C’est le milieu de l’été, il fait chaud et tout le monde se sent paresseux. Pourtant, nous devons continuer à bloguer sans relâche et faire de notre mieux pour nourrir le coucou qui vit sous votre chapeau. Et aujourd’hui, je vais écrire sur les Divines Sanctions qui ont été conçues pour enrichir la Russie, détruire l’Europe et distraire temporairement l’Amérique de son économie défaillante et de sa société folle à lier.
Il existe quelques théories sur l’origine de ces sanctions et la manière dont elles ont été imposées.
La première théorie est qu’elles ont été rédigées à Washington et que, lorsque les Russes les ont découvertes, ils les ont adorées et ont lancé l’opération militaire spéciale dans l’ancienne Ukraine pour s’assurer qu’elles soient appliquées immédiatement, car ils étaient impatients d’en récolter les généreux bénéfices.
Selon une autre théorie, les sanctions ont été rédigées au Kremlin, ratifiées à Washington et approuvées par Biden lors du tête-à-tête entre Poutine et Biden à Genève. Ensuite, Biden et Poutine ont joué ensemble un théâtre d’ombres autour de l’Ukraine, qui a culminé avec le lancement de l’opération spéciale, une fois que Poutine a pu prétendre que Biden l’avait forcé à le faire et que Biden a pu dire que Poutine avait l’intention de le faire depuis le début et qu’il était temps d’imposer des sanctions, en poussant gentiment ses fidèles marionnettes européennes à pousser des hauts cris sur le mode « C’est la faute de Poutine ! », avant de s’ouvrir cérémonieusement les veines sur l’autel poutinien en détruisant impitoyablement leurs économies et en causant des dommages graves et irréparables à leurs électeurs.
Et cela nous amène à la question métaphysique de savoir qui dirige vraiment le monde ? Si vous pensez qu’il s’agit de l’État profond, de la mafia de Davos ou d’un autre clan de l’ombre, alors vous devriez peut-être lire un autre blog. Oui, tous ces groupes ont des plans infâmes mais, non, leurs plans ne se déroulent pas comme prévu et le présent, sans parler de l’avenir, ne ressemble en rien à ce qu’ils avaient imaginé. Si les Divines Sanctions ont été conçues pour estropier et mutiler les économies européennes tout en profitant grandement à la Russie (comme nous le montrerons), en distrayant brièvement les Américains de leur triste situation, il s’ensuit que c’est la Russie qui dirige le monde. Et qui dirige la Russie ? Vous pourriez dire que c’est Poutine qui dirige la Russie, mais Poutine vous suppliera qu’il n’est pas d’accord et dira que la Russie est dirigée directement par Dieu et qu’aucune autre réponse n’a de sens.
Il y a plusieurs façons de voir les choses. Si vous aimez l’idée de Dieu, vous pouvez être d’accord avec Poutine et penser que tout est l’œuvre de Dieu et que tout ce que Poutine a à faire est de pratiquer l’ancienne méthode taoïste de ne rien faire, ou action par l’inaction, appelée wúwéi (traditionnelle : 無為 ; simplifiée : 无为).
Métaphysiquement parlant, Poutine n’est alors que l’agent de Dieu pour diriger la Russie tandis que l’Occident, qu’il souhaite détruire, il le rend fou directement. Une autre façon de voir les choses, pour ceux qui n’aiment pas Dieu, est de dire que tout est l’œuvre de Poutine : que Poutine est un moteur principal surhumain derrière la plupart des affaires humaines. On peut alors se demander s’il s’agit d’une présence angélique ou satanique. Une position intermédiaire consiste à affirmer que Poutine est un dieu, mais cela soulève immédiatement la question suivante : qui d’autre fait partie de ce panthéon ? Biden, peut-être, ou Trump, le bouffon bavard, ou Ursula von der Leyen ?
À ce stade, je souhaite suspendre la discussion métaphysique, en déclarant pour mémoire que je préfère personnellement l’idée que la Russie est un pays improbable qui aurait cessé d’exister il y a des lustres s’il n’avait pas été créé directement par un Dieu juste et miséricordieux, et que Poutine n’est rien de plus que son fidèle serviteur. Mais ce n’est là que ma folle hypothèse ; n’hésitez pas à formuler la vôtre.
Il reste à exposer les effets salutaires et bénéfiques des Divines Sanctions (en ce qui concerne la Russie) et leurs effets de feu et de soufre sur la Sodome et Gomorrhe qu’est l’Union européenne contemporaine, sur lesquels je vais maintenant entrer en détail.
La première sanction, et la plus bénéfique, a été le gel (ou était-ce la confiscation ?) des réserves de devises étrangères appartenant à la banque centrale de Russie. Comme le terme « réserves » ne s’applique pas aux fonds qui peuvent être bloqués sur un coup de tête, cela a réduit à zéro la valeur du dollar américain et de l’euro en tant que monnaies de réserve, et de nombreux acteurs, qu’il s’agisse de gouvernements ou d’entreprises, russes ou étrangers, ont commencé à chercher d’autres endroits où placer leurs réserves, privant ainsi de sang neuf les campagnes d’impression monétaire en cours de la Réserve fédérale et de la BCE, tout en alimentant l’inflation en dollars et en euros.
Quant à l’effet du gel de ces actifs sur la Russie, on s’attendait à ce qu’il fasse s’effondrer le rouble russe, le faisant passer d’environ 70 pour un dollar à environ 200, comme le souhaitait ardemment Biden. Et, en effet, le rouble a d’abord chuté à 150 pour un dollar, mais il est ensuite remonté à 52 et montre depuis une nette tendance à se renforcer. En un peu plus d’un mois, l’inflation dans la zone rouble est tombée à zéro et les prix des produits importés ont commencé à baisser progressivement. Pourquoi cela s’est-il produit ?
Ce gel des avoirs n’a fait qu’interdire à la banque centrale russe de détenir des fonds en USD ou en EUR et de les déposer dans des banques américaines ou européennes. Tant pis pour ces banques et pour le dollar et l’euro en général, mais ces réserves étaient en fait inutiles au départ. Elles étaient nécessaires pour empêcher les attaques spéculatives sur le rouble (qui pouvaient très facilement être contrecarrées par d’autres moyens) et pour renforcer la cote de crédit de la Russie. La banque centrale russe était (et, dans une certaine mesure, l’est probablement encore) infestée de personnes dont le cerveau a été endommagé par l’exposition à la science occidentale de l’eek !-a-nomique [eek est le cris de la souris, NdA], selon laquelle les attaques spéculatives sur les monnaies nationales sont acceptables (demandez à George Soros) mais le contrôle des devises est mauvais. Mais aujourd’hui, les ailes de ces personnes ont été coupées et le bon sens prévaut.
En parlant de notation, les agences de notation occidentales ont commencé à annuler leurs notations pour la Russie… ce qui entrave l’accès de la Russie aux capitaux étrangers, pensez-vous ? Eh bien, pas vraiment, car la Russie est et a été pendant longtemps un exportateur net de capitaux et n’a aucun besoin de capitaux étrangers. Ajoutez à cela le fait que, l’euro et le dollar n’étant plus des monnaies de réserve (en ce qui concerne la Russie), les investisseurs étrangers ne sont plus les bienvenus en Russie (sauf s’ils viennent avec des roubles, qu’ils doivent d’abord gagner).
Une autre série de sanctions a été imposée sur les biens étrangers détenus par les oligarques russes : villas, yachts, comptes bancaires, etc. Il s’est agit d’une puissante campagne de lutte contre la corruption, qui a enlevé aux oligarques russes une grande partie de leur motivation à voler, puisque les gains mal acquis doivent désormais rester en Russie, qui est à ce stade plutôt favorable à la transparence financière (rappelez-vous que Mikhail Mishustin, fiscaliste et spécialiste du big data, est maintenant Premier ministre de la Russie). Boudés par les principaux centres mondiaux de blanchiment d’argent aux États-Unis, à Londres et en Suisse, de très nombreux oligarques russes ont été contraints de rapatrier précipitamment leur fortune et de chercher des moyens de l’investir dans l’économie russe, lui donnant ainsi un coup de fouet. Jusqu’à l’imposition de ces sanctions, la Russie laissait s’échapper environ 100 milliards de dollars par an vers des juridictions étrangères ; ce flux a été rapidement inversé et s’est maintenant arrêté.
Une autre série de sanctions a imposé un embargo sur les exportations russes de métaux, de bois, de charbon et de beaucoup d’autres produits. Cela a été très utile à la Russie, car ces sanctions ont empêché les hommes d’affaires russes de gagner des euros désormais inutiles. Ces matériaux peuvent maintenant être mieux utilisés en Russie même, en développant les industries russes, en investissant tous les capitaux qui ne fuient plus le pays.
Un cadeau spécial à la Russie a été le refus du Canada de renvoyer à la Russie une turbine à gaz Siemens qui lui avait été envoyée pour maintenance parce qu’elle tombait sous le coup des sanctions canadiennes. La Russie a désormais une excuse parfaitement valable pour limiter ses exportations de gaz naturel vers l’Allemagne via le gazoduc Nord Stream 1. Ce gaz peut être utilisé à meilleur escient sur le territoire national, notamment pour la production d’engrais (les engrais étant très demandés de nos jours et beaucoup plus faciles à transporter que le gaz naturel).
Le flot de sanctions a poussé un certain nombre de constructeurs automobiles européens à quitter précipitamment la Russie, perdant du même coup leurs investissements dans l’industrie automobile russe. Cela a permis à la Russie de renationaliser son industrie automobile, qui est maintenant en bien meilleur état qu’elle ne l’était lors de sa première privatisation, tout en ne payant presque rien pour cela. Au cours des années précédentes, de nombreux modèles d’automobiles étrangers, tels que Mercedes-Benz, ont été construits et vendus en Russie, tandis qu’une grande partie des bénéfices étaient versés à l’étranger ; ce n’est plus le cas ! Aujourd’hui, la Russie a une excellente longueur d’avance sur la reconstruction de son industrie automobile, tant pour les ventes intérieures que pour l’exportation, et ce grâce aux généreuses sanctions.
Et puis il y a l’embargo sur les avions Airbus et Boeing. Désormais, des centaines d’avions qui étaient loués à la Russie sont à la disposition de cette dernière pratiquement gratuitement (les locations sont désormais payées en roubles et les fonds déposés dans les banques russes), ce qui lui permet d’économiser quelque 10 milliards de dollars par an. Cette action a également permis d’accélérer le développement de la production nationale russe d’avions à réaction pour le transport de passagers et de marchandises.
Le dernier plan, évoqué lors de la dernière réunion du G7, consiste à bloquer les ventes d’or russe. Tout d’abord, ce serait stupide : les ventes de lingots d’or russes sont déjà bloquées depuis quelques mois. Deuxièmement, ce serait inutile : il existe de nombreuses autres façons de vendre de l’or au niveau international que d’utiliser les mécanismes des pseudo-marchés de Londres ou de New York. Troisièmement, cela rapprocherait le jour où le « gold fix » de Londres et le « marché de l’or papier » seront vidés de tout or physique et exposés pour la fraude qu’ils sont, permettant, pour la première fois depuis des décennies, l’affichage du prix véritable sur le marché des métaux précieux. À l’heure actuelle, le dollar américain est en train de gonfler alors que le prix de l’or reste lié à ce dernier, ce qui annule la principale fonction de l’or en tant que couverture contre l’inflation. Le blocage de l’or russe, qui représente 10 % de la production annuelle mondiale, sur le marché de l’or occidental, contribue à rapprocher le jour où cette taxe sera enfin levée.
Dans l’ensemble, les sanctions anti-russes sont très bonnes et la Russie devrait en être reconnaissante. Mais il peut être utile de faire un petit zoom arrière et de souligner que, bien que la raison immédiate de ces sanctions soit l’opération militaire spéciale visant à démilitariser et à dénazifier l’Ukraine, la Russie a toujours été soumise à des sanctions, simplement pour avoir refusé de devenir une colonie occidentale. L’amendement Jackson-Vanick à la loi sur le commerce de 1974 a survécu à l’URSS, avant d’être remplacé par la loi Magnitsky de 2016. Les Russes sont pleinement conscients qu’ils resteront à jamais sous le coup des sanctions occidentales, quoi qu’ils fassent. La meilleure option, du point de vue des Russes, n’est pas d’éviter ou de contourner les sanctions, mais d’apprendre à les exploiter à leur avantage ; ce qu’ils ont fait.
Ensuite, il serait judicieux d’énoncer quelques faits évidents concernant l’opération spéciale. Premièrement, il ne s’agit pas d’une guerre, mais d’une action similaire à celle menée par la Russie contre ISIS en Syrie. Le contingent russe déployé en Ukraine est plutôt réduit, 150 à 200 000 soldats, composé de soldats professionnels, et non de conscrits ou de réservistes, et ne représente peut-être qu’un tiers ou un quart de l’armée professionnelle totale. Ces troupes font l’objet d’une rotation en Ukraine dans le cadre d’une sorte d’exercice d’entraînement.
Les objectifs de l’opération sont plutôt limités : démilitarisation et dénazification, c’est-à-dire enlever à l’Ukraine la capacité de constituer une menace militaire et éliminer physiquement tous les nazis russophobes endoctrinés par l’Occident. La démilitarisation se poursuit à un rythme soutenu : les capacités militaires de l’Ukraine sont détruites par des roquettes de précision, la plupart du temps avant qu’elles n’atteignent le front, et le jour où l’Ukraine ne disposera plus d’aucun équipement militaire est peut-être dans les deux semaines à venir. Les petites injections continues d’armes des pays de l’OTAN font reculer cette date, mais plus lentement qu’en temps réel. La dénazification se poursuit également à un rythme soutenu : Les bataillons nazis sont réduits à l’état de viande pourrie par l’artillerie russe.
Il y a de nombreux signes de dérive de la mission. Alors que l’objectif initial était de libérer uniquement les régions de Donetsk et de Lougansk, il s’avère maintenant que Kherson, Zaporozhye et Kharkov sont également au menu, suivis de Nikolaev et d’Odessa. Ces régions russes, qui se sont retrouvées en grisé sur la carte politique lorsque, après l’effondrement de l’URSS, des frontières administratives arbitraires au sein de l’URSS ont été mécaniquement transférées sur la carte politique, sont très désireuses de rejoindre la Russie. On ne sait pas encore où ce processus s’arrêtera. On ne sait pas non plus combien de temps il prendra. La Russie n’est pas pressée.
Tout d’abord, elle veut disposer de suffisamment de temps pour faire tourner l’ensemble de son armée professionnelle (plus quelques volontaires, qui sont admis à contrecœur et après avoir reçu une formation importante en Tchétchénie) sur le théâtre de guerre ukrainien, afin de leur donner l’occasion de s’entraîner à vaincre les forces de l’OTAN avec un minimum de pertes, même si elles sont largement inférieures en nombre. Ce savoir-faire est considéré comme très important. Cette méthode est similaire à celle utilisée par la Russie pour faire passer des troupes par la Syrie, de sorte que l’ensemble des forces aériennes et spatiales russes ont désormais une véritable expérience du champ de bataille.
Deuxièmement, la Russie veut bénéficier pleinement des sanctions tout en regardant l’Occident s’effondrer économiquement et politiquement en raison de l’inflation galopante, des pénuries d’énergie, des pénuries alimentaires et de toutes sortes d’autres afflictions que les sanctions anti-russes ont produites par effet boomerang. Mais surtout, aller plus vite ferait plus de victimes parmi les militaires russes, et c’est le contraire de ce que l’on souhaite.
L’allié traditionnel de la Russie est l’hiver : chaque grande campagne militaire contre la Russie (et cet imbroglio ukrainien est très certainement une attaque occidentale consolidée contre la Russie, faisant écho à celles de Napoléon et d’Hitler) doit se terminer par la mort en masse de l’ennemi à cause des gelures et de l’exposition au froid. Par conséquent, cette campagne, sanctions et autres, doit s’éterniser jusqu’à l’hiver, date à laquelle les parties de l’ancienne Ukraine libérées par les Russes seront au chaud, bien nourries et éclairées, tandis que les autres parties de l’ancienne Ukraine contrôlées par les nazis et l’OTAN gèleront dans le noir, abandonnées par leurs alliés de l’OTAN qui seront occupés à compter leurs propres morts, qui sont morts dans leurs maisons par manque de chauffage. Le stockage souterrain de gaz naturel en Europe atteint à peine 50 % à l’heure actuelle et il est peu probable que cette situation s’améliore, ce qui signifie que le gaz ne durera que jusqu’en décembre environ.
La dénazification prend également du temps. Elle se déroule comme suit. La partie ukrainienne, avec l’aide de ses conseillers de l’OTAN, endoctrine, entraîne, arme, équipe et envoie sur la ligne de front un flot continu de nazis – ukrainiens et mercenaires – que les Russes transforment en viande hachée à l’aide de l’artillerie et des roquettes. Ils ont plutôt bien réussi à les faire exploser à distance dans leurs centres d’entraînement en Ukraine occidentale, avec tout leur équipement. Quelques-uns ont été capturés et seront exécutés en temps voulu par un peloton d’exécution dans le Donbass, qui, contrairement à la Russie, n’a pas de moratoire permanent sur la peine capitale. Mais la dénazification à l’aide de l’artillerie est plus efficace que le jugement de cas par le système judiciaire de Donetsk.
Un autre exemple de mission secondaire est le fait que la Russie démilitarise et dénazifie non seulement l’Ukraine mais aussi l’OTAN et l’UE. L’OTAN envoie ses stocks d’armes pour que les Russes les détruisent à l’aide de roquettes et l’UE et les États-Unis envoient des mercenaires pour que les Russes les massacrent sur le front. Il ne devrait plus falloir beaucoup de temps pour que l’OTAN soit dépourvue de systèmes d’armes et que le nazisme ukrainien devienne nettement démodé et ne soit plus du tout le safari meurtrier de russes dont certains nazis rêvaient.
On parle beaucoup actuellement d’amener le régime de Kiev à la table des négociations, de faire un compromis sur le territoire déjà perdu au profit de la Russie et d’arrêter les combats. L’UE en a assez de la guerre et des sanctions boomerang et est favorable à une fin négociée rapide des hostilités, dit-on, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni encouragent le régime de Kiev et lui donnent de faux espoirs. Il est même question que la France et l’Allemagne donnent des garanties de sécurité à Zelensky, mais il n’y a pas de preneur pour une raison très simple : le dernier président légitime de l’Ukraine, avant le coup d’État, Yanukovich, avait reçu de telles garanties de sécurité et a dû fuir de peur d’être tué pendant que les nations garantes regardaient ailleurs, puis ont rapidement reconnu diplomatiquement le régime nazi imposé par les États-Unis qui l’a renversé.
Compte tenu de tout ce qui précède, on ne voit pas du tout pourquoi l’entité politique défunte, désormais presque totalement creuse, connue sous le nom de « l’Ukraine », devrait se voir accorder un quelconque prolongement de vie. On peut raisonnablement s’attendre à ce que la plupart des anciennes régions ukrainiennes rejoignent la Russie, tandis que quelques-unes des régions occidentales, qui faisaient partie de l’Autriche-Hongrie plutôt que de la Russie, seront laissées à la dérive en tant que zone défunte et largement dépeuplée, divisée en zones de préoccupation entre la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie, avec peut-être une petite enclave russe.
Grâce à l’opération spéciale, la population russe a déjà augmenté de 1 % (en ne comptant que les personnes qui ont choisi de s’installer en Russie) et devrait gagner beaucoup plus, ainsi que des terres considérables (deux ou trois fois la taille de la France), dont une grande partie de terres arables fertiles dans une zone tempérée. Le fait que l’armée ukrainienne, tout en battant constamment en retraite, continue de bombarder les quartiers résidentiels qu’elle laisse derrière elle, les réduisant souvent à l’état de ruines, va certainement donner un coup de fouet à l’industrie russe de la construction. (Les Ukrainiens bombardent les quartiers civils d’abord parce qu’ils sont nazis et ensuite parce que l’armée russe riposte, tandis que les civils qu’ils bombardent souffrent et meurent). Dans l’ensemble, l’opération spéciale, associée aux sanctions, ouvre la voie à une poussée de croissance très saine pour l’économie russe.
Il est peut-être exagéré d’espérer que le régime de Kiev capitule un jour de manière honorable et franche. Il est plus probable que cet affreux régime s’effondre et se dissolve tout simplement. Dans l’acte final, le président Zelensky pourrait être appréhendé à un poste de contrôle frontalier, déguisé en travesti (talons aiguilles, robe en cuir noir, éventail et boa font déjà partie de son équipement comique) et présentant de faux documents. Mais cela peut prendre encore un certain temps. L’Occident continue d’alimenter le régime de Kiev en argent qu’il peut voler et en armes qu’il peut revendre à des groupes terroristes, la Russie continue de faire tourner ses soldats sur les champs de bataille de l’est de l’Ukraine tout en martelant lourdement le paysage, et l’hiver russe n’a pas encore dit son dernier mot.