Il a livré son témoignage, le 9 juillet dernier, pendant 1 h 30, aux enquêteurs de la brigade criminelle à Paris. Il avait déjà rédigé une attestation, en novembre 2017, assurant que Henda Ayari lui avait fait des avances à caractère sexuel qu’il avait repoussées avant de se voir menacer par cette dernière d’un dépôt de plainte pour viol. Ce témoin est revenu sur les circonstances de sa rencontre avec celle qui accuse Tariq Ramadan de l’avoir violée en 2012 à Paris.
« J’ai eu écho de l’affaire Ramadan dans la presse comme tout le monde, explique ce témoin, fonctionnaire assermenté. Quand j’ai vu que cela concernait madame El Ayari, j’ai réagi, car j’ai déjà rencontré cette personne. Je vous précise n’avoir jamais rencontré monsieur Ramadan et ne pas être musulman. »
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« Un des clients du cabinet m’a présenté Henda El Ayari. (...) Je l’ai rencontrée pour la première fois dans un café qui est en face du palais de justice de Rouen. » Le témoin indique qu’au cours de la conversation, Henda Ayari lui dit qu’il devait « être sexy dans une robe d’avocat ». « Suite à cette remarque, je me suis levé pour partir. Elle m’a demandé mon numéro de téléphone. Sur le coup, j’ai refusé mais elle s’est mise à pleurer en me disant qu’elle avait des pensées suicidaires et m’a dit qu’elle voulait vraiment mon numéro pour avoir de nouveaux conseils en cas de besoin. Elle tremblait, elle était en larmes. Je lui ai donc laissé mon numéro. »
Le même témoin précise encore l’avoir revue deux jours plus tard à sa demande, « car elle m’envoyait beaucoup de messages. » La rencontre se déroule alors dans un établissement de restauration rapide à Rouen.
« À votre demande, je vous informe que le type de questions qu’elle m’a posé concernait la relation homme-femme dans l’islam, la place de la femme. J’ai répondu à ses questions en pensant pouvoir me débarrasser d’elle. (...) Elle m’a demandé ce que je pensais de la fornication. Elle a ensuite dévié en me demandant si j’avais quelqu’un dans ma vie. Je lui ai dit que j’étais marié avec des enfants. Quand elle a posé des questions plus précises, je lui ai dit que cela ne la regardait pas. J’ai vu un changement de comportement dans son regard, comme si elle attendait plus de ce rendez-vous. Elle s’est mise en colère quand j’ai voulu mettre fin au rendez-vous. (...) Elle m’a dit que tous les hommes étaient des enculés, qu’on ne voulait que du sexe mais qu’on n’assumait pas. »
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« Durant cinq ou six jours, elle m’a envoyé des messages à caractère sexuel ainsi que des photos de parties de corps, poursuit-il. Ces photos ne montraient pas son visage, mais je suppose qu’il s’agissait de son corps. J’ai répondu uniquement pour lui dire d’arrêter avec ce type de messages. Elle m’écrivait clairement qu’elle avait envie de moi. À votre demande, je vous informe que je n’ai pas gardé ces messages ni les photos, car je ne voulais pas avoir de problème. »