Le ministère grec de la Justice a condamné jeudi « tout traitement discriminatoire », après l’affaire des deux passagers d’un vol d’Aegean Airlines, un Arabe israélien et un Palestinien, qui ont dû quitter un avion dimanche soir après avoir suscité par leur présence l’anxiété d’autres passagers israéliens.
« À l’occasion de l’incident survenu le 3 janvier sur le vol (Athènes-Tel Aviv, ndlr) de la compagnie grecque Aegean, le ministère rappelle qu’il faut respecter rigoureusement le principe de l’égalité du traitement dans la prestation des services et des produits » entre les personnes, a-t-il indiqué dans un communiqué. Le ministère ajoute qu’il « condamne tout traitement discriminatoire pour des raisons d’origine raciale ou ethnique, de convictions religieuses ou autres ».
Rappel des faits
Dimanche, ces deux passagers ont dû descendre de l’avion d’Aegean Airlines avant le départ, quand des passagers israéliens se sont alarmés de leur présence dans le même appareil. La protestation, d’abord limitée à quelques personnes, s’est étendue à 60 ou 70 passagers, selon la compagnie.
Résistance du pilote
Malgré la résistance du pilote, qui a invité, selon la compagnie, ceux qui ne se sentaient pas à l’aise à débarquer à leurs frais, les deux passagers visés ont fini par demander eux-mêmes à descendre de l’avion, selon Aegean. La compagnie a précisé leur avoir offert une nuit d’hôtel et le transport jusqu’à l’aéroport et a tenu à « les remercier pour leur compréhension et collaboration ».
L’OLP indignée
Mercredi, l’Organisation de libération de la Palestine s’est indignée de l’incident et a pressé Athènes de sévir contre ces agissements « racistes ». « Nous sommes scandalisés devant les préjugés et la discrimination dont deux Palestiniens ont fait l’objet de la part du personnel de cabine de (la compagnie) Aegean » qui a « cédé aux pressions des passagers israéliens », a affirmé Saëb Erakat, secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine.
Regrets
À la suite de cette protestation, la compagnie aérienne Aegean a exprimé « son grand regret » pour cet incident dans une lettre adressée à M. Erekat. Elle a souligné que l’équipage de l’avion « devait gérer une situation très difficile » et qu’elle « rejetait naturellement toute possibilité de discrimination qui est complètement contre nos principes ».