Entre 100 et 150 personnes ont répondu présent à l’appel lancé par le Parti des Indigènes de la République qui avait organisé une manifestation devant l’hôtel de ville, place des terreaux à Lyon sur le thème "Stop à l’islamophobie".

Des membres et sympathisants E&R se sont rendus sur place pour soutenir nos concitoyens de confession musulmane, et diffuser des tracts appelant à une réconciliation nationale autour du patriotisme français.

Nous nous sommes dans un premier temps fondus dans la masse, attendant la fin du premier discours (principalement composé de slogans du type "Non à l’intégration par le cochon" ) avant de nous afficher comme membres d’E&R.

Comme cela était prévisible, un manifestant est venu nous dire que nous nous étions "trompés de manifestation" et que les gens présents ne voulaient "rien avoir à faire avec l’extrême-droite" ce qui ne manqua pas de créer un petit attroupement nerveux autour de nous. Nervosité qui fut vite dissipée par la présence d’un de nos membres musulmans et par l’effort pédagogique de nos militants. Nous avons à cette occasion exposé la ligne d’E&R ("Nous ne sommes pas ennemis, nous avons les mêmes valeurs [contre le consumérisme, la décadence, la violence horizontale, pour le patriarcat - respect des femmes, de la famille, des anciens, etc...], nous vous tendons fraternellement la main et vous invitons à dialoguer avec nous"). Après cette courte période de tension relative, il nous est apparu clairement qu’il était difficile d’avoir une discussion, comme nous le savions, face à un groupe de 30 personnes massées autour de nous. Durant la poursuite du discours, de petits groupes se présentaient à nous avec la volonté d’échanger et de savoir qui nous étions, mais le service d’ordre s’est manifesté à plusieurs reprises pour nous enjoindre de ne pas troubler le discours de l’orateur et de remettre nos discussions à plus tard, justifiant cette intervention par le fait que ce rassemblement n’était pas un lieu de débat (!).

La principale interrogation de nos interlocuteurs concernait le drapeau tricolore du logo d’E&R, associé dans leur esprit à l’extrême droite racialiste, ce à quoi nous avons rétorqué que notre présence au sein de cette manifestation, avec des militants d’origines diverses prouvait le contraire, et que la raison d’être de notre mouvement était de réconcilier sous la bannière bleu-blanc-rouge, les français dits de souche avec ceux d’origine immigrée et de confession musulmane.

Durant l’une des interventions à la tribune, un militant des Indigènes de la république exhorta les manifestants à ôter une chaussure et à la jeter à la face de différentes personnalités politiques, dont Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen, Eric Besson, Fadela Amara, Rachida Dati... et Alain Soral ! Ce qui ne manqua pas de faire réagir quelques manifestants autonomes, nous disant "Pourquoi Soral ?".

Au fil des allocutions des différents membres du P.I.R., des manifestants d’horizons divers nous abordaient pour en savoir davantage sur notre association et sur le corpus idéologique défendu par notre mouvement. Les quelques rares hostiles que nous avons croisés nous interpellaient puis disparaissaient, manifestement peu enclins au dialogue. La plus entêtée et hermétique à nos arguments, très dérangée par le drapeau bleu-blanc-rouge qui la renvoyait à Jean-Marie Le Pen et à la torture en Algérie (...) était membre du MRAP. Elle développa à cette occasion une argumentation peu cohérente et fort peu convaincante, suscitant un agacement profond chez nombre de manifestants qui lui portèrent systématiquement la contradiction. La palme revenant à un manifestant lui faisant gentiment remarquer que la moindre des politesses était de respecter le drapeau du pays dans lequel on vit, chose qui ne serait pas forcément pris de manière aussi désinvolte dans un pays comme l’Algérie…

Symbole émouvant et temps fort de cette journée, deux jeunes musulmanes voilées ont été photographiées, souriantes, étendard français à la main, prouvant par ce geste que l’appartenance à la nation française n’est pas affaire d’origine ethnique ou d’identité religieuse. La foule s’est ensuite dispersée progressivement et tandis que nous continuions à discuter, un jeune musulman s’est collé un de nos stickers E&R sur le front ! Provocation ou pas, nous lui avons répondu par le rire, démontrant que le militantisme de terrain c’est aussi savoir faire preuve d’humour !

Nous pouvons dire que cet appel lancé par les Indigènes de la république contre l’islamophobie entraîna une faible mobilisation, mais qu’elle permit de nous présenter en tant qu’E&R, de faire savoir quels sont notre ligne et nos objectifs, et surtout d’établir nombre de contacts fraternels avec des français musulmans déterminés à en finir avec le communautarisme victimaire. Nous repartîmes sereins, convaincus (excès d’optimisme ?) que la réconciliation est en marche !

E&R Lyon.