Un avocat genevois, qui ne semble pas faire partie du cercle de l’islamologue Tariq Ramadan ni même avoir de sympathie particulière à son égard, vient de pointer du doigt, sur sa page Facebook, le travail très douteux du journaliste de France 5 Patrick Cohen, qui, nous le rappelons, appelait publiquement à mettre, notamment, Tariq Ramadan, Dieudonné ou Alain Soral sur une liste noire.
Je tombe sur une émission, avec l’éternel pourfendeur de Tariq Ramadan, Patrick Cohen, qui vient se réjouir à la télévision de la preuve ultime que cette « Christelle » sort ces jours contre son violeur.
Après avoir perdu son téléphone portable pendant toute l’enquête, cette « Christelle » vient enfin de le retrouver. Les journalistes disent que c’est une « photo » prise de son portable (sic !), et non une retranscription.
Bon déjà : retrouver la preuve ultime, péremptoire, d’une telle affaire plusieurs mois après avoir déposé plainte, c’est une sacrée coïncidence, et tous les enquêteurs vous le diront : les coïncidences sont toujours suspectes.
Mais c’est de toute façon la preuve de trop…
Une première chose saute aux yeux : à moins d’être un fou, comment quelqu’un qui aurait violé, frappé et uriné sur une fille pourrait lui écrire, quelques heures après quelque chose comme « Je t’ai sentie mal à l’aise. Moi en tout cas j’ai aimé. J’espère que toi aussi, réponds-moi. Si ma « violence » ne t’a pas plu, désolé… ». Ça ne colle pas ! Ce sont là les propos de celui qui peut-être met des claques sur les fesses à la surprise de sa partenaire, mais pas d’un viol sauvage.
Ensuite, la fille a manifestement effacé sa propre réponse puisque le dernier message de Ramadan y réplique. Troublant, cette censure, surtout si on comprend qu’il s’agit des « reproches » et une « déception » (!) dont elle lui fait part à chaud. Ce serait intéressant de les avoir… La question qui se posera, si elle a bien employé ces mots, c’est « Comment diable peut-elle n’avoir été que « déçue » de s’être fait violer ? »
Enfin… enfin : tout le monde sait que « Christelle » est un pseudo donné par la presse à cette victime principale de Tariq Ramadan, pour protéger son anonymat. Comment Tariq Ramadan, sur cette « photo », aurait-il donc pu appeler cette fille Christelle, neuf ans plus tôt ???
C’est donc un montage. Peut-être bien de la part de journalistes qui se sont amusés à reproduire le fil de discussion avec la faute de typographie dans le prénom TAriq (sic) LE graphisme d’un iPhone, en écrivant Christelle au lieu du prénom de la fille, en supprimant les messages qui desservaient la diabolisation de la cible… Mais alors c’est un travail d’escrocs.
Une instruction pénale ne devrait jamais être laissée à la rue ou à à des journalistes de caniveau.
Et n’y a-t-il pas un seul journaliste, pourtant tous universitaires, pour s’en émouvoir ?
Le résultat, c’est que ce genre de chienlit débouche souvent sur des acquittements (même parfois de probables coupables) et que cette « Christelle », si elle a produit un faux pour accuser son agresseur à tort, risque bien de savourer à son tour les joies de la détention préventive.
Et ce sera bien fait.
…ne serait-ce que pour m’avoir forcé à défendre un type comme ce Tariq Ramadan, qui m’est au départ aussi antipathique que son frère.