de plombs. Illustration ici avec le tueur du Hamas Louis Boyard et la tueuse de Tsahal Barbara Lefebvre.
« Vous défendez la racaille »
Lefebvre détruit Boyard. pic.twitter.com/rdR2sEyRYJ
— Le_patriote13 (@Le_Patoff) January 28, 2025
Après visionnage, on remarque une chose : il n’en reste rien. Cela ne résout rien, ne fait pas avancer le débat, chacun restant campé sur ses positions. On n’est pas dans la dialectique constructive. Finalement, quels que soient les débats polarisés, personne derrière ou devant son écran ne change d’avis. Ce n’est pas la faute de l’algo, qui a bon dos. On n’a jamais vu quelqu’un changer d’avis après un échange plus ou moins poli, un antisémite devenir pro-juif ou un juif devenir antisémite, pour rester dans les exemples précédents.
Alors à quoi sert ce lieu de confrontation des idées et des haines ? À écouter les arguments des uns et des autres, à pêcher de l’info, voilà tout. Un humain ne change pas d’avis (sauf avec le temps et les accidents de la vie), car ses opinions sont le produit de sa biologie et de son environnement. Il ne pousse pas des fraises sur un pommier.
"Ce post pour annoncer la naissance de mes jumeaux était politique. J’avais envie de montrer ces deux mains, car je suis en couple, marié et papa. Je suis quelqu’un qui réalise ses rêves, et je prendrai toujours la parole contre l’homophobie."
Simon Porte Jacquemus dans #CàVous pic.twitter.com/gEf8JO0sUn
— C à vous (@cavousf5) January 28, 2025
On voit ici Jacquemus faire la promo du mariage homo avec enfants. Riner a l’air de retenir le fond de sa pensée, mais l’animatrice, très gay-friendly, trouve ça cool. Ce genre d’extrait est une frappe contre le cerveau des antiprogressistes, et une petite décharge de plaisir (dopamine) pour celui des progressistes. On vient chercher son éjac de colère ou de plaisir, car il est difficile biologiquement de ne pas s’impliquer, de ne pas réagir : c’est quasiment un réflexe. La tolérance pour toutes les conneries est donc le signe d’un contrôle de soi, de son cerveau instinctif, qui a envie d’aimer ou de tuer, pas d’autre alternative.
Sur X, on se soumet à des micro-chocs émotionnels positifs et négatifs. Comment ne pas perdre son influx, ne pas se mettre en colère pour rien, sans résultat, c’est-à-dire se retrouver en inhibition de l’action devant quelque chose ou quelqu’un qui nous fait horreur et contre lesquels on ne peut rien ? Avec la tolérance – en général une indifférence feinte (on sourit gentiment mais on a envie de tuer) –, le stoïcisme (mais c’est passé de mode), sinon l’humour. Et des occasions de rire, même cruellement, il y en a à foison.
À l’issue de son premier jour d’exploitation en France, les « Trois Mousquetaires » à la sauce woke ne totalisait que 1271 entrées sur 564 séances, soit une moyenne peu flatteuse de deux spectateurs par séance. →https://t.co/MiQirkfyWl pic.twitter.com/jZYw4rB2yt
— Le Figaro (@Le_Figaro) January 28, 2025
Comme quoi on n’échappe pas à la règle biologique de la haine et de l’amour, de la mort et de la vie.