Inquiet de voir les forces syriennes se rapprocher du plateau du Golan, Israël soutiendrait militairement des groupes armés affiliés à l’Armée syrienne libre, délaissés par la CIA dans la guerre contre Damas, selon le célèbre quotidien Haaretz.
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D’après Elizabeth Tsurkov, universitaire et membre du think tank Israeli Forum for Regional Thinking, dont l’enquête sur le terrain est reprise par le célèbre quotidien israélien Haaretz daté du 21 février, Israël soutiendrait désormais directement le groupe armé rebelle de l’Armée syrienne libre (ASL).
« Certains de ces groupes qui ont commencé à recevoir de l’aide d’Israël fin 2017 étaient jusque-là financés par le Military Operations Command, un centre [opérationnel] géré par la CIA », écrit-elle après avoir mené dans le sud de la Syrie des dizaines d’interviews de combattants, d’activistes et de civils.
« Jusqu’en 2018, ce centre a versé les salaires de dizaines de milliers de membres du “front sud” de l’ASL en leur fournissant armes et munitions », détaille-t-elle, ajoutant que la décision de Donald Trump en juillet 2017 de mettre un terme à ces aides les avaient laissés dans un état de « besoin désespéré de sources de financement alternatives ».
« Toutes mes sources ont confirmé l’identité d’au moins sept groupes [rebelles syriens] qui perçoivent un soutien israélien, à la condition que les groupes ne soient pas nommés », écrit encore Elizabeth Tsurkov, précisant toutefois qu’il s’agissait de formations affiliées à l’Armée syrienne libre. Si cette dernière ne prône pas le djihad, elle a pu s’allier avec des groupes islamistes comme le Front al-Nosra ou Ahrar al-Cham, notamment à Alep, pour combattre les troupes du gouvernement syrien.
L’armée syrienne, appuyée par le Hezbollah, allié de Damas dans la lutte contre Daesh, reprenait ainsi une position qui commande le plateau du Golan et menace directement Israël.