Réclamé par le parquet et par les parties civiles, le mobile antisémite a finalement été retenu concernant le meurtre de cette retraitée juive par un musulman.
[...]
Durant la nuit du 3 au 4 avril 2017, dans un HLM de l’est parisien, Kobili Traoré, alors âgé de 27 ans, s’était introduit dans l’appartement de sa voisine, Lucie Attal, aussi appelée Sarah Halimi. Aux cris d’« Allah Akbar », entrecoupés d’insultes et de versets du Coran, le jeune homme l’avait rouée de coups sur le balcon, avant de la défenestrer. « J’ai tué le sheitan » (le démon, en arabe), avait-il hurlé.
La mort violente de cette femme de 65 ans avait ravivé le débat sur la persistance d’un certain antisémitisme dans les quartiers populaires sous l’effet d’un islam identitaire.
Interné aux lendemains du drame, le suspect avait été mis en examen le 10 juillet pour meurtre. L’expertise psychiatrique, rendue en septembre, a conclu que le suspect avait été pris cette nuit-là d’une « bouffée délirante aiguë » après une forte consommation de cannabis, mais que ce trouble psychotique n’écartait pas sa responsabilité pénale et n’était « pas incompatible avec une dimension antisémite ».