Une semaine après que les juges ont rejeté la demande de remise en liberté du théologien musulman Tariq Ramadan accusé de viols, la première plaignante fait évoluer sa version des faits par rapport à ses premières accusations à l’automne, révèle franceinfo mardi 29 mai.
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Henda Ayari et Tariq Ramadan sont d’accord sur une seule chose : ils ne se sont rencontrés qu’une fois. Pour le théologien c’était bref et sans rapprochement particulier au parc des expositions du Bourget, après une de ses conférences. Pour Henda Ayari – la première des trois femmes à avoir porté plainte pour viol en France contre l’islamologue – c’était un soir dans un hôtel parisien et cela a tourné au viol avec gifle, morsure, crachat et étranglement, a-t-elle précisé la semaine dernière aux enquêteurs. Mais, si dans sa plainte d’octobre 2017, elle datait les faits à fin mars-début avril 2012 et les situait à l’hôtel Holiday Inn de la gare de l’Est, elle a fait évoluer la semaine dernière sa version des faits.
Le Crown Plaza et non plus l’Holiday Inn
Après avoir fouillé longuement dans ses notes, agendas, répertoires, relevés de comptes et talons de chèques de l’époque, elle évoque finalement plutôt un viol le 26 mai 2012, deux mois après la date d’abord énoncée. De plus, elle le situe désormais à l’hôtel Crown Plaza, place de la République, dans le 11e arrondissement de la capitale. Une inconstance dans ses déclarations qui irrite l’avocat de Tariq Ramadan.
« Quand on a été violée, on se souvient généralement du lieu ! », s’insurge Me Emmanuel Marsigny, qui a repris la défense de l’islamologue il y a près de deux mois après que le théologien musulman a remercié son premier conseil dans ce dossier, Maître Yassine Bouzrou.
Henda Ayari sort un deuxième livre
« On change d’hôtel, on change de date, bientôt on changera aussi d’auteur des faits, s’agace Maître Marsigny. Tout ceci n’est pas sérieux. Ce qui est dramatique, c’est que mon client est maintenu en détention au motif précisément que des vérifications auraient été faites pour crédibiliser les accusations. [...]
Depuis le début, ces accusations ne sont pas corroborées, elles sont démenties et il y a des mensonges. » (Me Emmanuel Marsigny, avocat de Tariq Ramadan)
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Pour la première fois depuis son incarcération il y a quatre mois, Tariq Ramadan doit être réentendu par les juges mardi 5 juin. Le lendemain, le 6 juin, Henda Ayari doit publier son second livre, Plus jamais voilée, plus jamais violée (éd. L’Observatoire).