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Le 4 décembre 2013 s’est tenue au sein de l’université de Caen, en Basse-Normandie, une conférence-débat intitulée « Dieudo, Soral and co, une nouvelle extrême-droite beaucoup trop écoutée », à l’initiative du syndicat étudiant de luttes de l’université de Caen (SL Caen).
Un historien fraîchement retraité dit spécialiste de l’extrême-droite, Jean-Paul Gautier, co-auteur du livre La Galaxie Dieudonné. Pour en finir avec les impostures, était l’invité d’honneur pour expliquer aux étudiants caennais qui seraient réellement Dieudonné et Alain Soral. L’affiche promotionnelle de la conférence donne un avant-goût :
Naturellement, Dieudonné et Alain Soral n’étaient pas invités pour se présenter et expliquer leurs positions ainsi que leurs points de vue qui, lors de cette conférence-débat, furent systématiquement repris de manière tronquée, malhonnête et parfois sarcastique, notamment sur les sujets délicats dits « complotistes ».
Seulement voilà, à la grande surprise de M. Gautier et des organisateurs, l’amphithéâtre semblait, au fur et à mesure des prises de paroles, rempli de nazis-antisémites-complotistes-d’extrême-droite.
En effet, dès le début de la partie « débat » (sic), les huit premières interventions (et bien d’autres par la suite) des étudiants présents se positionnaient chaque fois en faveur de l’humoriste et de l’écrivain polémiste, et venaient contredire ou rectifier les élucubrations de l’historien, dont voici un échantillon retenu par nos soins :
« Soral joue la confusion idéologique, c’est un manipulateur de concepts » ;
« Il s’agit plus d’un fan club soralien que d’autre chose » (citant Marc George) ;
« Soral a eu l’idée d’aller chercher son public dans les banlieues » ;
« Soral pompe allègrement chez Drumont » ;
« Soral voit un complot américano-sioniste », ajoutant : « c’est à peu près aussi délirant que de parler des Protocoles des Sages de Sion » ;
« Soral est au marxisme ce que la musique militaire est à la grande musique. »
M. Gautier a d’ailleurs eu bien du mal à répondre des termes utilisés sur l’affiche promotionnelle (ci-dessus), évoquant de manière maladroite qu’il n’était « pas l’auteur de l’affiche » et qu’il ne l’avait « pas lue ».
Il est important de préciser que les huit premières interventions ont été soutenues par un public métissé : des jeunes, des vieux, des gens de toutes les couleurs et non une horde de Blancs au crâne rasé.
Les premiers échanges ont d’ailleurs été assez agressifs, de manière unilatérale, les intervenants « sympathisants » d’Alain Soral et Dieudonné M’Bala M’Bala ne faisant que répondre calmement aux invectives enflammées de bien-pensance de gaucho-révolutionnaires assis plus bas dans l’amphi. Ces derniers perturbaient le tout début de la conférence lorsque trois individus, dont nous ne savions rien sur leurs motivations et leurs revendications, ont souhaité filmer la conférence « pour garder une trace dans le débat public » en leurs propres termes. Ils s’étaient vu d’abord interdire de filmer l’exposé de M. Gautier, puis furent autorisés à fixer l’objectif de la caméra vers le plafond pour n’enregistrer que les paroles lors du débat public.
L’un des cameramen a d’ailleurs pris la parole rapidement en se présentant comme « athée » et disant qu’il n’avait « jamais appelé à voter pour l’extrême-droite ». Il s’est alors étonné que « l’on s’inquiète de la montée de l’antisémitisme alors que dans les faits, très peu de Juifs ont été agressés en 2012 par exemple, contrairement à celles et ceux qui défendent les valeurs véhiculées par Alain Soral et Dieudonné, qui sont par contre très souvent agressés physiquement par les mêmes individus de l’extrême gauche ou de la LDJ identifiés mais jamais inquiétés ».
Le cameraman a conclu en nous rappelant qu’il s’était déjà fait agresser par des militants de la LDJ et qu’« aujourd‘hui, à Paris, dans un bâtiment public financé et subventionné par l’État, ils (la LDJ) s’entrainent au krav-maga » (méthode d’auto-défense adopté par Tsahal et le Mossad).
Aucune réaction notable et particulière à ce missile argumentaire, si ce n’est de donner la parole au prochain interlocuteur dans le public. Il devenait évident que le malaise grandissait et que M. Gautier ainsi que les organisateurs de la soirée étaient surpris par la tournure des évènements, qui semblait très clairement leur échapper. Lorsqu’une autre personne prit la parole pour dénoncer les menaces proférées par le président de la LICRA envers Dieudonné lors d’une audience au tribunal [1], M. Gautier, soudain atteint de logorrhée, usa d’un talent qu’on ne pourra pas lui reprocher, celui dont usent tous les plus « talentueux » hommes politiques : la pirouette verbale. Il aura suffit de deux minutes à l’historien pour détourner la question en réponse à un autre sujet et rapidement donner la parole à une autre personne dans le public. Pas de chance pour M. Gautier, ça se corsait. L’un des militants E&R Basse-Normandie prit la parole pour demander si ce dernier M. Gautier était conspirationniste, puisqu’il avait effectivement fait mention de « ceux qui tirent les ficelles » dans une de ses réponses à propos de « l’extrême droite ». Rires dans la salle.
Assurément, l’exposé de monsieur Gautier n’a pas eu l’effet qu’escomptaient les organisateurs de la conférence, qui se sont sentis bien seuls et qui n’ont su qu’amplifier leur refrain désormais automatisé et pavlovien d’allégations de racisme et d’antisémitisme, tombant encore et toujours dans l’émotionnel plutôt que d’apporter une argumentation structurée. Le déroulement de cette conférence était symbolique de ce qu’il se passe aujourd’hui dans le monde réel : un éveil des consciences, une remise en question des idées reçues, et surtout le désaveu croissant d’un système et de ses institutions en proie à la panique.
L’enregistrement audio de la conférence :
La partie « débat » :
