Maurice Duplessis demeure l’un des premiers ministres les plus contestés du Québec. Il fut premier ministre de 1936 à 1944 et de 1948 jusqu’à sa mort, en 1959. Plusieurs intellectuels le considèrent comme un dictateur. C’est à travers ce personnage que nous traiterons de l’évolution du Québec vers son affirmation nationale. Duplessis a contribué, à sa manière, à une certaine affirmation nationale tout en usant de moyens peu orthodoxes.
Il naît le 20 avril 1890 à Trois-Rivières. En 1890, son père, un jeune avocat, est élu grâce à l’aide de Mgr La Flèche, évêque de Trois-Rivières, député conservateur du comté de Saint-Maurice à l’Assemblée législative. Au Québec, Mgr La Flèche a été l’initiateur des ultramontains qui prônaient la primauté de l’Église sur l’État. Il voyait la nation canadienne-française unie par la foi, la langue et les coutumes. La mission de cette nation étant d’être le berceau du catholicisme en Amérique du Nord.
Maurice Duplessis est donc élevé dans un environnement propre à la petite bourgeoisie où la religion tient un rôle important. Son père, défait aux élections de 1900, poursuit une carrière municipale d’abord comme échevin puis comme maire de Trois-Rivières. Pour sa part, Maurice fréquente d’abord le collège Notre-Dame de Montréal où il devient l’ami du Frère André. Plus tard, il est admis au séminaire de Trois-Rivières. Très jeune, il montre un attachement pour la vie rurale et ses traditions. À la fin de ses études secondaires, il s’inscrit en droit qui est un tremplin pour pratiquer la vie politique. Son père devient juge à la cour supérieure. Le fils fait ses premières armes dans un bureau d’avocats. C’est à cette époque, qu’il commence à boire et à mener la « grande vie ». Il fréquente pendant un certain temps, Augustine Delisle, dont le père est marchand de charbon. Sa famille désapprouve un mariage avec la fille d’une famille plus modeste. Maurice se plie aux demandes de celle-ci, mais non sans amertume.
En février 1923, il se présente aux élections provinciales comme candidat conservateur et subit la seule défaite de sa carrière de député. C’est en 1923, qu’il prend à son service, Auréa Cloutier, qui sera sa secrétaire durant toute sa carrière politique. Aux élections de 1927, il est élu député de Trois-Rivières. Le gouvernement Taschereau est le maître incontesté du Québec. Camilien Houde, élu maire de Montréal, en 1928, devient chef du parti conservateur à la suite de la démission d’Arthur Sauvé (le double mandat est alors possible). Camilien Houde s’absente souvent de l’Assemblée législative à cause de sa fonction de maire. C’est ainsi que Duplessis devient à toute fin pratique chef de l’opposition.
En août 1931, la Chambre est dissoute. Duplessis est facilement réélu dans son comté, mais c’est la débâcle pour les conservateurs. En effet, pendant que 79 libéraux sont élus, 11 conservateurs seulement retournent à l’Assemblée législative. Pire, Camilien Houde chef de l’opposition, est défait dans son comté. Pour répliquer à cette sanglante défaite, Houde demande une contestation judiciaire dans presque tous les comtés où les conservateurs ont été défaits. Duplessis est contre cette tentative qu’il trouve exagérée. Le leadership de Houde est alors remis en cause. Taschereau pense régler le problème des contestations judiciaires en faisant proposer une loi exigeant que le dépôt de 1000$ nécessaire pour entreprendre la contestation judiciaire doive provenir de la fortune personnelle du plaignant. De plus, cette loi est rétroactive. Du coup elle met un point final à la majorité des contestations.
Pendant ce temps, la crise économique poursuit ses ravages. Au Québec, on cherche des solutions et plusieurs membres de l’élite proposent le retour à la terre et la colonisation de nouvelles régions. C’est la plus sûre garantie pour conserver nos traditions. Alors qu’ailleurs en Amérique du Nord on travaille sur l’industrialisation, ici c’est l’agriculture qui est proposée comme solution au chômage chronique.
Durant cette même période, l’idéologie corporatiste se développe. Cette forme de socialisme accorde à la religion et au culturel une prédominance sur le matériel. Paul Gouin en est l’un des principaux propagandistes. Il est l’un des chefs de file de l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française. Il est un ardent défenseur de la colonisation et de l’électrification rurale. Il aidera, quelques années plus tard, Duplessis à prendre le pouvoir. L’hydro-électricité devient la seule industrie moderne où le Québec domine. Il ne faut donc pas s’étonner que plus tard, sa prise en main par les Québécois devienne le fer de lance des nationalistes canadiens-français.
Au début de 1933, Maurice Duplessis occupe pour la première fois le siège de chef de l’opposition. Les pressions sont fortes pour la tenue d’une convention qui remplacerait l’ineffable Camilien Houde. Finalement, après maintes intrigues, le congrès conservateur est convoqué pour les 4 et 5 octobre 1933. À ce congrès, Duplessis fait insérer une clause demandant l’électrification rurale et un vaste projet de colonisation. Le scrutin donne une victoire sans équivoque à Duplessis : 332 voix pour et 214 contre. Duplessis prend en main un parti qui avait connu la défaite aux neuf dernières élections.
À la même époque, Paul Gouin un libéral mécontent, s’associe à des nationalistes comme le Dr Hamel, Édouard Lacroix et d’autres pour fonder l’Action libérale nationale (ALN). À Trois-Rivières, en juin 1934, Gouin est choisi comme chef de ce parti. Son programme est en avance sur l’époque. On désire le salaire minimum, l’assurance-maladie, l’élimination des taudis.
Duplessis, à son tour, dénonce le gouvernement en affirmant que la terre, la religion et tout ce qui était patriotique sont jetés par-dessus bord. Comme l’Action nationale, il est en faveur de la colonisation et l’électrification rurale et pense à une alliance avec l’Action nationale. Des échanges ont lieu par personnes interposées entre les deux partis politiques.
Cette alliance avec l’ALN pourra se réaliser en autant qu’il demeurera chef de l’opposition. En juillet 1935, Oscar Drouin, un député libéral, annonce son adhésion à l’ALN ce qui intéresse grandement Duplessis. L’ALN compte plusieurs orateurs et personnes intéressants, mais est financièrement dépourvue. Duplessis voit qu’en s’unissant avec l’ALN tout est possible. Il ne reste que quatre semaines avant les élections et aucune entente formelle n’a été faite entre les deux groupes. Le temps presse. Des négociations s’engagent entre les deux partis. À la fin du compte, un nouveau parti né de la fusion du Parti conservateur et de l’ALN est formé le 7 novembre 1935, c’est l’Union nationale. Il y est convenu que Maurice Duplessis en assure le leadership, mais que la majorité des candidats et des membres du cabinet advenant une victoire seraient choisis dans les rangs de l’ALN
Duplessis prend le contrôle du nouveau parti en envoyant des conservateurs dans des comtés où l’ALN n’a pas d’organisation. Le résultat des élections est une catastrophe pour les libéraux qui obtiennent seulement 48 sièges, pendant que l’Union nationale en a 42. Duplessis commence immédiatement à affirmer son autorité sur l’Union nationale en profitant des différends parmi les membres de l’ALN
Au lendemain des élections, plusieurs libéraux tentent de remplacer Taschereau devenu encombrant. On lui offre la Cour suprême où des Taschereau se sont déjà illustrés, mais il refuse. Des réunions ont lieu et on pense à Godbout pour lui succéder. Pendant que Gouin se voit à la tête d’un gouvernement d’unité nationale, mais Duplessis a infiltré, dès 1936, les rangs de sa faction.
Cependant, l’Union nationale éprouve certaines difficultés notamment dans son organisation. En effet, elle a théoriquement deux chefs : Duplessis et Gouin, deux organisateurs Masson et Drouin, deux trésoriers, enfin tout ce qu’il faut pour semer la zizanie. L’Assemblée législative est convoquée pour le 24 mars 1936 et voit T.D.Bouchard s’illustrer comme le nouveau sauveur du gouvernement en qui Taschereau a mis toutes ses complaisances.
C’est au comité des comptes publics que le sort du gouvernement va se régler tout en permettant à Duplessis de devenir le véritable chef de l’Union nationale. Ce dernier y dénonce avec succès les nombreuses primes qui avaient été versées pour la construction des ponts et pour les projets de la colonisation. En faisant témoigner des hauts fonctionnaires, il met à jour le système de corruption généralisée du gouvernement Taschereau. Chaque séance s’avère plus dramatique tout en bénéficiant d’une immense publicité.Tout y passe : pots de vin et détournements de fonds impliquant jusqu’au frère du premier ministre, secrétaire de l’Assemblée législative. Le 11 juin 1936, Taschereau démissionne comme premier ministre et c’est Adélard Godbout qui le remplace. L’époque de Taschereau passe à l’histoire et une nouvelle ère se prépare, celle de Maurice Duplessis.
L’ALN réclame dès juin les deux tiers des candidats aux prochaines élections. Mais Duplessis a tout prévu en s’assurant la main-mise sur l’Union nationale. À une réunion du parti à Sherbrooke, le 20 juin, plusieurs congressistes reprochent à Gouin son manque de leadersphip lors de la dernière session. Plusieurs députés se rallient à Duplessis qui prend le contrôle du parti et nomme Oscar Drouin comme organisateur en chef.
Les élections sont annoncées pour le 26 août 1936. La campagne se fait sur les résultats du Comité des comptes publics. Duplessis fait le tour de la province en se moquant des « culottes à Vautrin ». En effet, Vautrin, ministre de la Colonisation, avait pris la peine de venir expliquer au comité des comptes publics qu’il avait retourné au ministère les culottes empruntées pour visiter les colons, d’où les calembours sur les culottes à Vautrin.
En juillet, l’Union nationale porte un grand coup en publiant le Catéchisme des électeurs. Cette brochure de petit format expose l’état pitoyable de l’administration publique sous la forme de questions-réponses comme dans le catéchisme de l’Église catholique. Le jour du scrutin, le résultat donne raison à Duplessis qui fait élire 76 députés contre seulement 14 pour les libéraux. Godbout est défait dans sa circonscription de l’Islet. Les victoires libérales sont surtout dues aux candidats eux-mêmes plutôt qu’au parti. Le Dr Hamel de l’ALN exige de Duplessis qu’il s’engage à étatiser la Beauharnois Power Company. Duplessis se montre agacé de l’insistance de Hamel et lui offre le poste de ministre sans portefeuille. Hamel va refuser et Duplessis clôt ainsi son alliance avec l’ALN. Le nouveau gouvernement modèle sa politique sur la philosophie personnelle de Duplessis. L’agriculture demeure l’industrie de base et la famille est la cellule de la société. Son aide-principale ira aux cultivateurs avec le crédit agricole. Le nouveau gouvernement établit dès le départ une collaboration avec le clergé, mais il demeure prudent en ne favorisant jamais le clergé par rapport à l’État. Au Frère Marie Victorin qui vient lui demander 60 000 $ pour son jardin botanique, son ministre promet une garantie de 600 000 $ à la grande surprise du savant qui n’en demande pas tant.
Duplessis convoque le Comité des comptes publics qui met de nouveau en évidence les scandales du gouvernement Taschereau. En février 1937, Drouin adresse un véritable ultimatum à Duplessis en affirmant qu’il ne pourrait plus faire parti d’un gouvernement à moins qu’une Hydro provinciale soit créée. Cette société pourrait nationaliser certaines compagnies existantes et prendre en main l’énergie non concédée. Duplessis ne peut accepter cet ultimatum. Drouin démissionne comme ministre et organisateur de l’Union nationale. Le dernier lien avec les réformistes de l’ALN est définitivement rompu.
Duplessis met sur pied un système d’échanges de renseignements avec le cardinal Villeneuve sur toutes les activités communistes. En mars 1937, il fait voter la fameuse « loi du cadenas » qui permet au procureur général la fermeture de tout établissement servant de local à la publication de littérature communiste. Il accorde des subsides aux sulpiciens en faillite devenant ainsi leur sauveur. Il établit également un programme d’électrification rurale. Le monde rural demeurera toujours la base de son électorat.
Pour répondre aux demandes de l’Église son gouvernement refuse l’aide sociale aux filles-mères et aux couples vivant en concubinage. Lors de son premier mandat, Duplessis confronte les syndicats. Pour lui les grèves sont comme une guerre et cela est intolérable. La loi du salaire raisonnable lui permet, avec la bénédiction de la haute hiérarchie du clergé, de se passer des syndicats et d’imposer des conditions de travail. Les syndicats catholiques menacés dans leur existence vont entrer dans une lutte à finir avec Duplessis pendant plusieurs décennies. Duplessis dans ce cas précis fait alliance avec l’Église et la haute finance. Le premier ministre s’oppose vigoureusement au gouvernement fédéral, la défense des droits des provinces devenant le fer de lance de cette lutte.
Le chef de l’Union nationale montre son autorité d’une façon imprévue sur ses ministres. En effet, le ministre de la Voirie, François Leduc, qui a un comportement arrogant aux yeux de Duplessis, reçoit l’ordre de démissionner. Après une semaine, Leduc n’est pas encore passé à l’action. Devant ce fait, Duplessis se rend chez le lieutenant-gouverneur, offre la démission de son gouvernement et fait de nouveau assermenter les membres de son gouvernement, François Leduc en moins. Cela donne un indice du savoir-faire de Duplessis pour parvenir à ses fins. En avril 1939, la session se termine sans que Duplessis n’ait présenté une législation importante. Godbout et Bouchard forment maintenant une équipe plus forte. Une chaude lutte s’annonce.
Un grave problème divise le pays, à savoir la participation directe du Canada à la guerre. Les libéraux avaient bien promis que le Canada ne participerait pas à une guerre en Europe. Cependant, des pressions de plus en plus fortes venant du côté anglophone apparaissent pour que le Canada entre en guerre. Pour affermir la solidarité entre le Canada et l’Angleterre, une tournée royale y est organisée en 1939. C’est une mission royale importante. Dans un discours, Duplessis au nom du gouvernement du Québec réaffirme la fidélité de la province de Québec à la couronne britannique. Les problèmes financiers du Québec sont sérieux. Duplessis doit emprunter d’importantes sommes aux Américains. Le Canada entre en guerre en septembre 1939 et le débat sur la conscription reprend de plus belle. Ernest Lapointe, le plus influent ministre libéral à Ottawa, promet à nouveau qu’il n’y aura pas de conscription. Pendant ce temps à Québec, Duplessis fait face à une situation financière tellement préoccupante qu’il envoie son ministre, John Bourque, à Ottawa pour obtenir la permission de la Banque du Canada pour un emprunt de quarante millions. Cette demande est refusée. Duplessis décide alors de précipiter les choses en demandant la dissolution de l’Assemblée, le 24 septembre 1939, pour des élections devant avoir lieu le 25 octobre.Il est alors persuadé que le gouvernement de King se sert de la loi des mesures de guerre pour tenter une nouvelle incursion dans les compétences des provinces.
Les libéraux provinciaux avec l’appui du Parti libéral canadien soutiennent l’idée qu’un vote pour Duplessis est un vote pour la conscription, car les ministres canadiens-français les plus importants du gouvernement King, Cardin, Lapointe et Power, menacent de démissionner si Duplessis est réélu, privant ainsi le Québec de ses défenseurs naturels contre la conscription. Godbout, le chef du Parti libéral du Québec, s’engage à quitter son parti si un seul Canadien français est mobilisé contre son gré.
La coalition de l’Union nationale que Duplessis avait formée avec beaucoup d’habileté s’effondre. Gouin et l’Action nationale décident de présenter un candidat dans chaque comté du Québec. Pour Maurice Duplessis, le résultat des élections se présente comme une catastrophe. En effet, pendant que le Parti libéral fait élire 70 députés, l’Union nationale doit se contenter de 14 élus. Camilien Houde qui s’est présenté comme indépendant dans Sainte-Marie est élu. Pour sa part, l’Action nationale ne fait élire aucun de ses candidats.
Après la défaite écrasante des dernières élections, certaines pressions se font pour remplacer Duplessis comme chef du parti. Mais ce dernier est bien en selle et n’est pas homme à se laisser intimider facilement. À l’Assemblée législative, l’une des premières lois présentées par le gouvernement libéral porte sur le droit de vote des femmes. Duplessis, suivant en cela la position de l’Église, se prononce contre cette loi. Malgré tout, la loi est adoptée le 11 avril 1940.
La Deuxième Guerre mondiale rejoint les membres de l’Assemblée. En effet, le gouvernement King présente une mesure de conscription pour le service militaire domestique. Le député Chaloult revient avec une motion anticonscriptionniste. Duplessis appuie cette motion qui est finalement défaite par la majorité libérale. Un autre événement va susciter la colère chez les nationalistes, soit l’arrestation de Camilien Houde, maire de Montréal. Ce dernier proclame son refus de s’inscrire en préparation de la conscription et conseille à tous de suivre son exemple. Par contre, le cardinal Villeneuve pousse la collaboration avec le gouvernement en proposant une souscription générale de bons de la victoire. Le prélat fait tout son possible pour favoriser l’effort de guerre, au grand dam de l’ensemble de la population québécoise. Ernest Lapointe, le puissant ministre libéral, décède et est remplacé par Louis Saint-Laurent qui deviendra éventuellement le principal adversaire de Duplessis.
King promet qu’il n’y aura pas de conscription sans que le peuple soit consulté, ce qui annonce un plébiscite. Au Québec, on se met à rêver d’un tiers parti pour lutter contre la conscription. La Ligue pour la défense du Canada est fondée. Le 11 février 1942, une grande assemblée est convoquée où plus de vingt mille personnes viennent entendre des orateurs. Henri Bourassa y prononce un célèbre discours pendant lequel une émeute éclate. Le plébiscite est fixé au 27 avril 1942. Godbout se prononce à nouveau contre la conscription.
Duplessis sort de l’hôpital, en avril 1942, où il se fait soigner pendant plusieurs semaines pour une grave pneumonie, pour lutter contre l’abandon des droits fiscaux de la province. En effet, l’impôt sur le revenu emprunté « provisoirement » au Québec durant la Première guerre mondiale est toujours détenu par le fédéral. Les résultats du plébiscite sont désastreux pour le gouvernement fédéral au Québec où près de 90% des francophones votent contre la conscription. Au Canada, la tendance est inverse le oui l’emportant avec une très forte majorité. La division du Canada est sans équivoque. Cardin, le plus important ministre libéral à Ottawa, doit démissionner. En 1942, Duplessis prononce plusieurs discours nationalistes et anticonscriptionnistes. De plus, on assiste à la formation d’un parti nationaliste, le Bloc populaire canadien avec Chaloult, Gouin et Lacroix. En 1943, après une longue hospitalisation, Duplessis décide de cesser complètement de boire. C’est un tournant pour lui et également pour le Québec.
Le chef de l’Union nationale défend maintenant le nationalisme en proclamant qu’il faut devenir maître chez nous. Godbout, en 1943, propose deux importantes législations : l’instruction obligatoire pour tous les enfants du Québec et l’étatisation de certaines forces hydrauliques.
Aux élections d’août 1944, l’Union nationale fait élire 45 députés, le Parti libéral 37 tandis que le Bloc populaire doit se contenter de 4 élus. Maurice Duplessis reprend le pouvoir qu’il va conserver le reste de sa vie.