Les manifestations du mercredi 9 mars seront un moment dans une mobilisation qui s’annonce de longue durée. Cette mobilisation est appelée à changer la donne politique. Le gouvernement, qu’il s’agisse de Manuel Valls, de François Hollande ou de la Ministre du Travail, Myriam El Khomri, s’est mis de lui-même dans une situation sans issue.
Qu’il persiste, et le mouvement prendra de l’ampleur. Nul ne peut savoir s’il atteindra les sommets de mobilisation du mouvement contre le CPE (Contrat Premier Embauche), mais cette mobilisation sonnera le glas de toute candidature issue du parti « socialiste » à l’élection présidentielle de 2017. Qu’il cède, et retire son projet, et nos gouvernants se verront discrédités dans les yeux de ce centre-droit auquel ils ne cessent de faire des avances, de lancer des œillades. Ici encore, ils pourront tirer un trait définitif sur toute candidature issue de la matrice du P « S ». Politiquement, ceci est un véritable désastre.
Pourquoi donc le gouvernement, et le Président, se sont-ils donc mis dans une telle situation désastreuse à plus d’un titre ? La réponse tient en quelques mots : leur attachement fanatique en l’Euro et, au-delà, en une Union européenne dont il est aujourd’hui évident qu’elle est à bout de souffle et qu’elle a épuisé tout son potentiel, si tant est qu’elle en ait jamais eu.
Le rôle de l’Euro dans cette mascarade que l’on appelle la « loi Travail » est évident. Tous les manuels de macroéconomie disent que quand on ne peut plus user de la flexibilité du taux de change, ce sont les salaires qui doivent devenir flexibles, autrement dit c’est sur les salaires que portera l’essentiel de l’ajustement. Et c’est très précisément ce qu’organise cette loi. On voit bien qu’en fragilisant toujours plus la situation des salariés dans l’entreprise, elle aboutira à faire baisser les salaires des plus fragiles, c’est à dire des plus démunis. La destruction du Droit du Travail est un préalable à cela, et une fois ce Droit démantelé rien ne s’opposera plus à la baisse des salaires, et par conséquence à l’augmentation des « travailleurs pauvres » comme en Allemagne aujourd’hui.