France Inter s’est procuré le procès verbal de l’interrogatoire du prédicateur par les juges d’instruction. Tariq Ramadan y admet pour la première fois avoir eu des relations extraconjugales avec cinq femmes. Mais se défend toujours de les avoir contraintes. « Ce sont les femmes qui viennent me chercher »...
S’il conteste être l’auteur de viols, l’islamologue admet... être un Tartuffe. En marge des conférences lors desquelles il professait une pratique conservatrice de l’islam, Tariq Ramadan a eu des relations extraconjugales avec au moins cinq femmes. « J’ai eu des hauts et des bas, des fois où j’ai été totalement en cohérence avec mes principes et d’autres où j’étais plus fragile », avoue-t-il aux juges. Comment l’expliquer ? Revenant bien vite aux fondamentaux de sa vision des femmes, l’universitaire estime... être victime de son succès. « Ce sont des femmes qui viennent me chercher », plaide-t-il, expliquant être « pas seulement sollicité comme un intellectuel mais aussi comme un homme ». Le récit qu’il fait aux juges de sa vie quotidienne est celle d’un séducteur involontaire, poursuivi par des femmes incapables de résister à son charme. « Je passe au Bourget pour une conférence, et le service d’ordre doit sortir trois femmes des toilettes parce que j’y vais », relate-t-il, rappelant aux juges qu’il a été « élu parmi les sept hommes les plus sexy du monde » dans un journal.
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En ce qui concerne les deux premières femmes qui ont porté plainte contre lui, Christelle et Henda Ayari, Tariq Ramadan nie en revanche toute relation sexuelle. À propos de Christelle, qui a témoigné pour Marianne, il certifie que leurs relations, entamées par la femme de 42 ans via Facebook, sont restées « de nature virtuelle et sexuelle ». Reconnaissant l’avoir rencontrée dans son hôtel à Lyon, il nie l’avoir faite monter dans sa chambre. Pour ce qui est de Henda Ayari, Tariq Ramadan raconte là aussi que c’est elle qui lui aurait demandé, avec des « mots crus », d’être « dominée ». Pour l’islamologue, les plaignantes sont déterminées à lui nuire, étant téléguidées par ses adversaires, comme l’essayiste d’extrême droite Alain Soral ou Caroline Fourest.