De vives protestations contre la tenue ce samedi à Jérusalem d’un match amical entre Israël et l’Argentine qui avaient éclaté dans les médias, dans la rue et dans les réseaux sociaux ont produit leur effet : la décision a été prise de l’annuler.
Israël et l’Argentine ne s’affronteront pas ce samedi à Jérusalem. Selon les médias argentins, les joueurs et le sélectionneur ne souhaitaient pas jouer ce match en raison des possibles conséquences dues à la situation politique.
La décision d’annuler cette rencontre a été prise dans la nuit de mardi à mercredi et a suivi une mobilisation devant le terrain d’entraînement de la sélection argentine à Barcelone.
L’annonce officielle de l’annulation est venue de la représentation diplomatique israélienne à Buenos Aires.
« L’ambassade d’Israël communique avec regret la suspension du match entre les sélections d’Israël et d’Argentine », a-t-elle fait savoir en déplorant « les menaces et provocations dirigées contre Lionel Messi, qui ont logiquement suscité la crainte de ses pairs ».
Précédemment, des militants palestiniens avaient brandi un maillot de l’équipe d’Argentine maculé de peinture rouge sang et ont sommé les Argentins de ne pas jouer le match. Selon les médias argentins, cet incident a marqué les joueurs. Le ministre argentin des Affaires étrangères Jorge Faurie a déclaré que « la campagne (…) devenue virale dans les médias, (les) menaces aux joueurs, (les) maillots avec du sang… », avaient pesé dans la balance.
L’annulation du match a suscité la réaction des réseaux sociaux.
Nombreux sont les Palestiniens qui remercient tout simplement l’Argentine pour avoir annulé le match contre Israël, disant que ne pas aller était la bonne chose et souhaitant aux Argentins bonne chance pour le Mondial.
Lundi 4 juin le Président de la Fédération palestinienne de football, Jibril Rajoub, avait appelé Lionel Messi à ne pas participer au match amical entre l’Argentine et Israël à Jérusalem, appelant les supporters à brûler ses maillots s’il jouait.
Après l’annulation du match, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a critiqué l’équipe nationale de football argentine, qualifiant son refus de jouer de capitulation.
« C’est une honte que la fine fleur du football argentin n’ait pas résisté à la pression des instigateurs haïssant Israël », a-t-il écrit sur Twitter.
Entre-temps, les députés d’opposition israéliens ont déclaré que Benjamin Netanyahou et le ministre de la Culture et des Sports Miri Regev étaient responsables de l’annulation du match contre l’Argentine.
Les députés les ont accusés d’avoir politisé le jeu en insistant sur sa tenue à Jérusalem. Plusieurs législateurs de l’Union sioniste, tels que Tzipi Livni, ont déclaré que cette décision était le résultat de la pression exercée par Regev et Netanyahou afin qu’une démonstration d’esprit sportif se transforme en une démonstration de politique personnelle.